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On connaissait le secteur primaire, secondaire et terciaire (agriculture, industrie, service). Il va désormais falloir composer avec l'arrivée du quaternaire.  
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'''Notions-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%C3%A9conomie%20quaternaire économie quaternaire], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22secteur+quaternaire%22 secteur quaternaire], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22%C3%A9conomie+sociale+et+solidaire%22 économie sociale et solidaire], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22soci%C3%A9t%C3%A9+de+l%27information%22 société de l'information], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/communication communication], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/services services],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/don culture du don] .''
Dans le prolongement des travaux de Colin Clark et d'Alfred Sauvy, certains auteurs ont enrichi la typologie traditionnelle des trois secteurs économiques  en affirmant l'existence d'un quatrième secteur : le '''secteur quaternaire'''. Pour ce concept — relativement récent — différents auteurs proposent des définitions qui ne se recoupent pas totalement.
 
  
Màrio Tmelin définit le secteur quaternaire comme « le secteur caractérisé par l'action de concevoir, de créer, d'interpréter, d'organiser, de contrôler et de transmettre avec l'aide de la science et de la technique, donnant à ces actes une valeur économique »<ref>Tomelin, Màrio (2002) [http://books.google.fr/books?id=EgjuvkvJQEkC « Espace et pouvoir du quaternaire : le paradigme de Brasilia »]. Publications de la Sorbonne, Série ‘Sciences Politiques’, 2002, {{ISBN|978-2859444280}}.</ref>.
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'''Profils-clés :''' [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=Colin+Clark ''Colin Clarck''],  
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On connaissait les secteurs primaire, secondaire et tertiaire (agriculture, industrie, service). Il va désormais falloir composer avec l'arrivée du quaternaire.
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Dans le prolongement des travaux de Colin Clark et d'Alfred Sauvy, certains auteurs ont enrichi la typologie traditionnelle des trois secteurs économiques  en affirmant l'existence d'un quatrième secteur : le secteur quaternaire. Pour ce concept — relativement récent — différents auteurs proposent des définitions qui ne se recoupent pas totalement.
  
Pour d'autres encore, le secteur quaternaire regrouperait selon une première définition les produits du savoir et de la communication et reposant sur la [[propriété intellectuelle]].
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La définition que nous retiendrons ici est celle de Màrio Tomelin. Il définit le secteur quaternaire comme « le secteur caractérisé par l'action de concevoir, de créer, d'interpréter, d'organiser, de contrôler et de transmettre avec l'aide de la science et de la technique, donnant à ces actes une valeur économique »<ref>Màrio Tomelin. [http://books.google.fr/books?id=EgjuvkvJQEkC ''Espace et pouvoir du quaternaire : le paradigme de Brasilia'']. Publications de la Sorbonne, Série Sciences Politiques. 2002.</ref>.
  
== Le secteur quaternaire comme manifestation du « volontariat et/ou du bénévolat » ==
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Pour d'autres<ref>Article « Secteur quaternaire », Wikipedia (consulté le 11.01.2016).</ref>, le secteur quaternaire regrouperait, selon une première définition, les produits du savoir et de la communication, et reposant sur la propriété intellectuelle, une notion au cœur des enjeux de la nouvelle société de l'information.
[[Jean-Marc Ferry]] utilise ce terme pour décrire un [http://www.ofaj.org/poitiers/readerpos5(1).html secteur pouvant accueillir la demande d'emploi] : les évolutions de l'agriculture, puis industrielles ayant débouché sur un grand nombre d'emploi dans le secondaire puis le tertiaire, à son tour le tertiaire se "déverserait" dans les activités du quaternaire, « non mécanisables, personnelles, communicationnelles, relevant de finalités personnelles ou sociales »<ref>
 
Carvalho, Genauto et Dzimira, Sylvain (03-2000) [http://www.journaldumauss.net/IMG/pdf/_Don__cosolidaire-2.pdf « Don et économie solidaire »]. La petite bibliothèque du Mauss, M.A.U.S.. / GERFA / CRIDA, Mars 2000, 117 pp.<BR>
 
Eme, Bernard et Laville, Jean-Louis (1999) [http://www.erudit.org/revue/NPS/1999/v12/n1/301439ar.pdf « Pour une approche pluraliste du tiers secteur »]. Nouvelles pratiques sociales, vol. 12, n° 1, 1999, p. 105-125.<BR>
 
Ferry, Jean-Marc (1995). « L’allocation universelle. Pour un revenu de citoyenneté ». Editions du Cerf, Collection "Humanités", Paris, 1995.<BR>
 
Ferry, Jean-Marc (1996) [« Revenu de citoyenneté, droit au travail, intégration sociale » in « Vers un revenu minimum inconditionnel ? »]. Revue du Mauss, 1996, n°7, p. 115-134.<BR>
 
Ferry, Jean-Marc (1998) [http://users.skynet.be/sky95042/4_jmf3.html « Plaidoyer pour l’allocation universelle ou la nécessaire reconnexion de l’économie au social »]. In « Emploi, Sécurité, Zéro ? », Éd. Fondation Collège du Travail, 1998, p.109-117.<BR>
 
Ferry, Jean-Marc (01-2001) « L'allocation universelle. Pour un revenu de citoyenneté ». Janvier 2001, 5 pp.<BR>
 
Ferry, Jean-Marc (12-2005) [http://conf.mouvementutopia.org/Documents/3e_CONFERENCE/Documents%28JMFerry%29/UTOPIA%20%28Jean-Marc%20Ferry%29.pdf « Le principe redistributif en question. Pour un changement de paradigme de l’état social »]. Décembre 2005, 20 pp. <BR>
 
Mongin, Olivier (07-1997) [http://users.skynet.be/sky95042/iw_espri.html « Pour une autre valorisation du travail. Défense et illustration du secteur quaternaire. Entretien avec Jean-Marc Ferry »]. Esprit, n° 234, juillet 1997, pp. 5-17.<BR>
 
Sloover, Jean (11-1997) [http://users.skynet.be/sky95042/iw_soir.html « Entretien avec Jean-Marc Ferry. Liberté, égalité, citoyenneté. À l’automation, Jean-Marc Ferry oppose l’allocation universelle. Sans y mettre le Bon Dieu ! »]. Le Soir, Bruxelles, 21 novembre 1997.</ref>
 
  
[[Roger Sue]], pour sa part, propose l'idée d'une [[économie quaternaire]] dominée par le secteur quaternaire et , « secteur du nouvel âge de l’économie », où « l'homme s'empare de la production (et non plus l'inverse) et où les individus trouveront, à côté de l'emploi salarié, des gratifications et des critères d'investissement personnel profondément différents de ceux du marché et du secteur public ». « Les acteurs de cette nouvelle économie sociale auront un objectif clair, d'utilité économique et sociale, et un statut crédible vis-à-vis de l'extérieur : le volontariat »<ref>Sue, Roger  « La richesse des hommes. Vers l'économie quaternaire ». Éditions Odile Jacob, Paris, 1997, 203 pp.<BR>
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==Une manifestation du « volontariat et du bénévolat » ==
Cassen, Bernard [http://www.monde-diplomatique.fr/1998/01/CASSEN/9783 « La richesse des hommes », de Roger Sue. Demain le quaternaire ?] Le Monde Diplomatique, janvier 1998.<BR>
 
Sue, Roger [http://www.globenet.org/transversales/generique/57/ecoquaternaire.html « Du tiers secteur à l'économie quaternaire ». Transversales, n° 57, 1999 « Le tiers secteur en débat »].<BR>
 
Eme, Bernard et Laville, Jean-Louis (1999). [http://www.erudit.org/revue/NPS/1999/v12/n1/301439ar.pdf  « Pour une approche pluraliste du tiers secteur »]. Nouvelles pratiques sociales, vol. 12, n° 1, 1999, p. 105-125.</ref>.
 
  
[[Thierry Jeantet]] propose pour les activités bénévoles  [http://www.monde-diplomatique.fr/1999/09/CASSEN/12464 cinq critères] :  
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Jean-Marc Ferry utilise ce terme pour décrire un secteur pouvant accueillir la demande d'emploi<ref>Wikipédia. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Secteur_quaternaire?previous=yes#Le_secteur_quaternaire_comme_manifestation_du_.C2.AB.C2.A0volontariat_et.2Fou_du_b.C3.A9n.C3.A9volat.C2.A0.C2.BB ''Secteur quaternaire''.]</ref> : les évolutions de l'agriculture, puis industrielles, ayant débouché sur un grand nombre d'emplois dans le secondaire puis le tertiaire, à son tour le tertiaire se « déverserait » dans les activités du quaternaire, « non mécanisables, personnelles, communicationnelles, relevant de finalités personnelles ou sociales. »
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Roger Sue, pour sa part, propose l'idée d'une économie quaternaire dominée par le secteur quaternaire. « Secteur du nouvel âge de l’économie » où « l'homme s'empare de la production (et non plus l'inverse) et où les individus trouveront, à côté de l'emploi salarié, des gratifications et des critères d'investissement personnel profondément différents de ceux du marché et du secteur public. Les acteurs de cette nouvelle économie sociale auront un objectif clair, d'utilité économique et sociale, et un statut crédible vis-à-vis de l'extérieur : le volontariat. »<ref>Roger Sue. [http://www.scienceshumaines.com/la-richesse-des-hommes-vers-l-economie-quaternaire_fr_9561.html ''La richesse des hommes. Vers l'économie quaternaire''.] Éditions Odile Jacob, Paris. 1997. Voir aussi [http://www.globenet.org/transversales/generique/57/ecoquaternaire.html ''Du tiers secteur à l'économie quaternaire'']. Transversales, n° 57. 1999.</ref>
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Thierry Jeantet propose pour les activités bénévoles  [http://www.monde-diplomatique.fr/1999/09/CASSEN/12464 cinq critères] :  
 
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Ces valeurs sont celles de l'économie sociale et solidaire, en pleine progression. Le numérique et ses outils de communication efficaces arrivent à point nommé pour favoriser son développement.
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Certes, l’économie sociale n’est pas nouvelle mais on assiste à son affirmation et à sa formalisation.
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Le boom du numérique a été fulgurant et cela n'a échappé à personne. En revanche, on commence seulement à percevoir les points communs en terme d’impact sociétal, entre l'économie sociale et l'économie numérique. Ces deux secteurs n’ont à première vue, rien en commun. En effet, on a bien du mal à concevoir ce qui relie une coopérative de produits locaux en zone rurale et une start-up misant sur la high-tech dans une capitale européenne ; mais est-ce vraiment un hasard si ces deux dynamiques économiques ont actuellement le vent en poupe ? Dans les deux cas, un changement historique est à l'œuvre : il touche nos valeurs, nos méthodes de travail, notre rapport à l'autre et notre manière d'organiser le vivre-ensemble. Il est question de mise en réseau et de « bien commun ». En d'autres termes, l'ère d'internet, de par ses mécanismes fondamentaux, serait structurellement sociale et solidaire. C’est l’hypothèse que nous développons spécifiquement dans le livre Racines de l'économie numérique, une adaptation de Citoyens du Net à  l'attention des entrepreneurs sociaux.<ref>Accessible sur [http://netizen3.org/index.php/Economie_num%C3%A9rique netizen3.org]</ref>
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==Notes et références==
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Adaptation de l'article Wikipédia : [http://fr.wikipedia.org/wiki/Secteur_quaternaire Secteur quaternaire].
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<references/>

Version actuelle datée du 19 juillet 2017 à 14:05

Notions-clés : économie quaternaire, secteur quaternaire, économie sociale et solidaire, société de l'information, communication, services,culture du don .

Profils-clés : Colin Clarck, Alfred Sauvy, Jean-Marc Ferry, Thierry Jeantet, Mario Tomelin, Roger Sue.


On connaissait les secteurs primaire, secondaire et tertiaire (agriculture, industrie, service). Il va désormais falloir composer avec l'arrivée du quaternaire. Dans le prolongement des travaux de Colin Clark et d'Alfred Sauvy, certains auteurs ont enrichi la typologie traditionnelle des trois secteurs économiques en affirmant l'existence d'un quatrième secteur : le secteur quaternaire. Pour ce concept — relativement récent — différents auteurs proposent des définitions qui ne se recoupent pas totalement.

La définition que nous retiendrons ici est celle de Màrio Tomelin. Il définit le secteur quaternaire comme « le secteur caractérisé par l'action de concevoir, de créer, d'interpréter, d'organiser, de contrôler et de transmettre avec l'aide de la science et de la technique, donnant à ces actes une valeur économique »[1].

Pour d'autres[2], le secteur quaternaire regrouperait, selon une première définition, les produits du savoir et de la communication, et reposant sur la propriété intellectuelle, une notion au cœur des enjeux de la nouvelle société de l'information.

Une manifestation du « volontariat et du bénévolat »[modifier]

Jean-Marc Ferry utilise ce terme pour décrire un secteur pouvant accueillir la demande d'emploi[3] : les évolutions de l'agriculture, puis industrielles, ayant débouché sur un grand nombre d'emplois dans le secondaire puis le tertiaire, à son tour le tertiaire se « déverserait » dans les activités du quaternaire, « non mécanisables, personnelles, communicationnelles, relevant de finalités personnelles ou sociales. »

Roger Sue, pour sa part, propose l'idée d'une économie quaternaire dominée par le secteur quaternaire. « Secteur du nouvel âge de l’économie » où « l'homme s'empare de la production (et non plus l'inverse) et où les individus trouveront, à côté de l'emploi salarié, des gratifications et des critères d'investissement personnel profondément différents de ceux du marché et du secteur public. Les acteurs de cette nouvelle économie sociale auront un objectif clair, d'utilité économique et sociale, et un statut crédible vis-à-vis de l'extérieur : le volontariat. »[4]

Thierry Jeantet propose pour les activités bénévoles cinq critères :

  • la libre adhésion
  • le fonctionnement démocratique
  • le non-profit individuel
  • l’épanouissement de la personne humaine
  • l’indépendance à l’égard de l’État

Ces valeurs sont celles de l'économie sociale et solidaire, en pleine progression. Le numérique et ses outils de communication efficaces arrivent à point nommé pour favoriser son développement. Certes, l’économie sociale n’est pas nouvelle mais on assiste à son affirmation et à sa formalisation.

Le boom du numérique a été fulgurant et cela n'a échappé à personne. En revanche, on commence seulement à percevoir les points communs en terme d’impact sociétal, entre l'économie sociale et l'économie numérique. Ces deux secteurs n’ont à première vue, rien en commun. En effet, on a bien du mal à concevoir ce qui relie une coopérative de produits locaux en zone rurale et une start-up misant sur la high-tech dans une capitale européenne ; mais est-ce vraiment un hasard si ces deux dynamiques économiques ont actuellement le vent en poupe ? Dans les deux cas, un changement historique est à l'œuvre : il touche nos valeurs, nos méthodes de travail, notre rapport à l'autre et notre manière d'organiser le vivre-ensemble. Il est question de mise en réseau et de « bien commun ». En d'autres termes, l'ère d'internet, de par ses mécanismes fondamentaux, serait structurellement sociale et solidaire. C’est l’hypothèse que nous développons spécifiquement dans le livre Racines de l'économie numérique, une adaptation de Citoyens du Net à l'attention des entrepreneurs sociaux.[5]

Notes et références[modifier]

Adaptation de l'article Wikipédia : Secteur quaternaire.

  1. Màrio Tomelin. Espace et pouvoir du quaternaire : le paradigme de Brasilia. Publications de la Sorbonne, Série Sciences Politiques. 2002.
  2. Article « Secteur quaternaire », Wikipedia (consulté le 11.01.2016).
  3. Wikipédia. Secteur quaternaire.
  4. Roger Sue. La richesse des hommes. Vers l'économie quaternaire. Éditions Odile Jacob, Paris. 1997. Voir aussi Du tiers secteur à l'économie quaternaire. Transversales, n° 57. 1999.
  5. Accessible sur netizen3.org