Concurrences déloyales : Différence entre versions

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''Cet article est proposé pour engager un débat de fond. C'est l'article le plus dur à écrire de ce livre.
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Les conclusions me semblent évidentes : partons de zéro pour construire Ecopol.
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Mais les motifs sont très délicats à exposés, car ils ont pour but d'être un message d'espoir, et d'éviter toute discrimination.
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Vos avis m'intéressent. Postez-les ici : www.ecopol.net -> livre -> Wiki -> article concurrences déloyales -> onglet "discussion" ''
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== Pourquoi un lieu nouveau ? ==
 
== Pourquoi un lieu nouveau ? ==
 
Plus de la moitié des gens sur terre vivent dans des villes. Alors pourquoi vouloir en construire une de plus ? N'est-ce pas contribuer à dégrader encore plus l'environnement. Non, au contraire. Explications.
 
Plus de la moitié des gens sur terre vivent dans des villes. Alors pourquoi vouloir en construire une de plus ? N'est-ce pas contribuer à dégrader encore plus l'environnement. Non, au contraire. Explications.
 
<br>N'est-il pas plus simple d'accompagner la transition vers l'écologie dans les villes et villages déjà existants?  
 
<br>N'est-il pas plus simple d'accompagner la transition vers l'écologie dans les villes et villages déjà existants?  
<br>Bien sûr, ce serait paraît plus cohérent de renforcer les initiatives existantes là où elles ont déjà émergés. Ce processus est en cours.
 
D'une part dans des lieux nouveaux comme les éco-villages d'Auroville en Inde ou de Findhorn en Ecosse. Mais allez-y, étudiez leur fonctionnement objectivement, prenez quelques semaines pour vous immerger, faites-vous votre propre opinion. Vous constaterez alors que si les résultats y sont déjà merveilleux, ils ne permettent malgré tout pas de fournir un mode de fonctionnement complet et global qui puisse être largement déployé pour répondre aux besoins urgents de respect de notre mère nature. Les mouvements de protection de l'environnement nous le répètent : nous n'avons qu'une planète et elle n'est pas remplaçable. Quand aux réseaux thématiques qui proposent des alternatives au coeur du système, comme ceux de l'économie solidaire, du microcrédit ou des villes en transition, le constat est le même : malgré des succès d'estime exceptionnels, des prix Nobel et des centaines de millions de bénéficiaires, ils n'arrivent pas à atteindre leurs objectifs.
 
 
=== Pas le temps ! ===
 
Les énergies renouvelables fonctionnent. L'économie solidaire aussi. Toutes les pratiques durables sont documentées, testées et estampillées "réalistes". Mais alors qu'est-ce qui freine l'adoption de pratiques durables rapidement et à large échelle ? Depuis le temps qu'on en parle,  pourquoi n'y a-t-il toujours pas un seul pays ou une seule ville réellement sans voiture polluante, souveraine alimentairement,
 
Parce qu'il faut être patient ? Impossible, toutes les études montrent qu'objectivement on doit changer nos pratique au plus vite. Uniquement une minorité de profiteurs sans scrupules qui soudoient habilement les personnes qu'il faut pour conserver leur droit d'abuser de la nature et des hommes et rester ainsi en position dominante ? Peut-être, mais cela n'explique pas tout. Car ces abuseurs ne se sont pas concertés, il n'y pas vraiment de complot mondial, d'école de l'auto-destruction, de dominance d'une frange bestiale et sans scrupule dans les coeurs et les esprits des humains. L'homme n'est pas que prédateur. Ce serait trop facile. Il est aussi bienveillant. A la tête des grands groupes qui dominent ce monde, il n'y a que d'habiles entrepreneurs regroupés en communautés de pratiques. Tous pensent que s'ils ne jouent pas selon les règles imposées par leurs adversaires, qui consistent à combiner l'honnêteté globale avec des petites touches d'opportunisme sans  scrupule, ils seront éjectés de la communauté et d'autres moins scrupuleux encore les remplaceront. Alors ils ferment parfois les yeux. Leur vrai problème fondamental ? Les règles de l'économie de marché ne sont pas assez adaptées au respect des humains et de l'environnement. Tout va trop vite. Les découvertes scientifiques du 20e siècle ont permet d'accélérer de manière impressionnante les flux de biens et de services. Ceux qui ont les moyens financiers peuvent avoir tout tout de suite. Grâce Internet, aux avions, aux satellites, aux lasers, aux nanotechnologies, aux biotechnologies et au nucléaire, la planète est devenue un village global. Mais pas un écovillage. Car les gens à la tête des grandes groupes d'influences n'ont pas le temps de s'attaquer au problème de la crise économique mondiale que pof voilà le problème des catastrophes nucléaire qui refait surface, et hop l'opinion se désintéresse des problèmes économique. Comme dans le Titanic, les réactions sont désorganisées, à la va-vite, sans recul. Tous le monde est débordé. En plus, c'est beaucoup plus difficile de faire évoluer les choses quand des gens sont déjà installé. Et tant que les crises ne sont pas assez fortes, il y aura toujours une minorités de lobby pour manipuler l'opinion publique. Ils évitent ainsi une remise en questions fondamentale des règles du jeu qui leur assure une position dominante.
 
 
  
'''Les deux concurrences déloyales.'''
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Partout le constat est le même. Des succès d'estime exceptionnels. Les énergies renouvelables fonctionnent. L'économie solidaire aussi. Toutes les pratiques durables sont documentées, testées et estampillées "réalistes". Des prix Nobel pour le microcrédit initié au Bangladesh et la reforestation de milliards d'arbres démarrées au Kénya. Mais aussi des freins terribles, des forces contraires. Quels sont-ils ?
Dans ce contexte, deux freins aux bonnes initiatives sont à l'oeuvre.
 
La première c'est la '''défaillance de la régulation des marchés économiques'''. Elle résulte de l'absence de conscience pour bien poser les limites de l'usage des technologies accélératrice. C'est cette défaillance qui génère les oligarchies d'abuseurs.
 
Par ricochet, la deuxième concurrence est celle d'un état assistantialiste. Elle résulte de la déception de ceux qui constatent les abus. Car la concentration des richesses et des pouvoirs augmente la fragilité des plus pauvres, qui ont alors besoin d'aide. Aide que vont charitablement donner ceux qui ont préalablement accumuler les richesses. Les personnes ainsi assistées perdent leurs habitudes de prendre des initiatives. Les gouvernements achètent la paix sociale, faute de mieux. La responsabilité individuelles et le commerce équitable sont remplacés par de l'aide sociale pour ceux qui n'y croient plus. Et leur nombre augmente. C'est une spirale négative.
 
  
Même si sur le fumier peut fleurir la rose, nous sommes victimes d'un usage mal régulé de nos merveilleuses sciences accélératrices. Résultat : nous ne croyons pas suffisamment que le monde enfante, nous croyons trop qu'il est malade, nous sommes pris dans une spirale négative qui ruine notre âme. C'est pour cela que, si on revient à l'essentiel, c'est à dire l'esprit collectif de l'humanité, si on veut faciliter l'enfantement d'une dynamique positive, il faut la couver au début : incuber Ecopol, comme des parents avec une bonne expérience de vie protègent leurs enfants et leurs donnent petit à petit la force d'affronter le monde. 
 
  
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== Pas le temps ! ==
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Qu'est-ce qui freine l'adoption de pratiques durables rapidement et à large échelle ? Depuis le temps qu'on en parle, qu'on planifie, décrète, pourquoi n'y a-t-il toujours pas un seul pays ou une seule ville réellement sans voiture polluante, souveraine alimentairement ?
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Parce qu'il faut être patient ? Impossible, toutes les études montrent qu'objectivement on doit changer nos pratique au plus vite.
  
Certes, les règles étaient dix fois moins justes et moins bien appliquées il y a 50 ans qu'aujourd'hui. Mais avec l'émergence de ces technologies accélératrices, les enjeux sont cent fois plus important aujourd'hui qu'hier. Plus tout va vite, plus l'humanité et la nature sont fragilisées par des régulations défaillantes des marché, et par des concurrences déloyales de personnes assistées. D'où leur peine à donner la pleine mesure de leur raison d'être.  
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Le frein, serait-ce simplement une minorité de profiteurs sans scrupules qui soudoient habilement les personnes qu'il faut pour conserver leur droit d'abuser de la nature et des hommes et rester ainsi en position dominante ? Peut-être, mais cela n'explique pas tout. Car ces abuseurs ne se sont pas concertés, il n'y pas vraiment de complot mondial, de dominance d'une pathologie auto-destructrice chez les humains. L'homme n'est pas que prédateur. Ce serait trop facile. Il est aussi bienveillant. Les découvertes scientifiques du 20e siècle ont permet d'accélérer de manière impressionnante les flux de biens et de services. Ceux qui ont les moyens financiers peuvent avoir tout presque tout de suite. Grâce Internet, aux avions, aux satellites, aux lasers, aux nanotechnologies, aux biotechnologies et au nucléaire, la planète est devenue un village global. Mais pas un écovillage. Un village qui souffre et délire. Car les gens à la tête des grandes groupes d'influences n'ont pas le temps de s'attaquer aux problèmes de la crise économique mondiale que pof voilà le problème des catastrophes nucléaire qui refait surface, et hop l'opinion se désintéresse des problèmes économique. Comme dans le Titanic, les réactions sont désorganisées, à la va-vite, sans recul. Tous le monde est débordé.  
  
D'où les sentiments populaires largement répandus que "le monde est injuste", "les bonnes choses ne durent pas", "les bonnes initiatives sont soit étouffées soit détournées de leur sens".  
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A la tête des grands groupes qui dominent ce monde, il n'y a que d'habiles entrepreneurs regroupés en communautés de pratiques. Tous pensent que s'ils ne jouent pas selon les règles imposées par leurs concurrents, qui consistent à combiner l'honnêteté globale avec des petites touches d'opportunisme sans scrupule, ils seront éjectés de la scène et d'autres moins scrupuleux encore les remplaceront. Alors ils ferment parfois les yeux.  
  
  
Et dans une société où les croyances qui colonisent notre esprit sont émises par une majorités de gens désemparés, proposant des demi-mesures, les freins sont trop forts pour relever les défis de l'écologie. Les bonnes initiatives sont soit étouffées, soit détournées de leur raison d'être. Une initiative globale protégée peut nous apporter le salut.
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== L'inertie est notre frein ==
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Le vrai problème fondamental ? Les règles de l'économie de marché ne sont pas assez adaptées au respect des humains et de l'environnement. Tout va trop vite. Nous sommes sur un Titanic sans capitaine. L'inertie du système est bien réelle. Ce frein-là est plus intéressant à étudier pour en tirer des enseignements. Dans ce contexte d'inertie, deux concurrences déloyales sont à l'oeuvre.
Ce n'est pas ainsi que les écolieux comme Auroville et Findhorn ont démarré. Ni les réseaux de l'économie solidaire. Ils ont démarré en environnement défavorable, et ils ont souffert de la présence de nombreux vers dans la pomme, des problèmes de chocs culturels avec
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La première, c'est donc bien la '''défaillance de la régulation des marchés économiques'''. Elle résulte de l'absence de conscience pour bien poser les limites de l'usage des technologies accélératrice. C'est cette immaturité collective face à ces outils puissants renforce les oligarchies d'abuseurs. D'où les sentiments populaires largement répandus que "le monde est injuste" et "les bonnes initiatives sont soit étouffées soit détournées de leur sens".  
  
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Certes, les règles étaient moins justes et moins bien appliquées il y a 50 ans qu'aujourd'hui. Mais avec le développement de ces technologies accélératrices, les enjeux à tous les niveaux sont encore bien plus importants aujourd'hui qu'hier. Plus tout va vite, plus l'humanité et la nature sont fragilisées par des régulations défaillantes des marchés. C'est une spirale négative.
  
===Deux grands indicateurs de la dérive.===
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Par ricochet, la deuxième concurrence est celle d'un '''état assistantialiste'''. Car comme le dit bien Albert Jaccard, ''plus on génère des gagnants, plus on génère des perdants''. Des laissés pour compte, inaptes à se prendre en main. Ils ont alors besoin d'aide. Aide que vont charitablement donner ceux qui ont préalablement accumulés les richesses, via les gouvernements et les fondations de bienfaisance. Les personnes ainsi assistées perdent leurs habitudes de prendre des initiatives. Les gouvernements achètent la paix sociale, faute de mieux. La responsabilité individuelles et le commerce équitable sont remplacés par de l'aide sociale pour ceux qui n'y croient plus. Et leur nombre augmente.  
  
  
Les personnes en situation de domination sur les ressources tentent souvent de faire changer les choses vers plus d'éthique. Mais ils sont pris au piège de la vitesse. Ils considèrent qu'il faut manger pour ne pas être mangé. La communauté des leaders qui contrôle les énergies reste bloquée dans l'usage des fossiles, celle qui domine les médias dépend de la dans la publicité, les élus des gouvernements des principaux états réunis en G2/G8G20/OTAN/Conseil de sécurité dépendent de la réputation que leurs font les médias. Tous participent eux aussi à des pôles internationaux et communautaire, mais l'adoption de l'écologie leur ferait perdre leur position dominante, même si une bonne partie aimerait réellement beaucoup que le système change. Toutes leurs tentatives de réduire les injustices structurelles se cassent les dents sur des vieux réflexes. Ces profiteurs constatent que "le public n'est pas prêt", que "la solution c'est l'éducation", mais ils ne peuvent pas proposer une solution globalement cohérente. Car ils sont pris dans un système qui empêche toute rupture naturelle. Ils attendent, voire provoquent, des chocs profonds, des tsunamis médiatisés, pour pouvoir vite faire adopter des changement le système par petites touches, et rien que cela . C'est donc bien le Titanic est sans capitaine : c'êst le résultat d'un mécanisme plus complexe qui est à l'oeuvre. La vitesse. L'accélération des flux de biens et de services. Son origine : les grandes découvertes scientifiques. Son impact : générer deux grandes concurrences déloyales dans notre société globalisée.  
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== Si ECOPOL était dans un lieu existant ==
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Le budget de démarrage est d'environ dix millions d'Euros, pour 100 à 500 pionniers et 10'000 visiteurs par an. Prenez un quartier d'une petite ville. De Tunisie par exemple, qui a vécu une belle révolution pacifique pleine d'espoir en 2011. Injectons ces ressources : argent, pionniers compétents, visiteurs qui font tourner l'économie locale. Environ la moitié du quartier est occupé par cette nouvelle dynamique. Ecole pour tous, travail pour tous, système informatique pour tous. Mêmes règles, équité des chances pour tous. Il faudra conjuguer avec les habitant du quartier. Les amener à apprécier les règles de fonctionnement. Mais s'ils ne les acceptent pas. Que faire ? Des demie-mesures, des compromis, un temps d'adaptation ? Ou une rupture nette, en les relogeant ailleurs ? Si c'est comme ça, o?u iront-ils ? Auront-ils un point de chute ? Allons-nous les payer pour rebondir ailleurs ? Accepteront-ils ? combien réussiront à s'intégrer ? Vous avez une autre idée ? Venez en discuter dans le forum de cet article. Car après plus de 30 ans d'expériences pratiques, d'entretiens avec des sociologues et praticiens, toujours pas de solution en vue dans un lieu avec des gens déjà installéà avant le début d'Ecpol. En tout cas par avant d'avoir pou donner une démonstration sur 10 à 25 ans que la formule ne fonctionne à large échelle que si les règles de bases sont strictes : économie fonctionnelle, pas d'héritage, obligation de développer formellement ses compétences. Si ces règles sont optionnelles, cela fera trop de cas spéciaux, de règles non respectéles, d'injustices et au final on retombe sur les deux concurrences déloyales. C'est ce que vivent les lieux symboliques que sont Auroville et Findhorn. C'est que ce vivent les participants aux réseaux de l'économie solidaire et du microcrédit : on y constate des règles passablement défaillantes sur certains points-clés et une part significative des habitants qui vivent d'aides sociales. Pas partout, pas tout le temps. Mais suffisamment Et toutjours pour les mêmes raisons : un environnement défavorable, gangréné par les deux concurrences déloyales.  
  
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=== ECOPOL dans un lieu nouveau ===
  
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Dans un lieu où personne n'habitait avant le démarrage d'Ecopol, les abus répétés sont sanctionnés par une exclusion. C'est dur, mais cela n'enlève en rien la cohérence sociale et éthique du propos. Car tout le monde peut y tenter sa chance. Il n'y a qu'un vrai risque : seule une part infime des candidats résidents deviendra résidente autonome après quelques années d'expériences, et beaucoup partirons après quelques mois d'essai. Selon les statistiques de l'association Smala qui a géré 35 maisons communautaires en Suisse romande depuis 1993 sous ma responsabilité dans cet esprit, environ une personne sur 15 à 25 réussi à s'intégrer et apprécier durablement la démarche. Les autres sont trop dépendant des concurrences déloyales. Et sur ceux qui y parviennent, seul un tiers reste. Les autres considèrent que ce fut une très bonne expérience, mais poursuivre leur route pour diverses raison : opportunité professionnelle ailleurs, conjoint préférant une vie en famille qu'en communauté, études... L'intérêt de passer de la situation de maison communautaire à pôle communautaire avec des centaines voie milliers d'habitant, c'est justement la plus large palette d'option de travail, l'intimité pour les familles, etc.
  
== Libéral communisme : non merci !==
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A noter enfin que plus il y aura de candidat, plus la communauté sera stable. Cela aussi nous l'avons expérimenté dans la gérance Ecovie de Smala. Stable au sens réduction du nombre d'entrées et sortie, augmentation des succès de l'intégration de nouveaux arrivants, et au final équipe qui fait corps, ensemble, avec ses forces et ses faiblesses. Mais assurément une dynamique reproductible à différents endroits sur terre.
La majorité des dirigeants de grandes entreprises pensent "mieux vaut d'abord faire le requin, et une fois bien installé, redistribuer charitablement ses richesses en aidant les pauvres à se remettre des discriminations structurelles subies". Ce sont des libéraux qui combattent leurs concurrents avec une loyauté aux règles du marché qui est bien discutable. Sitôt riches, ils redistribuent tels les bons princes, en utilisant souvent les mêmes termes que dans ce livre : encourager les micro-initiatives, l'esprit d'entreprise sociale. Mais si on creuse, leur croyance c'est que seuls les gros poissons sont
 
  
Les gens qui participent à l'aventure d'Ecopol sont informé que c'est une autre dynamique qui leur est proposée : à la place d'un modèle libéral-communiste, financé par de grands investiseurs, c'est un vrai mode de fonctionnement micro-entrepreneurial, financé par des milliers de petits épargnants qui y croient, initiés par des milliers de pratiquant de la simplicité volontaire, où les défaillances de la régulation sont traquées collectivement, souplement sur la forme, fermement sur le fond.
 
  
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== Conclusion : célébrons la théorie des jeux ==
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C'est beaucoup plus difficile de faire évoluer les choses quand des gens sont déjà installés. Et tant que les crises ne sont pas assez fortes, il y aura toujours une minorités de lobby pour manipuler l'opinion publique. Ils évitent ainsi une remise en questions fondamentale des règles du jeu qui leur assure une position dominante.
  
== Non-alignement ==
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On dit que "sur le fumier fleurit la rose". Il est vrai que dans les environnements les plus glauqes, des personnes exceptionnelles émergent. Mais pas des groupes exceptionnels. Et surtout, les oeuvres de ces oeuvres exceptionnelles survivent difficilement. C'est pour cela que, si on revient à l'essentiel, c'est à dire l'esprit collectif de l'humanité, si on veut faciliter l'enfantement d'une dynamique positive, il faut la couver au début. La proposition est d'incuber Ecopol, comme des parents avec une bonne expérience de vie protègent leurs enfants et leurs donnent petit à petit la force d'affronter le monde. Ainsi on peut assurer une sélection naturelle réaliste : la loi du plus coopératif. C'est le principe de la théorie des jeux. Elle dit en résumé que ceux qui survivent sont ceux qui pratiquent le principe de coopération, réciprocité et pardon.  
 
 
''Avant en Yougoslavie, on n'avait pas de liberté d'expression, mais on avait à manger, du travail, la sécurité sociale, le respect. On pouvait aller dans tous les pays du monde avec notre passeport, sans visa, sauf une dizaine de pays sur terre. Et la libéralisation des marchés est passée par là. Maintenant en Bosnie on a la liberté d'expression, et c'est tout. On a plus à manger, plus de travail, la violence dans les rues, l'absence de respect. Et avec notre passeport, on ne peut plus voyager que dans une dizaine de pays.
 
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Parole du chauffeur de taxi d'origine bosniaque à Grandvaux, Suisse, mars 2011.
 
PS de Théo Bondolfi : ce live n'est en aucune manière une apologie du socialisme à la soviétique. C'est au contraire la mise en valeur d'une culture de non-alignement politique et culturel propre à la Yougoslavie des années 1950 à 1980. J'y ai vécu plusieurs mois, à 16 ans, dans les derniers mois de cette époque particulière du non-alignement. J'ai pu y constater les réalités de vie des non-alignés. Comme le propose aussi l'Ecopol, la Yougoslavie essayait d'échapper aux deux concurrences déloyales que sont l'économie de marché dite libérale avec une régulation défaillante et l'assistance sociale dite communiste. Une cinquantaine de pays participaient alors à cette dynamique, et la qualité de vie y était globalement bien meilleure. Parmi eux des grands pays comme l'Indonésie et le Nigeria. Le reste du monde était pris dans une guerre froide entre capitaliste et communistes.
 
La liberté d'expression étant aujourd'hui facilitée par l'omniprésence d'Internet, il semble possible de réconcilier non-alignement et démocratie participative.
 
  
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Et dans une société où les croyances qui colonisent notre esprit sont émises par une majorités de gens désemparés, proposant des demi-mesures, les freins sont trop forts pour relever les défis de l'écologie. Les bonnes initiatives sont soit étouffées, soit détournées de leur raison d'être. Une initiative globale protégée peut être utile à tous, pas seulement ceux qui y viveront.
 
   
 
   
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Ce n'est pas ainsi que les écolieux comme Auroville et Findhorn ont démarré. Ni les réseaux de l'économie solidaire. Ils ont démarré en environnement défavorable, et ils ont souffert de la présence de nombreux vers dans la pomme, des mauvais départs à de nombreux égards. Essayons de voir si Ecopol fera mieux. Qui ne tente rien n'a rien.
  
C'est tout ce constat qui justifie la création d'un lieu parti de rien, nouveau.
 
Un lieu où il n'est pas possible aux habitants de dire "on était là avant, laisser-nous le temps de nous adapter".
 
Un lieu sans propriété privée, mais dédié à l'initiative individuelle, sans concurrences déloyales
 
De quelles concurrences déloyales parle-t-on ?
 
Et quels sont leurs origines ?
 
  
Car les écolieux et les mouvements ces initiatives ne sont pas suffisamment protégées. Et les réseaux qui tentent de souffrent aussi terriblement des freins d'une société fragilisée par la pollution générale.
 
Mais plus exactement, quels sont les freins ? Ce sont des concurrences déloyales.
 
  
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=Encarts de cet article=
  
Voilà pourquoi le rythme d'adoption de pratiques vraiment durable est trop lent, même si ce sont de fabuleuses sources d'inspirations. Car les pratiques collectives ne suivent pas assez vite, car le temps d'adaptation est trop lent. Il ne répond pas suffisamment aux besoins urgents d'un nouveau mode de vie plus écologique. Si ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, où sont les grandes rivières non polluées ? Trop de forces contraires freinent les avancées vers une écologie profonde.  
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== Libéral communisme : non merci !==
C'est pour cela que qu'il estz utile d'envisager des lieux radicalement non discriminatoire pour les humains et l'environnement.  
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La majorité des dirigeants de grandes entreprises pensent "mieux vaut d'abord faire le requin, et une fois bien installé, redistribuer charitablement ses richesses en aidant les pauvres à se remettre des discriminations structurelles subies". Ce sont des libéraux qui combattent leurs concurrents en ne respectant que partiellement les règles du marché. Les paradis fiscaux, par exemple, sont des moyens de contourner les règles du marché. Sitôt riches, ils redistribuent une partie de leurs pactole, tels les bons princes. Ils utilisent souvent les mêmes termes que dans ce livre : encourager les micro-initiatives, l'esprit d'entreprise sociale, le commerce équitable. Cela prêt à confusion. Car si on creuse, on constate leurs abus. C'est bien simple : être riche de plusieurs millions ne peut que le résultats d'un abus ou d'un héritage indu. Même rêver de gagner à la loterie, ce n'est pas une bonne idée. Cela génère des mauvais rêves. Des rêves d'argent indument gagné. Mais dire cela, c'est politiquement très incorrect. C'est tabou. Il y a encore des tabous. Le vrai tabou, c'est que la charité ne peut être le résultat d'un commerce inéquitable. C'est un principe de cause à effet. ''Trade not aid'' disait Bil Clinton dans sa tournée en Afrique en 1998. J'étais là sur l'ile de gorée, l'ile des esclaves devant Dakar, quand il a fait son discours. ''Négocier, n'aider pas''. Dans un environnement libéral communiste, aux prises avec les deux concurrences déloyales, en pleine inertie, le défis de la négociation pour le commerce équitable est trop grand, même si parfois il peut donner de bons résultats. Mais dans un environnement protégé comme celui proposé par Ecopol, c'est envisageable que quasiment tous les échanges soient équitables.
  
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Les gens qui participent à l'aventure d'Ecopol sont informés que c'est cette dynamique qui leur est proposée. Non pas un modèle libéral-communiste d'abus puis charité, financé par de grands investisseurs qui ont reçu des fonds indus. Mais un vrai mode de fonctionnement micro-entrepreneurial, financé par des milliers de petits et moyens épargnants qui croient en l'idée. Un projet mis en oeuvre par des milliers de résidents pratiquant de la simplicité volontaire, où les défaillances de la régulation sont traquées collectivement, souplement sur la forme, fermement sur le fond.
  
<br>Parce qu'Ecopol est comme un bébé qu'il faut protéger avant de le laisser se confronter au monde tout seul. Il s'agit de couver Ecopol, de l'incuber. Protégrer de quoi ? De deux forces qui érodent les initiatives humanistes. D'abord l'émergence de technologies qui accélèrent extrêmement les flux de matière et d'informations. Par ricochet, les problèmes de sciences sans conscience qui en résultent : les régulations des marchés économiques sont défaillantes. Par exemple les contrôles de la pollution et sont considérés comme secondaire dans les budgets des pays par rapport au contrôle des territoires par les armes.
 
  
La combinaison de ces deux forces génère un problèmes à l'échelle mondiale : la concentration des richesses et des pouvoirs dans les mains d'une minorité de personnes dont les croyances sont déconnectées des urgences de respect que la nature nous impose. Nous humains devrions
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== Non-alignement ==
  
- les programmes d'assistance sociale qui en découlent.  
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''Avant en Yougoslavie, on n'avait pas de liberté d'expression, mais on avait à manger, du travail, la sécurité sociale, le respect. On pouvait aller dans tous les pays du monde avec notre passeport, sans visa, sauf une dizaine de pays sur terre. Et la libéralisation des marchés est passée par là. Maintenant en Bosnie on a la liberté d'expression, et c'est tout. On a plus à manger, plus de travail, la violence dans les rues, l'absence de respect. Et avec notre passeport, on ne peut plus voyager que dans une dizaine de pays.
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personne à la tête de ce système défaillant. La machine s'est emballée toute seule, par la force des technologies accélératrice qui ont mis plus de science dans l'humanité que de conscience pour bien utiliser des sciences. Ce n'est pas la faute à pas de chance, c'est notre situation d'humanité qui enfante d'une nouvelle ère, dans la douleur. Et les bébés, des
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''Parole du chauffeur de taxi d'origine bosniaque à Grandvaux, Suisse, mars 2011.
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''PS : ce live n'est en aucune manière une apologie du socialisme à la soviétique. C'est au contraire la mise en valeur d'une culture de non-alignement politique et culturel propre à la Yougoslavie des années 1950 à 1980. J'y ai vécu plusieurs mois, à 16 ans, dans les derniers mois de cette époque particulière du non-alignement. J'ai pu y constater les réalités de vie des non-alignés. Comme le propose aussi l'Ecopol, la Yougoslavie essayait d'échapper aux deux concurrences déloyales que sont l'économie de marché dite libérale avec une régulation défaillante et l'assistance sociale dite communiste. Une cinquantaine de pays participaient alors à cette dynamique, et la qualité de vie y était globalement bien meilleure. Parmi eux des grands pays comme l'Indonésie et le Nigeria. Le reste du monde était pris dans une guerre froide entre capitaliste et communistes.
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La liberté d'expression étant aujourd'hui facilitée par l'omniprésence d'Internet, il semble possible de réconcilier non-alignement et démocratie participative.
  
Une économie libre et globalisée avec une régulation défaillantes favorise l'émergence de '''cartels''', concentrant les pouvoirs dans une minorité. Or les technologies accélératrices, symbolisées notamment par les jets privés et les bases de données comme celles de Google, montrent que le marché libre a été détourné de son sens, de son essence, qu'il est déviant. Aujourd'hui l'humanité subit les conséquences de cette déviance. Nous ne sommes pas dans une société de '''concurrence pure et parfaite''' mais dans un système d''''oligarchies'''. Les entreprises transnationales ont déjà acheté un bonne part des terres et de l'eau de la planète, contrôlent une bonne des flux d'information et
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Ceux qui cherchent encore à magnifier
 
  
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=== Concurrences déloyales : chiffres et exemples ===
  
Les terres sont en train d'être achetées par les multinationales, l'eau est déjà en bonne partie privatisée, Difficile d'être durablement motivé à entreprendre localement dans un esprit coopératif. Nous craignons les coups bas de ceux qui ne respectent pas les règles. Chacun commence à penser que s'il n'adopte pas une attitude de requin, que s'il ne se met pas à lui même déroger aux règles, il ne pourra pas survivre à son environnement.
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*l''''évasion fiscale''' des multinationales fait perdre aux pays en développement 125 milliards d’euros de recettes fiscales, soit 4 fois le montant nécessaire estimé par la '''FAO''' pour éradiquer la faim.
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*1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal à celui des 57% les plus pauvres.
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*chaque année de nombreuses '''firmes multinationales''' sont condamnées pour non respect de la concurrence.
  
La deuxième concurrence déloyale, c'est l'impuissance que ressente les gens face à la situation précédemment décrite. Plutôt que de lutter, certains baissent les bras et attendent, du système et de l'Etat, une assistance. Ils entrent dans une situation de dépendance, qui elle même génère des abus, ceux de l'assistanat.
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Exemple de prestations fournies plus souvent aux grandes entreprises qu'aux petites en l'échange de la création d'emploi
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*contrepartie d'aides fiscales,
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*priorité sur l'achat ou la location d'un terrain,
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*l'exclusivité de fourniture des établissements publics.
  
Lorsque quelqu'un, un groupe ou une personne développe un projet innovant, allant dans le sens de la construction d'un monde meilleur, affronter ces concurrences le détourne de son but. Que ce soit par le découragement ou par l'impossibilité dans un univers corrompu de mettre en place son projet.
 
  
La solution est donc de créer des espaces de liberté, des poches de pureté suffisamment autonomes et non autarciques, où les échanges se font de manière équitable. C'est vers cela que veut tendre Ecopol.
 
 
=Paragraphes de cet article=
 
 
== Des exemples parlants ==
 
 
Commençons notre explication par quelques données:
 
*l''''évasion fiscale''' des multinationales fait perdre aux pays en développement 125 milliards d’euros de recettes fiscales, soit 4 fois le montant nécessaire estimé par la '''FAO''' pour éradiquer la faim
 
*1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal à celui des 57% les plus pauvres
 
*chaque année de nombreuses '''firmes multinationales''' sont condamnées pour non respect de la concurrence
 
 
<br> Les '''intérêts privés''' sont plus forts que le '''bien commun''', dans notre univers économique, il est difficile pour les petits entreprises de survivre.
 
<br> Les '''intérêts privés''' sont plus forts que le '''bien commun''', dans notre univers économique, il est difficile pour les petits entreprises de survivre.
  
Au sortir de l'université, un jeune homme compétent et ayant une bonne expérience de vie décide de créer une coopérative qui vend des fruits et des légumes. Avec des amis, il va à la rencontre des agriculteurs et leur propose de leur acheter l'ensemble de leur récolte. Les producteurs pourront ainsi diversifier leurs productions et le groupe de jeunes les revendra localement dans des paniers qu'ils distribueront dans la ville voisine.
 
  
Pendant plusieurs années, la '''coopérative''' fonctionne, le chiffre d'affaire est bon, l'activité ne manque pas de clients. <br>Mais au bout de 2 à 3 ans, un des membres a besoin de liquidité, il veut revendre ses parts. Comme il estime qu'il s'est beaucoup investi dans le projet, et que la réussite de l'activité dépend de lui, il veut recevoir un bonus. Ces camarades-coopérateurs lui expliquent que son attitude va à l'encontre des principes coopératifs. <br> Afin d'obtenir les gains qu'il espère, ce membre propose, à une '''multinationale''' ayant la même activité, la vente du fichier clients de la coopérative. Il s'associe à cette multinationale, leader dans le secteur, et négocie sa participation au capital. <br>Il obtient donc le moyen de gagner beaucoup d'argent et met à mal la réussite de la coopérative.
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''Sources : http://www.ccfd-terresolidaire.org
 
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Un autre exemple de concurrence déloyale, serait le cas du '''passager clandestin'''. Un des coopérateurs est moins impliqué que les autres, il cherche à profiter du travail de ses camarades. Étant conscient que le projet revêt également une dimension affective, sociale et citoyenne, il abuse de la gentillesse du groupe. Alors qu'il ne remplit pas sa part de travail, il touche tout de même son salaire. Sa défense se base sur le fait que le projet a été monté pour répondre à une '''éthique''' et non pas pour rechercher la '''rentabilité'''.
 
 
 
C'est deux attitudes mettent en péril le projet collectif. D'une part, celui qui demande un bonus, entre dans une démarche de négociations, de bras de fer qui va épuiser et démoraliser le groupe. D'autre part, le passager clandestin met à mal le bon fonctionnement de l'organisation. <br> Cet exemple nous enseigne que la réussite d'un projet basé sur l'éthique ne dépend pas seulement de sa qualité. L'implication et les engagements sur le long terme des membres sont également des éléments essentiels.
 
 
 
 
 
== Les mécanismes de survie ==
 
 
 
Ce type de situation, bien qu'évitable est tout de même assez fréquent. <br> Nous sommes dans une société duale. Nous considérons que le monde est constitué de gagnants et de perdants. Nous vivons dans un climat de guerre économique et sociale. <br> Dans cette situation, ceux qui s'engagent pour le bien commun sont rares, car ils nagent à contre-courant et souvent seuls.
 
 
 
Pour dépasser ce genre de situation, une solution serait d'accepter les règles du jeu d'un marché passablement dérégulé.
 
De se concentrer sur une société dite "anonyme".
 
<br>Mais là encore, il faudrait affronter la concurrence déloyale. Une grande entreprise transnationale pourrait jouer de son pouvoir, et négocierait des avantages avec les pouvoirs publics, en contrepartie de son implantation et des emplois qu'elle créera. <br>Elles pourraient demander:
 
*des contrepartie d'aides fiscales,
 
*la priorité sur un terrain,
 
*l'exclusivité de fourniture des établissements publics,
 
<br> Elle pourrait aussi s'inscrire dans une logique lobbyiste et oeuvrer par exemple pour baisser les critères de l'agriculture bio. Ainsi, elle pourra vendre du bio « pas si bio que ça », cultivés par exemple avec des pesticides ou autres produits chimiques.  Produits chimiques qui auraient été reconnus par la directive XYZ, et qualifiés de non risqué pour la santé. Cette directive serait basée sur les recherches d'une autorité sanitaire financée par cette même multinationale.
 
 
 
 
 
===L'appât du gain===
 
 
 
Dans un monde où tout va très vite, où la complexité est poussée à son paroxysme, celui qui ne maîtrise pas les enjeux juridiques, commerciaux et financiers peut très vite être dépassé. Dans ce contexte, les plus grands, les plus forts, développent une énergie immense afin d'empêcher l'arrivée de nouveaux concurrents (loyaux) ou de manière à saboter les entreprises déjà présentes.
 
<br>Les multiationales aujourd'hui ne méritent pas leur position dominante, elles ne font pas preuve de responsabilité. Leur manque de scrupules déteint sur les comportements individuels.
 
 
 
===Les passagers clandestins===
 
 
 
Certaines personnes sont faibles et facilement attirées par le « farniente ». Lorsque, par exemple, elles constatent que certaines personnes bénéficient d'aides financières sans contreparties fortes, elles souhaitent avoir le même statut. Ces personnes ne valorisent pas le fait de s'investir, de travailler avec efficacité, elles préfèrent profiter du système.  Elles finissent par ne plus se sentir comme faisant partie du système, trouver le système biaisé.
 
 
 
==Conclusion==
 
 
 
Dans ce contexte, il est très difficile de la protéger l'initiative individuelle dans le temps. Etre honnête, dans un monde globalisé, où toutes les grosses entreprises ont des pratiques de concurrence déloyale, de dumping par les prix, d'ententes stratégiques, de '''monopoles''', de changements de normes, de '''lobbying''', relève de la mission impossible. <br> Au final, on en arrive à préférer recevoir du poisson plutôt qu'apprendre à pêcher. On réalise que la pêche est déloyale, et que même en faisant partie d'une fédération de pêcheurs on ne sera pas entendu. À force d''''injustices sociales''', on arrête de croire en soi, on démissionne de son rôle de citoyen actif ou de travailleur autonome et engagé.
 
 
 
Les acteurs de la concurrence déloyale sont inconsciemment conscients du mal qu'ils font à la société. Cette conscience les pousse à tenter de compenser leurs déviances.
 
 
 
Dans le cas des premiers, lorsqu'ils auront accumulé de nombreuses richesses, ils adopteront une position dite libérale-communiste. <br> Les dirigeants des grandes entreprises mondiales, qui sont les premiers à adopter des pratiques déloyales, créent des fondations et se gargarisent de leur charité. Ils agissent sans scrupules d'une part, abusent de leur pouvoir, et tentent par ailleurs de réduire les inégalités dont ils sont les créateurs.
 
 
 
Les seconds, pour compenser leurs désengagements, feront preuve par exemple d'une grande générosité avec leurs proches. Ou bien ils pratiqueront la '''décroissance''', ils choisiront de consommer peu mais resteront dépendant de l'état. Disposant de beaucoup de temps libre, ils s'impliqueront beaucoup pour leur quartier.
 
 
 
Dans un cas, comme un autre, ces personnes pourraient être félicitées pour leurs actions charitables, sociales et citoyennes. Mais il ne faut pas oublier, que c'est par leurs agissements premiers, par le rôle dans le développement des concurrences déloyales, que la société souffre et qu'elle a donc besoin d'actions correctrices.
 
 
 
Pour se protéger de ces deux concurrences déloyales il existe une solution: les bannir en amont. Ne pas accepter qu'elles existent dans notre environnement social et économique. <br> Mais ceci n'est possible que dans des situation particulières.
 
 
 
Sources
 
 
 
www.ccfd-terresolidaire.org
 
 
 
=Encarts de cet article=
 
  
 
==Vivre au Bhoutan==
 
==Vivre au Bhoutan==
Ligne 151 : Ligne 91 :
 
Le  Bhoutan est un pays où on peut à peine fumer, parce qu'il n'y a pas de marchands de cigarettes. Lorsqu'on est stressé la seule solution est la méditation. On ne peut passer des heures et heures devant la télévision tout simplement parce que ça n'existe pas. Le premier indicateur national est le bonheur intérieur brut, le bonheur national et non pas la production. Le troc est beaucoup pratiqué. <br>C'est un pays que l'on pourrait qualifier d'arriéré, cependant il existe des initiatives nouvelles. C'est un pays où les concurrences déloyales n'existent guère.
 
Le  Bhoutan est un pays où on peut à peine fumer, parce qu'il n'y a pas de marchands de cigarettes. Lorsqu'on est stressé la seule solution est la méditation. On ne peut passer des heures et heures devant la télévision tout simplement parce que ça n'existe pas. Le premier indicateur national est le bonheur intérieur brut, le bonheur national et non pas la production. Le troc est beaucoup pratiqué. <br>C'est un pays que l'on pourrait qualifier d'arriéré, cependant il existe des initiatives nouvelles. C'est un pays où les concurrences déloyales n'existent guère.
  
" D'abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent " Gandhi
 
<br>Ecopol, en tant que création ex-nihilo, sera un lieu vierge de toute concurrence déloyale. Créé à partir de rien, mais sur de bonnes bases pour se développer de manière saine et durable, Ecopol est une force de proposition qui doit être protégée pendant les 10 à 25 ans de son incubation initiale, afin que des bases solides soient posées. Ces bases permettront de favoriser l'équilibre entre le respect fondamental du bien commun et la promotion de l'initiative individuelle.
 
  
==Le saviez-vous?==
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==L'exception qui confirme la règle==
  
Un autre chiffre qui est significatif nous est donné par une des fondatrices du projet Ecopol, Marie Jane Berchten. Elle a été responsable administrative d'une des sections régionales de la lutte suisse contre le crime organisé. Dans ce contexte, elle a constaté qu'un mouvement financier en dessous de 10 millions échappe à la surveillance des banques. Donc typiquement, un maffieux qui n'a pas de lien avec une organisation terroriste, mais ne fait que blanchir de l'argent, et qui va faire de nombreux mouvements financiers de quelques centaines de milliers de dollars ou d'euros, va passer en dessous du radar des malversations financières que les banques vont spontanément signaler. En résumé, il suffit donc de morceler en plein de petits morceaux pour passer ce qu'on veut. Et ça c'est fréquent. Et typiquement on a là un exemple où les concurrences déloyales sont très fortes. Comment voulez-vous dans ce contexte assurer la pérennité d'initiative honnêtes. Très difficile, sauf dans quelques niches, comme les produits Weleda de l'anthroposphie (chiffre d'affaire annuel 300 millions d'euros), qui est une des exceptions qui confirme cette règle.
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Un autre chiffre qui est significatif nous est donné par une des fondatrices du projet Ecopol, Marie Jane Berchten. Elle a été responsable administrative d'une des sections régionales de la lutte suisse contre le crime organisé. Dans ce contexte, elle a constaté qu'un mouvement financier en dessous de 10 millions échappe à la surveillance des banques. Donc typiquement, un groupe maffieux qui n'a pas de lien avec une organisation terroriste, mais ne fait que blanchir de l'argent, et qui va faire de nombreux mouvements financiers de quelques centaines de milliers de dollars ou d'euros, va passer en dessous du radar des malversations financières que les banques vont spontanément signaler. Idem pour les évasions fiscales des bénéfices des grandes enreprises. En résumé, il suffit donc de morceler en plein de petits morceaux pour passer ce qu'on veut. Et ça c'est fréquent. Et typiquement on a là un exemple où les concurrences déloyales sont très fortes. Comment voulez-vous dans ce contexte assurer la pérennité d'initiative honnêtes. Très difficile, sauf dans quelques niches commerciales, comme les produits Weleda de l'anthroposphie (chiffre d'affaire annuel 300 millions d'euros), qui est une des exceptions qui confirme cette règle.

Version du 9 avril 2011 à 10:02

Cet article est proposé pour engager un débat de fond. C'est l'article le plus dur à écrire de ce livre. Les conclusions me semblent évidentes : partons de zéro pour construire Ecopol. Mais les motifs sont très délicats à exposés, car ils ont pour but d'être un message d'espoir, et d'éviter toute discrimination. Vos avis m'intéressent. Postez-les ici : www.ecopol.net -> livre -> Wiki -> article concurrences déloyales -> onglet "discussion"

Pourquoi un lieu nouveau ?

Plus de la moitié des gens sur terre vivent dans des villes. Alors pourquoi vouloir en construire une de plus ? N'est-ce pas contribuer à dégrader encore plus l'environnement. Non, au contraire. Explications.
N'est-il pas plus simple d'accompagner la transition vers l'écologie dans les villes et villages déjà existants?

Partout le constat est le même. Des succès d'estime exceptionnels. Les énergies renouvelables fonctionnent. L'économie solidaire aussi. Toutes les pratiques durables sont documentées, testées et estampillées "réalistes". Des prix Nobel pour le microcrédit initié au Bangladesh et la reforestation de milliards d'arbres démarrées au Kénya. Mais aussi des freins terribles, des forces contraires. Quels sont-ils ?


Pas le temps !

Qu'est-ce qui freine l'adoption de pratiques durables rapidement et à large échelle ? Depuis le temps qu'on en parle, qu'on planifie, décrète, pourquoi n'y a-t-il toujours pas un seul pays ou une seule ville réellement sans voiture polluante, souveraine alimentairement ? Parce qu'il faut être patient ? Impossible, toutes les études montrent qu'objectivement on doit changer nos pratique au plus vite.

Le frein, serait-ce simplement une minorité de profiteurs sans scrupules qui soudoient habilement les personnes qu'il faut pour conserver leur droit d'abuser de la nature et des hommes et rester ainsi en position dominante ? Peut-être, mais cela n'explique pas tout. Car ces abuseurs ne se sont pas concertés, il n'y pas vraiment de complot mondial, de dominance d'une pathologie auto-destructrice chez les humains. L'homme n'est pas que prédateur. Ce serait trop facile. Il est aussi bienveillant. Les découvertes scientifiques du 20e siècle ont permet d'accélérer de manière impressionnante les flux de biens et de services. Ceux qui ont les moyens financiers peuvent avoir tout presque tout de suite. Grâce Internet, aux avions, aux satellites, aux lasers, aux nanotechnologies, aux biotechnologies et au nucléaire, la planète est devenue un village global. Mais pas un écovillage. Un village qui souffre et délire. Car les gens à la tête des grandes groupes d'influences n'ont pas le temps de s'attaquer aux problèmes de la crise économique mondiale que pof voilà le problème des catastrophes nucléaire qui refait surface, et hop l'opinion se désintéresse des problèmes économique. Comme dans le Titanic, les réactions sont désorganisées, à la va-vite, sans recul. Tous le monde est débordé.

A la tête des grands groupes qui dominent ce monde, il n'y a que d'habiles entrepreneurs regroupés en communautés de pratiques. Tous pensent que s'ils ne jouent pas selon les règles imposées par leurs concurrents, qui consistent à combiner l'honnêteté globale avec des petites touches d'opportunisme sans scrupule, ils seront éjectés de la scène et d'autres moins scrupuleux encore les remplaceront. Alors ils ferment parfois les yeux.


L'inertie est notre frein

Le vrai problème fondamental ? Les règles de l'économie de marché ne sont pas assez adaptées au respect des humains et de l'environnement. Tout va trop vite. Nous sommes sur un Titanic sans capitaine. L'inertie du système est bien réelle. Ce frein-là est plus intéressant à étudier pour en tirer des enseignements. Dans ce contexte d'inertie, deux concurrences déloyales sont à l'oeuvre. La première, c'est donc bien la défaillance de la régulation des marchés économiques. Elle résulte de l'absence de conscience pour bien poser les limites de l'usage des technologies accélératrice. C'est cette immaturité collective face à ces outils puissants renforce les oligarchies d'abuseurs. D'où les sentiments populaires largement répandus que "le monde est injuste" et "les bonnes initiatives sont soit étouffées soit détournées de leur sens".

Certes, les règles étaient moins justes et moins bien appliquées il y a 50 ans qu'aujourd'hui. Mais avec le développement de ces technologies accélératrices, les enjeux à tous les niveaux sont encore bien plus importants aujourd'hui qu'hier. Plus tout va vite, plus l'humanité et la nature sont fragilisées par des régulations défaillantes des marchés. C'est une spirale négative.

Par ricochet, la deuxième concurrence est celle d'un état assistantialiste. Car comme le dit bien Albert Jaccard, plus on génère des gagnants, plus on génère des perdants. Des laissés pour compte, inaptes à se prendre en main. Ils ont alors besoin d'aide. Aide que vont charitablement donner ceux qui ont préalablement accumulés les richesses, via les gouvernements et les fondations de bienfaisance. Les personnes ainsi assistées perdent leurs habitudes de prendre des initiatives. Les gouvernements achètent la paix sociale, faute de mieux. La responsabilité individuelles et le commerce équitable sont remplacés par de l'aide sociale pour ceux qui n'y croient plus. Et leur nombre augmente.


Si ECOPOL était dans un lieu existant

Le budget de démarrage est d'environ dix millions d'Euros, pour 100 à 500 pionniers et 10'000 visiteurs par an. Prenez un quartier d'une petite ville. De Tunisie par exemple, qui a vécu une belle révolution pacifique pleine d'espoir en 2011. Injectons ces ressources : argent, pionniers compétents, visiteurs qui font tourner l'économie locale. Environ la moitié du quartier est occupé par cette nouvelle dynamique. Ecole pour tous, travail pour tous, système informatique pour tous. Mêmes règles, équité des chances pour tous. Il faudra conjuguer avec les habitant du quartier. Les amener à apprécier les règles de fonctionnement. Mais s'ils ne les acceptent pas. Que faire ? Des demie-mesures, des compromis, un temps d'adaptation ? Ou une rupture nette, en les relogeant ailleurs ? Si c'est comme ça, o?u iront-ils ? Auront-ils un point de chute ? Allons-nous les payer pour rebondir ailleurs ? Accepteront-ils ? combien réussiront à s'intégrer ? Vous avez une autre idée ? Venez en discuter dans le forum de cet article. Car après plus de 30 ans d'expériences pratiques, d'entretiens avec des sociologues et praticiens, toujours pas de solution en vue dans un lieu avec des gens déjà installéà avant le début d'Ecpol. En tout cas par avant d'avoir pou donner une démonstration sur 10 à 25 ans que la formule ne fonctionne à large échelle que si les règles de bases sont strictes : économie fonctionnelle, pas d'héritage, obligation de développer formellement ses compétences. Si ces règles sont optionnelles, cela fera trop de cas spéciaux, de règles non respectéles, d'injustices et au final on retombe sur les deux concurrences déloyales. C'est ce que vivent les lieux symboliques que sont Auroville et Findhorn. C'est que ce vivent les participants aux réseaux de l'économie solidaire et du microcrédit : on y constate des règles passablement défaillantes sur certains points-clés et une part significative des habitants qui vivent d'aides sociales. Pas partout, pas tout le temps. Mais suffisamment Et toutjours pour les mêmes raisons : un environnement défavorable, gangréné par les deux concurrences déloyales.

ECOPOL dans un lieu nouveau

Dans un lieu où personne n'habitait avant le démarrage d'Ecopol, les abus répétés sont sanctionnés par une exclusion. C'est dur, mais cela n'enlève en rien la cohérence sociale et éthique du propos. Car tout le monde peut y tenter sa chance. Il n'y a qu'un vrai risque : seule une part infime des candidats résidents deviendra résidente autonome après quelques années d'expériences, et beaucoup partirons après quelques mois d'essai. Selon les statistiques de l'association Smala qui a géré 35 maisons communautaires en Suisse romande depuis 1993 sous ma responsabilité dans cet esprit, environ une personne sur 15 à 25 réussi à s'intégrer et apprécier durablement la démarche. Les autres sont trop dépendant des concurrences déloyales. Et sur ceux qui y parviennent, seul un tiers reste. Les autres considèrent que ce fut une très bonne expérience, mais poursuivre leur route pour diverses raison : opportunité professionnelle ailleurs, conjoint préférant une vie en famille qu'en communauté, études... L'intérêt de passer de la situation de maison communautaire à pôle communautaire avec des centaines voie milliers d'habitant, c'est justement la plus large palette d'option de travail, l'intimité pour les familles, etc.

A noter enfin que plus il y aura de candidat, plus la communauté sera stable. Cela aussi nous l'avons expérimenté dans la gérance Ecovie de Smala. Stable au sens réduction du nombre d'entrées et sortie, augmentation des succès de l'intégration de nouveaux arrivants, et au final équipe qui fait corps, ensemble, avec ses forces et ses faiblesses. Mais assurément une dynamique reproductible à différents endroits sur terre.


Conclusion : célébrons la théorie des jeux

C'est beaucoup plus difficile de faire évoluer les choses quand des gens sont déjà installés. Et tant que les crises ne sont pas assez fortes, il y aura toujours une minorités de lobby pour manipuler l'opinion publique. Ils évitent ainsi une remise en questions fondamentale des règles du jeu qui leur assure une position dominante.

On dit que "sur le fumier fleurit la rose". Il est vrai que dans les environnements les plus glauqes, des personnes exceptionnelles émergent. Mais pas des groupes exceptionnels. Et surtout, les oeuvres de ces oeuvres exceptionnelles survivent difficilement. C'est pour cela que, si on revient à l'essentiel, c'est à dire l'esprit collectif de l'humanité, si on veut faciliter l'enfantement d'une dynamique positive, il faut la couver au début. La proposition est d'incuber Ecopol, comme des parents avec une bonne expérience de vie protègent leurs enfants et leurs donnent petit à petit la force d'affronter le monde. Ainsi on peut assurer une sélection naturelle réaliste : la loi du plus coopératif. C'est le principe de la théorie des jeux. Elle dit en résumé que ceux qui survivent sont ceux qui pratiquent le principe de coopération, réciprocité et pardon.

Et dans une société où les croyances qui colonisent notre esprit sont émises par une majorités de gens désemparés, proposant des demi-mesures, les freins sont trop forts pour relever les défis de l'écologie. Les bonnes initiatives sont soit étouffées, soit détournées de leur raison d'être. Une initiative globale protégée peut être utile à tous, pas seulement ceux qui y viveront.

Ce n'est pas ainsi que les écolieux comme Auroville et Findhorn ont démarré. Ni les réseaux de l'économie solidaire. Ils ont démarré en environnement défavorable, et ils ont souffert de la présence de nombreux vers dans la pomme, des mauvais départs à de nombreux égards. Essayons de voir si Ecopol fera mieux. Qui ne tente rien n'a rien.


Encarts de cet article

Libéral communisme : non merci !

La majorité des dirigeants de grandes entreprises pensent "mieux vaut d'abord faire le requin, et une fois bien installé, redistribuer charitablement ses richesses en aidant les pauvres à se remettre des discriminations structurelles subies". Ce sont des libéraux qui combattent leurs concurrents en ne respectant que partiellement les règles du marché. Les paradis fiscaux, par exemple, sont des moyens de contourner les règles du marché. Sitôt riches, ils redistribuent une partie de leurs pactole, tels les bons princes. Ils utilisent souvent les mêmes termes que dans ce livre : encourager les micro-initiatives, l'esprit d'entreprise sociale, le commerce équitable. Cela prêt à confusion. Car si on creuse, on constate leurs abus. C'est bien simple : être riche de plusieurs millions ne peut que le résultats d'un abus ou d'un héritage indu. Même rêver de gagner à la loterie, ce n'est pas une bonne idée. Cela génère des mauvais rêves. Des rêves d'argent indument gagné. Mais dire cela, c'est politiquement très incorrect. C'est tabou. Il y a encore des tabous. Le vrai tabou, c'est que la charité ne peut être le résultat d'un commerce inéquitable. C'est un principe de cause à effet. Trade not aid disait Bil Clinton dans sa tournée en Afrique en 1998. J'étais là sur l'ile de gorée, l'ile des esclaves devant Dakar, quand il a fait son discours. Négocier, n'aider pas. Dans un environnement libéral communiste, aux prises avec les deux concurrences déloyales, en pleine inertie, le défis de la négociation pour le commerce équitable est trop grand, même si parfois il peut donner de bons résultats. Mais dans un environnement protégé comme celui proposé par Ecopol, c'est envisageable que quasiment tous les échanges soient équitables.

Les gens qui participent à l'aventure d'Ecopol sont informés que c'est cette dynamique qui leur est proposée. Non pas un modèle libéral-communiste d'abus puis charité, financé par de grands investisseurs qui ont reçu des fonds indus. Mais un vrai mode de fonctionnement micro-entrepreneurial, financé par des milliers de petits et moyens épargnants qui croient en l'idée. Un projet mis en oeuvre par des milliers de résidents pratiquant de la simplicité volontaire, où les défaillances de la régulation sont traquées collectivement, souplement sur la forme, fermement sur le fond.


Non-alignement

Avant en Yougoslavie, on n'avait pas de liberté d'expression, mais on avait à manger, du travail, la sécurité sociale, le respect. On pouvait aller dans tous les pays du monde avec notre passeport, sans visa, sauf une dizaine de pays sur terre. Et la libéralisation des marchés est passée par là. Maintenant en Bosnie on a la liberté d'expression, et c'est tout. On a plus à manger, plus de travail, la violence dans les rues, l'absence de respect. Et avec notre passeport, on ne peut plus voyager que dans une dizaine de pays.

Parole du chauffeur de taxi d'origine bosniaque à Grandvaux, Suisse, mars 2011. PS : ce live n'est en aucune manière une apologie du socialisme à la soviétique. C'est au contraire la mise en valeur d'une culture de non-alignement politique et culturel propre à la Yougoslavie des années 1950 à 1980. J'y ai vécu plusieurs mois, à 16 ans, dans les derniers mois de cette époque particulière du non-alignement. J'ai pu y constater les réalités de vie des non-alignés. Comme le propose aussi l'Ecopol, la Yougoslavie essayait d'échapper aux deux concurrences déloyales que sont l'économie de marché dite libérale avec une régulation défaillante et l'assistance sociale dite communiste. Une cinquantaine de pays participaient alors à cette dynamique, et la qualité de vie y était globalement bien meilleure. Parmi eux des grands pays comme l'Indonésie et le Nigeria. Le reste du monde était pris dans une guerre froide entre capitaliste et communistes. La liberté d'expression étant aujourd'hui facilitée par l'omniprésence d'Internet, il semble possible de réconcilier non-alignement et démocratie participative.


Concurrences déloyales : chiffres et exemples

  • l'évasion fiscale des multinationales fait perdre aux pays en développement 125 milliards d’euros de recettes fiscales, soit 4 fois le montant nécessaire estimé par la FAO pour éradiquer la faim.
  • 1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal à celui des 57% les plus pauvres.
  • chaque année de nombreuses firmes multinationales sont condamnées pour non respect de la concurrence.

Exemple de prestations fournies plus souvent aux grandes entreprises qu'aux petites en l'échange de la création d'emploi

  • contrepartie d'aides fiscales,
  • priorité sur l'achat ou la location d'un terrain,
  • l'exclusivité de fourniture des établissements publics.



Les intérêts privés sont plus forts que le bien commun, dans notre univers économique, il est difficile pour les petits entreprises de survivre.


Sources : http://www.ccfd-terresolidaire.org

Vivre au Bhoutan

Le Bhoutan est un pays où on peut à peine fumer, parce qu'il n'y a pas de marchands de cigarettes. Lorsqu'on est stressé la seule solution est la méditation. On ne peut passer des heures et heures devant la télévision tout simplement parce que ça n'existe pas. Le premier indicateur national est le bonheur intérieur brut, le bonheur national et non pas la production. Le troc est beaucoup pratiqué.
C'est un pays que l'on pourrait qualifier d'arriéré, cependant il existe des initiatives nouvelles. C'est un pays où les concurrences déloyales n'existent guère.


L'exception qui confirme la règle

Un autre chiffre qui est significatif nous est donné par une des fondatrices du projet Ecopol, Marie Jane Berchten. Elle a été responsable administrative d'une des sections régionales de la lutte suisse contre le crime organisé. Dans ce contexte, elle a constaté qu'un mouvement financier en dessous de 10 millions échappe à la surveillance des banques. Donc typiquement, un groupe maffieux qui n'a pas de lien avec une organisation terroriste, mais ne fait que blanchir de l'argent, et qui va faire de nombreux mouvements financiers de quelques centaines de milliers de dollars ou d'euros, va passer en dessous du radar des malversations financières que les banques vont spontanément signaler. Idem pour les évasions fiscales des bénéfices des grandes enreprises. En résumé, il suffit donc de morceler en plein de petits morceaux pour passer ce qu'on veut. Et ça c'est fréquent. Et typiquement on a là un exemple où les concurrences déloyales sont très fortes. Comment voulez-vous dans ce contexte assurer la pérennité d'initiative honnêtes. Très difficile, sauf dans quelques niches commerciales, comme les produits Weleda de l'anthroposphie (chiffre d'affaire annuel 300 millions d'euros), qui est une des exceptions qui confirme cette règle.