Coopétition : Différence entre versions

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La notion de « coopétition » (mot-valise de « coopération » et « compétition ») est la course à celui qui donnera, diffusera le plus de travail en mode coopératif. Il s'agit alors d'une course à la réputation, mais sans céder à la compétition délétère. On trouve aussi de la coopétition entre entreprises concurrentes qui partagent et mutualisent des investissements ou d’autres ressources, le plus souvent pour se partager des économies d’échelle.  
 
La notion de « coopétition » (mot-valise de « coopération » et « compétition ») est la course à celui qui donnera, diffusera le plus de travail en mode coopératif. Il s'agit alors d'une course à la réputation, mais sans céder à la compétition délétère. On trouve aussi de la coopétition entre entreprises concurrentes qui partagent et mutualisent des investissements ou d’autres ressources, le plus souvent pour se partager des économies d’échelle.  
  
Le principe est d'illustrer la différence entre les gens qui coopèrent et les gens qui sont en concurrence. On a ici un symbole magistral des changements de société induites par internet.  
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Le principe est d'illustrer la différence entre les gens qui coopèrent et les gens qui sont en concurrence. On a ici un symbole magistral des changements de société induits par internet.  
Auparavant il y avait la culture du secret, c'était évident qu'on n'allait pas informer ses concurrents de ses intentions et de ses activités, et encore moins de ses secrets de fabrication. Aujourd'hui, plus on publie sur le web ses manières de faire et ses critères qualité, plus on transmet aux autres, plus on devient un community-manager et on rentre dans une dynamique de fair-trade, de commerce équitable. La coopétition n'est pas encore beaucoup enseignée dans les universités, mais elle fait déjà l'objet d'études à peu près partout dans le monde académique et entrepreneuriale, elle est déjà pratiquée informellement. Finalement, c'est une manière d'être proche de la culture du don, alias potlatch, qui est même une soeur quasiment jumelle de la culture du don, car au fond, le principe de la coopétition se résume au fait que celui qui est le leader, c'est celui qui est le plus généreux.  
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Auparavant il y avait la culture du secret, c'était évident qu'on n'allait pas informer ses concurrents de ses intentions et de ses activités, et encore moins de ses secrets de fabrication. Aujourd'hui, plus on publie sur le web ses manières de faire et ses critères qualité, plus on transmet aux autres, plus on devient un community-manager et on rentre dans une dynamique de fair-trade, de commerce équitable. La coopétition n'est pas encore beaucoup enseignée dans les universités, mais elle fait déjà l'objet d'études à peu près partout dans le monde académique et entrepreneurial, elle est déjà pratiquée informellement. Finalement, c'est une manière d'être proche de la culture du don, alias potlatch, car, au fond, le principe de la coopétition se résume au fait que celui qui est le leader, c'est celui qui est le plus généreux.  
  
 
C'est celui qu'on va reconnaître comme étant non seulement un pionnier, mais en plus de ça un formateur. Elle s'applique particulièrement dans le monde du développement du logiciel ainsi que du logiciel libre, où n'importe qui peut en prendre un, comme OpenOffice ou GNU/Linux puis  dire « je propose une alternative ». Mais si les leaders actuels n'acceptent pas son alternative, il peut tout simplement dire « je fourche ! » C'est là le principe de la fourche. C'est lorsqu'une personne propose des modifications ou des améliorations dans le développement d'une architecture de logiciel. À la différence d'une architecture de maison, on ne peut pas dire « Je copie la maison, je la mets 20m ou 100m plus loin, et à la place de mettre des fenêtres carrées, je vais mettre des fenêtres rondes ». Parce qu'on ne peut pas la copier, tandis que dans le monde du logiciel, on peut. C'est tout du numérique, du non-matériel.  
 
C'est celui qu'on va reconnaître comme étant non seulement un pionnier, mais en plus de ça un formateur. Elle s'applique particulièrement dans le monde du développement du logiciel ainsi que du logiciel libre, où n'importe qui peut en prendre un, comme OpenOffice ou GNU/Linux puis  dire « je propose une alternative ». Mais si les leaders actuels n'acceptent pas son alternative, il peut tout simplement dire « je fourche ! » C'est là le principe de la fourche. C'est lorsqu'une personne propose des modifications ou des améliorations dans le développement d'une architecture de logiciel. À la différence d'une architecture de maison, on ne peut pas dire « Je copie la maison, je la mets 20m ou 100m plus loin, et à la place de mettre des fenêtres carrées, je vais mettre des fenêtres rondes ». Parce qu'on ne peut pas la copier, tandis que dans le monde du logiciel, on peut. C'est tout du numérique, du non-matériel.  
  
C'est l'immense message d'espoir de la coopétition appliquée et de la coopétition à l'oeuvre dans la culture dite libre (celle du logiciel libre). La conclusion en est incroyable :  vu que dans la culture numérique tout tend vers le partage d'informations et vers les 4 libertés fondamentales du logiciel libre (et bien que cela tende dans cette direction par à-coups, sans que ce ne soit linéaire ou toujours la même chose, et que le logiciel c'est la clé de succès ou d'échec de projet de société humaine à l'époque où les infos contrôlent la matière et elles sont toutes numérisées) et bien on peut dire qu'on a une tendance invariable à la qualité et au mérite réel basé sur la transparence, parce que n'importe qui peut utiliser le principe de fourche pour coopéter et dire  « Votre proposition avec les fenêtres carrées, moi je la trouve intéressante, mais on sait que si on fait des dessins carrés, les gens ont la tête au carré, et les gens ont tendance à devenir beaucoup plus cassants dans leurs relations humaines, alors que si on fait des fenêtres rondes, ils ont plus tendance à devenir affectueux, à écouter plus avec leur coeur et à avoir un meilleur équilibre entre leur cerveau gauche et leur cerveau droite et donc plus fonctionnels, plus créatifs et plus respectueux de leur environnement, donc plus aptes à servir le projet humain. »  
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C'est l'immense message d'espoir de la coopétition appliquée et de la coopétition à l'oeuvre dans la culture dite libre (celle du logiciel libre). La conclusion en est incroyable :  vu que dans la culture numérique tout tend vers le partage d'informations et vers les 4 libertés fondamentales du logiciel libre (et bien que cela tende dans cette direction par à-coups, sans que ce ne soit linéaire ou toujours la même chose, et que le logiciel c'est la clé de succès ou d'échec de projet de société humaine à l'époque où les infos contrôlent la matière et elles sont toutes numérisées) et bien on peut dire qu'on a une tendance invariable à la qualité et au mérite réel basé sur la transparence, parce que n'importe qui peut utiliser le principe de fourche pour coopéter et dire  « Votre proposition avec les fenêtres carrées, moi je la trouve intéressante, mais on sait que si on fait des dessins carrés, les gens ont la tête au carré, et les gens ont tendance à devenir beaucoup plus cassants dans leurs relations humaines, alors que si on fait des fenêtres rondes, ils ont plus tendance à devenir affectueux, à écouter plus avec leur coeur et à avoir un meilleur équilibre entre leur cerveau gauche et leur cerveau droit et donc plus fonctionnels, plus créatifs et plus respectueux de leur environnement, donc plus aptes à servir le projet humain. »  
  
Il peut y avoir d'autres arguments techniques, de gestion par rapport à la pluie, etc, mais on n'est pas dans une histoire d'architecture de maison, mais dans une histoire d'architecture de logiciel, ou encore mieux dans une architecture de code, ou de fonction qu'on va intégrer par défaut dans le logiciel et il va dire « Je vais prendre le code qui est sous licence libre, mentionner tous les auteurs qui ont contribué jusqu'aujourd'hui, et ce qu'ils ont fait, mais à partir de maintenant, le projet aura un nouveau nom, un nouveau leader, et qui m'aime me suive ».
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Il peut y avoir d'autres arguments techniques, de gestion par rapport à la pluie, etc, mais on n'est pas dans une histoire d'architecture de maison, mais dans une histoire d'architecture de logiciel, ou encore mieux dans une architecture de code, ou de fonction qu'on va intégrer par défaut dans le logiciel et il va dire « Je vais prendre le code qui est sous licence libre, mentionner tous les auteurs qui ont contribué jusqu'à aujourd'hui, et ce qu'ils ont fait, mais à partir de maintenant, le projet aura un nouveau nom, un nouveau leader, et qui m'aime me suive ».
 
  Et c'est là qu'on tombe sur la 3ème étape (donc on pourra peut-être renommer cet article coopétition, le symbole de la fourche, ou le manche de la fourche. )Et en fait l'idée c'est qu'au final, la coopétition n'est utile que s'il peut y avoir une possibilité de proposer des alternatives dans un groupe existant ou de favoriser l'émergence d'alternatives en général, de fortifier la diversité, la concurrence, dans un esprit de réellement saine  concurrence, non violente, où on informe et on fait le principe de coopération réciprocité.  
 
  Et c'est là qu'on tombe sur la 3ème étape (donc on pourra peut-être renommer cet article coopétition, le symbole de la fourche, ou le manche de la fourche. )Et en fait l'idée c'est qu'au final, la coopétition n'est utile que s'il peut y avoir une possibilité de proposer des alternatives dans un groupe existant ou de favoriser l'émergence d'alternatives en général, de fortifier la diversité, la concurrence, dans un esprit de réellement saine  concurrence, non violente, où on informe et on fait le principe de coopération réciprocité.  
  

Version du 9 septembre 2011 à 10:04

Version PDF et imprimée



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La notion de « coopétition » (mot-valise de « coopération » et « compétition ») est la course à celui qui donnera, diffusera le plus de travail en mode coopératif. Il s'agit alors d'une course à la réputation, mais sans céder à la compétition délétère. On trouve aussi de la coopétition entre entreprises concurrentes qui partagent et mutualisent des investissements ou d’autres ressources, le plus souvent pour se partager des économies d’échelle.

Le principe est d'illustrer la différence entre les gens qui coopèrent et les gens qui sont en concurrence. On a ici un symbole magistral des changements de société induits par internet. Auparavant il y avait la culture du secret, c'était évident qu'on n'allait pas informer ses concurrents de ses intentions et de ses activités, et encore moins de ses secrets de fabrication. Aujourd'hui, plus on publie sur le web ses manières de faire et ses critères qualité, plus on transmet aux autres, plus on devient un community-manager et on rentre dans une dynamique de fair-trade, de commerce équitable. La coopétition n'est pas encore beaucoup enseignée dans les universités, mais elle fait déjà l'objet d'études à peu près partout dans le monde académique et entrepreneurial, elle est déjà pratiquée informellement. Finalement, c'est une manière d'être proche de la culture du don, alias potlatch, car, au fond, le principe de la coopétition se résume au fait que celui qui est le leader, c'est celui qui est le plus généreux.

C'est celui qu'on va reconnaître comme étant non seulement un pionnier, mais en plus de ça un formateur. Elle s'applique particulièrement dans le monde du développement du logiciel ainsi que du logiciel libre, où n'importe qui peut en prendre un, comme OpenOffice ou GNU/Linux puis dire « je propose une alternative ». Mais si les leaders actuels n'acceptent pas son alternative, il peut tout simplement dire « je fourche ! » C'est là le principe de la fourche. C'est lorsqu'une personne propose des modifications ou des améliorations dans le développement d'une architecture de logiciel. À la différence d'une architecture de maison, on ne peut pas dire « Je copie la maison, je la mets 20m ou 100m plus loin, et à la place de mettre des fenêtres carrées, je vais mettre des fenêtres rondes ». Parce qu'on ne peut pas la copier, tandis que dans le monde du logiciel, on peut. C'est tout du numérique, du non-matériel.

C'est l'immense message d'espoir de la coopétition appliquée et de la coopétition à l'oeuvre dans la culture dite libre (celle du logiciel libre). La conclusion en est incroyable : vu que dans la culture numérique tout tend vers le partage d'informations et vers les 4 libertés fondamentales du logiciel libre (et bien que cela tende dans cette direction par à-coups, sans que ce ne soit linéaire ou toujours la même chose, et que le logiciel c'est la clé de succès ou d'échec de projet de société humaine à l'époque où les infos contrôlent la matière et elles sont toutes numérisées) et bien on peut dire qu'on a une tendance invariable à la qualité et au mérite réel basé sur la transparence, parce que n'importe qui peut utiliser le principe de fourche pour coopéter et dire  « Votre proposition avec les fenêtres carrées, moi je la trouve intéressante, mais on sait que si on fait des dessins carrés, les gens ont la tête au carré, et les gens ont tendance à devenir beaucoup plus cassants dans leurs relations humaines, alors que si on fait des fenêtres rondes, ils ont plus tendance à devenir affectueux, à écouter plus avec leur coeur et à avoir un meilleur équilibre entre leur cerveau gauche et leur cerveau droit et donc plus fonctionnels, plus créatifs et plus respectueux de leur environnement, donc plus aptes à servir le projet humain. »

Il peut y avoir d'autres arguments techniques, de gestion par rapport à la pluie, etc, mais on n'est pas dans une histoire d'architecture de maison, mais dans une histoire d'architecture de logiciel, ou encore mieux dans une architecture de code, ou de fonction qu'on va intégrer par défaut dans le logiciel et il va dire « Je vais prendre le code qui est sous licence libre, mentionner tous les auteurs qui ont contribué jusqu'à aujourd'hui, et ce qu'ils ont fait, mais à partir de maintenant, le projet aura un nouveau nom, un nouveau leader, et qui m'aime me suive ».

Et c'est là qu'on tombe sur la 3ème étape (donc on pourra peut-être renommer cet article coopétition, le symbole de la fourche, ou le manche de la fourche. )Et en fait l'idée c'est qu'au final, la coopétition n'est utile que s'il peut y avoir une possibilité de proposer des alternatives dans un groupe existant ou de favoriser l'émergence d'alternatives en général, de fortifier la diversité, la concurrence, dans un esprit de réellement saine  concurrence, non violente, où on informe et on fait le principe de coopération réciprocité. 

C'est-à-dire : 1) je coopére, 2) si l'autre ne coopére pas, j'agis avec réciprocité, 3) j'offre le pardon. Très concrètement, cela donne une image : la fourche n'est pas définitive. Il peut y avoir un projet qui se scinde en deux, et dieu sait s'il y en a.

Par exemple OpenOffice a été rachetée par Sun. Sun financait le développement d'Openoffice et de la communauté logiciel libre qui allait autour. Sun a par la suite été rachetée par Oracle, un spécialiste de la privatisation de l'information et du secret de fabrication. En conséquence, la communauté du développement du logiciel libre ne croyait plus dans le management de l'entreprise Sun, et a donc fourché, a pris le code logiciel qu'elle avait développé, et a crée LibreOffice à la place d'OpenOffice( => encart : libreoffice fourche openoffice.) Heureusement pour eux, la majorité des développeurs les ont suivis. Mais ce n'est pas nécessairement le cas ailleurs. Typiquement, Linus Torvald. Si quelqu'un dit « Je lance une fourche de Linux », personne ne suivra, parce qu'il y a un tel écosystème communautaire d'utilisateurs, d'administrateurs, de développeurs que personne ne va s'y mettre.

Tandis qu’inversement, il y a des projets qui sont par exemple Dokeos qui est la plateforme de formation à distance fourche de Moodle.

Le monde du logiciel libre regorge donc d'histoires de fourche, notamment l'histoire de SourceForge VS Savannah. SourceForge/Savannah (?) était une plateforme avec 300'000 logiciels en cours de développement et c'était une plateforme pour aider les développeurs à développer les logiciels. Elle était détenue par une entreprise qui s'appelle VR Linux, qui est le même et le leader dans le monde du commerce du logiciel libre. La licence de la plateforme était une licence libre, mais toute la plateforme avait été développée par des informaticiens qui étaient employés de l'entreprise VR Linux. Un jour, ce dernier a dit que comme les employés ont abandonnés leurs droits au profit de VR Linux, ce dernier décide de changer la licence de la plateforme qui s'appelle SourceForge, et la communauté du logiciel libre a dit « Mais attendez là, vous êtes en train de modifier les modalités d'usage et la licence (même chose) d'une plateforme qui permet le développement d'une centaine de milliers de projets logiciels qui touchent tous les domaines : comptabilité, musique, bureautique, virus, etc. »

Donc il y avait un fabuleux patrimoine au service du bien commun avec un écosystème de participants qui s'étaient reconnus par la méritocratie et tout d'un coup, vous êtes en train de vouloir privatiser une contribution à un édifice commun, comme on privatiserait le Louvre ou le Panthéon. Et bien non, nous on va prendre notre projet, on va arrêter de continuer à développer là-dessus, et on va demander à la Free Software Foundation, qui est l'autorité reconnue comme celle qui est le garant moral d'une cohérence et d'un respect du bien commun, (auquel on adhère parce qu'ils méritent notre respect, vu que chaque fois qu'ils émettent une proposition, la communauté y croit, et c'est pas parce qu'on y croit aveuglement) et puis on va créer un projet alternatif qui s'appellera Savannah.


Sources et notes

Institut de recherches et prospective postales : http://www.irepp.com/mot.php3?id_mot=98 Utilisacteur, adhocratie et coopétition, quand on cherche ses mots, Robin Millette, avril 2005 : http://rym.waglo.com/wordpress/2005/04/18/