Décroissance : Différence entre versions

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Non, un véhicule même électrique n'est jamais propre, non un téléphone portable n'est pas écologique même si sa coque est en fibre de bambou. Et qui peut croire qu'une taxe écologique sur quelques produits électroniques compense les dégât environnementaux de leur production? Ces propos ne sont pas rapportés par quelques extrémistes de l'écologie, ils sont tirés d'un rapport scientifique de l'école centrale d'administration. C'est le temple français du productivisme et de l'industrie. Dans ce livre ils décrivent que l'industrie automobile actuelle n'est qu'une gigantesque machine à détruire la planète qui transforme des minerais concentrés et exploitables en ferraille presque inutilisable. On est bien loin d'une économie « circulaire » où rien en se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Car le recyclage du métal est limité par la nature dispersive des usages comme dans la peinture les encres ou les cosmétiques. C'est un gros gâchis de ressources qui se fait au détriment des génération future en toute connaissance de cause. C'est intolérable.  
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« Non, un véhicule même électrique n'est jamais propre! »
''Quel futur pour le métaux? Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, ed, EDP Sciences, 39 pages, 29€''
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<br> « Non un téléphone portable n'est pas écologique même si sa coque est en fibre de bambou! »
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<br> « Qui peut croire qu'une taxe écologique sur quelques produits électroniques compense les dégât environnementaux de leur production? »
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<br>Ces propos ne sont pas rapportés par quelques extrémistes de l'écologie, ils sont tirés d'un rapport scientifique de l'école centrale d'administration. C'est le temple français du productivisme et de l'industrie.
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Dans le livre, 'Quel futur pour le métaux? Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, ed, EDP Sciences, 39 pages, les auteurs décrivent que l'industrie automobile actuelle n'est qu'une gigantesque machine à détruire la planète qui transforme des minerais concentrés et exploitables en ferraille presque inutilisable. On est bien loin d'une économie « circulaire » où rien en se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Le recyclage du métal est limité par la nature dispersive des usages comme dans la peinture les encres ou les cosmétiques.  
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<br>C'est un gros gâchis de ressources qui se fait au détriment des génération future en toute connaissance de cause.  
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<br>C'est intolérable.  
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Face à la pollution de l'eau, de l'air, de la terre une seule solution: consommer moins.
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<br>Est-ce réaliste dans le pays comme le Brésil où malgré une classe moyenne de 60 millions d'habitants, 120 millions d'habitants vivent dans de situations très modestes. Une partie de la population meurt encore de faim au Brésil.
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<br>Bien sûr que c'est réaliste car réduire ne signifie pas se serrer la ceinture mais organiser intelligemment l'usage des ressources.
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<br>Pourquoi avoir un frigo par appartement?
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<br>Pourquoi avoir une voiture par maison?
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<br>Pourquoi distribuer des téléphones portables à tout le monde?
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<br>Il est possible de donner l'accès à ces outils dans des espaces collectifs comme des cybercafés, des centres de covoiturage, des espaces de réfrigération, tout en encourageant l'initiative individuelle.
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<br>Autrefois les ingénieurs étaient fiers de concevoir des produits qui duraient. Aujourd'hui, ils sont contraints de programmer l'obsolescence des machines.
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<br>Ce n'est pas un impératif technique, c'est un choix de société.
  
Face à la pollution de l'eau, de l'air, de la terre une seule solution: consommer moins. Est-ce réaliste dans le pays comme le Brésil où malgré une classe moyenne de 60 millions d'habitants, 120 millions d'habitants vivent dans de situations très modestes. On meurt encore de faim au Brésil. Oui, bien sûr que c'est réaliste car réduire ne signifie pas se serrer la ceinture mais organiser intelligemment l'usage des ressources? Pourquoi avoir un frigo par appartement? Pourquoi avoir une voiture par maison? Pourquoi distribuer des téléphones portables à tout le monde? Il est possible de donner l'accès à ces outils dans des espaces collectifs comme des cybercafés, des centres de covoiturage, des espaces de réfrigération, tout en encourageant l'initiative individuelle. Autrefois les ingénieurs étaient fiers de concevoir des produits qui duraient. Aujourd'hui, ils sont contraints de programmer l'obsolescence des machines. Ce n'est pas un impératif technique, c'est un choix de société. Ecopol propose un autre choix, de remettre la durabilité au coeur de la morale et de l'éthique pour que l'économie de marché soit vraiment durable et basée sur des concurrences loyales pour que l'initiative ait pour but d'encourager le long terme, la lenteur et la qualité des relations humaines.  
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Ecopol en propose un autreremettre la durabilité au coeur l'économie de marché pour qu'elle soit basée sur la morale et de l'éthique. L'objectif est de rendre la concurrence loyale, faire que l'initiative soit encouragée sur le long terme et revaloriser les relations humaines par des critères tels que la qualité et la lenteur.
Nous sommes bien sûr persuadés que nous avons besoin de plus de poètes, de musiciens et d'acteurs de théâtre. Mais si nous voulons en semble se fixer des objectifs de société différents de ceux d'aujourd'hui, par exemple éviter un effondrement ou la barbarie, il faudra bien faire atterrir le vaisseau fou de la consommation. Nous aurons besoin aussi de compétences techniques et organisationnelles, ne serait-ce que pour guider certains choix ou aider la transition. Cela peut tout à fait devenir des ingénieurs philosophes car dans l'Ecopol est suffisamment réduit pour leur permettre d'avoir les deux activités en parallèle.  
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Nous sommes bien sûr persuadés que nous avons besoin de plus de poètes, de musiciens et d'acteurs de théâtre. Mais si nous voulons en semble se fixer des objectifs de société différents de ceux d'aujourd'hui, par exemple éviter un effondrement ou la barbarie, il faudra bien faire atterrir le vaisseau fou de la consommation.  
''Adapté d'une entretien par Vincent Chenex de Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon dans le journal la Décroissance, n°76, février 2011''
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<br>Nous aurons besoin de compétences techniques et organisationnelles, ne serait-ce que pour guider certains choix ou aider la transition. Les habitants peuvent tout à fait devenir des ingénieurs-philosophes car dans l'Ecopol la durée d'une activité professionnelle est suffisamment réduite pour en avoir deux en parallèle.  
  
Si cette grande réconciliation entre les compétences techniques et les compétences sociales n'est pas encore assez à l'oeuvre et mérite d'être encouragée, et c'est là tout le propos d'Ecopol, c'est parce que chacun se spécialise. Logique industrielle s'appuie des flux mondialisés, on assemble des modules livrés par des sous-traitants, et on n'a pas une vision globale de la situation en prenant en compte les aspects éthiques et le respect de l'environnement. Les impacts environnementaux, sociaux et économiques sur la société. Beaucoup de gens ont la croyance qu'on trouvera toujours une solution technique face aux problèmes du monde. Mais dans la pratique, la raréfaction de l'énergies et des matières premières associées à l'érosion des terres arables et l'effondrement de la biodiversité sont impossibles à gérer en même temps. C'est un sujet qui est difficile à aborder, à accepter, et encore plus à enseigner. Mais notre système actuel est dans une impasse quasi totale et les secousses de plus en plus fortes vont finir par ébranler les convictions et les certitudes les plus établies. LA solution réside vraiment dans le développement d'un équilibre entre conscience technique et conscience sociale chez chaque personne individuellement. C'est là tout le propos d'Ecopol avec la valorisation des compétences transversales.
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« Adapté d'un entretien par Vincent Chenex de Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon dans le journal la Décroissance, n°76, février 2011 »
  
L'objectif est la joie de vivre dans la simplicité. Cette simplicité qui permet d'offrir à nos enfants un espace débarrassé des nuisances de la voiture, de la grande distribution et de la publicité, une alimentation saine, un environnement en bonne santé, une société conviviale et sereine aux inégalités sans cesse combattues. Une société qui apprend à se passer du superflu plutôt que d'envoyer ses enfants à la guerre. Une société qui accepte des mesure réglementaires, des normes, notamment fiscale et environnementales qui peuvent inverser la tendance et nous faire réduire notre dépendance à des produits qui détruisent al planète en touchant assez peu à notre confort. C'est le prix à payer pour passer à une société vraiment durable.
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Cette grande réconciliation entre les compétences techniques et les compétences sociales n'est pas encore assez à l'oeuvre et mérite d'être encouragée, et c'est là tout le propos d'Ecopol, la spécialisation de chacun.
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La logique industrielle actuelle s'appuie sur des flux mondialisés. Les chaînes de montage assemblent des modules livrés par des sous-traitants qui sont ensuite envoyé ailleurs pour une autre étape du processus productif. Il est difficile d'avoir une vision globale de la situation. Sans cette vision la prise en compte des aspects éthiques et environnementaux est quasi impossible.
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<br> Beaucoup de gens croient que la technique solutionnera les problèmes du monde. Dans la pratique, la raréfaction des matières premières produisant l'énergie, l'érosion des sols, la disparition de la biodiversité, sont les principaux défis à relever, mais il est impossible de tous les gérer en même temps.
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<br> Notre système actuel est dans une impasse quasi totale, c'est une question difficile à aborder et encore plus à accepter. La solution résiderait dans le développement d'un équilibre individuel entre conscience technique et conscience sociale. <br>  La valorisation des compétences transversales, proposée au sein d'Ecopol va dans ce sens.
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Etre conscient de ces dangers et adopter les comportements adéquats permettrait d'atteindre un objectif simple, celui de la joie de vivre.
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<br>Limiter sa consommation offrirait à nos enfants un espace débarrassé des nuisances de la voiture, loin de la surconsommation et purifié de la publicité.
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<br>Nous vivrions dans une société conviviale et sereine, nous aurions une alimentation équilibrée, nous évoluerions dans un environnement saine en bonne santé, nous combattrions les inégalités.  
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<br> Pour vivre dans cette société, il faut tout de même que nous acceptions certaines normes, des mesure réglementaires notamment fiscales et environnementales. Pour inverser la tendance, il faut réduire notre dépendance   aux produits qui détruisent la planète. Ce sont des engagements nécessaire pour passer à une société vraiment durable.
  
 
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Version du 10 février 2011 à 13:46

« Non, un véhicule même électrique n'est jamais propre! »
« Non un téléphone portable n'est pas écologique même si sa coque est en fibre de bambou! »
« Qui peut croire qu'une taxe écologique sur quelques produits électroniques compense les dégât environnementaux de leur production? »
Ces propos ne sont pas rapportés par quelques extrémistes de l'écologie, ils sont tirés d'un rapport scientifique de l'école centrale d'administration. C'est le temple français du productivisme et de l'industrie. Dans le livre, 'Quel futur pour le métaux? Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, ed, EDP Sciences, 39 pages, les auteurs décrivent que l'industrie automobile actuelle n'est qu'une gigantesque machine à détruire la planète qui transforme des minerais concentrés et exploitables en ferraille presque inutilisable. On est bien loin d'une économie « circulaire » où rien en se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Le recyclage du métal est limité par la nature dispersive des usages comme dans la peinture les encres ou les cosmétiques.
C'est un gros gâchis de ressources qui se fait au détriment des génération future en toute connaissance de cause.
C'est intolérable. Face à la pollution de l'eau, de l'air, de la terre une seule solution: consommer moins.
Est-ce réaliste dans le pays comme le Brésil où malgré une classe moyenne de 60 millions d'habitants, 120 millions d'habitants vivent dans de situations très modestes. Une partie de la population meurt encore de faim au Brésil.
Bien sûr que c'est réaliste car réduire ne signifie pas se serrer la ceinture mais organiser intelligemment l'usage des ressources.
Pourquoi avoir un frigo par appartement?
Pourquoi avoir une voiture par maison?
Pourquoi distribuer des téléphones portables à tout le monde?
Il est possible de donner l'accès à ces outils dans des espaces collectifs comme des cybercafés, des centres de covoiturage, des espaces de réfrigération, tout en encourageant l'initiative individuelle.
Autrefois les ingénieurs étaient fiers de concevoir des produits qui duraient. Aujourd'hui, ils sont contraints de programmer l'obsolescence des machines.
Ce n'est pas un impératif technique, c'est un choix de société.

Ecopol en propose un autre: remettre la durabilité au coeur l'économie de marché pour qu'elle soit basée sur la morale et de l'éthique. L'objectif est de rendre la concurrence loyale, faire que l'initiative soit encouragée sur le long terme et revaloriser les relations humaines par des critères tels que la qualité et la lenteur. Nous sommes bien sûr persuadés que nous avons besoin de plus de poètes, de musiciens et d'acteurs de théâtre. Mais si nous voulons en semble se fixer des objectifs de société différents de ceux d'aujourd'hui, par exemple éviter un effondrement ou la barbarie, il faudra bien faire atterrir le vaisseau fou de la consommation.
Nous aurons besoin de compétences techniques et organisationnelles, ne serait-ce que pour guider certains choix ou aider la transition. Les habitants peuvent tout à fait devenir des ingénieurs-philosophes car dans l'Ecopol la durée d'une activité professionnelle est suffisamment réduite pour en avoir deux en parallèle.

« Adapté d'un entretien par Vincent Chenex de Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon dans le journal la Décroissance, n°76, février 2011 »

Cette grande réconciliation entre les compétences techniques et les compétences sociales n'est pas encore assez à l'oeuvre et mérite d'être encouragée, et c'est là tout le propos d'Ecopol, la spécialisation de chacun.

La logique industrielle actuelle s'appuie sur des flux mondialisés. Les chaînes de montage assemblent des modules livrés par des sous-traitants qui sont ensuite envoyé ailleurs pour une autre étape du processus productif. Il est difficile d'avoir une vision globale de la situation. Sans cette vision la prise en compte des aspects éthiques et environnementaux est quasi impossible.
Beaucoup de gens croient que la technique solutionnera les problèmes du monde. Dans la pratique, la raréfaction des matières premières produisant l'énergie, l'érosion des sols, la disparition de la biodiversité, sont les principaux défis à relever, mais il est impossible de tous les gérer en même temps.
Notre système actuel est dans une impasse quasi totale, c'est une question difficile à aborder et encore plus à accepter. La solution résiderait dans le développement d'un équilibre individuel entre conscience technique et conscience sociale.
La valorisation des compétences transversales, proposée au sein d'Ecopol va dans ce sens. Etre conscient de ces dangers et adopter les comportements adéquats permettrait d'atteindre un objectif simple, celui de la joie de vivre.
Limiter sa consommation offrirait à nos enfants un espace débarrassé des nuisances de la voiture, loin de la surconsommation et purifié de la publicité.
Nous vivrions dans une société conviviale et sereine, nous aurions une alimentation équilibrée, nous évoluerions dans un environnement saine en bonne santé, nous combattrions les inégalités.
Pour vivre dans cette société, il faut tout de même que nous acceptions certaines normes, des mesure réglementaires notamment fiscales et environnementales. Pour inverser la tendance, il faut réduire notre dépendance aux produits qui détruisent la planète. Ce sont des engagements nécessaire pour passer à une société vraiment durable.

Encart

«La liberté et l’équité resteront lettres mortes dans une société organisée autour de l’automobile et de l’école, qui met l’économie au centre de la vie sociale. Pour en finir avec les pénuries cycliques nées de l’avarice, de l’incompétence et des dégâts causés par la croissance économique, il convient de réduire l’économie formelle et de permettre le développement de sphères de subsistance autonomes. En remettant la politique et l’éthique, auxquelles l’activité économique doit être soumise, au centre de la vie sociale, on remplacera l’obsession de la croissance économique par une société conviviale qui garantira à chacun le libre accès aux outils de la communauté dans le respect de la liberté des autres.»


Extrait du Manifeste souscrit le 5 décembre 2007 par des participants au colloque "La convivencialidad en la era de los sistemas", organisé à Cuernavaca (Mexique) en l’honneur d’Ivan Illich à l’occasion du cinquième anniversaire de sa mort.

Manifeste complet sous: http://www.decroissance.info/Celebration-du-reveil