Experts et transitionneurs : Différence entre versions

De Wiki livre Netizenship
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Dans n'importe quelle pratique professionnelle on distingue généralement trois niveaux de compétence; le premier est le savoir faire, en résumé la capacité de réaliser quelque chose, par exemple cuire du pain, gérer un conflit dans un couple ou encore utiliser un téléphone portable. Le deuxième niveau est celui de l'expérience (vérifier avec Daniel Held) aussi nommé compétence avancée ou bon niveau. C'est celui qui fait du pain depuis plusieurs années, qui connaît les ficelles pour aider des couples à communiquer de manière non violente et utilise les fonctions avancées des téléphones portables dans des contextes divers. Le niveau trois a été surnommé expertise. Au-delà de la capacité à réaliser des opérations complexe de niveau deux, il s'agit de maîtriser l'entier du domaine; l'histoire et les tendances passées, présentes et émergentes dans le domaine de la boulangerie, de la gestion de conflit dans les couples ou de la téléphonie portable. Une approche globale qui permet non seulement de transmettre son savoir-faire comme dans le niveau deux mais aussi de valider les compétences de personnes expérimentées, de publier des conseils, guides et recommandations, de superviser des équipes, de définir des stratégies pour un large public et plus généralement de parer à toute situation imprévue avec élégance, calme et bons résultats.  
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Dans n'importe quel activité professionnelle on distingue généralement trois niveaux de compétences; le premier est le savoir-faire, ce qui veut dire savoir réaliser quelque chose, par exemple cuire du pain, aider un couple à se parler sans se hurler dessus, ou utiliser un téléphone portable. Le deuxième niveau est celui de l'expérience (vérifier avec Daniel Held) aussi appelé compétences avancées ou bon niveau; lorsqu'on peut apprendre de ses expériences et développer ses propres améliorations. C'est le boulanger créatif formant un apprenti et qui a ses habitués depuis plusieurs années, le conseiller conjugal renommé et recommandé par des couples à nouveau épanouis, le geek qui tout en téléphonant en mains-libres lit ses emails et filme une flash-mob. Le niveau trois a été appelé expertise. En plus de savoir réaliser des choses compliquées de niveau deux, il s'agit d'être un vrai expert dans le domaine, l'histoire du domaine et les tendances passées, actuelles et naissantes. C'est un boulanger qui met au point une recette révolutionnaire tout en en cuisant son pain dans un authentique four en pierre, un conseiller conjugal qui établit un programme de cours de communication de couple en partenariat avec les lycées, ou celui qui développe un système de communication mobile gratuite via le wi-fi, en peu de temps utilisée par le monde entier. Une approche globale qui permet non seulement de transmettre son savoir-faire comme dans le niveau deux mais aussi de reconnaître et valider les compétences de personnes expérimentées, de publier des conseils, des guides et des recommandations, de superviser des équipes, de définir des stratégies pour Monsieur et Madame Tout-le-Monde et plus généralement de réagir à n'importe quelle situation imprévue avec classe, calme et de bons résultats.
  
Un bon moyen pour qu'un projet complexe se développe est de faire appel à de nombreux experts ayant deux fortes compétences: la première, la compétence d'expert dans un ou plusieurs domaines, avoir un regard global, être capables de gérer des situations imprévues et toujours garder le nord. La deuxième une forte transversalité, c'est-à-dire savoir faire le lien entre des enjeux complexes tels que ceux de l'alimentation, des dynamiques de groupe et ceux des systèmes de communication. Les personnes qui parviennent à ce niveau de compétence sont rares mais elles existent. Elles exercent notamment sous les titres suivants: accompagnement au changement, gestion de la complexité ou encore transitionneurs. On les appelle comme ça car ils accompagnent souvent les transitions, par exemple des anciennes vers les nouvelles méthodes de fabrication du pain, de gestion de conflits dans les couples et de déploiement de systèmes de téléphonie portable. Généralement, seuls les experts dont la motivation est le bien commun et non pas le profit à court terme se nomment transitionneurs car ce mot est pour l'instant encore peu utilisé et reste donc concentré sur des intentions assez pures. Les transitionneurs sont une sorte d'accoucheurs pour passer d'une société de consommation non durable à une société plus durable basée sur le partage du savoir, l'usage modéré des ressources minérales, végétales et animales et le passage des sciences sans conscience vers des sciences pratiquées avec conscience.  
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Un bon moyen pour qu'un projet complexe se développe est de faire appel à plusieurs experts ayant deux points forts: le premier, être expert dans un ou plusieurs domaines, avoir un regard global, être capable de gérer des situations imprévues et toujours garder le nord. Le deuxième une forte transversalité, c'est-à-dire comment utiliser ensemble plusieurs outils différents, savoir faire le lien entre les problématiques de l'alimentation, des dynamiques de groupe et ceux des systèmes de communication. Les personnes qui parviennent à ce niveau de compétence sont rares mais elles existent. Elles exercent notamment sous les titres suivants: accompagnement au changement, gestion de la complexité ou encore transitionneurs. On les appelle comme ça parce qu'ils accompagnent souvent les transitions, par exemple des anciennes vers les nouvelles méthodes de fabrication du pain, de gestion de conflits dans les couples et de déploiement de systèmes de téléphonie portable. Généralement, seuls les experts dont la motivation est le bien commun et non pas le profit à court terme s'appellent transitionneurs car ce mot est pour l'instant encore peu utilisé et reste donc associé à des actions assez pures. Le transitionneur est une sorte d'accoucheur pour passer d'une société de consommation non durable à une société plus durable basée sur le partage du savoir, l'usage raisonnable des ressources minérales, végétales et animales et le passage des sciences sans conscience vers des sciences pratiquées avec conscience.  
  
 
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Version du 25 janvier 2011 à 21:01

Dans n'importe quel activité professionnelle on distingue généralement trois niveaux de compétences; le premier est le savoir-faire, ce qui veut dire savoir réaliser quelque chose, par exemple cuire du pain, aider un couple à se parler sans se hurler dessus, ou utiliser un téléphone portable. Le deuxième niveau est celui de l'expérience (vérifier avec Daniel Held) aussi appelé compétences avancées ou bon niveau; lorsqu'on peut apprendre de ses expériences et développer ses propres améliorations. C'est le boulanger créatif formant un apprenti et qui a ses habitués depuis plusieurs années, le conseiller conjugal renommé et recommandé par des couples à nouveau épanouis, le geek qui tout en téléphonant en mains-libres lit ses emails et filme une flash-mob. Le niveau trois a été appelé expertise. En plus de savoir réaliser des choses compliquées de niveau deux, il s'agit d'être un vrai expert dans le domaine, l'histoire du domaine et les tendances passées, actuelles et naissantes. C'est un boulanger qui met au point une recette révolutionnaire tout en en cuisant son pain dans un authentique four en pierre, un conseiller conjugal qui établit un programme de cours de communication de couple en partenariat avec les lycées, ou celui qui développe un système de communication mobile gratuite via le wi-fi, en peu de temps utilisée par le monde entier. Une approche globale qui permet non seulement de transmettre son savoir-faire comme dans le niveau deux mais aussi de reconnaître et valider les compétences de personnes expérimentées, de publier des conseils, des guides et des recommandations, de superviser des équipes, de définir des stratégies pour Monsieur et Madame Tout-le-Monde et plus généralement de réagir à n'importe quelle situation imprévue avec classe, calme et de bons résultats.

Un bon moyen pour qu'un projet complexe se développe est de faire appel à plusieurs experts ayant deux points forts: le premier, être expert dans un ou plusieurs domaines, avoir un regard global, être capable de gérer des situations imprévues et toujours garder le nord. Le deuxième une forte transversalité, c'est-à-dire comment utiliser ensemble plusieurs outils différents, savoir faire le lien entre les problématiques de l'alimentation, des dynamiques de groupe et ceux des systèmes de communication. Les personnes qui parviennent à ce niveau de compétence sont rares mais elles existent. Elles exercent notamment sous les titres suivants: accompagnement au changement, gestion de la complexité ou encore transitionneurs. On les appelle comme ça parce qu'ils accompagnent souvent les transitions, par exemple des anciennes vers les nouvelles méthodes de fabrication du pain, de gestion de conflits dans les couples et de déploiement de systèmes de téléphonie portable. Généralement, seuls les experts dont la motivation est le bien commun et non pas le profit à court terme s'appellent transitionneurs car ce mot est pour l'instant encore peu utilisé et reste donc associé à des actions assez pures. Le transitionneur est une sorte d'accoucheur pour passer d'une société de consommation non durable à une société plus durable basée sur le partage du savoir, l'usage raisonnable des ressources minérales, végétales et animales et le passage des sciences sans conscience vers des sciences pratiquées avec conscience.

Encart

Dans l'Ecopol, dès ses débuts, la priorité est donnée aux experts en gestion de projets compliqués et à plusieurs facettes, en accompagnement au changement et en culture des transitions. On reconnaît un vrai expert à forte culture transversale par l'addition de trois indices: premièrement, le fait qu'il soit extérieur aux sujets spécifiques lui permet d'avoir du recul et de porter un regard vraiment utile sur les situations. Deuxièmement, sa capacité de décider, d'agir vraiment avec ceux qui ont fait appel à lui et de ne pas se limiter à du conseil ou de l'analyse, donc sa capacité à mettre la main à la pâte, à faire avec dans beaucoup de domaines ou plus largement sa capacité à apprendre très rapidement et à faire juste du premier coup en posant les bonnes questions. Troisièmement, sa capacité de relier le domaine à d'autres domaines en n'ayant pas une action précise mais en facilitant la transition, en tant que connecteur, en s'appuyant sur des éléments les plus objectifs et réalistes possibles. Par exemple dans les exemples du pain, du conflit relationnel et de la téléphonie, en maîtrisant l'origine et les causes détaillées des problèmes, en proposant des alternatives efficaces avec des arguments et en reliant cela à de nombreux exemples toujours appropriés face au contexte spécifique de chaque situation.

Les transitionneurs font généralement preuve d'un grand détachement et d'une grande sagesse. Ils ne réclament rien et obtiennent le respect par leur charisme naturel. Ce sont eux qui représentent le mieux les idées émergentes, qui sont au coeur de ce livre et de la proposition de pôle international d'écologie communautaire. Ce sont eux qui vont donner les principales orientations d'Ecopol au grès de leurs contributions.