Fonctions ou produits ? : Différence entre versions

De Wiki livre Netizenship
(Libre versus privateur)
Ligne 15 : Ligne 15 :
 
Apprendre les fonctions plutôt que les produits permet de nommer ses propres actions sans s'enfermer dans le dialecte spécifique d'une entreprise, d'un microcosme ou d'une mode. Cela permet de ''faciliter la discussion avec un utilisateur d'un outil analogue''. Cela permet également de passer plus facilement d'un outil à l'autre, d'une version à l'autre, sans être systématiquement en demande d'une formation spécifique avant de pouvoir se l'approprier.
 
Apprendre les fonctions plutôt que les produits permet de nommer ses propres actions sans s'enfermer dans le dialecte spécifique d'une entreprise, d'un microcosme ou d'une mode. Cela permet de ''faciliter la discussion avec un utilisateur d'un outil analogue''. Cela permet également de passer plus facilement d'un outil à l'autre, d'une version à l'autre, sans être systématiquement en demande d'une formation spécifique avant de pouvoir se l'approprier.
  
== Compatibilité et interopérabilité des produits informatiques ==
+
== Libre versus privateur ==
  
 
Lorsqu'on a réalisé l'importance de distinguer la fonction du produit, on peut se poser la question suivante : ''existe-t-il des alternatives au produit que j'utilise ?''  
 
Lorsqu'on a réalisé l'importance de distinguer la fonction du produit, on peut se poser la question suivante : ''existe-t-il des alternatives au produit que j'utilise ?''  
  
Et lorsqu'on est sensibilisé à la thématique des libertés des utilisateurs de logiciel, on peut pousser jusqu'à cette formulation : ''existe-t-il des alternatives '''libres''' au produit que j'utilise ?'' C'est-à-dire faire la même chose qu'avec le produit habituel ''que tout le monde utilise'' mais avec la satisfaction d'être dans une démarche d'émancipation.
+
Et lorsqu'on est sensibilisé à la thématique des libertés des utilisateurs de logiciel, on peut pousser jusqu'à cette formulation : ''existe-t-il des alternatives '''libres''' au produit que j'utilise ?'' C'est-à-dire faire la même chose qu'avec le produit habituel ''que tout le monde utilise'' mais avec la satisfaction d'être dans une démarche d'émancipation. Voici un tableau qui énumère des alternatives libres à des produits privateurs, pour des fonctions données.
 
 
Voici un tableau qui énumère les produits qui sont potentiellement compatibles entre eux et ceux qui ne le sont pas.
 
  
 
{| class="wikitable" style="background-color:#DBDEDD"
 
{| class="wikitable" style="background-color:#DBDEDD"
 
! Fonction
 
! Fonction
! Produits difficilement compatibles/interopérables
+
! Produits privateurs
! Produits compatibles/interopérables
+
! Produits libres
 
|-
 
|-
 
! Matériel informatique
 
! Matériel informatique
Ligne 72 : Ligne 70 :
 
|}
 
|}
  
Conclusion.
+
Conclusion :
 +
L'interopérabilité est un critère à prendre en compte pour l'innovation.
 +
elle permet de dynamiser des communautés d'utilisacteurs.
 +
Seul un code source ouvert permet la mobilisation d'une communauté et donc une large adoption de ces produits qui deviennent des standards, et obtienne la légitimité de fonction.  
  
 
== Quizz : fonction versus produits  ==
 
== Quizz : fonction versus produits  ==

Version du 11 février 2013 à 16:23

fonction, produit, alternative, logiciel libre, logiciel privateur



« A la pause de midi, je bois mon Nescafé, je mange sur le pouce au Mac Do', je bois un Coca pour digérer, je fais des recherches sur Google et je parle avec mes amis sur Facebook ». Qu'est-ce que ça donnerait si on enlevait tous ces noms de marques et qu'on se concentrait sur la fonction : je boirais un café, je mangerais un hamburger, je ferais mes recherches sur un moteur de recherche et je discuterais sur un réseau social. Au fond qu'est-ce que ça changerait ? Tout en faisant la même chose, cela changerait que nous ne serions plus les promoteurs (souvent involontaires) de ces produits et qu'à ce titre nous faciliterions la possibilité d'avoir divers produits qui proposent le même service. Par exemple :

  • Des cafés locaux ;
  • Des moteurs de recherche qui favorisent l'équité des chances ;
  • Des réseaux sociaux éthiques.

Plus largement, nous valoriserions l'existence de produits fabriqués et diffusés avec plus de proximité, par de petites équipes où les écarts de salaires entre la direction et les collaborateurs sont moins grands. Et aussi des produits où il y a statistiquement moins d'abus de position dominante de la part des fabricants.

Au final, la qualité du produit et son impact sur notre corps et notre esprit pourraient être meilleurs. Bien entendu, tout ceci n'est pas noir ou blanc, c'est sans doute incomplet mais, globalement, la question de la fonction versus produit est essentielle à l'heure où l'information nous conditionne.

Apprendre les fonctions plutôt que les produits permet de nommer ses propres actions sans s'enfermer dans le dialecte spécifique d'une entreprise, d'un microcosme ou d'une mode. Cela permet de faciliter la discussion avec un utilisateur d'un outil analogue. Cela permet également de passer plus facilement d'un outil à l'autre, d'une version à l'autre, sans être systématiquement en demande d'une formation spécifique avant de pouvoir se l'approprier.

Libre versus privateur

Lorsqu'on a réalisé l'importance de distinguer la fonction du produit, on peut se poser la question suivante : existe-t-il des alternatives au produit que j'utilise ?

Et lorsqu'on est sensibilisé à la thématique des libertés des utilisateurs de logiciel, on peut pousser jusqu'à cette formulation : existe-t-il des alternatives libres au produit que j'utilise ? C'est-à-dire faire la même chose qu'avec le produit habituel que tout le monde utilise mais avec la satisfaction d'être dans une démarche d'émancipation. Voici un tableau qui énumère des alternatives libres à des produits privateurs, pour des fonctions données.

Fonction Produits privateurs Produits libres
Matériel informatique Macintosh, PC (IBM compatible)
Réseaux informatiques Minitel, videotexte Internet (TCP/IP) et ses canaux : Web (HTTP) et mél (SMTP, POP, IMAP)
Système d'exploitation (OS pour Operating System) MS-Windows, MacOS, Android FreeBSD, OpenBSD, NetBSD, GNU/Linux avec les distributions Debian, Ubuntu, RedHat...
Formats Voir l'article Les formats au coeur de l'informatique Voir l'article Les formats au coeur de l'informatique
Bases de données géographiques et cartographie Google Maps OpenStreetMap
Suite bureautique


Traitement de texte, tableur, PREAO, dessin, base de données

MS-Office


MS-Word, MS-Excel, MS-PowerPoint

OpenOffice.org, Libre Office


Writer, Calc, Impress

Navigateur web MS Internet Explorer Mozilla Firefox
Traitements de Courriels Outlook, Courrier, Lotus Mozilla Thunderbird
Hébergement de sites web AOL, MSN Ouvaton, Cooperation.net, lautre.net, Apinc
Services Web: réseaux sociaux, hébergement, courriel Google, Facebook, Youtube, Twitter, Linkedin, Yahoo! Mail, Hotmail Zen3, Ouvaton, Diaspora, Tigweb, Cooperation.net, Nolog

Conclusion : L'interopérabilité est un critère à prendre en compte pour l'innovation. elle permet de dynamiser des communautés d'utilisacteurs. Seul un code source ouvert permet la mobilisation d'une communauté et donc une large adoption de ces produits qui deviennent des standards, et obtienne la légitimité de fonction.

Quizz : fonction versus produits

Question : Si le simple utilisateur d'outils informatiques souhaite que le produit qu'il utilise réponde le mieux à ses besoins, il est utile de permettre à différents produits remplissant les mêmes fonctions d'émerger. Dans ce sens, lesquelles des activités suivantes font-elles référence à une fonction sans faire appel à un produit particulier ? (plusieurs bonnes réponses) :

  1. Discuter sur MSN ;
  2. Chercher des informations dans un moteur de recherche ;
  3. Publier sur MySpace ;
  4. Relever sa boîte Hotmail ;
  5. S'abonner à un fil RSS ;
  6. Mettre à jour son blog ;
  7. Produire un document PDF ou Word ;
  8. Bavarder par messagerie instantanée ;
  9. Faire une recherche dans Google ;
  10. Utiliser un traitement de texte ou un tableur ;
  11. Paramétrer son filtre à pourriel.


Encadré : Citation-clé

« Penser produits, c'est penser information privatisée. Penser fonctions, c'est penser information partagée. » - Auteur inconnu.

Fin d'encadré


Encadré : Fonctions et développement personnel

Sur le plan du développement personnel, il est bénéfique de développer sa capacité d'adaptation, afin d’être capable de passer d’un logiciel à l’autre, en comprenant ses fonctions de base. Ceci favorisa l’éclosion de capacités transversales dont l’usage est essentiel de nos jours.

Fin d'encadré

.doc

Sous le terme format DOC[1], on désigne les fichiers qui sont produits par le logiciel Word de Microsoft. C'est certainement le format de fichiers le plus répandu pour travailler sur les documents destinés à l'impression ou à la diffusion (après conversion dans un format adéquat, du type PDF). Son utilisation est fréquemment source de discussions animées car elle pose des questions d'ordre politique, technique et éthique.

Politique

Comme ce format est géré exclusivement par Microsoft, comment faire si l'on décide d'utiliser un autre logiciel que Word pour lire et/ou écrire des documents dans ce format ? Comment s'assurer sur la durée que l'on voudra toujours passer par Microsoft comme acteur incontournable de notre informatique (personnelle ou professionnelle) ? Quid de la mainmise d'une entreprise à but lucratif, et étrangère, sur un domaine aussi critique que la gestion de l'information (numérique) ?


Technique

Les questions techniques relatives au format DOC concernent la sécurité et la pérennité. En matière de sécurité, ne pas être maître des documents produits et émis par son propre ordinateur équivaut à faire une immense confiance à l'éditeur du logiciel qui les gère. De plus, par le passé, des informations confidentielles non désirées ont été retrouvées dans des documents de ce format. Et pour ce qui concerne la pérennité : comment être sûr que les documents produits aujourd'hui seront exploitables par un quelconque logiciel dans dix ans, sachant que les versions successives de Word font constamment évoluer le format de ses fichiers ?

Éthique

Envoyer un fichier DOC à ses correspondants place ces derniers dans une obligation implicite d'utiliser un logiciel spécifique, Word de Microsoft [2]. Cette contrainte, qui semble souvent anodine puisque Word est quasi-omniprésent sur les postes de travail sous Windows, constitue une très forte barrière à l'entrée pour tous les acteurs du logiciel qui voudraient créer des alternatives. L'environnement bureautique paraît donc actuellement une chasse gardée de Microsoft.

Réferences

  1. Surnommées DOC car ils portent une extension .doc ou .docx.
  2. Il n'y a pas que Word qui gère le format DOC, mais les alternatives produisent parfois des fichiers légèrement différents du format original, ce qui est assez gênant, par exemple lors de l'impression (mise en page, marges, tableaux...).