Fracture numérique : Différence entre versions

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(Fracture éducative)
(Fracture éducative)
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Ainsi une large frange des internautes, même ceux qui en ont un usage quotidien, se cantonne à des usages proche d'un média tel que le téléphone, la poste, la radio ou la télévision : il ne produisent pas, n'interagissent pas avec des communautés, utilisent leur messagerie électronique pour échanger des fichiers bien trop volumineux...
 
Ainsi une large frange des internautes, même ceux qui en ont un usage quotidien, se cantonne à des usages proche d'un média tel que le téléphone, la poste, la radio ou la télévision : il ne produisent pas, n'interagissent pas avec des communautés, utilisent leur messagerie électronique pour échanger des fichiers bien trop volumineux...
  
Même parmi les communautés de spécialistes de l'outil informatique, de nombreux individus ont des comportements inadaptés. Par exemple, certains concepteurs web vendent à leurs clients des sites qui limitent, voire empêchent l'analyse du site par les moteurs de recherche, fréquemment via l'usage de la technologie Flash de l'éditeur Macromedia. Un site entièrement géré par cette technologie n'est pas, à proprement parler, un site web car la notion de pages n'existe plus : on est dans une application. Par exemple, il peut devenir impossible d'indiquer l'emplacement d'une ressource interne au travers d'un simple lien hypertexte. Il faut alors indiquer à ses correspondants le chemin à parcourir dans l'application pour aboutir à ladite ressource : rendez-vous sur la page d'accueil, puis cliquer sur tel lien, ensuite sur tel autre, enfin entrez tels mots dans le formulaire et validez. Non seulement, c'est fastidieux, mais cela va à l'encontre des principes fondateurs d'accessibilité des ressource publiées.
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Même parmi les communautés de spécialistes de l'outil informatique, de nombreux individus ont des comportements inadaptés. Par exemple, certains concepteurs web vendent à leurs clients des sites qui limitent, voire empêchent l'analyse du site par les moteurs de recherche, fréquemment via l'usage de la technologie Flash de l'éditeur Macromedia. Un site entièrement géré par cette technologie n'est pas, à proprement parler, un site web car la notion de pages n'existe plus : on est dans une application. Par exemple, il peut devenir impossible d'indiquer l'emplacement d'une ressource interne au travers d'un simple lien hypertexte. Il faut alors indiquer à ses correspondants le chemin à parcourir dans l'application pour aboutir à ladite ressource : rendez-vous sur la page d'accueil, puis cliquer sur tel lien, ensuite sur tel autre, enfin entrez tels mots dans le formulaire et validez. Non seulement, c'est fastidieux, mais cela va à l'encontre des principes fondateurs d'accessibilité des ressources publiées.
  
 
== Fracture générationnelle ==
 
== Fracture générationnelle ==

Version du 26 février 2013 à 22:50

inégalités, équité, inéquité, minorités, information, droits, exclusion, défavorisé



Internet est-il une nouvelle source d’inégalités ?
À leurs débuts, l'ordinateur et internet étaient perçus comme des gadgets réservés à une minorité de personnes dont c'était le métier (les "informaticiens") et à quelques drôles de gars qui préfèraient bidouiller pendant leur temps libre plutôt que de prendre le grand air. L'informatique et le réseau internet ont, depuis les années 1990, démontré leur caractère essentiel à la vie sociale et économique de chacun d'entre nous, partout dans le monde. La circulation d'information, souvent gratuite, favorise l'équité des chances et rapproche les gens. La technologie numérique aide à réduire les différences sociales entre ses utilisateurs. Mais, ô paradoxe, internet a également contribué à creuser l'écart entre utilisateurs et non utilisateurs du Net, amplifiant ainsi les inégalités qui préexistaient.

On a baptisé fracture numérique l'inégalité d'accès aux nouvelles technologies de l'information. Ceux qui sont du bon côté peuvent en principe disposer du net pour défendre leurs droits et leurs idées, pour s'informer et pour communiquer. Les autres subissent un désavantage supplémentaire à ceux qu'ils connaissaient déjà : ils se retrouventexclus d'une nouvelle dimension de la société, qui leur échappe chaque jour un peu plus.

Dans l'esprit de certains, nombreux, la fracture numérique se résume à un accès au réseau inégal entre des régions du Monde : le Nord est hyperconnecté alors que le Sud est encore en dehors du circuit.

Cependant, cette fracture peut prendre plusieurs formes, qui dépassent largement les clivages géo-économiques. La fracture est surtout sociale, elle crée des sociétés à plusieurs vitesses. Une forme d'exclusion perdure, se crée ou se renforce.

Cet article recense cinq forme de fracture :

  • Economique
  • Géopolitique
  • Culturelle
  • Éducative
  • Générationnelle

Fracture économique

La fracture la plus évidente est économique. On la retrouve à une échelle globale qui montre des disparités gigantesques de connexion entre les pays : en 1996, il y avait autant de lignes téléphoniques sur l'île de Manhattan que sur tout le continent africain.[1]

Les victimes de la fracture numérique sont nombreuses, notamment :

  • Les plus pauvres, qui n'ont pas les moyens de se procurer des appareils informatiques ou d'en louer ;
  • Les plus éloignés des centres villes, qui n'ont accès ni au réseau, ni aux cybercafés, et dont personne dans l'entourage ne peut encourager l'usage d'internet ;
  • Les plus âgés, comme les petits retraités, qui n'ont pas encore réussi à s'adapter à ce nouveau fonctionnement social.

Sur terre, en ce début du XXIe siècle, 2,6 milliards d'humains vivent avec moins de deux dollars par jour. Ils sont tout en bas de l'échelle sociale. Et, tout en haut, un cinquième de la population mondiale consomme à lui seul environ 90 % des ressources disponibles. Ces chiffres ont été publiés dans un état des lieux des Nations Unies en 2010.

Le manque de moyens empêche à une grande partie de la population mondiale d'accéder aux équipements numériques. Les plus pauvres, déjà handicapés par leur faible niveau de vie et le pouvoir qu'acquièrent dès lors sur eux les plus riches, sont les premières victimes de cette nouvelle iniquité : ils sont confrontés à une rareté de l'information. Parce que les nouvelles technologies permettent d'augmenter la qualité et la quantité des communications, les « bien connectés » sont plus autonomes dans leurs actions quotidiennes. Mais aussi en cas de situation exceptionnelle. Prenons l'exemple d'un train qui déraille dans une région bien connectée : très rapidement, des transports alternatifs vont être mis en place. Dans une région mal connectée, l'attente va se prolonger, les solutions s'organiseront plus lentement, car l'information circule mal.

Mais une telle disparité existe aussi au niveau local : même un pays très bien équipé peut compter des citoyens privés d'accès au réseau pour des raisons économiques. Exemple local venant de l'ONG Caritas à Genève, opulante capitale du commerce mondial et siège d'agences des Nations-Unies: nombreux sont les info-pauvres dans cette cité; nombreux sont les migrants y vivent, de manière précaire, et n'ont pas d'ordinateur. Ils ont dès lors accès à moins d'informations, moins d'opportunités de travail, moins de possibilité de s'insérer socialement et professionnellement.

Encadré Faut-il envoyer des ordinateurs en Afrique ?

Quand on pense fossé entre info-riches et info-pauvres, on pense tout de suite aux pauvres africains qui n'ont pas d'ordinateur. L'idée de donner une deuxième vie à un ordinateur, en le confiant à une organisation caritative, est une bonne intention. Elle se heurte néanmoins à plusieurs réalités qui la rendent contre-productive.

Principalement, en Afrique, les ordinateurs finissent très vite dans des décharges, et il n'y a pas d'infrastructures pour le recyclage. Donc on pollue en croyant bien faire. En plus, il y a les intermédiaires, qui se servent au passage, souvent avant même le départ ou aux douanes. Enfin, même si on donne un ordinateur à un occidental pour un usage en occident, par exemple une banque qui fait une donation à une ONG caritative, le problème peut rester complet : les bénéficiaires. Les chômeurs ou migrants doivent payer des professionnels pour identifier les pannes matérielles, reconfigurer l'outil, assurer une maintenance. Sans parler de l'énergie grise, cette énergie consommée qui est difficile à calculer : transport, grosse consommation électrique de vieux ordinateurs avec des processeurs qui surchauffent...

Fracture géopolitique

Le seul facteur économique n'explique pas une mauvaise connexion à internet pour certains pays ou régions : certaines administrations en restreignent délibérément l'accès pour juguler la liberté de leurs propres citoyens à s'informer et à s'exprimer. C'est le cas de la Chine qui surveille et limite l'accès à Internet de ses citoyens[2]. De même en Corée du Nord, l'accès à Internet est soumis à autorisation spéciale et principalement pour des buts gouvernementaux.[3] Même les Etats-Unis peuvent faire preuve de velléités coercitives à l'encontre de la liberté d'expression, comme en témoigne l'affaire Wikileaks[4].

Inversément, la connexion relativement correcte en Lybie ou en Egypte a soutenu les mobilisations populaires dans le monde arabe en 2010 et 2011, où les réseaux sociaux ont permis aux initiatives de se coordonner, aux pratiques d'insurrection de s'affiner, par écran interposé.

Fracture culturelle

Par fracture culturelle, on entend le décalage entre ancienne et nouvelle manière de penser, un décalage provoqué par l'émergence de nouvelles pratiques.

Dans tout types d'organisations, les hiérarchies peuvent sentir leur autorité menacée par l'omniprésence des médias numériques. On observe alors des réactions de rejet des ressources disponibles sur Internet. Exemple : dans un grand nombre de cursus académiques, Wikipedia est a priori banni comme source valide de références bibliographiques, ce qui traduit une méfiance vis-à-vis de la sagesse des foules, un concept expliqué dans l'article du même nom.

Le monde de l'entreprise est également sujet à des réactions de rejet, notamment vis-à-vis des plates-formes de réseautage social, perçues comme une perte de productivité plus qu'un potentiel stratégique. Ces blocages sont généralement liés à l'angoisse que suscitent les transitions en cours. La régulation du monde du travail passe de la culture de la pointeuse à la culture du résultat. Grâce aux outils numériques, les travailleurs sont désormais plus libres des moyens à mettre en oeuvre pour atteindre leurs objectifs. La culture internet bouscule les anciennes hiérarchies, basée sur le statut, en mettant en avant les compétences, étayées par des preuves et des résultats. Cette manière de penser a encore du mal à être mise en application par ceux qui tiennent les rênes du pouvoir, menacé dans leur statut.

Diverses collectivités craignent parfois qu'internet ne soit un vecteur de subversion auprès des populations dont ils ont la responsabilité. Par exemple, en 2012, une municipalités indienne a interdit l'usage des smartphones aux femmes ![5].

Fracture éducative

Au-delà des moyens techniques, politiques ou économiques qui éloignent certaines populations de la révolution numérique, une éducation inappropriée condamne beaucoup d'internautes à une intégration restreinte à l'écosystème informationnel du réseau.

Les utilisateurs voient souvent l'utilisation de l'outil informatique comme un obstacle purement technique. Il n'est donc pas rare d'entendre "J'ai fait un cours Word donc je suis à l'aise avec l'informatique". Ceci démontre le déficit d'une vision plus large d'internet en tant qu'écosystème, avec non seulement ses outils, mais aussi ses codes, ses acteurs... qui forment un tout en perpétuelle évolution, fondé sur des règles qui, heureusement, évoluent à un rythme largement moins soutenu.

Ainsi une large frange des internautes, même ceux qui en ont un usage quotidien, se cantonne à des usages proche d'un média tel que le téléphone, la poste, la radio ou la télévision : il ne produisent pas, n'interagissent pas avec des communautés, utilisent leur messagerie électronique pour échanger des fichiers bien trop volumineux...

Même parmi les communautés de spécialistes de l'outil informatique, de nombreux individus ont des comportements inadaptés. Par exemple, certains concepteurs web vendent à leurs clients des sites qui limitent, voire empêchent l'analyse du site par les moteurs de recherche, fréquemment via l'usage de la technologie Flash de l'éditeur Macromedia. Un site entièrement géré par cette technologie n'est pas, à proprement parler, un site web car la notion de pages n'existe plus : on est dans une application. Par exemple, il peut devenir impossible d'indiquer l'emplacement d'une ressource interne au travers d'un simple lien hypertexte. Il faut alors indiquer à ses correspondants le chemin à parcourir dans l'application pour aboutir à ladite ressource : rendez-vous sur la page d'accueil, puis cliquer sur tel lien, ensuite sur tel autre, enfin entrez tels mots dans le formulaire et validez. Non seulement, c'est fastidieux, mais cela va à l'encontre des principes fondateurs d'accessibilité des ressources publiées.

Fracture générationnelle

Ma chérie, dit le papa à sa fille de 12 ans, j'ai acheté un logiciel qui filtre les contenus interdits aux mineurs, pour que tu arrêtes de visiter ses sites qui ne sont pas de ton âge. Euh... tu peux m'aider à l'installer s'il te plait ? Cette histoire ne vous rappelle rien ? Vous avez vous aussi vécu le choc entre ceux pour qui internet c'est naturel, et ceux qui ne se sentent pas à l'aise devant un écran, qui doivent se concenbtrer pour ne pas faire d'erreur, qui panique dès qu'une fonction change, qui ne connaissent pas les raccourcis...

C'est le principe de fracture entre migrants du numérique, et natifs. Bien au-delà des questions de manipulation technique, il y a un certain choc intergénérationnel dans la manière de voir le monde, nos croyances et nos pratiques. Heureusement que de nombreux initiatives permettent de réduire ces fractures. Par exemple en France, Albertine Meunier organise des atelier internet avec des femmes de plus de 77 ans. C'est l'opération "un thé avec Albertine". Elle filme ces grands-mamans en train de boire le thé et de décrire de manière précise et relax des concepts complexes comme "qu'est-ce qu'un hacker?". Avec ses vidéos sur le web, elle a réussi à motiver un nombre incalculable de séniors de se mettre à l'informatique, et d'apporter ainsi aux jeunes générations leur expérience de vie, pour rester critique face aux médias, affiner leur orthographe, découvrir d'autres cultures...

Encadré : Et la fracture émotionnelle?

A toutes ces fractures s'ajoute la fracture émotionnelle : vraiment pas drôle, en effet, de se faire planter par... son ordinateur, ou le réseau. Surtout pendant la rédaction d'un mail de trois kilomètres, sans sauvegarde. La vie numérique, c'est comme l'amour, on fait des erreurs de débutants et puis on apprend! Il n'empêche que cela peut en décourager plus d'un. Entre attraction et répulsion nos coeurs balancent. Avec internet, c'est souvent un peu «je t'aime moi non plus»...

Fracture numérique

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Petite histoire d'une révolution…

Dans de nombreuses régions du monde, les commerçants des métropoles régionales s'entendent sur l'achat des récoltes paysannes. Ils se partagent les régions, créant de la sorte des situations de monopole. Lorsque l'un d'entre eux arrive dans un village avec le camion destiné à charger la récolte locale, il se trouve, face aux paysans, en situation de force : « Vous n'avez pas le choix. C'est moi qui décide du prix, car je suis le seul à venir dans votre village éloigné pour acheter votre récolte. » Ce prix, le sien, finit en général par être accepté.

Mais avec l'arrivée des téléphones mobiles et d'Internet, les paysans équipés ont désormais la possibilité de répondre : « Nous sommes navrés, cher négociant, mais nous venons de nous renseigner sur le Web ou par téléphone. Il en ressort que si nous allions vendre notre récolte en ville par nous-mêmes, nous en obtiendrons un prix supérieur. Alors si vous n'acceptez pas notre prix de vente, nous louerons un camion et irons vendre notre récolte en ville. Vous ne tenez plus le couteau par le manche. C'est maintenant nous qui décidons. »

Et de ses laissés pour compte

L'isolement géographique est un autre facteur de fracture numérique : l'accès à un lieu connecté est plus aisé en ville, directement dans un cybercafé ou avec l'aide d'utilisateurs déjà équipés. En milieu urbain, même sans ordinateur, il est possible de recueillir l'information, tant elle circule : conversations, commerces diffusant radio ou télévision… L'information est partout dans l'air. A contrario, dans un petit village de montagne, qui plus est peu peuplé où personne n'a accès à Internet, les chances de recueillir l'information de manière indirecte sont inexistantes : pas de cybercafés, ni de lieux de rencontre ou de cours d'informatique. Les liens avec l'extérieur sont trop limités pour que l'information pénètre le village. Sans Internet, ni téléphone, l'information reste en ville… sans même que les villageois se rendent compte de leur préjudice.

Par ailleurs, dans toutes les sociétés, sans distinction de classe sociale ou de localisation, les personnes les plus âgées sont plus sujettes à l'exclusion numérique. La plupart d'entre elles ne parviennent pas à intégrer à leur quotidien cette nouvelle dimension de la société, ce qui aggrave encore le fossé entre les générations. Plusieurs programmes ont été mis en place pour aider les « anciens », qui ne sont pas nés avec le numérique, à intégrer les nouveaux schémas de pensées nécessaires à la compréhension et à l'utilisation du numérique au quotidien.

La fracture numérique ne sort pas de nulle part : elle est une amplification des fractures sociales. Être exclu du numérique (ne pas avoir accès à Internet, ne pas posséder de téléphone portable, etc.) entraîne des conséquences, sociales et politiques dont nul n'avait idée au lancement d'Internet.

Inclure plutôt qu'exclure

Fracture num rique.png Pour lutter contre la fracture numérique, il existe plusieurs approches, baptisées réduction des fossés numérique, accès pour tous, inclusion socio-digitale, insertion socio-numérique, eInclusion. Comme un enfant qui passe par divers stades de maturité, ces initiatives connaissent divers niveau ou degré de conscience. Dans un premier temps, on donne des ordinateurs, on fait des photos avce des enfants pauvres qui sourient devant un écran. Progressivement, on inclu aussiles personnes en situation de handicaps, les seniors, les laissés pour compte. Puis la question devient plus globale. On réflechi à la question du partage, On ose aborder la question qui peut fâcher : faire des donations, comme par exemple Microsoft qui donne des licences Windows pour équiper les écoles ou Google qui offre ses services gratuits aux écoles, n'est-ce pas une manière de donner du poisson plutot que d'apprendre pêcher, voir me donner une première dose de drogue gratuitement ? Car c'est un fait : pour apprendre aux nouvelles générations à développer des pratiques de communication conscientes, adaptées aux besoins, avec des critiques constructives, il faut leur permettre de connaitre les plans de fabrication et de développer une expertise localementpour adapter les outils aux besoins de chaque groupe. Plutot que de donner des machines, pourquoi ne pas leur apprendre à les fabriquer, les recycler ? Plutot que de donner des logiciels, pourquoi ne pas leur apprendre à les développer ? C'est là le coeur du débat : donner des produits de seconde main laissant les bénéficiaires dans une situation de consommateurs, ou faire l'effort de créer un marché local dynamique en les formant au commerce équitable dans leur marché informatique local ?

Dans les faits, il n'y a pas grand monde qui ne soit tout noir ou tout blanc. Les bonnes volontés sont souvent fragilisées par la complexité des enjeux, et les donations, souvent contreproductive à court terme, génératrice d'exclusion, permettent aux bénéficiaires de faire leur expériences, de casser leurs premières machines comme nous l'avons fait, car cette technologie est bien délicate. Il est toujours possible d'apprendre à se déprogrammer de l'idée de manger du poisson, et d'essayer d'apprendre à pêcher. L'adversité est notre alliée. Les fractures sont des symboles de crises, qui portent les germes de nouvelles opportunités. Encore faut-il un environnement global quelque peu favorable. Mais c'est là une autre histoire...

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Sources et notes

  1. Tiré de Leland Initiative: Africa Global Information Infrastructure Gateway Project : http://pdf.usaid.gov/pdf_docs/PNABZ059.pdf
  2. Internet censorship in the People's Republic of China http://en.wikipedia.org/wiki/Internet_censorship_in_the_People%27s_Republic_of_China
  3. Wikipedia : Internet in North Korea http://en.wikipedia.org/wiki/Internet_in_North_Korea
  4. En 2010, le gouvernement des États-Unis a condamné la publication de documents secrets sur la guerre en Afghanistan, affirmant que cela menaçait la sécurité de soldats américains engagés en Afghanistan. À cet effet, une enquête a été lancée par le Pentagone, afin de retrouver l'origine des informations. Le Pentagone a exigé que WikiLeaks lui remette immédiatement la totalité des 15 000 documents classés « secret défense » qui n'ont pas encore été divulgués et que ceux qui ont déjà été mis en ligne96 soient détruits. Voir l'article sur WikiLeaks sur Wikipédia. [1]
  5. Women Banned from Using Mobile Phones in Indian Villages sur Globalvoiceonoline.org. http://globalvoicesonline.org/2012/12/08/women-banned-from-using-mobile-phones-in-indian-villages/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fracture_num%C3%A9rique#Probl.C3.A9matiques

Rapport sur la fracture numérique en Suisse, par la CEAT (MM Vodoz, Steiner, etc) : http://www2.unil.ch/cwp/rap_int_pnr51.pdf

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/internet-monde/fracture-numerique.shtml

3 stages of digital divide

Sources iconographiques