La rupture technologique : Différence entre versions

De Wiki livre Netizenship
(C'est l'usage qui génère la rupture)
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Albert Jacquard aime à rappeler qu'« il faut se résoudre à l'idée que nous sommes assignés à résidence sur la Terre ». Pour le siècle à venir, l'idée de déménager l'humanité sur une autre planète n'est plus réaliste. Nous avons donc tout intérêt à préserver l'environnement de la biosphère. Et aussi celui de la noosphère, pourrait-on ajouter ; car les idées sont plus vivantes si l’environnement est fécond, créatif, fertile, ouvert à la différence. En verrouillant l'accès à l'information, on crée un environnement défavorable à l'esprit critique. C'est le cas de Google, qui centralise tous les services, alors que Facebook a permis aux utilisateurs d'ajouter des services à son propre réseau social. C'est là une petite rupture socio-technologique, suffisante pour remettre en question la position dominante de Google. Mais il n'est pas dit que ces deux sociétés survivent aux prochaines ruptures technologiques...  
 
Albert Jacquard aime à rappeler qu'« il faut se résoudre à l'idée que nous sommes assignés à résidence sur la Terre ». Pour le siècle à venir, l'idée de déménager l'humanité sur une autre planète n'est plus réaliste. Nous avons donc tout intérêt à préserver l'environnement de la biosphère. Et aussi celui de la noosphère, pourrait-on ajouter ; car les idées sont plus vivantes si l’environnement est fécond, créatif, fertile, ouvert à la différence. En verrouillant l'accès à l'information, on crée un environnement défavorable à l'esprit critique. C'est le cas de Google, qui centralise tous les services, alors que Facebook a permis aux utilisateurs d'ajouter des services à son propre réseau social. C'est là une petite rupture socio-technologique, suffisante pour remettre en question la position dominante de Google. Mais il n'est pas dit que ces deux sociétés survivent aux prochaines ruptures technologiques...  
 
 
 
  
 
La fréquence et l'ampleur des ruptures technologiques dans le monde du numérique est telle que cela transforme l'humanité de manière encore plus radicale et plus rapide qu'auparavant. On peut même parler d'accélération technologique.  
 
La fréquence et l'ampleur des ruptures technologiques dans le monde du numérique est telle que cela transforme l'humanité de manière encore plus radicale et plus rapide qu'auparavant. On peut même parler d'accélération technologique.  

Version du 21 novembre 2012 à 17:57

rupture, technologie, usage, postmodernité, théorie du changement social.


Au cours de ses milliards d'années d'existence, la planète Terre a connu de grands bouleversements. La disparition des dinosaures reste un exemple marquant de ces ruptures, dites biologiques. Conséquence d'un événement aussi soudain que décisif, cette disparition a été le prélude à une nouvelle ère : une nouvelle donne du vivant. Ces bouleversements d'ordre biologique ont un écho dans le domaine technologique ; on parle alors de ruptures technologiques. Elles interviennent souvent suite à une innovation radicale. Dans ce cas-là, on assiste à un rééquilibrage des pôles de pouvoir, à un changement paradigmatique. Une véritable rupture s'impose d'elle-même. Ce fut le cas de la roue, de l’imprimerie, de la radio, de la télévision et, bien sur, d'Internet, qui a occasionné un véritable saut générationnel. Parmi les ruptures récentes, on citera le passage de la Télévision à l'ordinateur personnel (PC), du PC au Smartphone, du logiciel aux plate-formes de réseaux sociaux.

Définition

Une technologie de rupture, également connue comme "rupture technologique", est une innovation technologique qui porte sur un produit ou un service et qui finit par remplacer une technologie dominante sur un marché. Cette disparition de la technologie existante se fera bien que la technologie de rupture soit radicalement différente et qu’elle soit souvent moins performante à l’origine selon les critères traditionnels de mesure. Une technologie de rupture survient et domine un marché déjà existant soit en remplissant une fonction que la technologie traditionnelle ne pouvait pas remplir pour une application particulière (comme ce fut le cas des petites disquettes initialement plus chères et de capacité réduite développées pour les ordinateurs portables) ou bien en augmentant progressivement les parts de marché au fur et à mesure que les performances augmentent, jusqu’à remplacer ceux qui étaient établis sur le marché (comme ce fut le cas avec la photographie numérique).

Source : Wikipédia.

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C'est l'usage qui génère la rupture

Le terme de « technologie de rupture » (Disruptive technology en anglais) fut introduit et argumenté par Clayton M. Christensen dans son livre The Innovator's Dilemma, publié en 1997. Dans la suite de son ouvrage, intitulée The Innovator's Solution, Christensen utilise le terme plus générique d’innovation de rupture parce qu’il reconnaît que peu de technologies peuvent être effectivement dites de rupture ou de continuité. C’est au contraire leur usage effectif qui peut avoir un effet de rupture.

"L'’innovation de rupture consiste en un changement de concept pour les clients. En général elle apporte des bénéfices radicalement supérieurs à un coût radicalement inférieur.

"Ce processus crée de nouvelles habitudes de consommation et d’usage, et de ce fait, bouleverse ou révolutionne un marché existant. Il aboutit à la création d’un nouveau marché radicalement différent et fait de son initiateur la référence à suivre. L’exemple le plus connu est l’Iphone : il a bouleversé le marché du téléphone portable en changeant l’usage qui en est fait. Il est devenu la référence que les concurrents sont obligés d’imiter.

"Cette innovation n’est pas obligatoirement technologique. On peut innover de manière disruptive en utilisant des technologies déjà existantes. Pour reprendre l’exemple de l’Iphone, lorsqu’il fut lancé sur le marché, aucune des technologies utilisées n’était nouvelle". Source : Benoît Sarazin, consultant spécialisé dans l'innovation de rupture.

Que nous réserve le numérique ?

Albert Jacquard aime à rappeler qu'« il faut se résoudre à l'idée que nous sommes assignés à résidence sur la Terre ». Pour le siècle à venir, l'idée de déménager l'humanité sur une autre planète n'est plus réaliste. Nous avons donc tout intérêt à préserver l'environnement de la biosphère. Et aussi celui de la noosphère, pourrait-on ajouter ; car les idées sont plus vivantes si l’environnement est fécond, créatif, fertile, ouvert à la différence. En verrouillant l'accès à l'information, on crée un environnement défavorable à l'esprit critique. C'est le cas de Google, qui centralise tous les services, alors que Facebook a permis aux utilisateurs d'ajouter des services à son propre réseau social. C'est là une petite rupture socio-technologique, suffisante pour remettre en question la position dominante de Google. Mais il n'est pas dit que ces deux sociétés survivent aux prochaines ruptures technologiques...

La fréquence et l'ampleur des ruptures technologiques dans le monde du numérique est telle que cela transforme l'humanité de manière encore plus radicale et plus rapide qu'auparavant. On peut même parler d'accélération technologique. Disposerons-nous de technologies qui nous permettront, comme l'envisage Bernard Werber dans son livre L'ultime secret, de retranscrire nos pensées – la pensécriture – ou d'une intelligence artificielle qui nous permettra de nous décharger de la conduite d'une voiture, qui traduira simultanément les conversations ?

Il conviendra en tout cas de rester attentif aux intérêts que serviront alors ceux qui sont les leaders de ces technologies de rupture. Les technologies peuvent jouer un rôle positif pour le développement humain, elles peuvent servir le bien commun. Cela dépend des produits que nous soutenons à chaque rupture technologique.

Il n'est d'ailleurs pas interdit d'imaginer la création d'un indicateur du degré de libération des technologies. Il servirait à vérifier si elles sont ou non au service de l’humanité. Certains y travaillent déjà, de manière informelle, en débattant des nouveautés technologiques sous l'angle citoyen dans des communautés telles que Linuxfr.org ou Slashdot.org.