Les blogueurs et autres consomm'acteurs : Différence entre versions

De Wiki livre Netizenship
 
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'''Notions-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/communication communication],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/journalisme journalisme], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/contribution contribution],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Consom%27action consom'acteur],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Consom'action consom'action],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=utilis%27acteur utilis'acteur], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/acteur acteur], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/consommateur consommateur], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22soci%C3%A9t%C3%A9+de+l+information%22 société de l'information],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/2.0 web2.0], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/wiki wiki], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/blog blog], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=micro+blog micro blog],[http://www.informaction.info/ inform'action],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Page_web_dynamique web dynamique],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Splog splog],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Spamdexing spamdexing],[http://www.webosphere.fr/ webosphère],[http://www.24heures.ch/suisse/faut-penser-droits-homme-numeriques/story/30962169 gouvernance],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Mise_%C3%A0_jour_%28informatique%29  mise a jour], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=interaction interaction], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=medias+sociaux médias sociaux], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22r%C3%A9seau+social%22 réseau social]. ''
  
== Il était une fois ==
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'''Profils-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/oreilly Tim O´Reilly],
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''[https://fr.wikipedia.org/wiki/PageRank PageRank]'', [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/Google ''Google''], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/facebook ''Facebook''],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/twitter ''Twitter''], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/Wikipedia ''Wikipedia'']''.
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L'homme n'est pas né avec internet. Bien avant la création du réseau, il communiquait déjà avec ses semblables, de manière orale et en face à face. Ensuite il a créé le livre, la presse, le téléphone, la radio, la télévision. Mais dans le monde qui était alors le sien, les informations étaient rares, contrôlées par des minorités. Le citoyen lambda pouvait certes, à l'occasion, donner son avis sur la marche du monde, lorsqu'une enquête d'opinion ou un sondage entreprenait de le consulter — trop rarement cependant, pour le responsabiliser et l'impliquer autant qu'il aurait pu le souhaiter.
  
Souvenez-vous des débuts d'Internet et de la manière dont vous l'utilisiez! Eh oui à l'époque ce n'était qu'un simple moyen de communication parmi d'autres. On consultait ses emails et l'on ouvrait des pages web comme celles des livres. Le début des années 2000 marque la rupture entre un web statique (web 1.0) et un web dynamique (web 2.0) où les notions d'interactivité et de participations en sont devenues les clés.
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==Le numérique a tout bouleversé==
Rappelez-vous ces années-là, quand les mains moites et le coeur battant la chamade, vous postiez fièrement vos premiers commentaires sur des forums. Songez aux premiers webmail à interfaces web et puis à l'arrivée révolutionnaire de l'authentification! Une récompense, que dis-je, un sésame, une porte ouverte à des options particulières réservées aux utilisateurs enregistrés. Au fil des années, des fonctions ont été développées pour donner les moyens nécessaires aux simples spectateurs de devenir acteurs de cette société de l'information. Comble de l'absurde pour certains, ces fonctions donnaient la possibilité de modifier des pages web! Mais dans cette optique de consomm'action les wikis sont apparus. Puis ce fut le tour des blogs. Le tout s'est suffisamment développé pour donner du souffle à cette idée saugrenue de participer au contenu web. Publier, commenter de l'information, et même créer son propre journal informant proches et étrangers du monde entier ont déclenché la même dépendance à l'actualité que les télés, les radios et les journaux.
 
  
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Souvenez-vous de votre première vision du web. Vous avez lu des pages d'informations, comme on lit un livre. Vous avez traité des messages, comme on traite un courrier postal. Et peu à peu, vous avez compris que vous n'aviez pas affaire à un moyen de communication tout à fait comme les autres. De simple utilisateur d’un bureau de poste ou d'une vitrine de magasin virtuel, vous vous êtes senti devenir progressivement acteur.
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Vous avez commencé à intervenir dans des forums :
  
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* à commenter des articles ;
  
== Contribuer à la société du 21ème siècle... ==
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* à évaluer des produits ;
  
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* à définir les préférences de votre profil utilisateur au sein d'une communauté virtuelle ;
  
20 ans après la naissance du web non seulement presque tous les usages grand public d'Internet sont interfacés mais en plus la majorité des usages considérés comme attractifs, durables et dignes d'intérêt sont ceux où l'on peut interagir, modifier et surtout commenter. Que penser actuellement d'un site commercial sans avis des internautes? Comment découvrir toutes les possibilités offertes par Internet sans l'aide de forums spécialisés en la matière? Où d'autres trouver des acheteurs soucieux d'en aider d'autres à choisir le bon produit? En cette deuxième décennie du XXIe siècle la rémunération d'un blogueur ou d'un ''wikien'' n'est plus substantiel, mais se comptabilise en réputation, en crédit moral ou en honneur. Plus il saura se rendre utile à la société numérique, plus grande sera la reconnaissance des autres utilisateurs.
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* à inviter tous vos amis sur un réseau social ;
  
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* à poster des annonces ;
  
La participation à un blog forme notre mode de fonctionnement et de pensée. Dès 2004 le rôle des medias sociaux croît d'ailleurs considérablement. Ils deviennent un outil essentiel dans l’expression ainsi que la formation d’opinion et se mutent en nouvelle source d’information libre, non bridée ou contrôlée et reconnue par le public. Un lieu d’expression libre par excellence où se côtoient politiciens, hommes d’affaire, hommes d’Etat, musiciens, artistes, en bref tous bipèdes y voyant l'opportunité réelle et tant attendue de publier son opinion, d'expérimenter l'outil et de découvrir les aspects jubilatoires de la scène planétaire jusque-là inconnus. En bref la consomm'action sert tous types d'intérêts et de ce fait il existe autant de motivations spécifiques à contribuer sur le web que de contributions. Ces dernières sont d'ailleurs devenues des critères d'évaluation de la qualité d'un projet. Un étudiant nourri à la culture de la contribution, participant à l'amélioration en apportant des modifications à certains sites culturelles et scientifiques aura bien du mal à ne pas vouloir agir de la sorte dans une institution scolaire très hiérarchisée. A l'inverse une personne moins à l'aise avec ce système se sentira malheureusement non légitimée à modifier du contenu web malgré ses connaissances intéressantes.
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* à proposer à la vente vos biens ou vos services ;
  
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* à modifier une page créée par un autre internaute, par exemple sur Wikipedia ;
  
Actuellement on dénombre un peu plus de 150 millions de blogs et des centaines de millions de forums en tous genre. Pourtant, malgré ces nombres impressionnants le passage du web statique au web dynamique n'est socialement pas adopté. Très peu d'utilisateurs sont déterminés à entrer dans cette nouvelle formule de plein pieds, très peu ont le réflexe de corriger, d'améliorer ou de rebondir sur une erreur et préfèrent encore la pointer du doigt. Si vous pensez que la qualité des médias sociaux est encore panachée ou même médiocre, intervenez et ne restez pas dans une optique de science plus dynamique que la conscience, ce ne serait que ruine de l'âme.  
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* et à voir vos contributions affichées en temps réel sur une succession de sites-relais.  
  
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Le mot de passe pour entrer dans ce nouveau monde, c'est la contribution. En contribuant, vous avez pu découvrir des options socio-techniques réservées aux utilisateurs enregistrés : paramétrer le flux d'informations, poster, modifier, catégoriser/taguer, relayer, modérer, etc. C'est ainsi que les simples spectateurs ont pu devenir les acteurs de cette nouvelle société de l'information. C'est dans la même perspective de consomm'action qu'ont été imaginés les wikis, puis les blogs, les réseaux sociaux, les microblogs... Toutes ces applications qui constituent ce que l'on appelle aujourd'hui les médias sociaux.
  
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Ces médias sociaux ont des règles et des usages communs, notamment :
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* l'authentification ; [[Fichier:5608 164316.png|thumb]]
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* la personnalisation ;
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* la participation ;
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* l'interaction ;
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* la confrontation ;
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* la modération ;
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* l'autorégulation ;
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* la combinaison.
  
== La consomm'action est un cadeau. Utilisons-la ==
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Leur utilisation est instantanée, ouverte à la simultanéité, affranchie de toute autorité centrale et peu coûteuse. Le pouvoir citoyen est soudain à portée de quelques clics. Une fois connecté au réseau des réseaux, il est possible de créer son propre journal, de maintenir son public en haleine au gré d'un fil de discussion, d'interagir dans l'espace et le temps avec l'ensemble de son carnet d’adresses, de contribuer à son rythme aux encyclopédies globales.  
  
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Cette nouvelle culture de la consomm'action se propage comme un aliment bénéfique, elle déferle comme une lame de fond. Et dans son élan, elle entraîne les anciens médias invités à s'adapter à cette nouvelle manière de communiquer, même si nombreux résistent en paniquant plutôt que de remettre en question leurs pratiques.
  
Les vrais solutions passent par des mécanismes incitatifs de gens éveillés dans des structures où ils ont un impact sur la société: des enseignants, des directeurs de stratégies d'enseignement, des entreprises en phase avec la culture participative, des institutions publiques qui vont encourager leur collaborateurs à aller dans les sens du partage. Des gens éveillés qui vont encourager à contribuer tant sur le contenu que sur les critères qualités permettant l'excellence des contenus. Des critères qualités tant technologiques, car la fonction fait l'organe, que sociaux puisque les règles de modérations sont définies par des humains et que celles-ci offrent la possibilité de gérer les contributions à posteriori.
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La participation aux médias sociaux est au cœur de la transformation de notre mode de fonctionnement et de pensée. Ce mode de production participatif optimise les compétences cognitives telles que la perception, le raisonnement, la conscience, le langage, l'intelligence et la transdisciplinarité. Il n'est pas question pour autant de faire preuve d'angélisme : de nouveaux risques sont apparus, des pièges inédits jusqu'alors ont émergé (surdoses, arnaques, etc.).  
  
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De fait, les médias sociaux magnifient la diversité culturelle, sans autre limite que notre conscience et notre esprit critique, avec ses forces et ses faiblesses. Ils représentent à la fois une nouvelle source d'informations et un espace d'expression libre par excellence, où se côtoient politiciens, artistes, commerçants, etc. Toutes générations et origines confondues : la multiplicité des motivations à publier sur le web explique le nombre des publications qui y fourmillent.
  
Participer au moins une fois à une thématique développée sur le web, expérimenter les outils de l'aventure consomm'action et entrer dans la société de l'information en produisant du contenu non pas de quantité mais de qualité. Cette production participative permet de développer de nouvelles compétences cognitives comme la perception, le raisonnement, la conscience, le langage, l'intelligence et la transdisciplinarité. Le tout offre ainsi au simple lecteur la possibilité de s'approprier le contenu et de l'utiliser dans son propre développement personnel.  
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Au sein de ces écosystèmes numériques, la force d'un projet ne procède plus de son concept originel mais de la quantité et de la qualité des acteurs concernés et de leurs contributions.  
  
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Ainsi, un étudiant nourri par cette culture de consomm'action, exercé à tchatter avec ses camarades, à commenter les résultats sportifs sur un forum dédié ou à corriger telle ou telle imprécision sur une page Wikipedia, supportera de plus en plus difficilement de devoir rester assis dans une salle de cours à suivre un programme prédéfini : impossible pour lui de picorer ça et là comme il en a l'habitude et de faire la démonstration de sa force de contributeur.
  
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Inversement, quelqu'un qui n'aura appris à réfléchir et à disserter que sur les bancs de l'école se trouvera aussi déconcerté face à une page Wikipedia, effrayé par les barrières psychologiques et neurolinguistiques du moindre tchat virtuel : quand on a été programmé pour recevoir un cadre donné établi par d'autres, l'idée qu'on peut désormais créer soi-même son cadre ne semble pas évidente.
{| class="wikitable"
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|+ '''Social media: blogs, wikis et autres consomm'actions'''
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Pour désigner ceux, de plus en plus nombreux, qui aspirent à voir leurs nouvelles connaissances légitimées, certains parlent de prosommacteurs (Toffler, puis Tapscott), d'autres de nétocrates (Wired, Bard & Söderqvist) ou encore d'utilis'acteurs (Rousseau & Bondolfi) ou webacteurs (Pisani). Chacun de ces termes indique clairement que les médias numériques ne se contentent pas de s'adresser à l'ensemble de la société : ils sont sa création, son œuvre.
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{| class="wikitable"  
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|+ ''Social media : blogs, wikis et autres '''consomm'actions''''' <ref> Extrait d'un diaporama réalisé par David Fayon, [http://fr.slideshare.net/BertrandSoulier/intervention-de-david-fayon-vulcania#btnNext ''Les réseaux sociaux au coeur du web 2.0 et du web de demain'']. Avec l’aimable autorisation de l’auteur. Copyright David Fayon. Licence CC-BY-SA.</ref>
 
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! Leaders
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! Leaders dans le domaine
! Durée de vie
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! Durée de vie de l'information (tendance générale)
! Effets pervers
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! Effets pervers*
! Effets positifs
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! Effets positifs*
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! Spécificités
 
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! Les Instant
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! Les wikis
| MSN, Twitter
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| Wikimedia et son projet phare Wikipédia
| Très court terme
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| Moyen, long terme avec de nombreuses possibilités de modifications
| Dictature de l'immédiat
+
| Guerre de clochers
| Outils d'alertes pratiques en cas de catastrophe
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| Culture de la coopération synergique où l'on s'entraide main dans la main
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| Patrimoine de l'humanité, 100 % licence libre, simple et fiable
 
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! Famille des blogs
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! Les « weblogs » ou « blogs »
| Skyblog
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| Aucun leader, nombreuses plates-formes
| Court-Moyen terme
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| Court, moyen terme
 
| Faible qualité des contenus
 
| Faible qualité des contenus
 
| Encourage l'interaction libre par le biais de commentaires
 
| Encourage l'interaction libre par le biais de commentaires
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| Journal de bord avec articles chronologiques
 
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! Les réseaux sociaux
 
! Les réseaux sociaux
 
| Facebook
 
| Facebook
| Moyen terme
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| Court, moyen terme
 
| Société de spectacle
 
| Société de spectacle
 
| La distance n'est plus un problème
 
| La distance n'est plus un problème
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| Parc public, marché de l'amitié, dès 13 ans
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! Les « Instant » ou « micro-blogs »
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| Twitter
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| Très court terme
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| Dictature de l'immédiat
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| Outils « d'avis à la populace »
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| 140 caractères, style SMS, roi du mobile, alerte immédiate
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|}<small><nowiki>* Liste non exhaustive</nowiki></small>
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==Le symbole du web 2.0==
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La transition technologique d'un web statique, alias web 1 vers un web dynamique - web 2 - s'est produite dans le tournant des années 2000. Pour symboliser la maturité naissante de cette culture web participative, Tim O'Reilly, auteur d'ouvrages consacrés à la culture informatique libre, a été le premier, en 2005, à diffuser l'expression web 2.0. Elle a été progressivement déclinée dans tous les domaines et désigne aujourd'hui le changement culturel qu'un internet dynamique et participatif est à même d'apporter aux sociétés humaines : la gouvernance 2.0.
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{| class="wikitable"
 
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! Famille des wikis
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|'''Splog<ref>Article [http://fr.wikipedia.org/wiki/Splog « Splog »], Wikipedia (consulté le 24.07.2014).</ref>'''
| Wikimédia et son projet phare Wikipédia
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| Long terme avec de nombreuses possibilités de modifications comme la mise à jour, le retour à une version précédente, la modification
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Le splog est au blog ce que le spam est au mail : un commentaire en général désagréable et inutile, posté sur un blog et pointant en direction d'un autre blog à but commercial et lucratif. « Un splog, parfois francisé en splogue (mot-valise issu de la contraction des mots spam et blog), désigne aussi un blog dont le but est d'augmenter la cote PageRank de Google d'un ou de plusieurs sites affiliés ou de servir de pointeur vers d'autres sites web à indexer. Il s'agit d'un type de référencement abusif (spamdexing) ».
| Limitations des effets pervers par les outils mis à disposition
 
| Synérgie entre le contenu et les utilisateurs
 
 
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==Le siècle de l'inform'action==
  
== Encarts ==
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En 2011, le web a eu 20 ans. Fort de ses centaines de millions de forums, wikis, blogs<ref>Article [https://fr.wikipedia.org/wiki/Blog « Blog »], Wikipedia (consulté le 24.07.2014).</ref>, réseaux sociaux, microblogs instantanés, il justifie qu'on parle désormais de webosphère. En 2015, Google, Facebook, Twitter et Wikipedia en sont les planètes les plus célèbres. Peuplé de centaines de milliards d'articles et de billions de champs différents (titres, corps de message, pièces jointes, images, nombre de visiteurs, notes, etc.), le web est le cœur où convergent tous les outils numériques qui possèdent une interface ouverte, standardisée en libre accès et accessible par l'ensemble des outils existants - smartphones, tablettes, ordinateurs...
  
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Les sites les plus intéressants sont ceux où il est possible d'interagir en commentant, modifiant, ajoutant textes ou images à la matière présente. Un site d'achat/vente entre particuliers qui ne proposerait pas de commentaires participatifs évaluant le produit, le vendeur, voire l'acheteur, aurait du mal à asseoir sa crédibilité. Il en irait de même d'un blog indépendant qui publierait un scoop sans s'ouvrir aux commentaires et aux sources alternatives.
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Par ailleurs, si la prédominance des médias sociaux semble désormais incontestable, la qualité de leurs contenus n'est pas encore systématique, loin s'en faut. Les fôtes d'ortograffe et une syntaxe maladroite issues le plus souvent du langage SMS sont fréquentes : « C koi ton pb ? ». Leur imperfection actuelle pourrait conduire à rejeter en bloc les nouveaux médias, en vertu de leur manque de rigueur et de professionnalisme. Mais il y a là également matière à saluer l’effacement progressif des barrières entre le métier de journaliste et la fonction de communicateur : l'éveil possible d'une citoyenneté vraiment active, source de créativité et d'innovation.
  
'''Slashdot.org et Linuxfr.org'''
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Le débat est on ne peut plus actuel. Il engage notamment la corporation journalistique, détentrice du quatrième pouvoir, qui admet difficilement que les médias sociaux sont des médias à part entière et seront, peut-être demain, les médias de référence. Il est permis de se demander si les journalistes qui ne reconnaissent pas les blogueurs comme leurs pairs, ne tendent pas à reproduire le modèle de toutes les corporations dépassées par les ruptures technologiques. Ainsi, la corporation des chauffeurs automobiles, au début du XXe siècle, ne comprenait-elle pas qu'un simple quidam puisse aspirer à prendre lui-même le volant de sa voiture pour se rendre au travail...
  
Ces deux sites web, le premier anglophone et le second francophone, créés respectivement en 1997 et 1998 traitent de l'actualité informatique. La particularité qu'ils ont développée depuis la fin du XXe siècle est de permettre aux utilisateurs de commenter librement le contenu publié. Afin d'éviter tout abus, remarques fallacieuses ou trolls, ils utilisent un système d'autorégulation des usagers inscrits. Ceux-ci possèdent un karma virtuel qui augmente pour toute contribution améliorant la qualité du site et offrant des informations intéressantes. A l'inverse, le karma diminue si les commentaires sont jugés inutiles ou partiales.  
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Parmi les autres effets pervers propres au développement des médias sociaux, la dictature de l'immédiat, la société de spectacle et la guerre de clochers sont le plus souvent mises en avant. Autant de pièges à éviter sur le chemin de la consomm'action. Déclencheur de passions, le web 2.0 n'en finit pas de susciter fascination et répulsion
  
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==Discernement, engagement, accompagnement==
  
'''Splog'''
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Réflexion et débat valent mieux que méfiance et repli. Il y a des garde-fous à mettre en place. Et il est en effet plus que jamais nécessaire d'exercer son discernement entre les différents médias sociaux, à l'utilité variable de l'un à l'autre. Les intentions de géants tels que Facebook ou Twitter sont ainsi très discutables. 
  
Le splog est au blog ce que le spam est au mail. En clair le splog est un commentaire en général désagréable est inutile posté sur un blog, pointant en direction d'un autre blog à but commercial et lucratif.  
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Pour (re)trouver confiance dans ce web 2.0, le meilleur moyen est encore d'en devenir un acteur à part entière : les pionniers bienveillants sont légion et disponibles. Au-delà de leur statut influent, ils ne demandent qu'à encourager leurs étudiants, leurs collaborateurs, leurs pairs, leurs employés, à devenir des consom'acteurs conscients, critiques, rigoureux, sensibles à l'origine de leurs sources, capables d'apprendre à jongler élégamment avec les risques et les opportunités rencontrés.
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En les accompagnant dans leurs premières contributions, ces maîtres-passeurs participent favorablement au développement personnel, social et professionnel de leurs émules.  
  
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Les 100 000 contributeurs actifs de Wikipedia, dont une majorité de moins de 20 ans, attendent eux aussi à bras ouverts les nouveaux venus. Grâce aux modérateurs de blogs, aux créateurs de plateformes sociales éthiques, aux guides discrets et bienveillants qui aident à éviter les nouveaux pièges, l'espèce qui naît sous nos yeux ne manque pas d'accoucheurs de talents.
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{|class="wikitable"
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|'''Deux mantras de la culture web'''
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''Publier tôt, mettre à jour souvent''. Il encourage à passer de l'idée qu'on doit attendre qu'une œuvre soit mûre pour la publier, à l'idée qu'il est mieux de publier l'intention, de mentionner le degré de maturité d'une œuvre et ainsi à obtenir des contributions dès le début.
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Briller ou disparaître
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<ref>[http://appli6.hec.fr/amo/Public/Files/Docs/107_fr.pdf Les passeurs et leur vision de la société de connaissance], Diane de Zelicourt, Observatoire du Management Alternatif, HEC, Paris (2009). Pour aller plus loin, voir  la vidéo Social Media Revolution 3 (4:15 version via Erik Qualman) ainsi que la vidéo Social Media Revolution 2 (sous-titrée français).</ref> . Il encourage à toujours contribuer, à ne pas perdre son engagement ou encore à accepter de perdre son statut de leader.
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'''Troll'''
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==Quiz : comment publier un document sur le web ?==
  
Le troll, n'en déplaise à J.R.R Tolkien, est sur la blogosphère une personne malsaine perturbant le bon fonctionnement des blogs ou autres forums en multipliant les commentaires à sujets fâcheux et inutiles. Une telle prolifération peut amener la mort du site, incapable de supprimer assez rapidement ce flot pernicieux qui engloutit la vraie information.  
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Dans le cadre d'une formation, des camarades et moi-même avons produit en groupe un document d'une centaine de pages. Sachant que l'intérêt de ce travail dépasse le cadre dans lequel il a été produit, mes collègues et moi-même souhaitons le publier sur internet pour toucher un large public. Quelles stratégies sont adéquates ? (Plusieurs bonnes réponses) :
  
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1. L'envoyer en format .doc ou .docx par courriel en pièce jointe, à toutes les personnes que l'on connaît, en leur demandant de l'envoyer à leurs amis ;
  
'''Le saviez-vous?'''
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2. mettre le document à disposition sur mon site web, en format texte, RTF, HTML et/ou PDF ;
  
[[Fichier:qui tient un blog.jpg]]
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3. plutôt que de le publier sur internet, chercher un éditeur pour une publication papier ;
  
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4. ça ne sert à rien car personne ne le lira, donc j'interdis à mes camarades de le publier sur internet ;
  
== Sources ==
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5. chercher un site spécialisé qui pourrait trouver un intérêt à mettre à disposition notre document, afin de profiter de leur public existant ;
  
http://fr.wikipedia.org/wiki/Blog
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6. publier le document sur un moteur de recherche populaire afin que le plus grand nombre puisse le trouver.  
  
http://fr.wikipedia.org/wiki/Splog
 
  
http://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_(Internet)
+
Réponses du quiz
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La 2 et la 5.
  
http://www.journaldunet.com/cc/03_internetmonde/intermonde_blog.shtml
+
== Notes et références==
 +
<references/>

Version actuelle datée du 20 juillet 2016 à 13:12

Notions-clés : communication,journalisme, contribution,consom'acteur,consom'action,utilis'acteur, acteur, consommateur, société de l'information,web2.0, wiki, blog, micro blog,inform'action,web dynamique,splog,spamdexing,webosphère,gouvernance,mise a jour, interaction, médias sociaux, réseau social.

Profils-clés : Tim O´Reilly, PageRank, Google, Facebook,Twitter, Wikipedia.


L'homme n'est pas né avec internet. Bien avant la création du réseau, il communiquait déjà avec ses semblables, de manière orale et en face à face. Ensuite il a créé le livre, la presse, le téléphone, la radio, la télévision. Mais dans le monde qui était alors le sien, les informations étaient rares, contrôlées par des minorités. Le citoyen lambda pouvait certes, à l'occasion, donner son avis sur la marche du monde, lorsqu'une enquête d'opinion ou un sondage entreprenait de le consulter — trop rarement cependant, pour le responsabiliser et l'impliquer autant qu'il aurait pu le souhaiter.

Le numérique a tout bouleversé[modifier]

Souvenez-vous de votre première vision du web. Vous avez lu des pages d'informations, comme on lit un livre. Vous avez traité des messages, comme on traite un courrier postal. Et peu à peu, vous avez compris que vous n'aviez pas affaire à un moyen de communication tout à fait comme les autres. De simple utilisateur d’un bureau de poste ou d'une vitrine de magasin virtuel, vous vous êtes senti devenir progressivement acteur.

Vous avez commencé à intervenir dans des forums :

  • à commenter des articles ;
  • à évaluer des produits ;
  • à définir les préférences de votre profil utilisateur au sein d'une communauté virtuelle ;
  • à inviter tous vos amis sur un réseau social ;
  • à poster des annonces ;
  • à proposer à la vente vos biens ou vos services ;
  • à modifier une page créée par un autre internaute, par exemple sur Wikipedia ;
  • et à voir vos contributions affichées en temps réel sur une succession de sites-relais.

Le mot de passe pour entrer dans ce nouveau monde, c'est la contribution. En contribuant, vous avez pu découvrir des options socio-techniques réservées aux utilisateurs enregistrés : paramétrer le flux d'informations, poster, modifier, catégoriser/taguer, relayer, modérer, etc. C'est ainsi que les simples spectateurs ont pu devenir les acteurs de cette nouvelle société de l'information. C'est dans la même perspective de consomm'action qu'ont été imaginés les wikis, puis les blogs, les réseaux sociaux, les microblogs... Toutes ces applications qui constituent ce que l'on appelle aujourd'hui les médias sociaux.

Ces médias sociaux ont des règles et des usages communs, notamment :

  • l'authentification ;
    5608 164316.png
  • la personnalisation ;
  • la participation ;
  • l'interaction ;
  • la confrontation ;
  • la modération ;
  • l'autorégulation ;
  • la combinaison.

Leur utilisation est instantanée, ouverte à la simultanéité, affranchie de toute autorité centrale et peu coûteuse. Le pouvoir citoyen est soudain à portée de quelques clics. Une fois connecté au réseau des réseaux, il est possible de créer son propre journal, de maintenir son public en haleine au gré d'un fil de discussion, d'interagir dans l'espace et le temps avec l'ensemble de son carnet d’adresses, de contribuer à son rythme aux encyclopédies globales.

Cette nouvelle culture de la consomm'action se propage comme un aliment bénéfique, elle déferle comme une lame de fond. Et dans son élan, elle entraîne les anciens médias invités à s'adapter à cette nouvelle manière de communiquer, même si nombreux résistent en paniquant plutôt que de remettre en question leurs pratiques.

La participation aux médias sociaux est au cœur de la transformation de notre mode de fonctionnement et de pensée. Ce mode de production participatif optimise les compétences cognitives telles que la perception, le raisonnement, la conscience, le langage, l'intelligence et la transdisciplinarité. Il n'est pas question pour autant de faire preuve d'angélisme : de nouveaux risques sont apparus, des pièges inédits jusqu'alors ont émergé (surdoses, arnaques, etc.).

De fait, les médias sociaux magnifient la diversité culturelle, sans autre limite que notre conscience et notre esprit critique, avec ses forces et ses faiblesses. Ils représentent à la fois une nouvelle source d'informations et un espace d'expression libre par excellence, où se côtoient politiciens, artistes, commerçants, etc. Toutes générations et origines confondues : la multiplicité des motivations à publier sur le web explique le nombre des publications qui y fourmillent.

Au sein de ces écosystèmes numériques, la force d'un projet ne procède plus de son concept originel mais de la quantité et de la qualité des acteurs concernés et de leurs contributions.

Ainsi, un étudiant nourri par cette culture de consomm'action, exercé à tchatter avec ses camarades, à commenter les résultats sportifs sur un forum dédié ou à corriger telle ou telle imprécision sur une page Wikipedia, supportera de plus en plus difficilement de devoir rester assis dans une salle de cours à suivre un programme prédéfini : impossible pour lui de picorer ça et là comme il en a l'habitude et de faire la démonstration de sa force de contributeur.

Inversement, quelqu'un qui n'aura appris à réfléchir et à disserter que sur les bancs de l'école se trouvera aussi déconcerté face à une page Wikipedia, effrayé par les barrières psychologiques et neurolinguistiques du moindre tchat virtuel : quand on a été programmé pour recevoir un cadre donné établi par d'autres, l'idée qu'on peut désormais créer soi-même son cadre ne semble pas évidente.

Pour désigner ceux, de plus en plus nombreux, qui aspirent à voir leurs nouvelles connaissances légitimées, certains parlent de prosommacteurs (Toffler, puis Tapscott), d'autres de nétocrates (Wired, Bard & Söderqvist) ou encore d'utilis'acteurs (Rousseau & Bondolfi) ou webacteurs (Pisani). Chacun de ces termes indique clairement que les médias numériques ne se contentent pas de s'adresser à l'ensemble de la société : ils sont sa création, son œuvre.

Social media : blogs, wikis et autres consomm'actions [1]
Leaders dans le domaine Durée de vie de l'information (tendance générale) Effets pervers* Effets positifs* Spécificités
Les wikis Wikimedia et son projet phare Wikipédia Moyen, long terme avec de nombreuses possibilités de modifications Guerre de clochers Culture de la coopération synergique où l'on s'entraide main dans la main Patrimoine de l'humanité, 100 % licence libre, simple et fiable
Les « weblogs » ou « blogs » Aucun leader, nombreuses plates-formes Court, moyen terme Faible qualité des contenus Encourage l'interaction libre par le biais de commentaires Journal de bord avec articles chronologiques
Les réseaux sociaux Facebook Court, moyen terme Société de spectacle La distance n'est plus un problème Parc public, marché de l'amitié, dès 13 ans
Les « Instant » ou « micro-blogs » Twitter Très court terme Dictature de l'immédiat Outils « d'avis à la populace » 140 caractères, style SMS, roi du mobile, alerte immédiate
* Liste non exhaustive

Le symbole du web 2.0[modifier]

La transition technologique d'un web statique, alias web 1 vers un web dynamique - web 2 - s'est produite dans le tournant des années 2000. Pour symboliser la maturité naissante de cette culture web participative, Tim O'Reilly, auteur d'ouvrages consacrés à la culture informatique libre, a été le premier, en 2005, à diffuser l'expression web 2.0. Elle a été progressivement déclinée dans tous les domaines et désigne aujourd'hui le changement culturel qu'un internet dynamique et participatif est à même d'apporter aux sociétés humaines : la gouvernance 2.0.

Splog[2]

Le splog est au blog ce que le spam est au mail : un commentaire en général désagréable et inutile, posté sur un blog et pointant en direction d'un autre blog à but commercial et lucratif. « Un splog, parfois francisé en splogue (mot-valise issu de la contraction des mots spam et blog), désigne aussi un blog dont le but est d'augmenter la cote PageRank de Google d'un ou de plusieurs sites affiliés ou de servir de pointeur vers d'autres sites web à indexer. Il s'agit d'un type de référencement abusif (spamdexing) ».


Le siècle de l'inform'action[modifier]

En 2011, le web a eu 20 ans. Fort de ses centaines de millions de forums, wikis, blogs[3], réseaux sociaux, microblogs instantanés, il justifie qu'on parle désormais de webosphère. En 2015, Google, Facebook, Twitter et Wikipedia en sont les planètes les plus célèbres. Peuplé de centaines de milliards d'articles et de billions de champs différents (titres, corps de message, pièces jointes, images, nombre de visiteurs, notes, etc.), le web est le cœur où convergent tous les outils numériques qui possèdent une interface ouverte, standardisée en libre accès et accessible par l'ensemble des outils existants - smartphones, tablettes, ordinateurs...

Les sites les plus intéressants sont ceux où il est possible d'interagir en commentant, modifiant, ajoutant textes ou images à la matière présente. Un site d'achat/vente entre particuliers qui ne proposerait pas de commentaires participatifs évaluant le produit, le vendeur, voire l'acheteur, aurait du mal à asseoir sa crédibilité. Il en irait de même d'un blog indépendant qui publierait un scoop sans s'ouvrir aux commentaires et aux sources alternatives.

Par ailleurs, si la prédominance des médias sociaux semble désormais incontestable, la qualité de leurs contenus n'est pas encore systématique, loin s'en faut. Les fôtes d'ortograffe et une syntaxe maladroite issues le plus souvent du langage SMS sont fréquentes : « C koi ton pb ? ». Leur imperfection actuelle pourrait conduire à rejeter en bloc les nouveaux médias, en vertu de leur manque de rigueur et de professionnalisme. Mais il y a là également matière à saluer l’effacement progressif des barrières entre le métier de journaliste et la fonction de communicateur : l'éveil possible d'une citoyenneté vraiment active, source de créativité et d'innovation.

Le débat est on ne peut plus actuel. Il engage notamment la corporation journalistique, détentrice du quatrième pouvoir, qui admet difficilement que les médias sociaux sont des médias à part entière et seront, peut-être demain, les médias de référence. Il est permis de se demander si les journalistes qui ne reconnaissent pas les blogueurs comme leurs pairs, ne tendent pas à reproduire le modèle de toutes les corporations dépassées par les ruptures technologiques. Ainsi, la corporation des chauffeurs automobiles, au début du XXe siècle, ne comprenait-elle pas qu'un simple quidam puisse aspirer à prendre lui-même le volant de sa voiture pour se rendre au travail...

Parmi les autres effets pervers propres au développement des médias sociaux, la dictature de l'immédiat, la société de spectacle et la guerre de clochers sont le plus souvent mises en avant. Autant de pièges à éviter sur le chemin de la consomm'action. Déclencheur de passions, le web 2.0 n'en finit pas de susciter fascination et répulsion

Discernement, engagement, accompagnement[modifier]

Réflexion et débat valent mieux que méfiance et repli. Il y a des garde-fous à mettre en place. Et il est en effet plus que jamais nécessaire d'exercer son discernement entre les différents médias sociaux, à l'utilité variable de l'un à l'autre. Les intentions de géants tels que Facebook ou Twitter sont ainsi très discutables.

Pour (re)trouver confiance dans ce web 2.0, le meilleur moyen est encore d'en devenir un acteur à part entière : les pionniers bienveillants sont légion et disponibles. Au-delà de leur statut influent, ils ne demandent qu'à encourager leurs étudiants, leurs collaborateurs, leurs pairs, leurs employés, à devenir des consom'acteurs conscients, critiques, rigoureux, sensibles à l'origine de leurs sources, capables d'apprendre à jongler élégamment avec les risques et les opportunités rencontrés.

En les accompagnant dans leurs premières contributions, ces maîtres-passeurs participent favorablement au développement personnel, social et professionnel de leurs émules.

Les 100 000 contributeurs actifs de Wikipedia, dont une majorité de moins de 20 ans, attendent eux aussi à bras ouverts les nouveaux venus. Grâce aux modérateurs de blogs, aux créateurs de plateformes sociales éthiques, aux guides discrets et bienveillants qui aident à éviter les nouveaux pièges, l'espèce qui naît sous nos yeux ne manque pas d'accoucheurs de talents.

Deux mantras de la culture web

Publier tôt, mettre à jour souvent. Il encourage à passer de l'idée qu'on doit attendre qu'une œuvre soit mûre pour la publier, à l'idée qu'il est mieux de publier l'intention, de mentionner le degré de maturité d'une œuvre et ainsi à obtenir des contributions dès le début. Briller ou disparaître [4] . Il encourage à toujours contribuer, à ne pas perdre son engagement ou encore à accepter de perdre son statut de leader.

Quiz : comment publier un document sur le web ?[modifier]

Dans le cadre d'une formation, des camarades et moi-même avons produit en groupe un document d'une centaine de pages. Sachant que l'intérêt de ce travail dépasse le cadre dans lequel il a été produit, mes collègues et moi-même souhaitons le publier sur internet pour toucher un large public. Quelles stratégies sont adéquates ? (Plusieurs bonnes réponses) :

1. L'envoyer en format .doc ou .docx par courriel en pièce jointe, à toutes les personnes que l'on connaît, en leur demandant de l'envoyer à leurs amis ;

2. mettre le document à disposition sur mon site web, en format texte, RTF, HTML et/ou PDF ;

3. plutôt que de le publier sur internet, chercher un éditeur pour une publication papier ;

4. ça ne sert à rien car personne ne le lira, donc j'interdis à mes camarades de le publier sur internet ;

5. chercher un site spécialisé qui pourrait trouver un intérêt à mettre à disposition notre document, afin de profiter de leur public existant ;

6. publier le document sur un moteur de recherche populaire afin que le plus grand nombre puisse le trouver.


Réponses du quiz La 2 et la 5.

Notes et références[modifier]

  1. Extrait d'un diaporama réalisé par David Fayon, Les réseaux sociaux au coeur du web 2.0 et du web de demain. Avec l’aimable autorisation de l’auteur. Copyright David Fayon. Licence CC-BY-SA.
  2. Article « Splog », Wikipedia (consulté le 24.07.2014).
  3. Article « Blog », Wikipedia (consulté le 24.07.2014).
  4. Les passeurs et leur vision de la société de connaissance, Diane de Zelicourt, Observatoire du Management Alternatif, HEC, Paris (2009). Pour aller plus loin, voir la vidéo Social Media Revolution 3 (4:15 version via Erik Qualman) ainsi que la vidéo Social Media Revolution 2 (sous-titrée français).