Les différents types d'informations : Différence entre versions

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On dit qu'une personne traite une moyenne de 60 bits d'informations par seconde <ref> http://www.technologyreview.com/blog/arxiv/24030/ </ref> ou 0,1 quaridillion par seconde <ref>http://www.disabled-world.com/artman/publish/brain-facts.shtml </ref> selon les sources mais de quelles informations s'agit il, quel type d'information traite-t-on et sous quelle forme?
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'''Notions-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=droit%20d%27auteur droit d'auteur], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/cr%C3%A9ation création], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/opinion opinion], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22mode+d%C2%B4emploi%22 mode d'emploi], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=donn%C3%A9es%20publiques données publiques] [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/information information], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22types+d%C2%B4information%22 types d´information], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=%22logiciel+libre%22 libre],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Propri%C3%A9t%C3%A9_intellectuelle propriété intellectuelle],
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[https://fr.wikipedia.org/wiki/Copyright Copyright],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Noosph%C3%A8re Noosphère],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Open_data open data],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_libre licence libre],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Logiciel_libre logiciel libre].''
  
Internet n'est qu'un véhicule pour transporter des informations. Voici l'occasion de revenir aux essentiels.
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'''Profils-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22Richard+Stallman%22 Richard Stallman],[https://en.wikipedia.org/wiki/Sam_Williams_%28American_journalist%29 sam williams],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Elinor_Ostrom Elinor Ostrom],[https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%BCrgen_Habermas Jürgen Habermas].''
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Nous recevons en flux continu des images, sons, odeurs, goûts, sensations, qui sont autant de messages à traiter, interpréter, face auxquels agir et réagir. Le cerveau traiterait environ 400 milliards de bits d'informations par seconde. Cependant, seuls 2 000 de ces bits de données parviendraient à la conscience&nbsp;»<ref>Selon l'Unité de Recherche en Sciences Cognitives et Affectives (URECA), Lilles(France). </ref>.. Mais de quelles informations s'agit-il ?
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Internet n'est qu'un véhicule pour transporter des informations, voici l'occasion de revenir à l'essentiel, au cœur de la société de l'information, en s'inspirant des idées de Richard Stallman dans sa révolution du logiciel libre&nbsp;»<ref>Sam Williams, Richard Stallman, Christophe Masutti. ''Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée''. Éditions Eyrolles, publié sous la GNU Free Documentation Licence. 2010.</ref>.
  
=== Trois types de contributions à la société <ref>  Richard Stallman </ref> ===
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== Du plus simple au plus complexe  ==
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« Au commencement était le Verbe », dit un texte sacré. Verbe au sens information, créatrice d'idées, de motivations. Dans la société contemporaine, l'information peut s'avérer porteuse de richesses (sociales, économiques, culturelle…) plus que la matière elle-même sur laquelle est permet d'agir. Il en existe différents types, qu'étonnamment personne n'apprend à l'école, alors que c'est un des prérequis pour comprendre la société de l'information.
  
====Contribution fonctionnelle====
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L'information la plus basique est la donnée. Dans le monde numérique actuel, le mode 0 ou 1, par exemple, si on considère que les données numériques sont binaires (ouvert fermé, 1 et 0). Réunies et mises en contexte, des données peuvent prendre un sens, devenir information. Elles sont alors des clés pour agir. Associées, les informations deviennent des savoirs, de la connaissance. Interconnectés, mis en pratique et partagés, les savoirs deviennent culture.
recettes, mode d'emploi, documents de références (encyclopédie,
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statistiques...), codes logiciels
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La culture peut être définie comme un « répertoire de solutions aux problèmes et passions des gens, à un certain moment, dans un certain contexte&nbsp;»<ref>Source : Ray P. H., Anderson S. R. L’émergence des créatifs culturels. Editions Yves Michel, 2001. 512 p.</ref>. Il y a donc de multiples cultures, et l'expression culture va bien au-delà de la seule création artistique. La culture culinaire, par exemple, est un vaste répertoire de solutions aux problèmes et passions des gens liés à leurs besoins alimentaires. Tout au long de l'histoire, l'agriculture, l'architecture ou encore l'éducation ont été pratiquées très différemment selon nos problèmes et passions du moment.
-> devraient être libres
 
  
====Opinion====
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Traversant ainsi les époques, les cultures s'inspirent les unes les autres, pour former des civilisations. Une civilisation est donc un ensemble de codes culturels, de manières de faire, d'arts de vivre, qui évoluent au gré des problèmes et des passions des gens. La civilisation d’Égypte ancienne, la civilisation coloniale ou la civilisation industrielle sont trois exemples de civilisations bien différentes.Par extension, on peut aussi parler de civilisations intra-terrestres non-humaines, comme les civilisations fourmis et termites, avec leurs villes, agricultures et élevages, guerres de territoires, enjeux politiques et démographiques.
Mémoires, essais, publications scientifiques
 
  
Il n'y a pas de raison de les libérer, car aucune modification ne devraient
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Enfin, prises dans leur ensemble, les civilisations se rejoignent et se fondent toutes dans le monde des idées, de la connaissance. Toutes les civilisations ont les mêmes défis pour réussir à échanger des biens et services, à se déplacer, à rester en vie, et elles ont toutes besoin d'accéder à des bases de données très diversifiées de connaissances. Un des termes pour parler de ce patrimoine d'informations partagées, c'est la noosphère&nbsp;»<ref> Le mot est dérivé des mots grecs νοῦς (noüs, « l'esprit ») et σφαῖρα (sphaira, « sphère»), par analogie lexicale avec « atmosphère » et « biosphère ». Ce néologisme a été introduit en 1922 par le Français Teilhard de Chardin dans son essai intitulé Hominisation.</ref>., la sphère des idées. Elle complète la biosphère, sphère du vivant (végétaux et animaux).
autorisée sans autorisation de l'auteur. Par contre ils devraient être autorisés
 
à la redistribution sans modification et sans usage commercial.
 
  
La raison pour laquelle le copyright est cruelle, c'est qu'il interdit le
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[[Fichier:donnees-noosphere.png|300px|thumb|center]]
partage du savoir. Il est essentiel de légaliser le partage du savoir sans
 
barrières artificielles.
 
  
====Travaux d'art et de divertissement====
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== Trois types de contributions à la société  ==
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Une information est définie par son contenu (la forme) et son sens (le fond). On distingue trois types d'informations : les faits, les opinions et les fonctions1. Un contenu peut, bien entendu, combiner deux voire trois types d'informations. « Je vends ma voiture » (c'est une information factuelle), cela va sûrement faire plaisir à quelqu'un parce que c'est une voiture agréable à conduire (c'est une opinion, dont on peut certes débattre) ; « pour l'acheter, il faut m'appeler entre 19 h et 21 h à la maison (c'est l'information fonctionnelle, la marche à suivre).
  
Il y a des raisons d'être pour les 2 options (privatrice ou libre).
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'''Examinons ces trois types d'information plus en détail :'''
D'une part modifier peut être une contribution à l'oeuvre.
 
D'autre part modifier peut réduire l'intégrité de l'intention initiale de l'auteur.
 
  
Par exemple une part des oeuvres de Shakespeare sont des copies modifiées
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* Les faits, l'information factuelle, c'est tout ce qui est manifeste, qui décrit un état, qui peut être difficilement remis en cause. Par exemple, une annonce : Maison à vendre. Lorsqu’une information n’est pas remise en question, c’est un fait établi. Et s’il n’y a pas consensus sur l’aspect factuel d’une information, elle peut être considérée comme une information d’opinion. Dans le factuel, on est concentré sur des faits.
d'oeuvres existants précédemment. Shakespeare n'a pas été puni, au contraire il
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* Les opinions englobent les œuvres artistiques, les improvisations et plus largement, tout ce qui ne relève pas d'un mode d'emploi ou d'un fait. Les œuvres peuvent être absolument inédites ou représenter le fruit d'une évolution, d'un assemblage, d'une adaptation d'œuvres antérieures, avec une touche d'innovation, un regard différent, qui est la nature même de la créativité.
a été salué par sa créativité, alors que sa créativité était en partie le
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résultat d'une modification.
 
La politique la plus éthique est probablement celle qui consiste à interdire la
 
copie durant une certaine période (par exemple 10 ans), puis autoriser la copie
 
et modification.
 
  
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Parmi les œuvres d'opinion ou de témoignage on trouve divers types de créations :
  
Aujourd'hui on parle de société de l'information, mais dans cette société domine principalement le mélange des genres. On est face au déguisement de l'information, on renvoie informations crétatives servant les intérêts des émetteurs plutôt que celui du bien commun sous couvert d'informations factuelle ou fonctionnelle; par exemple le choix d'une première page d'un journal misant sur le sensationnel aura pour but de capter l'attention pour vendre de la publicité, mieux justifier d'une grande audience pour vendre plus cher les espaces publicitaires.  
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* les mémoires&nbsp;;
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* les essais&nbsp;;
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* les commentaires.  
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* les travaux d'art et de divertissements.
  
===L’information, elle, est une ressource immatérielle à deux dimensions, l'information de 3 types et de 6 formes.===
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Du point de vue de la citoyenneté numérique, les opinions pourraient être mises en circulation librement mais sans droit à la modification sauf autorisation de l'auteur et sans nécessairement autoriser un usage commercial par des tiers. Ainsi l'opinion peut circuler librement, sans pour autant être modifiée par un tiers ni revendue pour un profit commercial.
  
La dimension fondamentale est son contenu, son sens.
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Le copyright est implacable dans sa forme actuelle, car par défaut il interdit le partage de tout type d’œuvre et de savoir. Or dans la pratique, pour la diffusion d'opinions, précisément les travaux d'art et de divertissement, un compromis peut être facilement trouvé.
  
Dans la dimension fondamentale de l’information, on distingue 3 type d’informations : les faits, les œuvres et les fonctions.
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Par exemple, bien des œuvres de Shakespeare sont des copies modifiées d'œuvres existantes. Shakespeare n'a pas été puni, au contraire, il a été salué pour sa créativité, alors qu'elle était en partie le résultat d'une modification. La politique la plus éthique est probablement celle qui consiste à autoriser au minimum la copie durant une certaine période (par exemple 10 ans), puis à autoriser la copie et les modifications.
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*Les '''fonctions''' sont principalement produites et diffusées non pour leur dimension d'information, ayant une valeur intrinsèque, mais pour leur utilité. Ce sont des marches à suivre, des méthodes.
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La contribution fonctionnelle comporte des publications telles que :
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*les recettes
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*les modes d'emploi
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*les documents de références (encyclopédie, statistiques, etc.)
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*les codes logiciels
  
'''Les faits''', c’est tout ce qui est information factuelle [phrase à revoir]. Par exemple, une « annonce : je vends mes bijoux de famille au plus offrant». Ne me demandez pas ce qui est vraiment factuel et ce qui ne l’est que potentiellement (genre : je vais mourir un jour, est-ce factuel ?). Le vrai, c’est une question philosophique, voire métaphysique. Dans le factuel, on est concentré sur des faits SVP. Le factuel, cela devrait faire appel à notre bon sens. Si c’est un fait indéniable, au moins pour quelqu’un, pour lui c’est un fait, c’est factuel. [à revoir]
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Pour que le plus grand nombre en profite, elles devraient être libres (c'est-à-dire sans droit exclusif d'usage).
  
'''Les œuvres''', ce sont les créations artistiques, mais aussi les opinions, les idées…
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Réussir à comprendre ces distinctions entre les différents types d'information est un prérequis pour une véritable analyse des enjeux de l'information, notamment l'épineuse question des droits d'auteur et le choix de la licence en fonction du type d'information. Dans les faits, les utilisateurs des outils numériques peuvent maintenant copier et modifier tout type d'informations, œuvres ou produits. Aujourd'hui, la question
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n'est pas tant de savoir si c'est « bien » ou « mal » en soi, mais plutôt de reconnaître le type d’œuvre concerné. Par exemple, un auteur peut légitimement opter pour une licence à usage exclusif lorsqu'il s'agit d'une œuvre d'opinion (article de blog, essai, œuvre d'art). A l'inverse, il peut choisir de « protéger », par une licence libre, une information fonctionnelle qu'il considère comme un bien commun de l'humanité (génome d'un plante, méthode pédagogique, manuel d'apprentissage d'un art thérapeutique). Dans ce cas, les licences libres permettent que l'information fonctionnelle, le mode d'emploi, reste accessible à tous.
  
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Les fonctions''', ce sont les marches à suivre, les méthodes, les mode d’emploi…
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== Documents : publics ou privés ?  ==
  
Une information peut, bien entendu, combiner 2 types ou même les 3 types de contenus. « Je vends ma voiture (c’est une information factuelle) qui a va sûrement faire plaisir à quelqu’un de bien parce que c’est une voiture agréable à conduire (ça c’est une information, créative, car c’est mon opinion, mon sentiment ; oui, d’accord, on peut en débattre pendant des heures). Et pour l’acheter il faut m’appeler entre 19h et 21h à la maison (ça c’est l’information fonctionnelle, la marche à suivre pour acheter ma voiture).
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Les différentes administrations publiques produisent et publient des documents (livres, revues, plaquettes, sites web, etc.) sur différents thèmes : tourisme, sécurité routière, prévention des dépendances, santé, arnaques sur internet. Ce sont les contribuables qui financent ces informations fonctionnelles par leurs impôts. Alors pourquoi ne pas demander aux gouvernements de mettre ces outils ou documentation pédagogique sous des licences libres ? L'autorisation de la copie, modification et redistribution valoriserait ces documents, susceptibles d'être partagés comme un patrimoine de l'humanité.
  
Donc voilà les 3 types d’information: factuelle, fonctionnelle, créative <ref> Jürgen Habermas et de Richard Stallman </ref>.
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Le monde associatif et les institutions publiques ont encore un long chemin à parcourir pour développer le réflexe des licences libres et du partage spontané, à l'instar de Wikipedia, afin de mieux contribuer à promouvoir le bien commun dans nos sociétés.
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S'engager pour éviter la privatisation de l'eau ou de l'air ? Engageons-nous aussi pour la liberté des documents publics afin d'augmenter leur diffusion. Beaucoup d'informations pourraient ainsi devenir plus accessibles : documents de prévention de la santé (comportements sexuels à risque, conduite en état d'ébriété, violence conjugale, tabagisme, etc.), pratiques citoyennes (mode d'emploi pour créer sa micro-entreprise, pour organiser un festival, etc) ou informations culturelles (festivals, monuments historiques, zones naturelles remarquables, etc.).
  
Communiquer et construire sont les deux fonctions fondamentales des organismes vivant, pour communiquer nous utilisons 6 moyens ou formes: la voix, l'ouie, l'odorat, la vue, le toucher, le goût.
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L'ouverture des données (en anglais open data&nbsp;»<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Open_data</ref>) représente à la fois un mouvement, une philosophie d'accès à l'information et une pratique de publication de données librement accessibles et exploitables. Elle s'inscrit dans une tendance qui considère l'information publique comme un bien commun (tel que défini par l'économiste et politologue Elinor Ostrom&nbsp;»<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Elinor_Ostrom</ref>) dont la diffusion est d'intérêt public et général.
  
==Compléments==
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==Le matériel informatique '''Notions-clés''' ==
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Une information est définie par son contenu, son sens. On distingue trois types d'informations, les faits, les œuvres et les fonctions<ref> Jürgen Habermas, Théorie de l'agir communicationnel. Fayard, Paris. 1987 ; et Sam Williams, Richard Stallman, Christophe Masutti. Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée. Éditions Eyrolles - Framasoft, publiée sous la GNU Free Documentation Licence. 2010.</ref> :
  
=== Ils ont dit ===
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Les '''faits''', c'est tout ce qui est ''manifeste'', qui décrit un état, qui peut être difficilement remis en cause. Par exemple, une annonce : « Maison à vendre ». Lorsque quelque chose ne peut pas être discuté, on peut dire que c'est factuel. Parfois seulement, une personne définira une information comme factuelle, les autres voudront en débattre.
  
"Les faits sont sacrés, mais les commentaires sont libres." Beaumarchais
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Dans le factuel, on est concentré sur des faits. Ici ne se pose pas la question de ce qui est vraiment factuel et de ce qui ne l'est que potentiellement (par exemple : je vais mourir un jour, est-ce factuel ?). Le vrai, c'est une question philosophique, voire métaphysique.  
  
=== Le saviez-vous? <ref> Richard Stallman </ref> ===
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Les '''œuvres''' englobent les créations artistiques, ainsi que les opinions, les improvisations et plus largement, tout ce qui n'est ni fonctionnel, ni factuel. Les œuvres peuvent être absolument inédites ou représenter le fruit d'une maturation, d'un assemblage, d'une adaptation d'œuvres antérieures, avec une touche d'innovation, de différence, qui est la nature même de la créativité.
  
Seuls les artistes qui signent un second contrat avec des majors, après être
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Les '''fonctions''' sont produites et diffusées non pas pour leur dimension d'information, ayant une valeur intrinsèque, mais pour leur utilité. Ce sont les marches à suivre, les méthodes, les modes d'emploi, les informations qui servent une autre finalité.
devenu connus, peuvent négocier des conditions favorables. Mais avant cela, la
 
majorité de leurs revenus proviennent des actions
 
  
Films : Hollywood produit des films qui sont formatés pour servir les intérêts
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Une information peut, bien entendu, combiner deux types ou même les trois types de contenus. « Je vends ma voiture (c'est une information factuelle) qui va sûrement faire plaisir à quelqu'un de bien parce que c'est une voiture agréable à conduire (c'est une information, créative, car c'est mon opinion, mon sentiment ; dont on peut certes débattre pendant des heures). Et pour l'acheter il faut m'appeler entre 19 h et 21 h à la maison (c'est l'information fonctionnelle, la marche à suivre pour acheter ma voiture) ».
des producteurs.
 
Pourquoi ? Parce que leur recette est basée sur le mode de redistribution basé
 
sur une application abusive du droit d'auteur.
 
  
 
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''« Les faits sont sacrés, mais les commentaires sont libres »''. Beaumarchais
===Mode d'emploi public ou privé?===
 
 
 
Nos impôts servent à payer la publication de manuel de sensibilisation ou d'information sur différents thèmes (sécurité routière, prévention des dépendances, santé, arnaques sur internet). Ces informations sont fonctionnelles, elle mériteraient d'être patrimoine de l'humanité, comme les éditeurs qui sont le relais du bien commun pour le gouvernement, n'ont rarement la culture nécessaire pour mettre leurs oeuvres fonctionnelles sous licence libre, il n'est également pas autorisé de reproduire un manuel sans demander l'autorisation, cet état de fait n'est pas définitif et pourrait évoluer. On pourrait demander l'utilisation de licences libres pour les oeuvres fonctionnelles, c'est notamment le but de wikipédia.
 
  
 
== Sources et notes ==
 
== Sources et notes ==
 
 
<references/>
 
<references/>
 
== Sources iconographiques  ==
 
  
 
[[Fichier:fonctionnel-factuel-cratif.png]]
 
[[Fichier:fonctionnel-factuel-cratif.png]]
  
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Version actuelle datée du 11 juillet 2016 à 16:58

Notions-clés : droit d'auteur, création, opinion, mode d'emploi, données publiques information, types d´information, libre,propriété intellectuelle, Copyright,Noosphère,open data,licence libre,logiciel libre.

Profils-clés : Richard Stallman,sam williams,Elinor Ostrom,Jürgen Habermas.


Nous recevons en flux continu des images, sons, odeurs, goûts, sensations, qui sont autant de messages à traiter, interpréter, face auxquels agir et réagir. Le cerveau traiterait environ 400 milliards de bits d'informations par seconde. Cependant, seuls 2 000 de ces bits de données parviendraient à la conscience »[1].. Mais de quelles informations s'agit-il ? Internet n'est qu'un véhicule pour transporter des informations, voici l'occasion de revenir à l'essentiel, au cœur de la société de l'information, en s'inspirant des idées de Richard Stallman dans sa révolution du logiciel libre »[2].

Du plus simple au plus complexe[modifier]

« Au commencement était le Verbe », dit un texte sacré. Verbe au sens information, créatrice d'idées, de motivations. Dans la société contemporaine, l'information peut s'avérer porteuse de richesses (sociales, économiques, culturelle…) plus que la matière elle-même sur laquelle est permet d'agir. Il en existe différents types, qu'étonnamment personne n'apprend à l'école, alors que c'est un des prérequis pour comprendre la société de l'information.

L'information la plus basique est la donnée. Dans le monde numérique actuel, le mode 0 ou 1, par exemple, si on considère que les données numériques sont binaires (ouvert fermé, 1 et 0). Réunies et mises en contexte, des données peuvent prendre un sens, devenir information. Elles sont alors des clés pour agir. Associées, les informations deviennent des savoirs, de la connaissance. Interconnectés, mis en pratique et partagés, les savoirs deviennent culture.

La culture peut être définie comme un « répertoire de solutions aux problèmes et passions des gens, à un certain moment, dans un certain contexte »[3]. Il y a donc de multiples cultures, et l'expression culture va bien au-delà de la seule création artistique. La culture culinaire, par exemple, est un vaste répertoire de solutions aux problèmes et passions des gens liés à leurs besoins alimentaires. Tout au long de l'histoire, l'agriculture, l'architecture ou encore l'éducation ont été pratiquées très différemment selon nos problèmes et passions du moment.

Traversant ainsi les époques, les cultures s'inspirent les unes les autres, pour former des civilisations. Une civilisation est donc un ensemble de codes culturels, de manières de faire, d'arts de vivre, qui évoluent au gré des problèmes et des passions des gens. La civilisation d’Égypte ancienne, la civilisation coloniale ou la civilisation industrielle sont trois exemples de civilisations bien différentes.Par extension, on peut aussi parler de civilisations intra-terrestres non-humaines, comme les civilisations fourmis et termites, avec leurs villes, agricultures et élevages, guerres de territoires, enjeux politiques et démographiques.

Enfin, prises dans leur ensemble, les civilisations se rejoignent et se fondent toutes dans le monde des idées, de la connaissance. Toutes les civilisations ont les mêmes défis pour réussir à échanger des biens et services, à se déplacer, à rester en vie, et elles ont toutes besoin d'accéder à des bases de données très diversifiées de connaissances. Un des termes pour parler de ce patrimoine d'informations partagées, c'est la noosphère »[4]., la sphère des idées. Elle complète la biosphère, sphère du vivant (végétaux et animaux).

Donnees-noosphere.png

Trois types de contributions à la société[modifier]

Une information est définie par son contenu (la forme) et son sens (le fond). On distingue trois types d'informations : les faits, les opinions et les fonctions1. Un contenu peut, bien entendu, combiner deux voire trois types d'informations. « Je vends ma voiture » (c'est une information factuelle), cela va sûrement faire plaisir à quelqu'un parce que c'est une voiture agréable à conduire (c'est une opinion, dont on peut certes débattre) ; « pour l'acheter, il faut m'appeler entre 19 h et 21 h à la maison (c'est l'information fonctionnelle, la marche à suivre).

Examinons ces trois types d'information plus en détail :

  • Les faits, l'information factuelle, c'est tout ce qui est manifeste, qui décrit un état, qui peut être difficilement remis en cause. Par exemple, une annonce : Maison à vendre. Lorsqu’une information n’est pas remise en question, c’est un fait établi. Et s’il n’y a pas consensus sur l’aspect factuel d’une information, elle peut être considérée comme une information d’opinion. Dans le factuel, on est concentré sur des faits.
  • Les opinions englobent les œuvres artistiques, les improvisations et plus largement, tout ce qui ne relève pas d'un mode d'emploi ou d'un fait. Les œuvres peuvent être absolument inédites ou représenter le fruit d'une évolution, d'un assemblage, d'une adaptation d'œuvres antérieures, avec une touche d'innovation, un regard différent, qui est la nature même de la créativité.


Parmi les œuvres d'opinion ou de témoignage on trouve divers types de créations :

  • les mémoires ;
  • les essais ;
  • les commentaires.
  • les travaux d'art et de divertissements.

Du point de vue de la citoyenneté numérique, les opinions pourraient être mises en circulation librement mais sans droit à la modification sauf autorisation de l'auteur et sans nécessairement autoriser un usage commercial par des tiers. Ainsi l'opinion peut circuler librement, sans pour autant être modifiée par un tiers ni revendue pour un profit commercial.

Le copyright est implacable dans sa forme actuelle, car par défaut il interdit le partage de tout type d’œuvre et de savoir. Or dans la pratique, pour la diffusion d'opinions, précisément les travaux d'art et de divertissement, un compromis peut être facilement trouvé.

Par exemple, bien des œuvres de Shakespeare sont des copies modifiées d'œuvres existantes. Shakespeare n'a pas été puni, au contraire, il a été salué pour sa créativité, alors qu'elle était en partie le résultat d'une modification. La politique la plus éthique est probablement celle qui consiste à autoriser au minimum la copie durant une certaine période (par exemple 10 ans), puis à autoriser la copie et les modifications.

  • Les fonctions sont principalement produites et diffusées non pour leur dimension d'information, ayant une valeur intrinsèque, mais pour leur utilité. Ce sont des marches à suivre, des méthodes.

La contribution fonctionnelle comporte des publications telles que :

  • les recettes
  • les modes d'emploi
  • les documents de références (encyclopédie, statistiques, etc.)
  • les codes logiciels

Pour que le plus grand nombre en profite, elles devraient être libres (c'est-à-dire sans droit exclusif d'usage).

Réussir à comprendre ces distinctions entre les différents types d'information est un prérequis pour une véritable analyse des enjeux de l'information, notamment l'épineuse question des droits d'auteur et le choix de la licence en fonction du type d'information. Dans les faits, les utilisateurs des outils numériques peuvent maintenant copier et modifier tout type d'informations, œuvres ou produits. Aujourd'hui, la question n'est pas tant de savoir si c'est « bien » ou « mal » en soi, mais plutôt de reconnaître le type d’œuvre concerné. Par exemple, un auteur peut légitimement opter pour une licence à usage exclusif lorsqu'il s'agit d'une œuvre d'opinion (article de blog, essai, œuvre d'art). A l'inverse, il peut choisir de « protéger », par une licence libre, une information fonctionnelle qu'il considère comme un bien commun de l'humanité (génome d'un plante, méthode pédagogique, manuel d'apprentissage d'un art thérapeutique). Dans ce cas, les licences libres permettent que l'information fonctionnelle, le mode d'emploi, reste accessible à tous.

Documents : publics ou privés ?[modifier]

Les différentes administrations publiques produisent et publient des documents (livres, revues, plaquettes, sites web, etc.) sur différents thèmes : tourisme, sécurité routière, prévention des dépendances, santé, arnaques sur internet. Ce sont les contribuables qui financent ces informations fonctionnelles par leurs impôts. Alors pourquoi ne pas demander aux gouvernements de mettre ces outils ou documentation pédagogique sous des licences libres ? L'autorisation de la copie, modification et redistribution valoriserait ces documents, susceptibles d'être partagés comme un patrimoine de l'humanité.

Le monde associatif et les institutions publiques ont encore un long chemin à parcourir pour développer le réflexe des licences libres et du partage spontané, à l'instar de Wikipedia, afin de mieux contribuer à promouvoir le bien commun dans nos sociétés.

S'engager pour éviter la privatisation de l'eau ou de l'air ? Engageons-nous aussi pour la liberté des documents publics afin d'augmenter leur diffusion. Beaucoup d'informations pourraient ainsi devenir plus accessibles : documents de prévention de la santé (comportements sexuels à risque, conduite en état d'ébriété, violence conjugale, tabagisme, etc.), pratiques citoyennes (mode d'emploi pour créer sa micro-entreprise, pour organiser un festival, etc) ou informations culturelles (festivals, monuments historiques, zones naturelles remarquables, etc.).

L'ouverture des données (en anglais open data »[5]) représente à la fois un mouvement, une philosophie d'accès à l'information et une pratique de publication de données librement accessibles et exploitables. Elle s'inscrit dans une tendance qui considère l'information publique comme un bien commun (tel que défini par l'économiste et politologue Elinor Ostrom »[6]) dont la diffusion est d'intérêt public et général.

Le matériel informatique Notions-clés[modifier]

Une information est définie par son contenu, son sens. On distingue trois types d'informations, les faits, les œuvres et les fonctions[7] :

Les faits, c'est tout ce qui est manifeste, qui décrit un état, qui peut être difficilement remis en cause. Par exemple, une annonce : « Maison à vendre ». Lorsque quelque chose ne peut pas être discuté, on peut dire que c'est factuel. Parfois seulement, une personne définira une information comme factuelle, les autres voudront en débattre.

Dans le factuel, on est concentré sur des faits. Ici ne se pose pas la question de ce qui est vraiment factuel et de ce qui ne l'est que potentiellement (par exemple : je vais mourir un jour, est-ce factuel ?). Le vrai, c'est une question philosophique, voire métaphysique.

Les œuvres englobent les créations artistiques, ainsi que les opinions, les improvisations et plus largement, tout ce qui n'est ni fonctionnel, ni factuel. Les œuvres peuvent être absolument inédites ou représenter le fruit d'une maturation, d'un assemblage, d'une adaptation d'œuvres antérieures, avec une touche d'innovation, de différence, qui est la nature même de la créativité.

Les fonctions sont produites et diffusées non pas pour leur dimension d'information, ayant une valeur intrinsèque, mais pour leur utilité. Ce sont les marches à suivre, les méthodes, les modes d'emploi, les informations qui servent une autre finalité.

Une information peut, bien entendu, combiner deux types ou même les trois types de contenus. « Je vends ma voiture (c'est une information factuelle) qui va sûrement faire plaisir à quelqu'un de bien parce que c'est une voiture agréable à conduire (c'est une information, créative, car c'est mon opinion, mon sentiment ; dont on peut certes débattre pendant des heures). Et pour l'acheter il faut m'appeler entre 19 h et 21 h à la maison (c'est l'information fonctionnelle, la marche à suivre pour acheter ma voiture) ».

« Les faits sont sacrés, mais les commentaires sont libres ». Beaumarchais

Sources et notes[modifier]

  1. Selon l'Unité de Recherche en Sciences Cognitives et Affectives (URECA), Lilles(France).
  2. Sam Williams, Richard Stallman, Christophe Masutti. Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée. Éditions Eyrolles, publié sous la GNU Free Documentation Licence. 2010.
  3. Source : Ray P. H., Anderson S. R. L’émergence des créatifs culturels. Editions Yves Michel, 2001. 512 p.
  4. Le mot est dérivé des mots grecs νοῦς (noüs, « l'esprit ») et σφαῖρα (sphaira, « sphère»), par analogie lexicale avec « atmosphère » et « biosphère ». Ce néologisme a été introduit en 1922 par le Français Teilhard de Chardin dans son essai intitulé Hominisation.
  5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Open_data
  6. https://fr.wikipedia.org/wiki/Elinor_Ostrom
  7. Jürgen Habermas, Théorie de l'agir communicationnel. Fayard, Paris. 1987 ; et Sam Williams, Richard Stallman, Christophe Masutti. Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée. Éditions Eyrolles - Framasoft, publiée sous la GNU Free Documentation Licence. 2010.

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