Malinfo vs SlowInfo : Différence entre versions

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Le journalisme qui permet des gains maximum est celui qui traite des sujets sensationnels : les stars, les accidents, les nouvelles à consommer sur le champ et à jeter à la poubelle juste après. Cela crée une culture du court terme, de la réaction dans l’urgence, et d’économie dite « de la panique ». Et c’est cette économie de la panique qui domine les décisions prises par les minorités oligarchiques qui s’entretuent tout en s’alliant pour garder le contrôle des flux. 
Une réaction raisonnable face à ce tableau assez noir de la Société de l’Information est donc de ne pas paniquer, et de chercher ensemble des solutions. Mais c’est rarement ce que nous faisons.
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Citation clé :
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« Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre » Victor Hugo, discours à l'Assemblée constituante de 1848.
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Le Saviez-vous ?
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En 1983, 50 grosses entreprises dominaient le marché international.
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En 1987, elles n'étaient plus que 29.
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En 1990, elles sont passées de 29 à 23.
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En 1997, elles n’étaient plus que 10.
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En 2003, l’industrie mondiale des médias était dominée par un peloton de tête composé de 9 entreprises géantes. Les cinq plus importantes sont Time Warner (47 milliards d'euro de CA en 2008), Disney (36 milliards US$), Bertelsmann (15 milliards US$), Viacom (13 milliards US$) et News Corporation de Rupert Murdoch (11 milliards US$).
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Le Saviez-vous ?
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En Australie, Rupert Murdoch possède 7 des 12 quotidiens nationaux.
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En Italie, Silvio Berlusconi contrôle six des sept chaînes de télévision du pays.
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Sources :
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Concentration des medias en Suisse : http://www.acrimed.org/article1078.html
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Concentration des medias en France : http://www.observatoire-medias.info/imprimer.php3?id_article=103/
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http://www.mediapart.fr/club/edition/association-des-lecteurs-de-mediapart-alm/article/010209/faisons-le-point-sur-la-concen
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Chiffres internationaux : http://www.youthxchange.net/fr/main/b261_media-concentration-a.asp
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Appel de journalistes : http://www.mediapart.fr/club/edition/etats-generaux-de-la-presse-le/article/131008/presse-notre-lettre-ouverte-aux-etats-gen
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Charte : http://www.journalistes-cfdt.fr/charte-1918/charte-de-munich.html
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François Heinderyckx, La Malinformation
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Paris, éditions Labor, 2002.
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Illustrations possibles :
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http://www.leravi.org/IMG/jpg/05rv60charmag_prozac.jpg
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http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L444xH270/bottom-up5jpabc6-2c8fe.jpg
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http://www.pensee-unique.fr/images/mediablog0.jpg
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http://lou.quetiero.free.fr/ARCHIVES/2006-Medias-France.jpg
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http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L540xH436/media-88a5a.jpg
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http://libreria.sourceforge.net/library/Free_Culture/images/media-concentration-alt.png
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On est ce que l’on mange affirment les nutritionnistes. Va pour le corps. Et l’esprit ? Et si on était ce qu’on lit ?
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Dans le paysage démocratique, la presse est considérée comme le quatrième pouvoir. Un pouvoir qui se doit de contrebalancer et d’équilibrer les trois autres –l’exécutif, le législatif, le judiciaire. C’est dire l’enjeu.
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Un quatrième pouvoir mis à mal. Tourmentes économiques et éthiques.
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La presse, comme d’autres secteurs, fait face à de nouveaux défis. La concentration toujours plus importante des medias a jeté le discrédit sur leur diversité, leur qualité et leur objectivité. Volonté de profit, course à l’audience : le journalisme qui permet des gains maximum est celui qui traite de sujets sensationnels. Les stars, les accidents, les nouvelles à consommer sur le champ. Bonnes à jeter juste après. Cela crée une culture du court terme, de la réaction dans l’urgence, et d’économie dite « de la panique ». C’est celui qui utilise le temps de cerveau disponible des lecteurs et des téléspectateurs en entretenant et en favorisant des collusions douteuses avec la publicité (publi-journalisme, journaux gratuits.) Une société du spectacle et du spectaculaire où tout se joue dans l’urgence, sans recul.
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D’autres modèles ont vu le jour grâce au numérique : blogs, journaux participatifs, medias sociaux permettant la diffusion rapide d’information et l’éclosion du journalisme citoyen. « Tous journalistes ! ». Un mot d’ordre qui a fait frémir la corporation craignant pour ses acquis, et sa survie.
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Or, le journalisme numérique, même s’il se cherche encore un modèle économique viable, représente une avancée décisive contre la malinformation.  
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Il est participatif : impliquer le lecteur dans le respect d’une charte de déontologie, faire jouer son expertise, l’associer à celle des journalistes permet de multiplier les regards, d’approfondir les sujets.
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Il est multimédias : il permet d’associer au texte, le son, l’image, la vidéos, les hyperliens. Un article s’enrichit ainsi de plusieurs degrés de lecture.  
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Nourriture physique et nourritures abstraites se rejoignent donc : le slow food a la même philosophie que le slow journalism.
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Exemples de nouveau journalisme participatif : Ohmynews ; Mediapart, Huffington Post

Version du 28 juillet 2010 à 17:09

Citation clé : « Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre » Victor Hugo, discours à l'Assemblée constituante de 1848.

Le Saviez-vous ? En 1983, 50 grosses entreprises dominaient le marché international. En 1987, elles n'étaient plus que 29. En 1990, elles sont passées de 29 à 23. En 1997, elles n’étaient plus que 10. En 2003, l’industrie mondiale des médias était dominée par un peloton de tête composé de 9 entreprises géantes. Les cinq plus importantes sont Time Warner (47 milliards d'euro de CA en 2008), Disney (36 milliards US$), Bertelsmann (15 milliards US$), Viacom (13 milliards US$) et News Corporation de Rupert Murdoch (11 milliards US$).

Le Saviez-vous ? En Australie, Rupert Murdoch possède 7 des 12 quotidiens nationaux. En Italie, Silvio Berlusconi contrôle six des sept chaînes de télévision du pays.

Sources : Concentration des medias en Suisse : http://www.acrimed.org/article1078.html Concentration des medias en France : http://www.observatoire-medias.info/imprimer.php3?id_article=103/ http://www.mediapart.fr/club/edition/association-des-lecteurs-de-mediapart-alm/article/010209/faisons-le-point-sur-la-concen Chiffres internationaux : http://www.youthxchange.net/fr/main/b261_media-concentration-a.asp Appel de journalistes : http://www.mediapart.fr/club/edition/etats-generaux-de-la-presse-le/article/131008/presse-notre-lettre-ouverte-aux-etats-gen Charte : http://www.journalistes-cfdt.fr/charte-1918/charte-de-munich.html François Heinderyckx, La Malinformation Paris, éditions Labor, 2002.

Illustrations possibles : http://www.leravi.org/IMG/jpg/05rv60charmag_prozac.jpg http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L444xH270/bottom-up5jpabc6-2c8fe.jpg http://www.pensee-unique.fr/images/mediablog0.jpg http://lou.quetiero.free.fr/ARCHIVES/2006-Medias-France.jpg http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L540xH436/media-88a5a.jpg http://libreria.sourceforge.net/library/Free_Culture/images/media-concentration-alt.png


On est ce que l’on mange affirment les nutritionnistes. Va pour le corps. Et l’esprit ? Et si on était ce qu’on lit ? Dans le paysage démocratique, la presse est considérée comme le quatrième pouvoir. Un pouvoir qui se doit de contrebalancer et d’équilibrer les trois autres –l’exécutif, le législatif, le judiciaire. C’est dire l’enjeu. Un quatrième pouvoir mis à mal. Tourmentes économiques et éthiques. La presse, comme d’autres secteurs, fait face à de nouveaux défis. La concentration toujours plus importante des medias a jeté le discrédit sur leur diversité, leur qualité et leur objectivité. Volonté de profit, course à l’audience : le journalisme qui permet des gains maximum est celui qui traite de sujets sensationnels. Les stars, les accidents, les nouvelles à consommer sur le champ. Bonnes à jeter juste après. Cela crée une culture du court terme, de la réaction dans l’urgence, et d’économie dite « de la panique ». C’est celui qui utilise le temps de cerveau disponible des lecteurs et des téléspectateurs en entretenant et en favorisant des collusions douteuses avec la publicité (publi-journalisme, journaux gratuits.) Une société du spectacle et du spectaculaire où tout se joue dans l’urgence, sans recul. D’autres modèles ont vu le jour grâce au numérique : blogs, journaux participatifs, medias sociaux permettant la diffusion rapide d’information et l’éclosion du journalisme citoyen. « Tous journalistes ! ». Un mot d’ordre qui a fait frémir la corporation craignant pour ses acquis, et sa survie. Or, le journalisme numérique, même s’il se cherche encore un modèle économique viable, représente une avancée décisive contre la malinformation. Il est participatif : impliquer le lecteur dans le respect d’une charte de déontologie, faire jouer son expertise, l’associer à celle des journalistes permet de multiplier les regards, d’approfondir les sujets. Il est multimédias : il permet d’associer au texte, le son, l’image, la vidéos, les hyperliens. Un article s’enrichit ainsi de plusieurs degrés de lecture. Nourriture physique et nourritures abstraites se rejoignent donc : le slow food a la même philosophie que le slow journalism.


Exemples de nouveau journalisme participatif : Ohmynews ; Mediapart, Huffington Post