Malinfo vs Slowinfo : Différence entre versions

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== Encadré mots-clés ==
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''pouvoir, presse, médias, journalistes, vigilance citoyenne, journalisme participatif''
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=== Un quatrième pouvoir mis à mal : Tourmentes économiques et éthiques  ===
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La presse, comme d’autres secteurs, fait face à de nouveaux défis. La concentration toujours plus importante des médias a jeté le discrédit sur leur diversité, sur leur qualité et sur leur objectivité. Volonté de profit, course à l’audience : le journalisme qui permet des gains maximums est celui qui traite de sujets sensationnels. Les stars, les accidents, les nouvelles à consommer sur le champ. Bonnes à jeter juste après. Cela crée une culture du court terme, de la réaction dans l’urgence et l’économie « de la panique ». Le journalisme qui cherche des gains maximums, c’est celui qui utilise le temps de cerveau disponible des lecteurs et des téléspectateurs en entretenant et en favorisant les collusions douteuses avec la publicité (publi-journalisme, journaux gratuits) Une société du spectacle et du spectaculaire où tout se joue dans l’urgence, sans recul.
  
Pouvoir, presse, médias, journalistes, vigilance citoyenne, journalisme participatif, m
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|'''Concentration du quatrième pouvoir'''
  
"On est ce que l’on mange", affirment les nutritionnistes. Va pour le corps. Et l’esprit ? Et si l'on était ce qu’on lit ? Dans le paysage démocratique, la presse est considérée comme le quatrième pouvoir. Un pouvoir qui se doit de contrebalancer et d’équilibrer les trois autres –l’exécutif, le législatif, le judiciaire. C’est dire l’enjeu.
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En 1983, cinquante grandes entreprises dominaient le marché international de l’information. En 1987 elles n'étaient plus que vingt-neuf, en 1990 vingt-trois et en 1997 dix seulement. En 2003, l’industrie mondiale des médias était dominée par un peloton composé de neuf géants, emmenés par Time Warner (47 milliards d'euros de CA en 2008), Disney (36 milliards de dollars), Bertelsmann (15 milliards de dollars), Viacom (13 milliards de dollars) et News Corporation (Rupert Murdoch, 11 milliards de dollars). En Australie, Rupert Murdoch possède sept des douze quotidiens nationaux. En Italie, Silvio Berlusconi contrôle six des sept chaînes de télévision du pays'''
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== Un quatrième pouvoir mis à mal. Tourmentes économiques et éthiques ==
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D’autres modèles ont vu le jour grâce au numérique : blogs, journaux participatifs, médias sociaux permettant la diffusion décentralisée d’informations et l’éclosion du journalisme citoyen. « Tous journalistes ! ». Un mot d’ordre qui a fait frémir la corporation craignant pour ses acquis et sa survie. Or, le journalisme numérique, même s’il se cherche encore un modèle économique viable, représente une avancée décisive contre la malinformation. Il est participatif : '''impliquer le lecteur''' dans le respect d’une charte de déontologie, faire jouer son expertise, l’associer à celle des journalistes '''permet de multiplier les regards, d’approfondir les sujets'''. Il est multimédia : il permet d’associer au texte, le son, l’image, la vidéo, les hyperliens. Un article s’enrichit ainsi de plusieurs degrés de lecture. Nourriture physique et nourritures abstraites se rejoignent donc : le ''slow food'' a la même philosophie que le ''slow journalism''.[[Fichier:2006-Medias-France.jpg|thumb|center|300px]]
  
La presse, comme d’autres secteurs, fait face à de nouveaux défis. La concentration toujours plus importante des médias a jeté le discrédit sur leur diversité, sur leur qualité et sur leur objectivité. Volonté de profit, course à l’audience : le journalisme qui permet des gains maximums est celui qui traite de sujets sensationnels. Les stars, les accidents, les nouvelles à consommer sur le champ. Bonnes à jeter juste après. Cela crée une culture du court terme, de la réaction dans l’urgence, et l’économie « de la panique ». Le journalisme qui cherche des gains maximums c’est celui qui utilise le temps de cerveau disponible des lecteurs et des téléspectateurs en entretenant et en favorisant les collusions douteuses avec la publicité (publi-journalisme, journaux gratuits.) Une société du spectacle et du spectaculaire où tout se joue dans l’urgence, sans recul. D’autres modèles ont vu le jour grâce au numérique : blogs, journaux participatifs, médias sociaux permettant la diffusion décentralisée d’informations et l’éclosion du journalisme citoyen. « Tous journalistes ! ». Un mot d’ordre qui a fait frémir la corporation craignant pour ses acquis, et sa survie. Or, le journalisme numérique, même s’il se cherche encore un modèle économique viable, représente une avancée décisive contre la malinformation. Il est participatif : impliquer le lecteur dans le respect d’une charte de déontologie, faire jouer son expertise, l’associer à celle des journalistes permet de multiplier les regards, d’approfondir les sujets. Il est multimédias : il permet d’associer au texte, le son, l’image, la vidéo, les hyperliens. Un article s’enrichit ainsi de plusieurs degrés de lecture. Nourriture physique et nourritures abstraites se rejoignent donc : le slow food a la même philosophie que le slow journalism.
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=== Un cinquième pouvoir pour assurer la vigilance citoyenne  ===
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24 des 25 plus grands titres de presse sont confrontés à un déclin de leur tirage[http://www.netizen3.org/index.php/Malinfo_vs_Slowinfo#cite_note-0 1]. Dans un tel contexte, la qualité de l’information ne peut que décliner. Les journaux traditionnels, pour survivre, ont été réduits à des solutions boiteuses et par nature éphémères : augmentation des publi-reportages, soumission aux annonceurs et donc, le plus souvent, autocensure préventive.  
  
Exemples de nouveau journalisme participatif : Ohmynews, Mediapart, Rue89, AgoraVox, Huffington Post, BondyBlogs, Drudge Report etc.
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La fonction numérique crée l'organe d'information. Pendant que de grands intérêts privés et marchands s’introduisent dans la brèche ouverte par un quatrième pouvoir en crise, le cinquième pouvoir, fondé sur Internet et imprégné des valeurs de citoyenneté, imagine, illustre et organise la mutation de l’information moderne.  
  
== Un cinquième pouvoir pour remplir la vigilance citoyenne ==
 
  
24 des 25 plus grands titres de Presse sont confrontés à un déclin de leur tirage (référence http://www.youtube.com/watch?v=dP-UxL3KADA 3:30) En conséquence ils ne peuvent que réduire la qualité de l'information. La fonction numérique crée l'organe d'information. Ils n'ont donc pour générer des financements plus que des solutions tel que l'augmentation des publi-reportages ou l'auto-censure préventive pour flatter leurs annonceurs.
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|'''Exemples de nouveau journalisme participatif'''
  
Le pouvoir des médias indépendants n'est il pas en train de migrer vers un Internet citoyen? Pourrait-on y voir le remplacement du quatrième pouvoir qu'est la Presse par les grands intérêts commerciaux privés pendant l'émergence d'un cinquième pouvoir qu'est Internet et sa citoyenneté?
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Ohmynews, Mediapart, Rue89, AgoraVox, Huffington Post, BondyBlogs, Drudge Report, etc
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== Ils ont dit ==
 
  
« Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre »
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== Notes et références ==
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<references/>
  
Victor Hugo, Discours à l'Assemblée constituante de 1848.
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== Annexes ==
  
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=== Liens externes ===
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*Concentration des médias en Suisse : http://www.acrimed.org/article1078.html
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*Concentration des médias en France : http://www.observatoire-medias.info/imprimer.php3?id_article=103/
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*http://www.mediapart.fr/club/edition/association-des-lecteurs-de-mediapart-alm/article/010209/faisons-le-point-sur-la-concen
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*Chiffres internationaux : http://www.youthxchange.net/fr/main/b261_media-concentration-a.asp
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*Appel de journalistes : http://www.mediapart.fr/club/edition/etats-generaux-de-la-presse-le/article/131008/presse-notre-lettre-ouverte-aux-etats-gen
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*Charte : http://www.journalistes-cfdt.fr/charte-1918/charte-de-munich.html
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*François Heinderyckx, La Malinformation Paris, éditions Labor, 2002.
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*Journalisme de demain  http://hackshackers.com/about/
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*W. Lance Bennett, Regina G. Lawrence, and Steven Livingston When the Press Fails, Political Power and the News Media from Iraq to Katrina University of Chicago Press, 2007
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*http://www.press.uchicago.edu/Misc/Chicago/042848.html
  
== Les infos en plus ==
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==Illustrations complémentaires==
  
En 1983, 50 grosses entreprises dominaient le marché international. En 1987, elles n'étaient plus que 29. En 1990, elles sont passées de 29 à 23. En 1997, elles n’étaient plus que 10. En 2003, l’industrie mondiale des médias était dominée par un peloton de tête composé de 9 entreprises géantes. Les cinq plus importantes sont Time Warner (47 milliards d'euro de CA en 2008), Disney (36 milliards US$), Bertelsmann (15 milliards US$), Viacom (13 milliards US$) et News Corporation de Rupert Murdoch (11 milliards US$).
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En Australie, Rupert Murdoch possède 7 des 12 quotidiens nationaux. En Italie, Silvio Berlusconi contrôle six des sept chaînes de télévision du pays.
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[[Fichier:Media-concentration-alt.png|thumb|center|300px]]
  
== Sources et notes ==
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[[Fichier:Mediablog0.jpg|thumb|center|300px]]
  
Concentration des medias en Suisse : http://www.acrimed.org/article1078.html
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[[Fichier:Bottom-up5jpabc6-2c8fe.jpg|thumb|center|300px]]
  
Concentration des medias en France : http://www.observatoire-medias.info/imprimer.php3?id_article=103/
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[[Fichier:05rv60charmag prozac.jpg|thumb|center|300px]]
 
 
http://www.mediapart.fr/club/edition/association-des-lecteurs-de-mediapart-alm/article/010209/faisons-le-point-sur-la-concen
 
 
 
Chiffres internationaux : http://www.youthxchange.net/fr/main/b261_media-concentration-a.asp
 
 
 
Appel de journalistes : http://www.mediapart.fr/club/edition/etats-generaux-de-la-presse-le/article/131008/presse-notre-lettre-ouverte-aux-etats-gen
 
 
 
Charte : http://www.journalistes-cfdt.fr/charte-1918/charte-de-munich.html
 
 
 
François Heinderyckx, La Malinformation Paris, éditions Labor, 2002.
 
 
 
Journalisme de demain: http://hackshackers.com/about/
 
 
 
W. Lance Bennett, Regina G. Lawrence, and Steven Livingston When the Press Fails, Political Power and the News Media from Iraq to Katrina University of Chicago Press, 2007
 
 
 
http://www.press.uchicago.edu/Misc/Chicago/042848.html
 
Sources iconographiques
 
 
 
http://www.leravi.org/IMG/jpg/05rv60charmag_prozac.jpg
 
 
 
http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L444xH270/bottom-up5jpabc6-2c8fe.jpg
 
 
 
http://www.pensee-unique.fr/images/mediablog0.jpg
 
 
 
http://lou.quetiero.free.fr/ARCHIVES/2006-Medias-France.jpg
 
 
 
http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L540xH436/media-88a5a.jpg
 
 
 
http://libreria.sourceforge.net/library/Free_Culture/images/media-concentration-alt.png
 

Version actuelle datée du 4 avril 2013 à 01:34

pouvoir, presse, médias, journalistes, vigilance citoyenne, journalisme participatif


Un quatrième pouvoir mis à mal : Tourmentes économiques et éthiques[modifier]

La presse, comme d’autres secteurs, fait face à de nouveaux défis. La concentration toujours plus importante des médias a jeté le discrédit sur leur diversité, sur leur qualité et sur leur objectivité. Volonté de profit, course à l’audience : le journalisme qui permet des gains maximums est celui qui traite de sujets sensationnels. Les stars, les accidents, les nouvelles à consommer sur le champ. Bonnes à jeter juste après. Cela crée une culture du court terme, de la réaction dans l’urgence et l’économie « de la panique ». Le journalisme qui cherche des gains maximums, c’est celui qui utilise le temps de cerveau disponible des lecteurs et des téléspectateurs en entretenant et en favorisant les collusions douteuses avec la publicité (publi-journalisme, journaux gratuits) Une société du spectacle et du spectaculaire où tout se joue dans l’urgence, sans recul.

Concentration du quatrième pouvoir

En 1983, cinquante grandes entreprises dominaient le marché international de l’information. En 1987 elles n'étaient plus que vingt-neuf, en 1990 vingt-trois et en 1997 dix seulement. En 2003, l’industrie mondiale des médias était dominée par un peloton composé de neuf géants, emmenés par Time Warner (47 milliards d'euros de CA en 2008), Disney (36 milliards de dollars), Bertelsmann (15 milliards de dollars), Viacom (13 milliards de dollars) et News Corporation (Rupert Murdoch, 11 milliards de dollars). En Australie, Rupert Murdoch possède sept des douze quotidiens nationaux. En Italie, Silvio Berlusconi contrôle six des sept chaînes de télévision du pays

D’autres modèles ont vu le jour grâce au numérique : blogs, journaux participatifs, médias sociaux permettant la diffusion décentralisée d’informations et l’éclosion du journalisme citoyen. « Tous journalistes ! ». Un mot d’ordre qui a fait frémir la corporation craignant pour ses acquis et sa survie. Or, le journalisme numérique, même s’il se cherche encore un modèle économique viable, représente une avancée décisive contre la malinformation. Il est participatif : impliquer le lecteur dans le respect d’une charte de déontologie, faire jouer son expertise, l’associer à celle des journalistes permet de multiplier les regards, d’approfondir les sujets. Il est multimédia : il permet d’associer au texte, le son, l’image, la vidéo, les hyperliens. Un article s’enrichit ainsi de plusieurs degrés de lecture. Nourriture physique et nourritures abstraites se rejoignent donc : le slow food a la même philosophie que le slow journalism.
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Un cinquième pouvoir pour assurer la vigilance citoyenne[modifier]

24 des 25 plus grands titres de presse sont confrontés à un déclin de leur tirage1. Dans un tel contexte, la qualité de l’information ne peut que décliner. Les journaux traditionnels, pour survivre, ont été réduits à des solutions boiteuses et par nature éphémères : augmentation des publi-reportages, soumission aux annonceurs et donc, le plus souvent, autocensure préventive.

La fonction numérique crée l'organe d'information. Pendant que de grands intérêts privés et marchands s’introduisent dans la brèche ouverte par un quatrième pouvoir en crise, le cinquième pouvoir, fondé sur Internet et imprégné des valeurs de citoyenneté, imagine, illustre et organise la mutation de l’information moderne.


Exemples de nouveau journalisme participatif

Ohmynews, Mediapart, Rue89, AgoraVox, Huffington Post, BondyBlogs, Drudge Report, etc


Notes et références[modifier]


Annexes[modifier]

Liens externes[modifier]

Illustrations complémentaires[modifier]

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