Pirater ou se libérer?

De Wiki livre Netizenship
Révision datée du 29 mars 2013 à 02:31 par Pryska ducoeurjoly (discussion | contributions) (Copier est-ce vraiment voler?)

Copier est-ce vraiment voler? C'est LA question qui fâche.

Comparer un copieur illégal de série télé à un braqueur de banque ou à un violeur semble pour le moins excessif. C'est pourtant ce qui se fait couramment. Et c'est la source de bien des problèmes.

De nouvelles lois ou projets de lois – DADvSI, HADOPI et LOPPSI 2 en France – fleurissent ça et là, qui entendent déclarer les copieurs hors-la-loi en les plaçant dans le même panier que les pédophiles et les terroristes. Conçues, promues et votées par des personnes qui ne comprennent pas les propriétés sociotechniques du numérique, ces lois se révèlent contre-productives, liberticides et inapplicables à large échelle. La seule volonté de dénoncer et de condamner les pirates, pour qui ne dispose pas des moyens de saisir la situation dans son intégralité et sa complexité, est source d'échec donc de frustration, de confusion et d'enlisement collectif.

Il est rare que la presse contribue de façon constructive au débat. Bousculée par l'arrivée du numérique, par la compression des personnels de rédaction, par les fusions qui concentrent le pouvoir dans les mains de quelques magnats et mise sous pression par l'industrie du divertissement, souvent copropriétaires ou gros annonceurs des médias importants, la presse peine à conserver son indépendance d'esprit. Il lui est difficile, dans de telles conditions, d'assurer une juste pesée des événements. La requalification du moindre copieur en « pirate », le détournement du sens du mot « hacker », le mélange indifférencié dans la même rubrique d'affaires de copyright, de pédophilie ou de vol de carte bancaire contribuent à jeter le discrédit sur la corporation journalistique. Mieux vaudrait aborder de front et en profondeur un enjeu aussi fondamental que l'évolution du système du droit d'auteur.

À la décharge de ceux qui stigmatisent les pirates, il faut reconnaître qu'une minorité de ces informaticiens astucieux cumule les intentions. Elle appartient alors, de fait, à plusieurs « familles », ce qui brouille parfois les cartes. Souvent bienveillants, souvent copieurs, ils sont parfois attirés par le petit coup de pub que leur vaudra une manipulation moins propre que les autres. De tels abus, on l'a dit, procèdent toutefois souvent d'une blessure initiale, dont l'origine n'est autre que... le manque de reconnaissance d'une bonne action : il suffit de lire le Manifeste du hacker pour mesurer l'éthique très saine qui anime cette population et le sentiment d'exclusion qu'elle semble vivre dès l'enfance.

Tenter de distinguer la minorité de crackers dangereux de tous les autres utilisateurs astucieux d'ordinateurs est un acte citoyen de grande valeur. C'est un grand pas vers la réconciliation sociale et la compréhension interculturelle.

Pour agir concrètement, il conviendra en premier lieu de bien digérer cet article, puis de vérifier ses sources sur le Web. Enfin, une fois convaincu, chacun pourra apporter sa petite contribution citoyenne :

  • Faire passer le message ;
  • Copier cet article ;
  • L'afficher au bureau ;
  • Le diffuser auprès de son journal local ;
  • écrire au courrier des lecteurs des publications s'autorisant des assimilations abusives ;
  • Rencontrer des hackers, discuter avec eux, s'en inspirer.

Comment rencontrer des hackers ? Contacter le Groupes d'Utilisateurs de Logiciels Libres (GUL) le plus proche de chez vous [1].

ENCADRE: Cet article est-il objectif ?

Vérifiez par vous-même les sources sur le Web. Et au besoin, débattez. Vous verrez que les définitions citées ici sont largement adoptées. Que le principe de distinction entre les différentes activités évoquées s'impose progressivement : c'est cela l'essentiel du message. Vous verrez aussi qu'il existe certains tentatives de [FUD] pour discréditer ces définitions en se fondant sur les changements de statut : lorsque quelqu'un, par exemple, passe ponctuellement du hack au crack, le temps d'un méfait. Ces exceptions existeront toujours mais ne retirent rien à la distinction à opérer entre des groupes aux intentions bien différentes les unes des autres.

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