Principes de fonctionnement général

De Wiki livre Netizenship

Un lieu pour la vie

Dans l'empire Inca, qui comptait à son apogée, jusqu'à 20 millions de personnes, chacun recevait une terre à la naissance. Cette terre était rendue à la communauté au décès de la personne, il n'y avait pas d'héritage ni de possibilité d'accumulation. Ce système assurait à chacun des conditions de vie dignes, Ecopol reprend le même principe de fonctionnement.

Ecopol est un lieu de transition d'une société d'hyper-consommation vers une société durable. L'accès à un espace personnel pour toute la vie n'est pas proposé à tous. Seuls ceux qui auront résidé plus de quinze ans sur place et/ou qui auront validé au moins 80% des micro-compétences de base nécessaires pour des pratiques de vie durable pourront en bénéficier.

Le locataire lambda

Ne pas posséder les terres, mais seulement les occuper, rapproche les habitants au statut de locataire. Dans cette situation, il est possible de changer de lieu de vie, mais il sera impossible de spéculer sur ce lieu.
Le loyer payé dans l'Ecopol, n'inclut pas uniquement l'accès à son logement. Il comprend de nombreuses prestations complémentaires comme l'entretien du gazon, la taille des arbres, le nettoyage du hall d'entrée, etc... Par contre, l'électricité et le reste des charges seront généralement payés séparément.

La vie en communauté

Ce mode de fonctionnement a déjà été expérimenté dans les maisons Smala. Dans ces communautés, les habitants paient un loyer en fonction du nombre de mètres carrés qu'ils occupent, et des conditions de vie qu'ils choisissent (balcon, vue, entrée individuelle, mobilier particulier, etc.). Au delà de cette part variable, la connexion Internet, le papier toilette, le sel, le sucre, l'usage et l'entretien des différents équipements (machine à laver, lave vaisselle...) sont mis en commun et payé par tous.

Si nous souhaitons aller plus loin:
Quoi d'autre pourrait être mis en commun?
L'entretien d'un jardin potager qui permet à chacun de consommer des fruits et légumes frais et sains.
Mais quoi d'autre?
Le petit élevage des lapins, des poules qui donnent des œufs et de la viande.
Et quoi encore?
L'entretien des lieux communs: cuisines, salons, salles de bain et pourquoi pas les espaces de récréation.
Poussons encore un peu plus loin:
Imaginons:

  • un programme culturel commun,
  • un centre socioculturel de quartier ouvert à tous,
  • des espaces pour que les enfants puissent jouer,
  • le partage des frais de scolarité.

Et la liberté individuelle?

Une des grandes questions de a vie communautaire est de savoir où tracer la limite entre ce qui est de l'ordre des décisions collectives et ce qui appartient à l'appréciation individuelle. Autrement dit:
Quelles sont les ressources communes et quelles sont les décisions individuelles?

Dans l'Ecopol, ces décisions évolueront avec le temps. La proposition de base sera faite de façon à tendre vers la durabilité. Ainsi l'alimentation, l'éducation, ou l'entretien des espaces communs seront gérés en commun de façon à ce que ce ne soit une poignée d'individus qui décident seuls de leur organisation et de leur qualité, l'intelligence collective permettra de tendre vers un système hautement efficace.
Néanmoins, la volonté de créer une société dynamique, va de pair avec l'idée que les propositions peuvent évoluer et être remise en question.

En pratique

Les habitants d'Ecopol paient un forfait incluant:

  • le logement,
  • la nourriture au kilo,
  • l'accès aux infrastructures communes (bibliothèques, transport interne),
  • formation pour la validation des compétences,
  • les animations culturelles au choix.


Ce système de prise en charge collective permet réduire les coûts individuels.

Bien que tous ces biens et services soient proposés de manière forfaitaire, chacun peut choisir d'y accéder ou non, grâce au système informatique.
Par exemple, une personne peut décider de ne pas bénéficier de transports pour sortir de l'Ecopol, elle se verra attribuer en contrepartie un logement plus grand.

Encart: les petits plaisirs

Il y a trois zones de plaisir:

  • les plaisirs « bas-instinct »
    La cigarette, l'alcool, la conduite de véhicule à moteur, l'alimentation très sucrée, la télévision sont considérés comme des vices. Ils ne sont acceptables qu'à petite dose.


Des signaux d'alarme doivent être donnés si d'autres habitants constatent que ces plaisirs qui tendent vers la dépendance.

  • les plaisirs « délicieux »
    ils ne sont pas liés à la consommation de matière: les surprises, les balades, la méditation, le farniente, le sport, la lecture, la projection d'un film au cinéma; Ces en résumé toutes les activités qui renforcent le corps et l'esprit.
  • les plaisirs « en débat »
    La communauté n'a pas une opinion claire. Il est nécessaire d'introduire un débat, reconsidérer les limites, s'inspirer de ce qui existe sur le web et ailleurs.
    Ceci concerne: la propriété privée de certains objets, l'usage de matériaux en plastique, la notion de patrimoine, les comportements politiquement incorrects, le droit à l'erreur, le droit de péter les plombs de temps en temps, le besoin d'exprimer sa rage en public...
    La question est de savoir à quel point ces dérives ne sont pas néfastes pour la communauté. Si elles sont nécessaires elles peuvent avoir lieu lors de moments spécifiques comme par exemple sous forme de satyre pendant les soirées culturelles.

La dynamique Ecopol est de tendre, vers une pratique de la simplicité volontaire, de la sobriété heureuse et de la jubilation dans l'effort de vivre. Ces trois expressions sont à la base du "vivre durable". Ce sont l'expression des valeurs et des pratiques du bien commun et de la solidarité, en opposition aux messages et conditions de la société de consommation.
Il y a de nombreuses choses merveilleuses dans la société moderne, il ne s'agit de tout rejeter, mais d'en profiter avec modération, comme des exceptions qui confirment la règle. Il s'agirait par exmple, d'un savoureux apéritif alcoolisé, d'un verre de vin rouge biodynamique, ou encore d'un bon spectaculaire film hollywoodien en projection grand écran.
Certains de ces éléments sotn même à encourager. Le cinéma permet d'aborder le monde, de comprendre nos sociétés, l'informatique facilite et rend efficace de nombreuses activités quotidienne. D'autres petits plaisirs, comme par exemple, l'usage de brosse à dents électriques,sont plus discutables, on s'assure une bonne hygiène buccodentaire mais il est vrai que s'il y avait 7 milliards de brosses à dents électriques pour 7 milliards d'êtres humains, il y aurait vrai défi de recyclage à assurer, ce défi pourrait être réalisable, par exemple, par un système d'achat mutualisé.

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