Top 10 de la culture libre

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Logiciel libre, Licence Art Libre, liberté d'expression, Licence libre, éthique


En apparence, la technologie numérique est dominée par de grands noms : nous connaissons tous Microsoft, Apple, Google, Facebook, Opodo, Youtube, Twitter… Mais ces groupes et sociétés anonymes sont-ils vraiment les maîtres d'Internet ?

Non, pas vraiment. Au pied de ces colosses qui brassent des milliards de dollars, s'affairent de nombreuses petites entreprises à but non lucratif, sans lesquelles Internet ne pourrait fonctionner. Les sites les plus visités et les refrains en vogue ont droit à leur hit parade. Pourquoi les organisations les plus importantes, parmi toutes celles que personne ne connaît, n'auraient-elles pas droit à leur Top 10 ?

Les libérateurs de l'esprit =

Fondation pour le logiciel libre

La Fondation pour le logiciel libre (FSF) a été co-créée par Richard Stallman et quelques autres pionniers de la culture libre tel Eben Moglen. Depuis 1985, elle promeut sans relâche le logiciel libre, la coopération et l'accès inconditionnel de tous à la connaissance. Elle est à l'origine du Mouvement pour le logiciel libre, du projet de système d'exploitation libre GNU, qui a donné naissance à GNU/Linux, et de la licence publique générale (GPL), utilisées par des millions de logiciels… libres.

Exemple : une partie du système d'exploitation d'Android, le système qui fait tourner une grande partie des téléphones portables.

Creative Commons - CC et Copyleft Attitude

Le collectif Copyleft Attitude, inspiré ouvertement par les travaux de la FSF, est né en 2000 sous l'impulsion d'Antoine Moreau et de plusieurs contributeurs d'une liste de discussion sur le sujet de l'application à l'art des principes du logiciel libre. Le Collectif est à l'origine de la Licence Art Libre (LAL) et impulsa un mouvement d'élargissement des principes de liberté des créations de l'esprit au-delà du logiciel. La licence utilisée sur Wikipedia est compatible avec la LAL.

L'organisation Creative Commons, alias CC, propose plusieurs licences appliquées aux créations de l'esprit. Son objectif est d'offrir une palette de choix plus ouverte que les droits d'auteur simples et le copyright classique. Des centaines de millions d'œuvres sont sous CC. Pour cette raison, il est le plus souvent erroné de prétendre que la récupération sur le Web, sans demande d'autorisation à l'auteur, d'une photographie, d'une vidéo ou d'un morceau de musique est un acte de piratage : les CC ont justement pour vocation de favoriser la copie et le nombre d'œuvres sous CC ne fait qu'augmenter.

Openstreetmap

Projet fondé en juillet 2004 par Steve Coast au University College de Londres. Il consiste en la réalisation collaborative de cartes sous licence libre, en utilisant le système GPS et d'autres données libres. Une cartographie du monde entier librement modifiable, faite par des gens comme vous. Voir, modifier, utiliser et partager des données géographiques pour se repérer dans ce monde.

Electronic Frontier Fondation

Fondée aux États-Unis en 1990 par John Perry Barlow, la fondation EFF est un acteur majeur de la défense de la liberté d'expression sur Internet. Elle est à l'origine d'un concours permanent de calcul coopératif (des ordinateurs travaillant de concert pour réaliser une tâche commune) et de prises de position très vives contre les brevets logiciels (en vigueur dans plusieurs pays dont les États-Unis). C'est elle notamment qui mène les campagnes de dénonciation du viol des libertés citoyennes par les grands constructeurs comme Apple, Facebook, Google, Microsoft, Oracle…

Les libérateurs du terrain (libération appliquée)

Ils participent notamment à la neutralité du Net.

W3C

Le World Wide Web Consortium est l'organisme de standardisation international qui détermine les normes relatives aux échanges informatisés par Internet. En ce sens, il promeut l'usage des technologies compatibles avec ces normes ouvertes et collaboratives pour des échanges entre systèmes hétérogènes. On lui doit des formats de fichiers tels que HTML pour les pages Internet, SVG et PNG pour les images. === Fondation Document Foundation === La fondation The Document Foundation a pour objectif de créer et de gérer LibreOffice, logiciel dérivé de la suite bureautique OpenOffice.org. Elle reprend en ce sens les missions de la société Sun Microsystems après le rachat de cette dernière par Oracle, éditeur du système de gestion de bases de données du même nom.

Les projets libres emblématiques

Fondation Mozilla

La fondation Mozilla a repris en 1998 la responsabilité du développement sous licence libre d'outils de communication électronique initialement gérés par la société Netscape (liquidée en 2003). Son produit phare est le navigateur libre Firefox, mais elle compte d'autres logiciels très aboutis : Thunderbird pour la messagerie électronique et Sunbird pour la gestion d'agenda. Firefox est le leader des navigateurs Web dans certaines régions du globe et partout très apprécié. Sous Windows, qui équipe plus de 80 % des ordinateurs, il n'est jamais disponible par défaut, à l'achat. Il faut faire le choix de l'installer. Firefox intègre un outil qui permet de bloquer la publicité intrusive et surtout, il ne contient pas de « porte cachée » qui envoie secrètement à l'éditeur les informations relatives à votre navigation, une sorte de descendant de « Big Brother » imaginé par Google Chrome et MS‑Explorer.

Projet Debian

Le projet Debian est sans doute l'un des plus beaux exemples de projets de coopération internationale sur le Web à grande échelle. Depuis plus de quinze ans, plus d'un millier de développeurs coopèrent sur le long-terme pour le faire évoluer. Il s'agit d'un système d'exploitation complet basé sur GNU/Linux et de milliers d'autres éléments logiciels, sous forme de « paquets » installables ment, gratuitement et facilement : Debian GNU/Linux. Il est reconnu par les professionnels comme une référence dans le domaine des systèmes d'exploitation pour les ordinateurs serveurs, notamment sur le Web. La plupart des serveurs qui affichent les pages que nous visitons chaque jour sur le Web utilisent la distribution GNU/Linux Debian. On peut dès lors considérer que Debian est le système informatique le plus éthique, et le plus… répandu. Mais pas le plus connu du grand public, car sa réputation se limite aux professionnels de l'informatique et il n'a besoin d'aucune publicité. Quant à Ubuntu, le système libre le plus utilisé pour les postes clients, il est lui aussi basé sur Debian.

Projet LibreOffice

LibreOffice est un logiciel libre qui fournit les mêmes fonctions que la suite Office de Microsoft pour le traitement de texte, les fonctionnalités de tableur et les présentations assistées par ordinateur (PréAO). Il tourne sous GNU/Linux, sous Windows et sous MacOS.

Fondation Wikimedia

La fondation Wikimedia gère plusieurs projets dont l'encyclopédie collaborative libre Wikipédia et ses autres projets dont Commons, Wiktionnary, Wikibooks sont les plus connus. Parmi ses missions corollaires, elle milite pour l'accès de tous au savoir et la libération des contenus d'intérêt général, notamment les données publiques que les états ont collectées sur les fonds publics. Les sites qu'elle gère attirent près de cinq cents millions de visiteurs uniques par mois. Elle compte plus de cent mille contributeurs bénévoles réguliers (qui affichent plusieurs milliers de contributions), dont plus de 50 % ont moins de 20 ans et résident en Europe, où la culture de la citoyenneté active est la plus vive.

Une nouvelle victoire de la fourmi sur la cigale

Les organisations recensées ci-dessus composent une base solide pour Internet : elles travaillent sans relâche, avec un grand souci d'éthique, de partage et d'équité. Elles suivent les grands idéaux qui furent à la base de la création d'Internet et figurent parmi les propriétés intrinsèques du numérique : la décentralisation, la gratuité, l'information libre. Sans ces bases de fonctionnement, Internet ne pourrait pas être efficace : c'est pourquoi même Google, Facebook ou Twitter financent parfois certaines entreprises du secteur libre pour contribuer à la poursuite de leur travail. Les entreprises qui promeuvent la culture libre favorisent l'établissement d'échanges durables par Internet, l'utilisation d'un réseau stable et efficace, sur la base de pratiques responsables et éthiques. Elles sont les fourmis d'Internet, travailleuses et prévoyantes.



Les illustrations