Toutes les solutions existent

De Wiki livre Netizenship

L'écologie est aujourd'hui abordée partout et tout le temps. Pour certains c'est une source d'inquiétude, de stress, d'angoisse, un problème à résoudre. Pour d'autres c'est un nouveau secteur économique: écoquartier, produits avec labellisation écologique, vêtements biologiques...

Construire un écoquartier: une avancée?

Lorsqu'une entreprise de construction décide d'innover et de construire un écoquartier. Elle choisit des matériaux naturels, réduit la consommation d'énergie et ainsi diminue l'empreint écologique des habitants du lieu.
Beaucoup s'exclameront: « Superbe! »
Cependant, cette initiative rencontre ses limites. Lorsque les habitants s'installent dans ce genre de lieu plus par mode, que par pure conscience écologique, certaines situations paradoxales peuvent apparaître. Les habitants veulent conserver leur confort: chacun veut garder sa voiture, sa télévision, son grand salon pour recevoir des amis, sa maison secondaire...
L'écoquartier est donc un pas en avant. Mais: « Est-ce une solution suffisante pour répondre aux urgences actuelles? Cette construction écologique est-elle suffisante pour nettoyer la planète de la pollution provoquée par l'homme? ».
La première réponse est évidemment: « Non! ».

L'écologie globale: kézako?

Voici un autre exemple illustrant le manque d'implication globale en matière d'écologie:
Le syndicat d'une entreprise produisant des produits hautement chimiques et néfaste pour environnement lutte pour de meilleures conditions de travail des salariés et obtient gain de cause. Ceci est essentiel pour réconcilier les différentes classes sociales et construire ensemble un monde meilleur. Néanmoins, ces salariés continuent d'habiter dans des maisons préfabriquées qui consomment beaucoup d'énergie car mal isolées, roulent dans des voitures à hautement polluantes et n'ont pas la culture des soins par les thérapies douces.
Parallèlement, un groupe de médecins en thérapie douce ouvre un centre de formation pour transmettre leur savoir-faire aux jeunes générations. Ce projet est essentiel pour réduire la production de médicaments industriels. Il enseignera aux bénéficiaires comment se soigner par anticipation et en utiliser des plantes pour être en bonne santé. Cette équipe revalorisera des savoir-faire ancestraux et les rendra accessible au grand public. Les salariés auront accés à toutes ces connaissances et seront sensibilisés à l'écologie. Le projet est très abouti mais ce groupe de médecins ne sait pas gérer son équipe de travailleurs. Leurs salariés sont sous-payés et n'ont pas accès à la sécurité sociale.

Ces exemples sont exagérés. Dans la pratique il est possible de conjuguer respect de l'environnement, sécurité sociale et économie non spéculative.
« Alors pourquoi est-ce que de telles initiatives globales n'émergent pas plus largement un peu partout sur terre? »
Surement, parce qu'il est difficile et très contraignant de respecter tous ces critères. Bien que la contribution de chacun soit importante, le temps pour nécessaire pour arriver à un projet répondant à tous les défis du monde actuel serait trop long. Il est urgent de chercher et de trouver des solutions rapides, efficaces et globales aux défis planétaires. Nous ne pouvons pas attendre que l'eau et l'air soient entièrement viciés pour retrousser nos manches et adopter des pratiques globalement juste.

Le chemin de la transition

Interrogez les habitants de l'écoquartier, les syndicalistes qui défendent les conditions décentes de travail, les thérapeutes qui sensibilisent les nouvelles générations, tous vous diront:
« Oui je suis d'accord, j'essaie de contribuer à mon échelle car je ne peux pas, à moi tout seul, changer le monde. Mon acte de solidarité est intéressant, certes pas suffisant. Mes journées ne durent que 24 heures, je ne peux pas faire plus!»

C'est en cela qu'un pôle d'écologie est essentiel. Il permet de réunir toutes ces bonnes pratiques dans un seul lieu. D'offrir une vision globale de ce qu'il est possible de réaliser pour résister aux concurrences déloyales et de s'inspirer des expériences déjà disponibles pour éviter de reproduire des erreurs du passé, tout en construisant un tout cohérent.

Ecopol propose de vivre dans un écoquartier, de se détourner de l'économie spéculative, de faire la transition vers une médecine plus douce, d'augmenter la sécurité sociale; plus globalement et en résumé de vivre en cohérence avec leurs valeurs du développement durable.

Différents engagements pour la nature

Les réserves privées de préservation de la nature, par Jean François Rischard

Le Brésil a développé une nouvelle manière de préserver la nature dite "réserve privée du patrimoine naturel". C'est un merveilleux outil pour contribuer à une reforestation durable et coordonnée entre experts. Il s'appuie sur différents lieux qui tous ont fait un long cheminement d'étude scientifique et de reconnaissance administrative afin que personne ne puisse couper un arbre sur ce terrain privé même s'il est revendu et que la nature soit préservée. Ce type permet, notamment, d'envisager des chemins interprétatifs, tel celui de notre membre Claudiolo qui, depuis des années, dans cette forêt tropicale atlantique du Brésil, amène les visiteurs à entrer dans sa danse d'inspiration poétique lorsqu'il met en valeur l'union des végétaux de la forêt originelle.

Tout un chacun peut créer une RPPN, s'affilier à son réseau local, lui-même coordonner nationalement et mondialement, et ainsi, contribuer concrètement à reconstruire au XXIème siècle ce que nous avons détruit au Xxème.

Les 5 stades de l’action écologique des multinationales

  1. la philanthropie.

Ce sont souvent de tout petits efforts en matière de culture ou d’art, dans des domaines qui sont généralement le béguin du patron ou de son conjoint et ça comporte souvent une petite fondation.

  1. la RSE défensive

L’entreprise est critiquée, attaquée, parfois devant les tribunaux, par des ONG ou des critiques extérieurs, sur leurs mauvaises pratiques en matière environnementale ou du droit du travail (travail des enfants). Du coup, elles sont bien obligées de réagir et souvent, elles montent un département de responsabilité sociale des entreprises (RSE) un peu plus étoffé.

  1. RSE pro-active

Les entreprises prennent elles-mêmes des initiatives RSE pour impressionner leurs salariés, leurs actionnaires, leurs clients. La motivation n’est plus la gestion des risques du stade 2 mais le désir d’être « word class ». C’est une question d’image : être le meilleur, le plus propre. Ces entreprises-là vont utiliser les mêmes normes d’environnement dans tous les pays où elles travaillent, quelle que soit la législation locale. Ou alors elles vont, comme Danone, utiliser une batterie de plus de cent indicateurs RSE. Elles en font plus qu’au stade 2, pour établir l’image d’une réputation parfaite.

  1. L'implication profonde

De plus en plus d’entreprises sont à ce stades, elles s’impliquent profondément dans des problèmes d’environnement ou de développement, parce que les gouvernements ne fonctionnent pas de manière satisfaisante dans ces domaines. Elles se substituent donc aux gouvernements comme agents de développement, ou de nettoyage de l’environnement, ou de politique sanitaire, etc. Et ça c’est intéressant, parce que souvent, elles n’en parlent pas beaucoup. Elles le font parce qu’il y a réellement un trou dans le système et que les gouvernements ne font pas ce qu’il faut. Un exemple, l’élimination d’une maladie qui s’appelle la « cécité des rivières », en Afrique, par Merck, le gros laboratoire allemand. Il y a une flopée d’exemples de ce genre, par exemple des Compagnies minières qui commencent à faire des progrès de développement à toute la région où elles travaillent. Vous avez Exxon, dont la réputation est pourtant mitigée, qui travaille sur la malaria dans tous les pays tropicaux où ils opèrent. Coca Cola a fait énormément pour les systèmes d’éducation des pays de l’Est.

  1. Les entreprises s’attaquent donc à la résolution des problèmes planétaires

Elles le font parce que, dans leurs analyses du fonctionnement des différents acteurs, comme les gouvernements et les politiques sont à la traîne, elles se sentent obligées de monter au créneau, avec les ONG, avec la Banque Mondiale, avec les autres. Elles le font à différents titres :

  • En tant que « leader du travail cérébral » 
    John Brown de la BP a financé les analyses des solutions du réchauffement global de l’institut de Princeton. D’autres sociétés américaines financent des études sur la gestion des très grandes villes dans trente ou quarante ans, quand elles seront énormément congestionnées.
  • En tant que lobbyistes.
    Une quarantaine de grosses boites se sont alliées pour pousser le gouvernement américain vers un contrôle des émissions de carbone. Et même du temps de Kyoto, une cinquantaine d’entreprises poussaient Washington à ratifier les fameux accords de Tokyo.
  • En tant que décideurs de normes.
    Unilever a décidé de cesser, à partir de 2005, d’acheter des poissons en provenance de pêcheries non durables. Quand ils font ça, ils établissent une espèce de norme générale que tout le monde va être poussé à suivre, surtout quand ils sont suivis par une entreprise comme Walmart, qui est un énorme acheteur. Leur poids est d’autant plus grand pour imposer une norme, qu’il travaille sur cent cinquante pays, alors qu’un gouvernement peut au mieux agir sur le sien. Autre exemple, je crois que c’est Exxon-Mobil qui ont annoncé qu’ils n’allaient plus utiliser de pétroliers de plus de vingt ou vingt-cinq ans d’âge. Donc, vu leur poids, ils établissent de ce fait la norme générale à laquelle le monde entier est ensuite obligé de se plier.

En 2004, avec le président de la Banque Mondiale et le Prince de Galles, nous avons invité trente des plus grands patrons de la planète, à Londres. J’ai présenté mon schéma à cinq niveaux. La moitié s’est clairement reconnue aux stades 4 et 5. Pourquoi le font-ils ? Pour éviter que le contexte mondial ne soit trop chaotique dans dix ou quinze ans. Leurs raisons restent égoïstes et commerciales, mais à un très haut niveau. Elles se soucient du bon état de la planète au même titre que les ONG ou les institutions.

Vers la RSE avec www.envirocompetences.org

Voici une liste, proposée par EnviroCompétences Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’environnement au Canada, de domaines à réorganiser pour tendre vers une production durable:

TRAVAUX DE RÉNOVATION
Choix de l’entrepreneur
Choix de l’écodesigner
Choix de la peinture
Choix de l’éclairage
Choix du tapis
Transformer le toit
Créer un mur végétal
SERVICES ET FOURNISSEURS
Choix d’un imprimeur écoresponsable
Travaux d’infographie
Choix d’un traiteur
Entretien ménager
PRODUITS ÉCOLOGIQUES
Implantation du commerce équitable
Achat de papier recyclé
Achat d’équipement de bureautique
Achat du mobilier de bureau
Achat des cartouches d’encre et de toneur
Conception et achat d’un stand d’exposition
ÉCOATTITUDES AU TRAVAIL
Réduction de la consommation de papier
Réduction de la consommation d’eau
L’efficacité énergétique (chauffage, climatisation)
Transport durable (covoiturage, en commun)
Introduction de la vaisselle et des tasses durables
Vérification de la qualité de l’air
Planification d’événements écoresponsables
Réunions de travail et vidéoconférences
DISPOSITION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES
Programme municipal de collecte des matières recyclables
L’équipement de bureautique et cellulaires
Les matières dangereuses domestiques

et les écocentres (peintures, teintures)

MISE EN PLACE DE LA POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
PRODUCTION D’UN BILAN ENVIRONNEMENTAL


Des solutions existent dans tous les domaines: énergie, éducation, alimentation, soins, transports, relations humaines. La bonne question est: parmi toutes ces bonnes solutions, laquelle choisir? Il n'y a qu'une seule bonne réponse, cela dépend des critères qualité qui seront définis.
Souhaitons-noous une écologie de façade qui flate juste l'ego, comme par exemple celle qui permet à des entreprises de continuer à polluer en respectant les critères minimum.
Ou souhaitons-nous une écologie extrêmement rigoureuse où il est interdit de fumer une cigarette car c'est polluant, d'utiliser un congélateur parce que boire un jus de fruit avec des glaçons est un confort superflu.

Sur une échelle de 1 à 5, où 1 est l'écologie superficielle et 5 l'écologie très profonde, Ecopol se situerait entre 4 et 4.5, c'est-à-dire passablement profond sans pour autant être extrémiste. C'est ces critères qui seront appliqués globalement et c'est la ligne de conduite qui sera le fil rouge de la politique écologique, économique et sociale d'Ecopol.