Web 1.0, web 2.0, web 3.0, web 4.0 : Différence entre versions

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m (Web 1, 2, 3 et 4 : une histoire de niveaux)
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''Web 1.0, web 2.0, web 3.0, web sémantique, web mobile, géolocalisation''
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'''Notions-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22web+1.0%22 ''web 1.0''],  
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[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22web+2.0%22 ''web 2.0''], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22web+3.0%22 ''web 3.0''],  
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[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22web+4.0%22 ''web 4.0''],
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[https://fr.wikipedia.org/wiki/Moteur_de_recherche ''moteur de recherche''],
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[https://fr.wikipedia.org/wiki/Interaction ''interaction''],
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[https://fr.wikipedia.org/wiki/Consommacteur ''consom'acteur''],
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[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22web+s%C3%A9mantique%22 ''web sémantique''],
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[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22internet+des+objets%22 ''internet des objets''],
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[https://fr.wikipedia.org/wiki/Web_mobile ''web mobile''].''
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'''Profils-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22David+Fayon%22 ''David Fayon''].''
 
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Au commencement était le web. Les humains utilisaient l'outil pour chercher des informations, envoyer des courriers, parfois faire leurs courses. Très vite, ils découvrirent les possibilités interactives du web. Ils pouvaient évaluer les produits proposés, donner leur avis, transférer des infos à toute une communauté, publier leurs propres sautes d'humeur. Ils ne juraient plus que que par le web 2.0, baptisant le web originel de web 1.0, figeant à jamais cette ère dans le préhistorico-numérique. Puis vint le web 3.0... Jusqu'où iraient-ils ensuite?
  
=== Web 1, 2, 3 et 4 : une histoire de niveaux ===
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== Une histoire de niveaux  ==
 
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Web 1, 2, 3... Chaque niveau semble éloigner l'utilisateur des contingences matérielles et techniques, apporter de la transparence dans les échanges et ouvrir sur de nouvelles fonctionnalités. Et comme la fonction crée l'organe, cela change en profondeur l'ensemble de la société.
Chaque niveau permet à l'utilisateur de s'éloigner de plus en plus loin des contingences matérielles et techniques. Ainsi, l'intervention de l'outil informatique devient de plus en plus ''transparente'' :
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* Web 1.0 : faire parler '''les ordinateurs''' entre eux. On réplique ce qui existe déjà au niveau des contenus et des dynamiques, on reste dans le ''broadcast'', de 1 vers n. Outils symbolique : le site web institutionnel, la lettre d'information périodique
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*'''Web 1.:''' il fait parler les ordinateurs entre eux. On réplique ce qui existe déjà au niveau des contenus et des dynamiques, on reste dans la diffusion, d’une personne vers plusieurs. Ce peut être la simple transposition d’un catalogue produit sur un site marchand.
* Web 2.0 : faire parler '''les gens''' entre eux. Les internautes sortent de leur simple rôle de consommateurs pour devenir participants. Outils symboliques : le wiki, les blogs, les systèmes de réseaux sociaux, les agrégateurs de flux RSS
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* Web 3.0 : faire parler '''les objets''' entre eux, avec émergence en force du ''web mobile'' et du ''web sémantique''. On parle aussi du ''web des objets''. '''Les informations sont enrichies'''. Par exemple la date "01 avril 2024" qui n'était auparavant qu'une simple succession de caractères, devient un objet reconnu comme une date par les programmes. Ainsi, elle peut devenir "April 1st, 2024" dans un système qui traduit les dates en anglais américain. On pourra aussi demander "les dates ultérieures au 1er janvier 2024", donc inclure les documents, comme celui-ci, qui parlent du "1er avril 2024". Idem avec les personnes, les lieux, les numéros de téléphone, les coordonnées géographiques... Bref, tout ce qui peut tirer avantage à ne pas être uniquement du texte, et prendre du sens (d'où l'adjectif ''sémantique''). Outils symboliques existant en 2011 : la géolocalisation, les puces RFID (qui identifient un équipement sans contact)
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*'''Web 2.:''' il fait parler les gens entre eux. Les internautes sont participants. Ils sont à la fois « consomm’acteurs » et « consomm’auteurs ». Ils interagissent. Ils apportent une valeur au réseau et aux outils avec les données qu’ils publient et manipulent.
* Web 4.0 : selon David Fayon, dans ''Web 2.0 et au-delà''<ref> [http://david.fayon.free.fr/livres.htm Web 2.0 et au-delà (2e édition), 2010, David Fayon, éd. Economica]</ref>, il s'agira de faire '''s'adapter les objets''' aux comportements, habitudes et préférences de l'utilisateur en laissant la place à l'implicite. Ce Web-là n'est pas pour tout de suite, car il nécessite des puissances de traitement phénoménales, qui pourraient se heurter à la barrière de l'évolution des composants informatiques, ou à l'épuisement des ressource naturelles.
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* Web 5.0 : il devrait '''se passer des humains''', après les avoir supplantés en capacité d'évolution, d'adaptation ç u univers changeant et d'analyse (toujours selon le livre de D. Fayon)
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*'''Web 3.:''' il fait parler les objets entre eux, avec l'émergence en force du web mobile et du web sémantique. On parle aussi de la conjonction du web sémantique et de l’internet des objets<ref>Voir aussi l'article [http://netizen3.org/index.php/La_rupture_technologique La rupture technologique], chapitre 1.</ref>. Les informations sont enrichies. Par exemple, la date 01 avril 2024, qui n'était auparavant qu'une simple succession de caractères, devient un objet reconnu comme une date par les programmes. Ainsi, elle peut devenir April 1st, 2024 dans un système qui traduit les dates en anglais américain. On pourra aussi demander les dates ultérieures au 1er janvier 2024, donc inclure les documents, comme celui-ci, qui parlent du 1er avril 2024. Il en va de même avec les personnes, les lieux, les numéros de téléphone, les coordonnées géographiques... Bref, tout ce qui peut tirer avantage à ne pas être uniquement du texte, et prendre du sens (d'où l'adjectif sémantique). Le web est prévu pour ces évolutions sémantiques avec des attributs que les développeurs de page peuvent adjoindre, ce qui permet d'enrichir l’information avec plusieurs modes de lecture pour plusieurs types d'interlocuteurs sur le même contenu (lecteurs, développeurs, moteurs de recherche...).
 
 
'''Le Web 2.0''' permet l'intervention de tout un chacun dans l'écosystème, on sort du mode ''diffusion'' à partir d'un point central, c'est le règne des micro-contributions spécialisées, spontanées et décentralisées :
 
* certains contributeurs ajoutent des références
 
* d'autres traduisent
 
* les calés en orthographe et grammaire font des corrections linguistiques...
 
  
'''Pour le Web 3.0''' qui est en cours de gestation : jusqu'à aujourd'hui, seuls des moteurs de recherche spécialisés peuvent tirer parti d'informations qui ne sont pas purement textuelles (dates, lieux, personnes...). La contrainte est donc de rester dans des domaines spécifiques car ces informations enrichies sont renseignées manuellement par des humains dans des champs spécifiques de formulaires.
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*'''Web 4.0 :''' selon David Fayon, dans Web 2.0 et au-delà<ref>[http://davidfayon.fr/livres-2/web-2-0-et-au-dela/ Web 2.0 et au-delà], David Fayon, Economica, Paris (2010).</ref>, il s'agira de faire s'adapter les objets aux comportements, habitudes et préférences de l'utilisateur en laissant la place à l'implicite. Ce web-là n'est pas pour tout de suite, car il nécessite des puissances de traitement phénoménales, qui pourraient se heurter à la barrière de l'évolution des composants informatiques, ou à l'épuisement des ressources naturelles. N'oublions pas qu'internet s'avère de plus en plus gourmand en électricité.
 
   
 
   
Par exemple :
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Concernant le web 3.0, qui est en cours de gestation : jusqu'à aujourd'hui, seuls des moteurs de recherche spécialisés peuvent tirer parti de ces informations. Par exemple : un moteur de recherche immobilier où l'on peut rechercher des annonces parues depuis moins de sept jours et concernant une maison individuelle dans un rayon de trente kilomètres autour de Strasbourg ; un moteur de recherche pour l'emploi qui permet de trouver les offres d'emploi de moins de trois mois pour un poste à durée indéterminée dans le domaine de l'agronomie, pour un diplômé de master, avec un salaire annuel d'au moins trente mille euros.
* un moteur de recherche immobilier où l'on peut rechercher des annonces parues depuis moins de 7 jours et concernant une maison individuelle dans un rayon de 30 Km autour de Strasbourg.
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==Notes et références==
* un moteur de recherche pour l'emploi qui permet de trouver les offres d'emploi de moins de 3 mois pour un poste à durée indéterminée dans le domaine de l'agronomie, pour un diplômé de Master, avec un salaire d'au moins 30'000 Euros annuels.
 
 
 
=== Notes et références ===
 
 
 
<references/>
 

Version actuelle datée du 15 juillet 2016 à 18:27

Notions-clés : web 1.0, web 2.0, web 3.0, web 4.0, moteur de recherche, interaction, consom'acteur, web sémantique, internet des objets, web mobile.

Profils-clés : David Fayon.


Au commencement était le web. Les humains utilisaient l'outil pour chercher des informations, envoyer des courriers, parfois faire leurs courses. Très vite, ils découvrirent les possibilités interactives du web. Ils pouvaient évaluer les produits proposés, donner leur avis, transférer des infos à toute une communauté, publier leurs propres sautes d'humeur. Ils ne juraient plus que que par le web 2.0, baptisant le web originel de web 1.0, figeant à jamais cette ère dans le préhistorico-numérique. Puis vint le web 3.0... Jusqu'où iraient-ils ensuite?

Une histoire de niveaux[modifier]

Web 1, 2, 3... Chaque niveau semble éloigner l'utilisateur des contingences matérielles et techniques, apporter de la transparence dans les échanges et ouvrir sur de nouvelles fonctionnalités. Et comme la fonction crée l'organe, cela change en profondeur l'ensemble de la société.

  • Web 1.0 : il fait parler les ordinateurs entre eux. On réplique ce qui existe déjà au niveau des contenus et des dynamiques, on reste dans la diffusion, d’une personne vers plusieurs. Ce peut être la simple transposition d’un catalogue produit sur un site marchand.
  • Web 2.0 : il fait parler les gens entre eux. Les internautes sont participants. Ils sont à la fois « consomm’acteurs » et « consomm’auteurs ». Ils interagissent. Ils apportent une valeur au réseau et aux outils avec les données qu’ils publient et manipulent.
  • Web 3.0 : il fait parler les objets entre eux, avec l'émergence en force du web mobile et du web sémantique. On parle aussi de la conjonction du web sémantique et de l’internet des objets[1]. Les informations sont enrichies. Par exemple, la date 01 avril 2024, qui n'était auparavant qu'une simple succession de caractères, devient un objet reconnu comme une date par les programmes. Ainsi, elle peut devenir April 1st, 2024 dans un système qui traduit les dates en anglais américain. On pourra aussi demander les dates ultérieures au 1er janvier 2024, donc inclure les documents, comme celui-ci, qui parlent du 1er avril 2024. Il en va de même avec les personnes, les lieux, les numéros de téléphone, les coordonnées géographiques... Bref, tout ce qui peut tirer avantage à ne pas être uniquement du texte, et prendre du sens (d'où l'adjectif sémantique). Le web est prévu pour ces évolutions sémantiques avec des attributs que les développeurs de page peuvent adjoindre, ce qui permet d'enrichir l’information avec plusieurs modes de lecture pour plusieurs types d'interlocuteurs sur le même contenu (lecteurs, développeurs, moteurs de recherche...).
  • Web 4.0 : selon David Fayon, dans Web 2.0 et au-delà[2], il s'agira de faire s'adapter les objets aux comportements, habitudes et préférences de l'utilisateur en laissant la place à l'implicite. Ce web-là n'est pas pour tout de suite, car il nécessite des puissances de traitement phénoménales, qui pourraient se heurter à la barrière de l'évolution des composants informatiques, ou à l'épuisement des ressources naturelles. N'oublions pas qu'internet s'avère de plus en plus gourmand en électricité.

Concernant le web 3.0, qui est en cours de gestation : jusqu'à aujourd'hui, seuls des moteurs de recherche spécialisés peuvent tirer parti de ces informations. Par exemple : un moteur de recherche immobilier où l'on peut rechercher des annonces parues depuis moins de sept jours et concernant une maison individuelle dans un rayon de trente kilomètres autour de Strasbourg ; un moteur de recherche pour l'emploi qui permet de trouver les offres d'emploi de moins de trois mois pour un poste à durée indéterminée dans le domaine de l'agronomie, pour un diplômé de master, avec un salaire annuel d'au moins trente mille euros.

Notes et références[modifier]

  1. Voir aussi l'article La rupture technologique, chapitre 1.
  2. Web 2.0 et au-delà, David Fayon, Economica, Paris (2010).