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− | ''Intelligence collective, sagesse des foules'' | + | '''Notions-clés''': ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22intelligence+collective%22 intelligence collective], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22sagesse+des+foules%22 sagesse des foules], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/crowdfunding crowdsourcing], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/contribution contribution], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/collaborative société collaborative], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/netizen netizen]. '' |
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− | ---- | + | '''Profils-clés''': ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/Wikipedia Wikipedia], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Encyclop%C3%A6dia_Britannica Encyclopaedia Britannica], [https://fr.wikipedia.org/wiki/James_Surowiecki Surowiecki James].'' |
− | '''Mots clés :''' | + | ----- |
| + | Après 13 ans d'existence, au 6 avril 2014, Wikipedia est déjà éditée en 287 langues, avec plus de 31 millions d'articles. Fort de plusieurs centaines de millions de pages vues chaque mois, c'est l'un des sites web les plus consultés au monde, désormais considéré comme aussi fiable que l'''Encyclopaedia Britannica'', selon une étude de la prestigieuse revue ''Nature''.<ref> [http://www.nature.com/nature/journal/v438/n7070/full/438900a.html Nature 438, 900-901](article 15 Décembre 2005). </ref> |
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− | - intelligence collective : elle se base sur l'échange et l'influence réciproque issus du débat - forums, communautés virtuelles constructives et transparentes... Elle ne contribue pas nécessairement à un projet commun.
| + | Combien d'employés pour cet indéniable succès ? Une centaine, dont aucun n'est rémunéré pour écrire les articles de l'encyclopédie. Par contre, elle compte 100 000 contributeurs volontaires actifs. Sa réussite, l'encyclopédie Wikipédia la doit à la « sagesse des foules ». |
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− | - sagesse des foules (crowdx) : notion basée sur l'esprit de contribution de nombreux anonymes à un projet commun, sans qu'ils ne se connaissent ni n'interagissent nécessairement.
| + | La ''sagesse des foules'' est une théorie émergente, popularisée notamment par le livre du même nom écrit par James Surowiecki et publié en 2004<ref>''The wisdom of crowds: why the many are smarter than the few and how collective wisdom shapes business, economics, society and nations'', James Surowiecki, Doubleday (2004).</ref>. Elle présuppose que la perception et la résolution d'un problème sont plus efficaces par une foule que par n'importe quel individu en faisant partie ou non. |
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| + | Nous pouvons citer cette anecdote rapportée en 1906 par Surowiecki sur la base des travaux du scientifique britannique Francis Galton. |
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− | --------- | + | Galton - qui croyait fermement à la supériorité des experts sur la stupidité de la foule - se rend à un marché de bétail où se tient un concours. Il s'agit de deviner le poids d'un bœuf après qu'il ait été abattu et débité. Galton note plusieurs centaines de paris (787), et découvre que leur moyenne est 815,10 kilos alors que le poids réel du bœuf est 815,5 kilos... |
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− | Au commencement, tout était simple : à qui souhaitait acheter des denrées alimentaires, il suffisait de se rendre directement chez un paysan ; les produits passaient d'une main à l'autre. Aujourd'hui, la chaîne de distribution alimentaire s'est considérablement ramifiée : il est difficile de dresser une liste exhaustive des intermédiaires, acheteurs, grossistes, sous-traitants ou conditionneurs qui interviennent avant qu'un produit alimentaire n'arrive tout emballé sur les rayons du supermarché. Loin de sa simplicité originelle, l'écosystème est devenu complexe.
| + | Trois ingrédients doivent être réunis pour parvenir à révéler l'intelligence de la foule : |
| + | * la diversité : avoir des personnes de divers milieux avec des idées originales ; |
| + | * l'indépendance : permettre à ces avis divers de s'exprimer sans aucune influence ; |
| + | * la décentralisation : laisser ces différents jugements s'additionner plutôt que de laisser une autorité supérieure choisir les idées qu'elle préfère. |
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| + | '''Différence entre intelligence collective et sagesse des foules :''' |
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− | La plus grande encyclopédie contemporaine, Wikipédia compte aujourd’hui 16 millions d’articles rédigés dans plus 270 langues. Fort de plus de 300 millions de pages vues chaque mois, c’est l’un des sites Web les plus consultés au monde, désormais considéré comme aussi fiable que l’Encyclopaedia Britannica. Combien d’employés pour cet indéniable succès ? Une trentaine. Mais 100 000 contributeurs volontaires actifs.
| + | * Intelligence collective : elle se base sur l'échange et l'influence réciproque issus du débat : forums, communautés virtuelles constructives et transparentes... Elle ne contribue pas nécessairement à un projet commun ; « C’est une intelligence partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences. » <ref>[http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-L_intelligence_collective-9782707126931.html L’Intelligence collective : pour une anthropologie du cyberspace], Pierre Lévy, La Découverte, Paris (1994). </ref> |
− | S’il devait être développé selon des méthodes traditionnelles, Linux, le système d’exploitation élaboré à partir d'une base coopérative et volontaire, coûterait aujourd’hui plus de 10 milliards de dollars. Il est de plus en plus largement utilisé, par le contrôle aérien jusqu'aux systèmes téléphoniques, en passant par les centrales nucléaires ou certains véhicules automobiles. Comment expliquer ces deux miracles économiques ? Quelles perspectives ouvrent-ils ?
| + | * Sagesse des foules : notion basée sur l'esprit de contribution de nombreux anonymes à un projet commun, sans qu'ils ne se connaissent ou n'interagissent nécessairement. Sur la base de nombreuses restitutions d'études scientifiques, cette théorie démontre que la perception et la résolution d'un problème sont plus efficaces par une foule que par n'importe quel individu agissant seul, tout expert qu’il puisse être. |
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− | '''La révolution de la co-création à grande échelle
| + | ==Références et Notes== |
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| + | <references/> |
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− | Ronald Coase, dans un célèbre article intitulé The Nature of the Firm, expliquait dès 1937 que la formation de structures telles que les entreprises et les administrations répondait à la nécessité de réduire les différents coûts de transaction normalement exigés sur le marché. Dans les années 90, la globalisation de l'économie a suscité une baisse de ces coûts de transaction, laquelle a stimulé l'outsourcing. Cette décroissance des coûts de transaction se fera le moteur de la transformation des entreprises, qui commenceront alors à fonctionner en réseau. Aujourd’hui, avec le crowdsourcing, la baisse des coûts de transaction est proportionnelle à l’accroissement de l’efficacité des solutions techniques proposées. C'est la notion même d'entreprise qui opère sous nos yeux une redéfinition radicale.
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− | Prenons l'exemple d'une quarantaine d’entreprises, dont Procter & Gamble, utilisant le site InnoCentive afin de résoudre certains « défis » liés à l’innovation. Elles ont ainsi accès à un important volume de contributeurs potentiels, sans même avoir à les employer. Jeff Weedman, vice-président en charge de la recherche pour le groupe Procter & Gamble, le confirme : « P&G emploie 9 000 chercheurs. Cela peut sembler beaucoup. Mais il existe un million et demi de scientifiques et de chercheurs spécialisés dans nos domaines de recherche dans le monde. Que faire ? Se contenter des 9 000 ou utiliser le million et demi restant1 ? »
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− | Cet accès illimité à l’intelligence collective est l’une des clés du monde en réseau. Grâce à ces nouveaux paradigmes, l’économie parvient à s’affranchir de nombreuses contraintes d’ordre matériel. Weedman enfonce le clou : « Ce changement de modèle économique évite de dépenser de plus en plus pour la recherche et le développement avec des retours sur investissement de plus en plus faibles. » Aujourd’hui, plus de 50% des innovations de P&G sont crowdsourcées2. C’est un véritable tremplin pour la créativité et l’innovation.
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− | Le caractère immatériel des nouvelles transactions n’est pas nouveau. L'information – par définition immatérielle - est au cœur de nombreux produits. De nombreuses sociétés cotées en Bourse ancrent leur activité dans la production immatérielle, comme l'explique Seth Godin3 : « Il y a vingt ans, les 100 premières entreprises du classement Fortune 500 tiraient leur richesse de l’exploitation des sols ou de la transformation de matières premières (…) Aujourd’hui, seules 32 de ces entreprises fabriquent des objets (…) Les 68 autres travaillent surtout sur des idées. » Il est cependant possible d’établir un lien étroit entre production immatérielle et matérielle.
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− | '''Quand l’immatériel se matérialise
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− | Un article du magazine Wired, intitulé Atoms are the new bits, rappelle comment trois bricoleurs réunis dans un garage des années 2000 ont pu donner naissance à de véritables usines miniatures – « micro-factories » - et y fabriquer des voitures, des drones, voire même un réacteur à fusion nucléaire, potentiellement capable de produire de l’énergie propre. L’expertise, désormais, se singularise et devient plus largement accessible. L'économie de l’échange et de la production est en train de faire place à une économie de pollinisation et de contribution. De nombreux domaines sont concernés : les télécommunications, l’éducation ou les biotechnologies mais aussi l’architecture et l'exploitation minière. Si la plupart de ces initiatives, qui utilisent des outils collectifs, sont en open-source – chacun est libre de reproduire et de modifier une idée -, elles peuvent aussi rapporter de l’argent. La rentabilité et le partage ne sont pas antinomiques.
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− | '''Un nouveau modèle économique
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− | Transformation de la propriété intellectuelle qui devient droit de distribution dans l’économie des biens collectifs ; mise à disposition gratuite de logiciels et de prototypes ; travail collaboratif non rémunéré... Les nouveaux paradigmes ont de quoi ébranler les tenants du modèle économique classique. Il n’est guère surprenant que les gouvernements cherchent à verrouiller et à réglementer les réseaux selon les anciens paradigmes de la propriété intellectuelle, au risque d'ignorer et de se priver de leur potentiel d’innovation.
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− | Or les produits issus de l’open-source, parce qu'ils effacent la pénurie artificielle créée par les entreprises verrouillant le marché de l’innovation, sont moins chers et souvent plus fiables que les autres. Là aussi, cette fiabilité repose sur le nombre des contributeurs. En effet, plus les concepteurs/utilisateurs d’un produit sont nombreux, plus ses failles éventuelles sont rapidement détectées et réparées.
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− | En amont, ce nouveau modèle économique repose sur la participation volontaire d'individus non-rémunérés. Qu’est-ce qui les motive ? Chris Anderson rappelle que l’ennemi des créateurs est l’obscurité. En s’insérant dans un projet collaboratif, certaines personnes pourront être reconnues à leur juste valeur. Elles en éprouveront une grande satisfaction. Cette forme de travail collaboratif répond aux besoins se trouvant au sommet de la pyramide de Maslow : créativité, résolution de problèmes, estime de soi. Une personne ayant prouvé sa valeur aux yeux de ses pairs n’aura aucun mal, ensuite, à vendre ses services.
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− | Pour être appliqués à leur juste valeur, les nouveaux paradigmes n'exigent ni adoration béate, ni méfiance excessive. Simplement, le monde numérique ouvre un champ de possibilités sans précédent. Il se fait force, et espace, de changement.
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− | Pour enraciner l'installation de ces nouveaux modèles, l'actuelle crise économique et financière peut agir comme un catalyseur. L'essayiste Yann Moulier-Boutang, dans son ouvrage intitulé L’abeille et l’économiste, explore la métaphore de l’abeille et de son oeuvre de pollinisation, c’est-à-dire, en termes économiques, la diffusion gratuite d’idées et de solutions. La pollinisation est difficilement quantifiable : "Ne cherchons pas à mettre un prix sur tout ce qui est hors de prix", dit le sage apiculteur. Pourtant, sans pollinisation, pas de production. La démocratisation du savoir permet l’industrialisation de l’information. Au sein de ces nouveaux paradigmes, une autre question essentielle mérite donc d'être explorée : qui est productif, et qui ne l’est pas ?
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− | '''Répondre à de nouveaux défis
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− | Au sein des économies mondialisées, le déséquilibre se creuse entre bénéficiaires du système et laissés-pour-compte, entre pays auxquels profite l’innovation et nations auxquelles elle échappe.
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− | Les pays qui restent sur la touche du grand jeu économique représentent pourtant quatre milliards de personnes4. La base de la pyramide (BOP) pèse un poids encore considérable. Et ces pays situés au bas de l’échelle du développement ont des besoins gigantesques auxquels l'économie traditionnelle a montré son incapacité à répondre. Ces pays se trouvent de facto dans une situation de dépendance économique accrue : leur dette est colossale.
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− | D’autres solutions existent toutefois. Là où des ONG, voire des gouvernements ont échoué en raison de leur modèle économique, une approche globale et collaborative serait à même de fonctionner. La notion de réseau est essentielle, d’autant plus lorsque interviennent des enjeux socioéconomiques. « L’éradication de la pauvreté passe par la création de richesse », affirme le journaliste Andrew Mwenda. Grâce à la mise en réseau, de plus en plus d'initiatives d’entreprenariat social parviennent à réaliser les mêmes économies d’échelle que les grandes entreprises ; par exemple en partageant des apports technologiques ou en co-produisant des biens et des services. Mais aussi en y diffusant et en y popularisant de nouveaux standards de production, lesquels, une fois le grand public conquis, seront acceptés par les institutions. Elles permettent ainsi de créer les conditions propices au développement endogène des pays concernés, afin qu’ils soient en mesure de « libérer leur énergie et leur créativité » (Muhammad Yunus).
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− | Les enjeux, ici, sont immenses : ils ont pour nom changement climatique, accès à l’eau potable, pauvreté, accès à l’éducation et aux soins. Ils requièrent une action concertée et transdisciplinaire. Grâce aux réseaux, aux deux milliards d’utilisateurs d’Internet – dont un milliard dans les pays émergents -, l’imagination et le savoir-faire des foules sont maintenant à disposition. Il faut les utiliser sans tarder. Plus besoin de réinventer la roue.
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− | '''Encart :''' Le crowdfunding
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− | Le nombre potentiellement important de contributeurs présents sur les réseaux numériques peut être utilisé pour financer les projets les plus divers. Même si, individuellement, les sommes versées sont modestes, le nombre des versements permet de rassembler rapidement une somme importante. Cette stratégie a été récemment utilisée pour financer certaines enquêtes ou entreprises journalistiques (http://www.jaimelinfo.fr/ - https://www.propublica.org/site/donate/ )
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− | '''Encart 2:''' crowdsourcing et action humanitaire : développer cet article http://www.infosud.org/spip.php?article8436
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− | '''Encart 3:''' limites éthiques
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− | Phishing, fiabilité
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− | '''Références bibliographiques :'''
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− | Ronald Coase, The Nature of the Firm (article, Economica)
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− | Chris Anderson, Free: The Future of a Radical Price
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− | Don Tapscott, Grown Up Digital: How the Net Generation is Changing Your World
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− | Don Tapscott, Wikinomics, How Mass Collaboration Changes Everything
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− | James James Surowiecki , Wisdom of Crowds
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− | Yochai Benkler The Wealth of Networks: How Social Production Transforms Markets and Freedom
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− | Yann Moulier-Boutang, L’abeille et l’économiste
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− | == Références bibliographiques == | |
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− | * Chris Anderson, ''Free: The Future of a Radical Price''
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− | * Don Tapscott, ''Grown Up Digital: How the Net Generation is Changing Your World''
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− | * Don Tapscott, ''Wikinomics, How Mass Collaboration Changes Everything''
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− | * James James Surowiecki, ''Wisdom of Crowds''
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− | * Yochai Benkler, ''The Wealth of Networks: How Social Production Transforms Markets and Freedom''
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− | * Yann Moulier Boutang, ''L'abeille et l'économiste''
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Notions-clés: intelligence collective, sagesse des foules, crowdsourcing, contribution, société collaborative, netizen.
Profils-clés: Wikipedia, Encyclopaedia Britannica, Surowiecki James.
Après 13 ans d'existence, au 6 avril 2014, Wikipedia est déjà éditée en 287 langues, avec plus de 31 millions d'articles. Fort de plusieurs centaines de millions de pages vues chaque mois, c'est l'un des sites web les plus consultés au monde, désormais considéré comme aussi fiable que l'Encyclopaedia Britannica, selon une étude de la prestigieuse revue Nature.[1]
Combien d'employés pour cet indéniable succès ? Une centaine, dont aucun n'est rémunéré pour écrire les articles de l'encyclopédie. Par contre, elle compte 100 000 contributeurs volontaires actifs. Sa réussite, l'encyclopédie Wikipédia la doit à la « sagesse des foules ».
La sagesse des foules est une théorie émergente, popularisée notamment par le livre du même nom écrit par James Surowiecki et publié en 2004[2]. Elle présuppose que la perception et la résolution d'un problème sont plus efficaces par une foule que par n'importe quel individu en faisant partie ou non.
Nous pouvons citer cette anecdote rapportée en 1906 par Surowiecki sur la base des travaux du scientifique britannique Francis Galton.
Galton - qui croyait fermement à la supériorité des experts sur la stupidité de la foule - se rend à un marché de bétail où se tient un concours. Il s'agit de deviner le poids d'un bœuf après qu'il ait été abattu et débité. Galton note plusieurs centaines de paris (787), et découvre que leur moyenne est 815,10 kilos alors que le poids réel du bœuf est 815,5 kilos...
Trois ingrédients doivent être réunis pour parvenir à révéler l'intelligence de la foule :
- la diversité : avoir des personnes de divers milieux avec des idées originales ;
- l'indépendance : permettre à ces avis divers de s'exprimer sans aucune influence ;
- la décentralisation : laisser ces différents jugements s'additionner plutôt que de laisser une autorité supérieure choisir les idées qu'elle préfère.
Différence entre intelligence collective et sagesse des foules :
- Intelligence collective : elle se base sur l'échange et l'influence réciproque issus du débat : forums, communautés virtuelles constructives et transparentes... Elle ne contribue pas nécessairement à un projet commun ; « C’est une intelligence partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences. » [3]
- Sagesse des foules : notion basée sur l'esprit de contribution de nombreux anonymes à un projet commun, sans qu'ils ne se connaissent ou n'interagissent nécessairement. Sur la base de nombreuses restitutions d'études scientifiques, cette théorie démontre que la perception et la résolution d'un problème sont plus efficaces par une foule que par n'importe quel individu agissant seul, tout expert qu’il puisse être.
Références et Notes[modifier]