L'émergence du copyleft et des licences libres : Différence entre versions

De Wiki livre Netizenship
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''éthique, compatibilité, libre, modifier, distribuer, gratuit, responsable, eCulture, logiciel libre, cyberculture, open-source''
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'''Notions-clés''' : ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=%C3%A9thique éthique], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=compatibilit%C3%A9 compatibilité], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/eCulture eCulture], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/Copyleft Copyleft], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=permaculture permaculture], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=quatre+libert%C3%A9s+fondamentales%2C quatre libertés fondamentales], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=copyright copyright], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=domaine+public domaine public], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=droit+d%27auteur droit d'auteur], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=brevet brevet], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=logiciel%20libre logiciel libre], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/cyberculture cyberculture], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22partage+du+savoir%22 partage du savoir], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22libre+de+droits%22 libre de droits], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=Licence%20Creative%20Commons licences Creative Commons], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=licence%20Art%20Libre licence Art Libre],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=logiciel+libre logiciel libre].''
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'''Profils-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=Richard%20Stallman Richard Stallman], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=Projet+GNU Projet GNU], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/FSF FSF], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=Lawrence%20Lessig Lawrence Lessig], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=creative+commons Creative Commons], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=art+libre Art Libre], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Moreau Moreau Antoine].''
 
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Poème '''Rien n'est à nous''' <br>
  
« Tous droits réservés », « marque déposée », « brevet », « copie ou reproduction réservée à un usage strictement privé »... Dès que nous parlons « culture », nous sommes ramenés à la notion de propriété, en l'occurrence, intellectuelle.
 
Or, pour le courant de la culture Libre, les idées appartiennent à tous, un peu comme l'air et l'eau, nos besoins fondamentaux.
 
 
 
'''Rien n'est à nous''' <br>
 
 
''Tu dis : « Cette pensée est à moi. » Non mon frère,<br>
 
''Tu dis : « Cette pensée est à moi. » Non mon frère,<br>
 
''Elle est en toi, rien n’est à nous.<br>
 
''Elle est en toi, rien n’est à nous.<br>
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Henri-Frédéric Amiel (1821-1881), écrivain et philosophe suisse romand<br>
 
Henri-Frédéric Amiel (1821-1881), écrivain et philosophe suisse romand<br>
  
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==La culture Libre, bien au-delà du logiciel ==
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''Tous droits réservés, marque déposée, brevet, copie ou reproduction réservée à un usage strictement privé...'' Dès que nous parlons culture, nous sommes ramenés à la notion de propriété, en l'occurrence intellectuelle. Or, pour le courant de la culture libre<ref>Article [http://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_libre « Culture libre »], Wikipedia (consulté le 11.01.2016).</ref>, les idées appartiennent à tous, un peu comme l'air et l'eau, nos besoins fondamentaux.
  
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1984 : Richard M. Stallman, alias RMS, commence à formaliser la première licence logicielle libre qui encadre juridiquement son projet de système d'exploitation libre : projet GNU. Depuis, la philosophie du libre s'est étendue progressivement à tous les domaines de société : art, éducation, recherche scientifique (savoirs libres, Open Science, etc.), production industrielle et mécanique (Open Hardware).
  
==L'origine de la culture Libre==
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Pour mémoire, l'adjectif « libre » implique, dans ce cadre, les quatre libertés fondamentales<ref>Voir l'article [http://netizen3.org/index.php/Les_propri%C3%A9t%C3%A9s_fondamentales_du_num%C3%A9rique Les propriétés fondamentales du numérique], chapitre 1.</ref> définies par la Fondation pour le Logiciel Libre (FSF). Progressivement, l'adoption des libertés fondamentales s'est répandue au-delà du seul logiciel :
 
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* images libres ;
1984 : Richard M. Stallman commence à formaliser la première licence logicielle libre. C'est le projet GNU. Depuis, la philosophie du libre s'étant progressivement à tous les domaines de société: art, éducation, recherche scientifique (savoirs libres, open science...),  production industrielle et mécanique (hardware). Elle est même devenue une culture à part entière, la culture Libre. Elle est portée par mouvement social qui promeut la liberté de distribuer et de modifier des œuvres de l'esprit sous la forme d'œuvres libres par l'utilisation d'Internet ou d'autres formes de médias.  
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* documentations pédagogiques libres ;
 
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* films libres ;
Le projet OpenSourceEcology en est un bon exemple : il crée et diffuse des plans pour la construction des 50 machines de base pour créer, voire « réinitialiser » la civilisation industrielle <ref> Article ''Rebootons la civilisation avec Marcin Jakubowski d'Open Source Ecology'' sur Framablog. [http://www.framablog.org/index.php/post/2012/09/17/open-source-ecology-marcin-jakubowski]</ref>. Il est dédié à l’élaboration conjointe de technologies reproductibles, open source et modernes pour des communautés villageoises résilientes. ''« En utilisant à la fois la permaculture et les ateliers de conception numérique pour la satisfaction des besoins de base, selon une méthodologie open source favorisant la reproduction à bas coût de l’ensemble des opérations, nous souhaitons aider chaque personne qui le désire à dépasser le stade de la survie et à évoluer vers la liberté. »''
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* plans d'architecture libres ;
 
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* cartographie libre ;
===eCulture===
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* robotique libre ;
 
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* musique libre ;
L'eCulture est une thématique « sociotechnique » née des termes « culture » et du préfixe « e » signifiant « électronique ». Elle désigne la culture de la communication électronique, à savoir principalement Internet (messagerie électronique et sites Web). Elle englobe les codes de conduite (individuels ou collectifs) et ceux des communautés de pratiques qui se côtoient au travers des réseaux d'informations numériques. On retrouve l'eCulture dans les arts, l'économie, la science et la politique sous les intitulés d'ère ''numérique, monde digital, société de l'Information'', ou encore ''cyberculture''.
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* recherche scientifique libre ;
 
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* plans de fabrication de machines agricoles libres ;
Les technologies numériques sont devenues abordables financièrement depuis les années 1980. Cette tendance se confirme d'année en année. Ceci contribue à faciliter matériellement l'entrée du plus grand nombre dans l'ère du numérique.
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* presse libre et participative.
 
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==Quatre libertés fondamentales==
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Le projet ''Open Source Ecology'' est un bon exemple de l'application de la philosophie du libre au-delà du logiciel. Open Source Ecology crée et diffuse des plans pour la construction de cinquante « machines de base » pour créer, voire réinitialiser une civilisation<ref>[http://www.framablog.org/index.php/post/2012/09/17/open-source-ecology-marcin-jakubowski Rebootons la civilisation avec Marcin Jakubowski d'Open Source Ecology], Framablog. </ref>. Ce projet est dédié à l’élaboration conjointe de technologies reproductibles, open source et modernes pour des communautés villageoises résilientes (c'est-à-dire engagées dans le sevrage pétrochimique, à travers une transition technologique).
  
En utilisant l'adjectif "Libre", notre société s'est dotée de quatre libertés fondamentales telles que définies par la Fondation pour le Logiciel Libre (Free Software Foundation, FSF). Initialement, l'usage de l'expression « libre » dans la société de l'information se réfère au code d'un logiciel et donne à l'utilisateur d'un logiciel libre :
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Le projet se décrit ainsi : « En utilisant à la fois la permaculture et les ateliers de conception numérique pour la satisfaction des besoins de base, selon une méthodologie open source favorisant la reproduction à bas coût de l’ensemble des opérations, nous souhaitons aider chaque personne qui le désire à dépasser le stade de la survie et à évoluer vers la liberté. ».
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==La Copyleft attitude==
  
# La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0) ;
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La culture du copyleft, également appelée culture libre, est née du monde des logiciels sous l'impulsion de RMS et de très nombreux contributeurs qui avaient un point commun : leur sens du bien commun. L'expression « logiciel libre » fait référence à la liberté et non au prix. Pour comprendre le concept, il faut penser à la liberté d'expression, non à l'entrée libre.
# La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu'il fasse votre travail informatique comme vous le souhaitez (liberté 1). Pour ceci l'accès au code source est une condition nécessaire ;
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# La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin (liberté 2) ;
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Inspiré par cette manière innovante d'envisager le traitement des créations, d'autres initiatives ont progressivement fait sortir le copyleft du seul monde des logiciels. L'une des premières fut le mouvement Copyleft Attitude, coanimé par Antoine Moreau, qui a lancé la ''licence d'Art Libre''.
# La liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté 3). En faisant cela, vous pouvez faire profiter toute la communauté de vos changements. L'accès au code source est une condition nécessaire.  
 
  
Progressivement, l'adoption des libertés fondamentales s'est répandu au-delà du seul logiciel, notamment :<br />
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==Licences libres: un outil pour faire évoluer le copyright ==
  
- images libres ;<br />
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Dès leur apparition au XVIIIe siècle, copyright et droit d'auteur ont été la cible de vives critiques. Elles n'ont cessé de s'intensifier avec le développement des technologies facilitant la copie et le partage d'informations. Certaines personnes voient les licences libres comme un moyen d'abolir la notion même de droits sur les créations de l'esprit. Pourtant, l’objectif recherché est surtout d’encourager de manière simple et licite la circulation des œuvres, l’échange et la créativité.
- documentations pédagogiques libres ;<br />
 
- films libres ;<br />
 
- plans d'architecture libres ;<br />
 
- cartographie libre ;<br />
 
- robotique libre ;<br />
 
- musique libre ;<br />
 
- recherche scientifique libre ;<br />
 
- plans de fabrication de machines agricoles libres ;<br />
 
- presse libre et participative (Agoravox, Ohmynews !).
 
  
== Les deux familles de licences ==
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Les ''Creative Commons'' s’adressent ainsi aux auteurs qui préfèrent partager leur travail et enrichir le patrimoine commun (les Commons) de la culture et de l'information accessible librement. L'œuvre peut ainsi évoluer tout au long de sa diffusion. En revanche, les personnes souhaitant autoriser la communication de leur œuvre uniquement contre une rémunération devront opter pour le système général du droit d’auteur et non des licences libres.
  
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== Les deux grandes familles de licences ==
 
{| class="wikitable"
 
{| class="wikitable"
 
! Caractéristiques de la licence  
 
! Caractéristiques de la licence  
! Dans la famille plutôt "partage" (libre, open-source, non exclusive)
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! Dans la famille plutôt « partage » (Libre, Open Source, non exclusive)
! Dans la famille plutôt "exclusive" (limitative, privative, propriétaire)  
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! Dans la famille plutôt « exclusive » (limitative, privative, propriétaire)  
 
|-
 
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| Approche affirmée, les termes et licences les plus reconnus dans cette famille  
 
| Approche affirmée, les termes et licences les plus reconnus dans cette famille  
| GPL, GFDL, ArtLibre, CreativeCommons BY-ShareAlike (alias CC-BY-SA), autres (Cf. FSF<ref>[http://www.gnu.org/licenses/license-list.fr.html Liste de licences libres]</ref> ou OSI<ref>[http://www.opensource.org/licenses/ Liste de licences reconnues par l'Open Source Initiative (en anglais)]</ref>), domaine public
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| GPL, GFDL, ArtLibre, CreativeCommons BY-ShareAlike (alias CC-BY-SA), autres (Cf. FSF<ref>Voir [http://www.gnu.org/licenses/license-list.fr.html ''Liste de licences libres''] sur gnu.org.</ref> ou OSI<ref>Voir [http://www.opensource.org/licenses/ ''Liste de licences reconnues par l'Open Source Initiative''] sur opensource.org.</ref>), domaine public
 
| Tous droits réservés, avertissement que les copieurs seront poursuivis, brevets...  
 
| Tous droits réservés, avertissement que les copieurs seront poursuivis, brevets...  
 
|-
 
|-
 
| Approche ''réservée''  
 
| Approche ''réservée''  
| Licence Creative Commons avec la clause Non Commerciale, OpenSource (bénéfices uniquement commerciaux, pas de choix éthique formel)
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| Licence Creative Commons avec la clause Non Commerciale, Open Source 
 
| Autorisation de reproduction possible au cas par cas, nous contacter.  
 
| Autorisation de reproduction possible au cas par cas, nous contacter.  
 
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|-
| Mention inconsciente  
+
| Approche inconsciente  
| "Tous usages autorisés" (risque de réappropriation)  
+
| « Tous usages autorisés » (risque de réappropriation)  
 
| Aucune mention de copyright ni d'auteur pour des photos, images, films...
 
| Aucune mention de copyright ni d'auteur pour des photos, images, films...
 
|-
 
|-
 
|}
 
|}
  
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==Les reconnaître==
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'''Licence Art Libre '''
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[[Fichier:512px-Copyleft.png |thumb]]
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Conseillée pour l'art, la science, la pédagogie. La plus simple des licences libres, hors logiciels. Peu connue, elle est compatible avec la CC-BY-SA (même intention et validité juridique, autres formulations).
  
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'''Creative Commons'''
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[[Fichier:Creative commons logo.gif|thumb]]
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Les plus connues des licences de libre diffusion, elles sont largement répandues mais ne sont pas toutes libres (clauses Non-Commercial et Non-Derivatives, en l'occurrence).
  
==Showbiz : une culture d'exclusivité ==
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'''GFDL'''
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[[Fichier:EMERGENCE DU COPYLEFT LA GFDL.png|thumb]]
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Licence historique.
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Elle convient très bien pour les modes d'emploi.
  
Dans l'industrie du show-business, les auteurs cèdent leurs droits à des producteurs et/ou éditeurs, qui les monnayent auprès des distributeurs. Vous avez déjà eu vent de ces chiffres impressionnants : un milliard de recettes pour le dernier film hollywoodien qui vient de sortir, 300 euros la place pour assister au concert de la superstar qui fait sa réapparition après sa cure de désintox'. Mais attention, interdit de prendre des photos ou de les partager, c'est du vol ! L'avertissement le dit bien au début du film : vous n'iriez pas braquer une banque, alors pourquoi copier un DVD ?
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'''La GPL'''
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[[Fichier:Imageslicencegnu.jpg|thumb]]
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La plus répandue des licences libres pour les logiciels. C'est le symbole de la culture libre, par lequel tout a commencé.
  
Le showbiz concentre les intérêts privés d'un petit groupe de producteurs et d'actionnaires. C'est l'ancien modèle encore dominant, qui sert les intérêts de majors, une poignée de grands groupes dont les bénéfices reposent sur les contrats d’exclusivité. Leur mode de fonctionnement : faire signer aux artistes un contrat promettant le jackpot à ceux dont les œuvres seront les plus commercialisées via les canaux de distribution, ceux tenus par ces mêmes majors.
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== Zoom sur les licences Creative Commons ==
  
L'exclusivité qui prive l'auteur de la possibilité de faire jouer une saine concurrence en utilisant plusieurs moyens de diffusion, c'est le modèle vascillant du commerce du spectacle divertissant, attirant, mais dont les limites artificielles imposées par les producteurs/éditeurs entrent en collision avec les possibilités du numérique.
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Lawrence Lessig a co-créé le mouvement Creative Commons et la fondation qui l'anime en 2001. Dix ans plus tard, cette famille de licences rassemble plusieurs centaines de millions d'œuvres. Leurs auteurs sont des artistes du monde entier, des employés de l'administration publique qui produisent des modes d'emploi, des volontaires sur Wikipedia, etc.
  
Car ces propriétés permettent l'émergence d'une culture du ''libre partage'', basée sur un autre type de contrat, avec d'autres termes pour régir l'usage des œuvres. Ses nouveaux codes détricotent le modèle dominant de cession exclusive des droits. Alors que ce dernier interdit aux auteurs la possibilité de diversifier les modes de production et de diffusion qui leur permettraient de se confronter à tout moment à leur public, le modèle émergent ne conserve principalement qu'une seule obligation incontournable : la mention de la paternité de l'œuvre par ses utilisateurs bénéficiaires.
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La fondation Creative Commons a pour symbole général CC.
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Le mouvement Creative Commons propose des contrats-types d’offre de mise à disposition d’œuvres en ligne ou hors-ligne (rien ne vous empêche de créer un CD ou un livre sous une licence Creative Commons). Inspirés par les licences de logiciels libres, ces textes facilitent l’utilisation et la réutilisation d’œuvres (textes, photos, musique, sites internet, etc.). Au lieu de soumettre toute exploitation des œuvres à l’autorisation préalable des titulaires de droits, les licences Creative Commons permettent à l’auteur d’autoriser à l’avance certaines utilisations selon des conditions exprimées par lui et d’en informer le public.
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Les licences Creative Commons<ref>Wikipédia. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Creative_commons ''Creative Commons''].</ref>  ont été créées en partant du principe que la propriété intellectuelle était fondamentalement différente de la propriété physique, et du constat selon lequel les lois actuelles sur le copyright étaient un frein à la diffusion de la culture.  
  
Ces nouveaux termes régissant l'usage des œuvres sont encore peu connus, bien que pratiqués depuis les années 90. On les appelle les licences ''libres'' et les licences ''open source'', chacune proposant quelques nuances. Elles s'appliquent à toute création, jusqu'aux modes d'emploi dans la gestion d'entreprises. Elles commencent à remporter une large adhésion, notamment à travers les licences dites « Creative Commons » utilisées sur Wikipédia et ailleurs, par des millions de créatifs dans tous les domaines.
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Leur but est de fournir un outil juridique qui garantit à la fois la protection des droits de l'auteur d'une œuvre artistique et la libre circulation du contenu culturel de cette œuvre, ceci afin de permettre aux auteurs de contribuer à un patrimoine d'œuvres accessibles dans le domaine public (notion prise au sens large).
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Les licences Creative Commons donnent le droit d'utiliser, de copier et redistribuer une création. Elles proposent différentes déclinaisons telles qu'autoriser ou interdire l'utilisation de l'œuvre dans un cadre commercial (option ''non commercial''), ainsi qu'autoriser ou interdire la modification d'une copie de la création (option pas de modification). Toutes les déclinaisons ont en commun l'attribut « Paternité » qui oblige à citer le nom de l'auteur de la création originale.
  
Car avec Internet, le modèle privateur s'érode. Notamment parce que les limites entre producteurs et consommateurs s’estompent, chacun pouvant désormais assurer les deux rôles.
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Par exemple, pour la co-création encyclopédique Wikipedia, la mention exacte est : «Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons - Paternité - Partage à l’identique ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence. »
  
Les artistes eux-mêmes sont de moins en moins satisfaits. Combien d’entre eux se plaignent de leur maison d'édition, qui les tient en otage, soit en ne leur versant pas les droits, soit en les empêchant de distribuer leurs œuvres ? Une fois dans le système, ils ne peuvent même plus choisir de donner des créations (une chanson, un film ou une illustration dont ils sont pourtant les auteurs) en vue de soutenir un événement, une cause ou tout simplement d'asseoir leur notoriété.
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Cette mention de la licence est relativement longue. Une licence exclusive, interdisant toute copie et modification, est plus simple. Elle mentionne : © prénom nom, année, tous droits réservés. On devine là tout l'enjeu du développement durable appliqué au monde de l'information numérique : qui dit durable, dit détails précis. Qui dit détails précis, dit procédure plus compliquée. Comme le covoiturage est plus compliqué à emprunter que la voiture personnelle, les licences libres sont plus compliquées à utiliser que les licences qui privent de la liberté. Il s'agit de savoir si on veut ou non faire l'effort de se « (re)programmer » pour comprendre les différentes licences libres et la manière de les utiliser. C'est un automatisme à prendre. Une fois comprises et appliquées correctement, les licences libres sont, comme le covoiturage, un art de vivre ensemble, dans le partage, au quotidien.
  
==Partage versus exclusivité==
+
{| class="wikitable"
 +
|-
 +
|+ align=center |Licences Creative Commons
 +
! scope="col" | Désignation complète du contrat
 +
! scope="col" | Terme abrégé désignant la licence
 +
! scope="col" | Type de licence
 +
|-
 +
| Paternité 
 +
| CC-'''BY'''
 +
|Licence libre non copyleft
 +
|-
 +
| Paternité<br />Partage des conditions initiales à l'identique || CC-'''BY-SA'''
 +
| Licence libre copyleft
 +
|-
 +
| Paternité<br />Pas de modification || CC-'''BY-ND''' 
  
Le schéma suivant décrit les deux tendances. Dans les faits, la frontière qui les sépare est floue, car nous sommes en phase de transition globale. Le modèle du Libre est déjà largement défini et documenté, mais il reste compris uniquement par une minorité. Cependant, une fois qu'il est intégré ou expérimenté, rares sont les utilisateurs qui reviennent en arrière.
+
|Licence de libre diffusion
 
 
{| class="wikitable" style="background-color:#DBDEDD"
 
! Etape de vie d'une information
 
! Modèle de gestion à tendance exclusive
 
! Modèle de gestion à tendance de partage
 
 
|-
 
|-
! Ce qui conditionne le tout: la conception et le développement de l’œuvre
+
| Paternité<br />Pas d'utilisation commerciale || CC-'''BY-NC'''
| Dopage, spéculation, grands espoirs, secret de fabrication, compétition.
+
|Licence de libre diffusion
| Développement organique, petit à petit, modeste (« dans son garage »), ouvert, coopératif.
 
 
|-
 
|-
! Une fois mon œuvre créée, quel mode de gestion et quelle licence seront les plus efficaces ?
+
| Paternité<br />Pas d'utilisation commerciale<br />Partage des conditions initiales à l'identique || CC-'''BY-NC-SA'''
| Contrôle basé sur l’exclusivité, création d’une pénurie artificielle, cession des droits des auteurs à des promoteurs/éditeurs.
+
|Licence de libre diffusion
| Confiance basée sur quatre libertés fondamentales, reconnaissance des auteurs à chaque étape de contribution, toutes les évolutions sont possibles.
 
 
|-
 
|-
! Quel mode de diffusion de l’œuvre ?
+
| Paternité<br />Pas d'utilisation commerciale<br />Pas de modification || CC-'''BY-NC-ND'''  
| Concurrence, bénéfice à court terme, vente du droit d’usage d’un produit
+
|Licence de libre diffusion
| Coopération et compétition constructive (alias ''coopétition''), vente du service autour d’un produit (conseil, formation, adaptations sur-mesure, veille)
 
 
|-
 
|-
! Quel impact social, culturel et économique global dans la ''société de l'information''?
+
| colspan="7" |  
| Dynamique de :<br />
 
- hiérarchie de statut ;<br />
 
- discrimination ;<br />
 
- rétention d'informations (pénurie artificielle).<br />
 
| Dynamique de :<br />
 
- hiérarchie de compétences ;<br />
 
- non-discrimination ;<br />
 
- ouverture de l'information (abondance).
 
 
|}
 
|}
  
 +
'''Paternité''' [BY] ''(Attribution)'':  l'œuvre peut être librement utilisée, à la condition de l'attribuer à l'auteur en citant son nom.
 +
 +
'''Pas d'utilisation commerciale''' [NC] (''Noncommercial'') : le titulaire de droits peut autoriser tous les types d’utilisation ou au contraire restreindre aux utilisations non commerciales (les utilisations commerciales restant soumises à son autorisation).
 +
 +
'''Pas de modification''' [ND] (''NoDerivs'') : le titulaire de droits peut continuer à réserver la faculté de réaliser des œuvres de type dérivées ou au contraire autoriser à l'avance les modifications, traductions.
  
 +
'''Partage des conditions initiales à l'identique''' [SA] (''ShareAlike'') : le titulaire des droits peut autoriser à l'avance les modifications ; peut se superposer l'obligation (SA) pour les œuvres dites dérivées d'être proposées au public avec les mêmes libertés (sous les mêmes options Creative Commons) que l'œuvre originale.
  
{| class="wikitable"
+
[[fichier: Copy rights.png|thumb]]
 +
 
 +
 
 +
{|class="wikitable"
 
|-
 
|-
| '''Crise de remise en question, alias CREQ'''
+
|'''Libre, c'est comme libre de droits ? '''
 +
Attention, il est fréquent qu'on confonde, à tort, les notions de création sous ''licence libre'' et c''réation libre de droits''. Les licences libres ont été décrites dans cet article. Par contre, libre de droits fait référence au ''domaine public'', c'est-à-dire aux créations qui ne sont pas (ou plus) couvertes par le droit d'auteur. Au bout d'un certain temps, variable selon les pays et les types de créations, généralement plusieurs dizaines d'années, les créations de l'esprit sortent du champ d'application du droit d'auteur classique. Elles sont alors utilisables (copiables, modifiables, réutilisables) sans autorisation explicite, parfois même sans citation de l'auteur original. C'est le domaine public ou la sphère des créations libres de droits. La grande différence avec les licences libres, c'est que ces dernières sont un choix délibéré des auteurs et que leur ''paternité'' reste acquise, c'est-à-dire qu'il faudra conserver les mentions de copyright (ou droit d'auteur) associées à la création, ce qui n'est pas indispensable pour des créations ''libres'' ''de droits''.
 +
'''Et les banques d'images libres de droits ?'''
 +
Il existe, notamment sur internet, des banques d'images dites libres de droits. Le terme est utilisé ici de manière abusive, car il laisse croire qu'il n'y a plus aucun droit d'auteur sur ces créations, ce qui est faux. Les banques d'images ou photos libres de droits regroupent des créations qu'il suffit d'acheter une seule fois pour en faire des usages multiples.
  
Commencer à pratiquer les modèles socio-économiques du Libre, c'est souvent les adopter. Mais pour y parvenir, il faut faire un gros effort. Au début, non seulement on ne comprend pas bien, mais il n'est pas étonnant que l'on ressente de la répulsion face à ces nouvelles dynamiques. Il faut en effet à cette occasion, remettre en question la vision qu'on avait de la propriété des idées, du mode de développement d'un produit ou d'un projet et de la manière d'échanger avec ses semblables.
+
Habituellement, si on acquiert le droit de publier une image pour l'édition de janvier 2011 d'un mensuel, on ne peut pas pour autant ré-utiliser cette même image pour la placer sur son site web ni la mettre dans l'édition d'avril du même mensuel. Il faudrait refaire la demande et souvent repasser à la caisse. Pour les banques d'images libres de droits, vous obtenez le droit d'utilisations multiples de la même image et c'est pour cela que ces collections se sont auto-proclamées libres de droits, tout en n'étant ni libres, ni dans le domaine public, ni gratuites. Pas facile de s'y retrouver, il faut l'avouer... À ne pas confondre donc, avec les bibliothèques d'images sous licence libre, comme Wikicommons, qui permettent de connaître l'auteur, de le mentionner, et de diffuser l'œuvre sans les restrictions imposées par les banques d'images citées ci-dessus, mais aux conditions posées par l'auteur lui-même.  
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|}
  
L'écrivain Bernard Werber <ref> Article sur les CREQ [http://wesra.free.fr/article.php?sid=225] sur le site ESRA </ref> décrit ainsi cette profonde crise de remise en question, alias CREQ :
+
==Sans licence, la diffusion de l'œuvre est compromise==
 +
Les productions artisanales, d'amateurs ou de petites entreprises, sont bien souvent sans mention de licence. Ceci signifie qu'elles sont légalement non libres. Comme cette belle recette du chausson aux pommes trouvée sur un site web de gourmets mais sans mention de la licence.
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Selon la loi, on ne peut pas la copier pour l'envoyer à sa cousine, même si on ne risque pas grand-chose. Et cette fameuse charte éthique d'une école trouvée sur un site web pédagogique, si bien rédigée qu'on pourrait la copier pour la donner à tous les élèves et à tous les parents ?
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S'il n'y a pas de mention explicite que l'œuvre est sous licence libre, celui qui copie la charte éthique de l'école pour l'adapter à son collège, là-bas, dans la brousse africaine, commet un acte illégal. Il prend le risque d'être poursuivi par l'auteur et puni par la loi. Étant donné le contexte très encadré du copyright, beaucoup de personnes feront preuve de prudence : elles ne prendront tout simplement pas le risque de partager l'œuvre.
  
''« L’homme est en permanence conditionné par les autres. Tant qu’il se croit heureux, il ne remet pas en cause ces conditionnements. Il trouve normal qu’enfant on le force à manger des aliments qu’il déteste, c’est sa famille. Il trouve normal que son chef l’humilie, c’est son travail. Il trouve normal que sa femme lui manque de respect, c’est son épouse (ou vice-versa). Il trouve normal que le gouvernement lui réduise progressivement son pouvoir d’achat, c’est celui pour lequel il a voté.''
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En revanche, si on veut fluidifier les échanges d'informations, on prendra soin de décrire les termes de l'exercice du copyright. On les inscrira précisément dans un document nommé licence.
  
''Non seulement il ne s’aperçoit pas qu’on l’étouffe, mais encore il revendique son travail, sa famille, son système politique et la plupart de ses prisons comme une forme d’expression de sa personnalité. Beaucoup réclament leur statut d’esclave et sont prêts à se battre bec et ongles pour qu’on ne leur enlève pas leurs chaînes.''
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Chacun peut choisir des termes spécifiques et fonder sa propre licence, mais c'est un long travail qui doit être vérifié par des juristes spécialisés qui vous diront s'ils respectent les conventions en la matière. Si ce n'est pas le cas, une licence fait-maison pourra être reconnue comme nulle.
  
''Pour les réveiller il faut des CREQ, « Crises de Remise En Question ». Les CREQ peuvent prendre plusieurs formes : accidents, maladies, rupture familiale ou professionnelle. Elles terrifient le sujet sur le coup, mais au moins elles le déconditionnent quelques instants. Après une CREQ, très vite l’homme part à la recherche d’une autre prison pour remplacer celle qui vient de se briser. Le divorcé veut immédiatement se remarier. Le licencié accepte un travail plus pénible…''
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De plus, cette licence aux conditions inédites étant très peu répandue, peu de créateurs l'utiliseront. Cela prend en effet du temps d'étudier précisément les termes de chaque licence au cas où l'on voudrait réutiliser les créations qu'elle protège. Et songez au casse-tête pour quelqu'un voulant intégrer à une création des contenus provenant de cinquante créateurs ayant chacun fait leur propre licence !
  
''Mais entre l’instant où survient la CREQ et l’instant où le sujet se restabilise dans une autre prison, surviennent quelques moments de lucidité où il entrevoit ce que peut être la vraie liberté. Cela lui fait d’ailleurs très peur. »''
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Heureusement, les ''licences libres'' peuvent être utilisées pour toutes les créations relevant du droit d'auteur. Elles apportent de nombreuses possibilités, à commencer par le droit d'officialiser le partage de ses œuvres, dans des conditions plus ou moins restrictives, mais néanmoins standardisées intelligemment, en vue de l'intérêt général.  
  
C'est pour cette raison que la transition d'un modèle d'exclusivité à un modèle de partage s'effectue par à-coups, par sauts de puce, comme autant de petites secousses, selon le principe ''deux pas en arrière (stress, peur), trois pas en avant (remise en question, ouverture)''. Le mouvement « Open Source », par son approche pragmatique et économique, c'est à dire moins idéaliste ou politique que le mouvement Libre, semble jouer un rôle de facilitateur de cette transition.
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Concrètement, si vous voyez une œuvre avec l'une des mentions suivantes, vous pouvez alors librement (c'est-à-dire que vous êtes libre de le faire ou non !) utiliser, copier, redistribuer, modifier (une copie de) l'œuvre :
  
|}
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* « Copyleft (+ année) + nom de l'auteur » ;
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* « Copyright (+ année) + nom auteur + sous Licence Art Libre » ;
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* « Copyright (+ année) cette œuvre est libre ».
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==Vers une nouvelle économie plus éthique==
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==Accord de «non-prolifération» des licences==
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On parle généralement de traité de non-prolifération pour l'arsenal nucléaire. Mais sur internet où ne règnent que des informations, le terme est aussi utilisé<ref>Wikipédia. [http://en.wikipedia.org/wiki/License_proliferation ''License proliferation'']; Joi Ito. [http://joi.ito.com/weblog/2010/07/27/the-issue-of-li.html ''The issue of license proliferation'']. 2010.</ref>.
  
L'adoption proposée des libertés fondamentales a des applications diverses, comme la mise à disposition des codes génétiques de plantes traditionnelles ou l'accessibilité à des recettes médicales utiles pour combattre des maladies largement répandues. Une fois « libérées », ces recettes deviennent patrimoine de l'humanité. C'est l'essence même du combat pour éviter la marchandisation de la nature, pour adopter une économie dite sociale et solidaire, au service de l'homme.
+
Face à la découverte de la possibilité de créer sa propre licence, on a assisté au tournant du deuxième millénaire à une flambée du nombre de licences. Parmi elles, signalons GPL (GNU General Public License), Art Libre, Creative Commons, FreeBSD, etc. Elles découlent d'un mouvement tellement développé et apprécié qu’il existe un nombre incroyable de licences dites « Libre » ou « Open Source ». De la plus connue, la GPL (qui s'appuie sur les quatre libertés fondamentales de la culture Libre), à la plus folle, la PizzaGPL (« tu me files une pizza, je te file mon contenu »). Ceci a poussé les ténors de la culture Libre à s'unir pour lancer une campagne de non-prolifération des licences...
  
Face à cette évolution, les détenteurs de brevets sur le vivant avancent l’argument des sommes considérables qu’ils ont investies dans la recherche. Les artistes invoquent la nécessité de toucher des redevances pour couvrir leurs frais initiaux.  
+
Leur but : éviter de perdre les utilisateurs dans la jungle des termes d'usage d'une œuvre et leur permettre de s'y retrouver avec des licences valides juridiquement, principalement celles permettant le partage et évitant l'exclusivité d'usage qui limite la créativité et l'innovation. C'est notamment cette campagne de non-prolifération qui a donné une certaine force aux divers projets de la culture Libre.  
  
Mais maintenant il existe une solution alternative pour prévenir ces contradictions : commencer à partager dès le début, avant d'investir trop de temps dans un projet. C'est une nouvelle culture à adopter.
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En ce début des années 2000, le nombre de licences libres s’est stabilisé et des millions d'auteurs les utilisent pour des milliards d’œuvres logicielles, photos, vidéos, etc.
  
C'est ce qui se passe sur Wikipédia, symbole de la culture libre. Et cela se passe aussi au sein de milliers de communautés en ligne qui partagent des recettes sur les semences et les plantes médicinales, la création de musiques électroniques ou les plans architecturaux de maisons écologiques.
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==Conclusion ==
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Avec le numérique et internet, nous pouvons facilement passer du statut de simples utilisateurs-consommateurs de créations à celui de producteurs. Il est peut-être intéressant de rappeler à tous les producteurs (actuels ou en devenir) : sans mention explicite, c'est la simple consultation qui va être autorisée, ce qui est dommage car c'est un frein à la fluidité intrinsèque des échanges d'idées, de modes d'emploi et de faits.  
  
Nous voilà au cœur de l'enjeu de la société de l'information : les comportements individuels et collectifs, du fait des propriétés du numérique, tendent vers l'adoption généralisée des principes de fonctionnement du Libre. C'est déjà le cas avec l'encyclopédie Wikipédia (cinquième site le plus visité au monde en 2011), avec GNU/Linux (logiciel qui tourne sur la majorité des serveurs Web sur terre), avec Firefox (navigateur web utilisé par environ 30 % des internautes mondiaux), etc. Cette évolution est donc déjà fonctionnelle. Cela matérialise petit à petit une nouvelle économie, basée sur des principes bien différents des précédents, avant l'arrivée du numérique.  
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Nous préconisons donc de :
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1. Garder sous droit d'auteur simple (usage exclusif) les créations que vous ne souhaitez pas diffuser, ou ne diffuser que dans un cadre très restreint comme des photos de familles, par exemple. Pour cela, rien à faire de spécial, si ce n'est penser à indiquer qui est le détenteur des droits relatifs à ces créations (avec vos coordonnées pour être contacté-e au cas où...).  
  
Pour conclure sur la définition du mot libre, notons une convergence entre les principes véhiculés par la notion libre dans le domaine immatériel et ceux véhiculés par la notion durable dans le domaine matériel. Considérant que ces sciences libres sont un terreau fertile pour ces nouveaux modèles économiques, des visionnaires contribuent à identifier et promouvoir les nouveaux modes de production et de diffusion des créations. Cette vision est notamment à l'œuvre dans l'économie sociale et solidaire.
+
2. Pour les créations qui auraient un intérêt – même modeste – pour d'autres, mentionner explicitement une licence libre. Les deux licences libres les plus connues, utilisées et recommandées par les ténors du sujet :
 +
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La ''Licence Art Libre'', décrite sur le site Copyleft Attitude : artlibre.org1. Malgré son nom, elle est aussi applicable à bien des domaines non artistiques au sens classique. C'est celle qui régit cet ouvrage.
 +
La licence ''Creative Commons BY-SA '': les termes sont différents mais expriment à peu près la même chose que la ''Licence Art Libre''. Par exemple, c'est la licence utilisée sur wikipedia
  
Voici une synthèse de l'impact du numérique sur le monde du travail :
 
  
{| class="wikitable" style="margin: 1em auto 1em auto;" width=90%
 
|-
 
! Entreprise 1.0 !! Entreprise 2.0 !! Entreprise 3.0
 
|-
 
| Organisation hiérarchique || Organisation horizontale (mode projet) || Organisation horizontale et élargie avec crowdsourcing
 
|-
 
| Cloisonnement || Participation || Participation avec développement de toutes les formes possibles de télétravail
 
|-
 
| Procédures complexes et rigidité || Procédures simples et flexibilité || Procédures simples et intelligemment améliorables et flexibilité
 
|-
 
| Relation hiérarchique || Relation entre tous || Relation entre tous et à tout moment grâce aux outils nomades connectés
 
|-
 
| Information gardée || Information partagée || Information partagée et qualifiée selon sa signification (web sémantique)
 
|-
 
| Outils du Web 1.0 : mél, site institutionnel, etc. || Outils de type réseaux sociaux d’entreprise || Réseaux sociaux d’entreprise + univers virtuels 3D
 
|-
 
| Formations classiques en présentiel || E-learning || E-learning à la demande sur des points précis grâce à la qualification des données
 
|}
 
  
 +
== Liens externes ==
 +
* Wikipédia. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_libre ''Culture libre''].
  
 
== Notes et références ==
 
== Notes et références ==
 
<references/>
 
<references/>
 
 
== Liens externes ==
 
* Site de la fondation Ynternet.org par Théo Bondolfi [http://www.ynternet.org/ynternet.org]
 
* Page Wikipédia sur la notion de culture libre [http://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_libre]
 

Version actuelle datée du 18 juillet 2016 à 10:14

Notions-clés : éthique, compatibilité, eCulture, Copyleft, permaculture, quatre libertés fondamentales, copyright, domaine public, droit d'auteur, brevet, logiciel libre, cyberculture, partage du savoir, libre de droits, licences Creative Commons, licence Art Libre,logiciel libre.

Profils-clés : Richard Stallman, Projet GNU, FSF, Lawrence Lessig, Creative Commons, Art Libre, Moreau Antoine.


Poème Rien n'est à nous

Tu dis : « Cette pensée est à moi. » Non mon frère,
Elle est en toi, rien n’est à nous.
Tous l’ont eue ou l’auront. Ravisseur téméraire,
Au domaine commun bien loin de la soustraire,
Rend-la comme un dépôt : Partager est si doux !

Henri-Frédéric Amiel (1821-1881), écrivain et philosophe suisse romand


La culture Libre, bien au-delà du logiciel[modifier]

Tous droits réservés, marque déposée, brevet, copie ou reproduction réservée à un usage strictement privé... Dès que nous parlons culture, nous sommes ramenés à la notion de propriété, en l'occurrence intellectuelle. Or, pour le courant de la culture libre[1], les idées appartiennent à tous, un peu comme l'air et l'eau, nos besoins fondamentaux.

1984 : Richard M. Stallman, alias RMS, commence à formaliser la première licence logicielle libre qui encadre juridiquement son projet de système d'exploitation libre : projet GNU. Depuis, la philosophie du libre s'est étendue progressivement à tous les domaines de société : art, éducation, recherche scientifique (savoirs libres, Open Science, etc.), production industrielle et mécanique (Open Hardware).

Pour mémoire, l'adjectif « libre » implique, dans ce cadre, les quatre libertés fondamentales[2] définies par la Fondation pour le Logiciel Libre (FSF). Progressivement, l'adoption des libertés fondamentales s'est répandue au-delà du seul logiciel :

  • images libres ;
  • documentations pédagogiques libres ;
  • films libres ;
  • plans d'architecture libres ;
  • cartographie libre ;
  • robotique libre ;
  • musique libre ;
  • recherche scientifique libre ;
  • plans de fabrication de machines agricoles libres ;
  • presse libre et participative.

Le projet Open Source Ecology est un bon exemple de l'application de la philosophie du libre au-delà du logiciel. Open Source Ecology crée et diffuse des plans pour la construction de cinquante « machines de base » pour créer, voire réinitialiser une civilisation[3]. Ce projet est dédié à l’élaboration conjointe de technologies reproductibles, open source et modernes pour des communautés villageoises résilientes (c'est-à-dire engagées dans le sevrage pétrochimique, à travers une transition technologique).

Le projet se décrit ainsi : « En utilisant à la fois la permaculture et les ateliers de conception numérique pour la satisfaction des besoins de base, selon une méthodologie open source favorisant la reproduction à bas coût de l’ensemble des opérations, nous souhaitons aider chaque personne qui le désire à dépasser le stade de la survie et à évoluer vers la liberté. ».

La Copyleft attitude[modifier]

La culture du copyleft, également appelée culture libre, est née du monde des logiciels sous l'impulsion de RMS et de très nombreux contributeurs qui avaient un point commun : leur sens du bien commun. L'expression « logiciel libre » fait référence à la liberté et non au prix. Pour comprendre le concept, il faut penser à la liberté d'expression, non à l'entrée libre.

Inspiré par cette manière innovante d'envisager le traitement des créations, d'autres initiatives ont progressivement fait sortir le copyleft du seul monde des logiciels. L'une des premières fut le mouvement Copyleft Attitude, coanimé par Antoine Moreau, qui a lancé la licence d'Art Libre.

Licences libres: un outil pour faire évoluer le copyright[modifier]

Dès leur apparition au XVIIIe siècle, copyright et droit d'auteur ont été la cible de vives critiques. Elles n'ont cessé de s'intensifier avec le développement des technologies facilitant la copie et le partage d'informations. Certaines personnes voient les licences libres comme un moyen d'abolir la notion même de droits sur les créations de l'esprit. Pourtant, l’objectif recherché est surtout d’encourager de manière simple et licite la circulation des œuvres, l’échange et la créativité.

Les Creative Commons s’adressent ainsi aux auteurs qui préfèrent partager leur travail et enrichir le patrimoine commun (les Commons) de la culture et de l'information accessible librement. L'œuvre peut ainsi évoluer tout au long de sa diffusion. En revanche, les personnes souhaitant autoriser la communication de leur œuvre uniquement contre une rémunération devront opter pour le système général du droit d’auteur et non des licences libres.

Les deux grandes familles de licences[modifier]

Caractéristiques de la licence Dans la famille plutôt « partage » (Libre, Open Source, non exclusive) Dans la famille plutôt « exclusive » (limitative, privative, propriétaire)
Approche affirmée, les termes et licences les plus reconnus dans cette famille GPL, GFDL, ArtLibre, CreativeCommons BY-ShareAlike (alias CC-BY-SA), autres (Cf. FSF[4] ou OSI[5]), domaine public Tous droits réservés, avertissement que les copieurs seront poursuivis, brevets...
Approche réservée Licence Creative Commons avec la clause Non Commerciale, Open Source Autorisation de reproduction possible au cas par cas, nous contacter.
Approche inconsciente « Tous usages autorisés » (risque de réappropriation) Aucune mention de copyright ni d'auteur pour des photos, images, films...

Les reconnaître[modifier]

Licence Art Libre

512px-Copyleft.png

Conseillée pour l'art, la science, la pédagogie. La plus simple des licences libres, hors logiciels. Peu connue, elle est compatible avec la CC-BY-SA (même intention et validité juridique, autres formulations).

Creative Commons

Creative commons logo.gif

Les plus connues des licences de libre diffusion, elles sont largement répandues mais ne sont pas toutes libres (clauses Non-Commercial et Non-Derivatives, en l'occurrence).

GFDL

EMERGENCE DU COPYLEFT LA GFDL.png

Licence historique. Elle convient très bien pour les modes d'emploi.

La GPL

Imageslicencegnu.jpg

La plus répandue des licences libres pour les logiciels. C'est le symbole de la culture libre, par lequel tout a commencé.

Zoom sur les licences Creative Commons[modifier]

Lawrence Lessig a co-créé le mouvement Creative Commons et la fondation qui l'anime en 2001. Dix ans plus tard, cette famille de licences rassemble plusieurs centaines de millions d'œuvres. Leurs auteurs sont des artistes du monde entier, des employés de l'administration publique qui produisent des modes d'emploi, des volontaires sur Wikipedia, etc.

La fondation Creative Commons a pour symbole général CC.

Le mouvement Creative Commons propose des contrats-types d’offre de mise à disposition d’œuvres en ligne ou hors-ligne (rien ne vous empêche de créer un CD ou un livre sous une licence Creative Commons). Inspirés par les licences de logiciels libres, ces textes facilitent l’utilisation et la réutilisation d’œuvres (textes, photos, musique, sites internet, etc.). Au lieu de soumettre toute exploitation des œuvres à l’autorisation préalable des titulaires de droits, les licences Creative Commons permettent à l’auteur d’autoriser à l’avance certaines utilisations selon des conditions exprimées par lui et d’en informer le public.

Les licences Creative Commons[6] ont été créées en partant du principe que la propriété intellectuelle était fondamentalement différente de la propriété physique, et du constat selon lequel les lois actuelles sur le copyright étaient un frein à la diffusion de la culture.

Leur but est de fournir un outil juridique qui garantit à la fois la protection des droits de l'auteur d'une œuvre artistique et la libre circulation du contenu culturel de cette œuvre, ceci afin de permettre aux auteurs de contribuer à un patrimoine d'œuvres accessibles dans le domaine public (notion prise au sens large).

Les licences Creative Commons donnent le droit d'utiliser, de copier et redistribuer une création. Elles proposent différentes déclinaisons telles qu'autoriser ou interdire l'utilisation de l'œuvre dans un cadre commercial (option non commercial), ainsi qu'autoriser ou interdire la modification d'une copie de la création (option pas de modification). Toutes les déclinaisons ont en commun l'attribut « Paternité » qui oblige à citer le nom de l'auteur de la création originale.

Par exemple, pour la co-création encyclopédique Wikipedia, la mention exacte est : «Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons - Paternité - Partage à l’identique ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence. »

Cette mention de la licence est relativement longue. Une licence exclusive, interdisant toute copie et modification, est plus simple. Elle mentionne : © prénom nom, année, tous droits réservés. On devine là tout l'enjeu du développement durable appliqué au monde de l'information numérique : qui dit durable, dit détails précis. Qui dit détails précis, dit procédure plus compliquée. Comme le covoiturage est plus compliqué à emprunter que la voiture personnelle, les licences libres sont plus compliquées à utiliser que les licences qui privent de la liberté. Il s'agit de savoir si on veut ou non faire l'effort de se « (re)programmer » pour comprendre les différentes licences libres et la manière de les utiliser. C'est un automatisme à prendre. Une fois comprises et appliquées correctement, les licences libres sont, comme le covoiturage, un art de vivre ensemble, dans le partage, au quotidien.

Licences Creative Commons
Désignation complète du contrat Terme abrégé désignant la licence Type de licence
Paternité CC-BY Licence libre non copyleft
Paternité
Partage des conditions initiales à l'identique
CC-BY-SA Licence libre copyleft
Paternité
Pas de modification
CC-BY-ND Licence de libre diffusion
Paternité
Pas d'utilisation commerciale
CC-BY-NC Licence de libre diffusion
Paternité
Pas d'utilisation commerciale
Partage des conditions initiales à l'identique
CC-BY-NC-SA Licence de libre diffusion
Paternité
Pas d'utilisation commerciale
Pas de modification
CC-BY-NC-ND Licence de libre diffusion

Paternité [BY] (Attribution):  l'œuvre peut être librement utilisée, à la condition de l'attribuer à l'auteur en citant son nom.

Pas d'utilisation commerciale [NC] (Noncommercial) : le titulaire de droits peut autoriser tous les types d’utilisation ou au contraire restreindre aux utilisations non commerciales (les utilisations commerciales restant soumises à son autorisation).

Pas de modification [ND] (NoDerivs) : le titulaire de droits peut continuer à réserver la faculté de réaliser des œuvres de type dérivées ou au contraire autoriser à l'avance les modifications, traductions.

Partage des conditions initiales à l'identique [SA] (ShareAlike) : le titulaire des droits peut autoriser à l'avance les modifications ; peut se superposer l'obligation (SA) pour les œuvres dites dérivées d'être proposées au public avec les mêmes libertés (sous les mêmes options Creative Commons) que l'œuvre originale.

Copy rights.png


Libre, c'est comme libre de droits ?

Attention, il est fréquent qu'on confonde, à tort, les notions de création sous licence libre et création libre de droits. Les licences libres ont été décrites dans cet article. Par contre, libre de droits fait référence au domaine public, c'est-à-dire aux créations qui ne sont pas (ou plus) couvertes par le droit d'auteur. Au bout d'un certain temps, variable selon les pays et les types de créations, généralement plusieurs dizaines d'années, les créations de l'esprit sortent du champ d'application du droit d'auteur classique. Elles sont alors utilisables (copiables, modifiables, réutilisables) sans autorisation explicite, parfois même sans citation de l'auteur original. C'est le domaine public ou la sphère des créations libres de droits. La grande différence avec les licences libres, c'est que ces dernières sont un choix délibéré des auteurs et que leur paternité reste acquise, c'est-à-dire qu'il faudra conserver les mentions de copyright (ou droit d'auteur) associées à la création, ce qui n'est pas indispensable pour des créations libres de droits. Et les banques d'images libres de droits ? Il existe, notamment sur internet, des banques d'images dites libres de droits. Le terme est utilisé ici de manière abusive, car il laisse croire qu'il n'y a plus aucun droit d'auteur sur ces créations, ce qui est faux. Les banques d'images ou photos libres de droits regroupent des créations qu'il suffit d'acheter une seule fois pour en faire des usages multiples.

Habituellement, si on acquiert le droit de publier une image pour l'édition de janvier 2011 d'un mensuel, on ne peut pas pour autant ré-utiliser cette même image pour la placer sur son site web ni la mettre dans l'édition d'avril du même mensuel. Il faudrait refaire la demande et souvent repasser à la caisse. Pour les banques d'images libres de droits, vous obtenez le droit d'utilisations multiples de la même image et c'est pour cela que ces collections se sont auto-proclamées libres de droits, tout en n'étant ni libres, ni dans le domaine public, ni gratuites. Pas facile de s'y retrouver, il faut l'avouer... À ne pas confondre donc, avec les bibliothèques d'images sous licence libre, comme Wikicommons, qui permettent de connaître l'auteur, de le mentionner, et de diffuser l'œuvre sans les restrictions imposées par les banques d'images citées ci-dessus, mais aux conditions posées par l'auteur lui-même.

Sans licence, la diffusion de l'œuvre est compromise[modifier]

Les productions artisanales, d'amateurs ou de petites entreprises, sont bien souvent sans mention de licence. Ceci signifie qu'elles sont légalement non libres. Comme cette belle recette du chausson aux pommes trouvée sur un site web de gourmets mais sans mention de la licence. Selon la loi, on ne peut pas la copier pour l'envoyer à sa cousine, même si on ne risque pas grand-chose. Et cette fameuse charte éthique d'une école trouvée sur un site web pédagogique, si bien rédigée qu'on pourrait la copier pour la donner à tous les élèves et à tous les parents ? S'il n'y a pas de mention explicite que l'œuvre est sous licence libre, celui qui copie la charte éthique de l'école pour l'adapter à son collège, là-bas, dans la brousse africaine, commet un acte illégal. Il prend le risque d'être poursuivi par l'auteur et puni par la loi. Étant donné le contexte très encadré du copyright, beaucoup de personnes feront preuve de prudence : elles ne prendront tout simplement pas le risque de partager l'œuvre.

En revanche, si on veut fluidifier les échanges d'informations, on prendra soin de décrire les termes de l'exercice du copyright. On les inscrira précisément dans un document nommé licence.

Chacun peut choisir des termes spécifiques et fonder sa propre licence, mais c'est un long travail qui doit être vérifié par des juristes spécialisés qui vous diront s'ils respectent les conventions en la matière. Si ce n'est pas le cas, une licence fait-maison pourra être reconnue comme nulle.

De plus, cette licence aux conditions inédites étant très peu répandue, peu de créateurs l'utiliseront. Cela prend en effet du temps d'étudier précisément les termes de chaque licence au cas où l'on voudrait réutiliser les créations qu'elle protège. Et songez au casse-tête pour quelqu'un voulant intégrer à une création des contenus provenant de cinquante créateurs ayant chacun fait leur propre licence !

Heureusement, les licences libres peuvent être utilisées pour toutes les créations relevant du droit d'auteur. Elles apportent de nombreuses possibilités, à commencer par le droit d'officialiser le partage de ses œuvres, dans des conditions plus ou moins restrictives, mais néanmoins standardisées intelligemment, en vue de l'intérêt général.

Concrètement, si vous voyez une œuvre avec l'une des mentions suivantes, vous pouvez alors librement (c'est-à-dire que vous êtes libre de le faire ou non !) utiliser, copier, redistribuer, modifier (une copie de) l'œuvre :

  • « Copyleft (+ année) + nom de l'auteur » ;
  • « Copyright (+ année) + nom auteur + sous Licence Art Libre » ;
  • « Copyright (+ année) cette œuvre est libre ».


Accord de «non-prolifération» des licences[modifier]

On parle généralement de traité de non-prolifération pour l'arsenal nucléaire. Mais sur internet où ne règnent que des informations, le terme est aussi utilisé[7].

Face à la découverte de la possibilité de créer sa propre licence, on a assisté au tournant du deuxième millénaire à une flambée du nombre de licences. Parmi elles, signalons GPL (GNU General Public License), Art Libre, Creative Commons, FreeBSD, etc. Elles découlent d'un mouvement tellement développé et apprécié qu’il existe un nombre incroyable de licences dites « Libre » ou « Open Source ». De la plus connue, la GPL (qui s'appuie sur les quatre libertés fondamentales de la culture Libre), à la plus folle, la PizzaGPL (« tu me files une pizza, je te file mon contenu »). Ceci a poussé les ténors de la culture Libre à s'unir pour lancer une campagne de non-prolifération des licences...

Leur but : éviter de perdre les utilisateurs dans la jungle des termes d'usage d'une œuvre et leur permettre de s'y retrouver avec des licences valides juridiquement, principalement celles permettant le partage et évitant l'exclusivité d'usage qui limite la créativité et l'innovation. C'est notamment cette campagne de non-prolifération qui a donné une certaine force aux divers projets de la culture Libre.

En ce début des années 2000, le nombre de licences libres s’est stabilisé et des millions d'auteurs les utilisent pour des milliards d’œuvres logicielles, photos, vidéos, etc.

Conclusion[modifier]

Avec le numérique et internet, nous pouvons facilement passer du statut de simples utilisateurs-consommateurs de créations à celui de producteurs. Il est peut-être intéressant de rappeler à tous les producteurs (actuels ou en devenir) : sans mention explicite, c'est la simple consultation qui va être autorisée, ce qui est dommage car c'est un frein à la fluidité intrinsèque des échanges d'idées, de modes d'emploi et de faits.

Nous préconisons donc de :

1. Garder sous droit d'auteur simple (usage exclusif) les créations que vous ne souhaitez pas diffuser, ou ne diffuser que dans un cadre très restreint comme des photos de familles, par exemple. Pour cela, rien à faire de spécial, si ce n'est penser à indiquer qui est le détenteur des droits relatifs à ces créations (avec vos coordonnées pour être contacté-e au cas où...).

2. Pour les créations qui auraient un intérêt – même modeste – pour d'autres, mentionner explicitement une licence libre. Les deux licences libres les plus connues, utilisées et recommandées par les ténors du sujet :

La Licence Art Libre, décrite sur le site Copyleft Attitude : artlibre.org1. Malgré son nom, elle est aussi applicable à bien des domaines non artistiques au sens classique. C'est celle qui régit cet ouvrage. La licence Creative Commons BY-SA : les termes sont différents mais expriment à peu près la même chose que la Licence Art Libre. Par exemple, c'est la licence utilisée sur wikipedia


Liens externes[modifier]

Notes et références[modifier]