Propriétaire, Libre et Open Source : Différence entre versions

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''Libre, Open Source, gratuit, exclusif''  
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'''Notions-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/libre Libre], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22culture+Libre%22 culture Libre], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22logiciel+libre%22 logiciel libre], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22Open+Source%22 Open Source], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=open+data open data], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/gratuit gratuit],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=free free], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/exclusivit%C3%A9 exclusivité], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22propri%C3%A9t%C3%A9+intellectuelle%22 propriété intellectuelle],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=code+source code source], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=licence+libre licence libre], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22acc%C3%A8s+au+code%22 accès au code], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=copyright copyright], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=brevet brevet], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22les+quatre+libert%C3%A9s+fondamentales%22 les quatre libertés fondamentales], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22lib%C3%A9ration+des+donn%C3%A9es%22 libération des données], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22choix+politique%22 choix politique]. ''  
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'''Profils-clés :''' ''[https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22Richard+Stallman%22 Richard Stallman], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/%22Projet+GNU%22 Projet GNU], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/FSF FSF], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=Francis%20Muguet Francis Muguet], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/content/tag/GPL GPL], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=GNU%2FLinux GNU/Linux], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=Creative+commons Creative commons], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=wikipedia Wikipedia], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=ynternet Ynternet.org]''
Pour bien comprendre ''qui contrôle quoi'' dans la circulation de l'information, sous quelque forme que ce soit, il faut connaître la différence entre ''libre'' et ''ouvert'', mais également comprendre ce que peuvent impliquer les termes ''exclusif'' ou "propriétaire".  
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Pour bien comprendre qui contrôle quoi dans la circulation de l'information, sous quelque forme que ce soit, il faut connaître la différence entre libre, ouvert et exclusif (ou propriétaire).  
  
''Open source'', cette expression est de plus en plus utilisée pour décrire les nouveaux modes d'innovation informatique, technologique et économique. On l'emploie désormais à toutes les sauces, parfois de manière abusive. Quelle est donc la différence avec le terme ''Libre'', tel qu'employé dans l'expression ''logiciel libre'' ou ''culture Libre''? Cette différence est à l'origine d'un désaccord qui oppose les partisans de l’open source et ceux du logiciel libre depuis la fin des années 90. Retour sur ces notions fondamentales de l'eCulture.
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Open source, cette expression est de plus en plus utilisée pour décrire les nouveaux modes d'innovation informatique, technologique et économique. On l'emploie désormais à toutes les sauces, parfois de manière abusive. Quelle est donc la différence entre l'open source et le terme libre, tel qu'employé dans « logiciel libre » ou « culture libre » ? Cette distinction est source de désaccords entre les partisans de l’open source et ceux du logiciel libre, ce depuis la fin des années 1990. Retour sur ces notions au cœur de l'eCulture, qui bousculent le modèle dominant : celui de l'exclusivité.  
  
== A l'origine était le logiciel «Libre»==
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==La culture de l'exclusivité ==
  
Comme presque toujours dans la culture numérique, c'est dans le vivier des spécialistes de l'informatique que les concepts émergent, s'affinent, se distinguent progressivement les uns des autres. Un premier rappel historique permet de comprendre un premier glissement : du logiciel libre au logiciel soumis à droit d'auteur («propriétaire»).
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Dans l'industrie de l'édition ou celle du show-business, les auteurs cèdent leurs droits de diffusion à des producteurs et/ou éditeurs, qui les monnayent auprès de distributeurs. Vous avez déjà eu vent de ces chiffres impressionnants : un milliard de recettes pour le dernier film hollywoodien qui vient de sortir, 300 euros la place pour assister au concert de la superstar qui fait sa réapparition après sa cure de désintox'. Mais attention, interdit de prendre des photos ou de les partager, c'est du vol ! L'avertissement le dit bien au début du film : vous n'iriez pas braquer une banque, alors pourquoi copier un ''DVD'' ?
  
A l'époque des premiers ordinateurs, le matériel informatique constituait la première source de revenus des fabricants, le logiciel n'étant qu'un moyen d'en faciliter la vente. L'accès au code source était normal, car nul n'achetait un ordinateur sans disposer d'une équipe de programmeurs. Les milieux professionnels et universitaires s'échangeaient volontiers logiciels et codes sources, et les constructeurs cédaient le leur sans contrepartie. Jusqu'à ce que les lois antitrust le leur interdisent afin de permettre l'exercice d'une concurrence dans ce domaine<ref>Source [http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_logiciel_libre ''Histoire du logiciel libre''] sur Wikipédia.</ref>.  
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Le showbiz concentre les intérêts privés dans un nombre restreint de producteurs et d'actionnaires. Ce modèle dominant sert les intérêts de majors, une poignée de grands groupes dont les bénéfices reposent sur les contrats d’exclusivité. Leur mode de fonctionnement : faire signer aux créateurs, auteurs ou artistes un contrat promettant le jackpot à ceux dont les œuvres seront les plus commercialisées via les canaux de distribution, tenus par ces mêmes majors.
  
Les constructeurs commencèrent alors à facturer séparément leurs logiciels au début des années 1970 ; en quinze ans, l'avènement de la micro-informatique généralisa ce modèle et donna un essor aux éditeurs de logiciels qui s'orientèrent vers la vente de licences d'utilisation. Un exemple souvent cité pour illustrer ce tournant est la [http://fr.wikipedia.org/wiki/An_Open_Letter_to_Hobbyists lettre ouverte de Bill Gates aux hobbyistes], en 1976, leur enjoignant de cesser de copier illicitement les logiciels.
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L'exclusivité protège l'auteur, mais le prive aussi de la possibilité de faire jouer la concurrence en utilisant plusieurs moyens de diffusion. Cependant, les limites artificielles imposées par les producteurs/éditeurs entrent aujourd'hui en collision avec les nouvelles fonctionnalités numériques (utiliser, copier, distribuer et modifier une œuvre en quelques clics).  
  
C'est dans ce contexte, dans les années 80, qu'un programmeur de système d'exploitation au Massachusetts Institute of Technology (MIT), un certain Richard Stallman (alias RMS), commence à constater des restrictions de possibilités d'utilisation, sur un pilote d'imprimante notamment<ref>Robert Sproull aurait refusé de lui fournir le code source en raison d'un contrat de non divulgation que Xerox avait passé avec lui, pratique encore peu courante à l'époque.</ref>. Il se trouve par ailleurs face au problème éthique de devoir développer des logiciels dont l'utilisation sera restreinte, qui ne pourront pas être partagés en raison des droits du propriétaire du logiciel (souvent distinct du créateur).
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Les propriétés du numérique permettent l'émergence d'une culture du libre partage, basée quant à elle sur un autre type de contrat pour régir l'usage des œuvres. Bien qu'utilisés depuis les années 1990, ces nouveaux termes restent peu connus du grand public. On les appelle les licences libres et les licences open source, chacune proposant quelques nuances. Elles s'appliquent à toute création, de la plus avant-gardiste jusqu'au mode d'emploi le plus habituel et austère. Elles commencent à remporter une large adhésion, notamment à travers les licences dites ''Creative Commons'' utilisées sur Wikipedia et ailleurs, par des millions de créatifs dans tous les domaines.
  
Bien qu'anecdotique, cette petite histoire est souvent prise comme étant le point de départ de l'informatique libre, puisque c'est à partir de là  que Richard Stallman consacrera son énergie à résoudre ce problème de conscience, ce qui fera de lui le premier et le plus emblématique des ambassadeurs du logiciel libre.
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Ces nouveaux codes détricotent le modèle dominant de cession exclusive des droits d'auteur. Alors que la culture de l'exclusivité interdit aux auteurs la possibilité de diversifier les modes de production et de diffusion qui leur permettraient de se confronter à tout moment au public, le modèle émergent ne conserve qu'une seule obligation incontournable : la mention de la paternité de l'œuvre par ses nouveaux adoptants (ou utilisateurs).  
  
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Avec internet, le modèle exclusif s'érode. Notamment parce que les limites entre producteurs et consommateurs s’estompent, chacun pouvant désormais passer d'un rôle à l'autre avec fluidité.
  
== Les quatre libertés fondamentales du Libre ==
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Les artistes eux-mêmes sont de moins en moins satisfaits du modèle dominant : combien d’entre eux se plaignent de leur maison d'édition, qui les tient en otage, soit en ne reversant pas les droits, soit en les empêchant de distribuer leurs œuvres par leurs propres canaux ? Une fois dans le système, ils ne peuvent même plus choisir de faire don de leurs créations (une chanson, un film ou une illustration dont ils sont pourtant les auteurs) en vue de soutenir un événement, une cause ou tout simplement pour asseoir leur notoriété.
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==À l'origine était le logiciel « Libre »==
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Comme presque toujours dans la culture numérique, c'est dans le vivier des spécialistes de l'informatique que les nouveaux concepts émergent, s'affinent, se pratiquent puis se distinguent progressivement les uns des autres. Un bref rappel historique permet de comprendre que la culture de l'exclusivité n'existait pas au départ dans le monde du logiciel.
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A l'époque des premiers ordinateurs, le matériel constituait la première source de revenus des fabricants d'équipement informatique, le logiciel n'étant qu'un moyen d'en faciliter la vente. L'accès au code source, l'information essentielle, était normal, car nul n'achetait un ordinateur sans disposer d'une équipe de programmeurs capables de le modifier à loisir pour l'adapter aux besoins spécifiques de leur organisation. Les milieux professionnels et universitaires s'échangeaient volontiers logiciels et codes sources, et les constructeurs les leur cédaient sans contrepartie, et sans même prendre garde aux termes (licences) régissant l’usage de ces codes logiciels.
  
Les idées d'avant-garde de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Stallman Richard Stallman] ont abouti en 1984 au projet GNU, système d'exploitation libre (pour ordinateur). Le projet GNU a été lancé afin de « ramener l'esprit de coopération qui prévalait dans la communauté hacker dans les jours anciens », lorsqu'il n'était pas encore question de propriété intellectuelle, et que tous les codes sources s'échangeaient librement. Stallman est aussi à l'initiative de la création de la Free Software fondation (FSF), en 1985, et de la première licence logicielle libre, en 1989, la Licence publique générale GNU (dite GPL).  
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Cependant, les lois antitrust finirent par leur interdire ces pratiques afin de permettre l'exercice d'une concurrence dans ce domaine<ref> Article [http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_logiciel_libre « Histoire du logiciel libre »], Wikipedia.</ref> : l'industrie du logiciel était née.
  
L'adjectif "Libre" implique quatre libertés fondamentales telles que définies par la Fondation pour le Logiciel Libre (Free Software Foundation, FSF). Initialement, l'usage de l'expression « libre » dans la société de l'information se réfère au code d'un logiciel et donne à l'utilisateur d'un logiciel libre :
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Au début des années 70, les constructeurs commencèrent alors à facturer séparément leurs logiciels ; en quinze ans, l'avènement de la micro-informatique généralisa ce modèle et donna un essor à de nouveaux acteurs, les éditeurs de logiciels, qui s'orientèrent vers la vente de licences d'utilisation. Un exemple souvent cité pour illustrer ce tournant est la lettre ouverte de Bill Gates aux hobbyistes<ref>Article [http://fr.Wikipédia.org/wiki/An_Open_Letter_to_Hobbyists « An Open Letter to Hobbyists »], Wikipedia.</ref>, en 1976, sommant les passionnés d'informatique personnelle de cesser de copier illicitement les logiciels protégés par le copyright.
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C'est dans ce contexte, années 80, qu'un certain Richard Stallman (alias RMS), programmeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), commence à pâtir de ces restrictions d'usage. Alors qu'il essaye de réparer un pilote d'imprimante<ref>Robert Sproull aurait refusé de lui fournir le code source en raison d'un contrat de non-divulgation que Xerox avait passé avec lui, pratique encore peu courante à l'époque.</ref>, il se voit refuser l'accès au code source. Énervant pour un programmateur ! RMS se trouve par ailleurs obligé de développer des logiciels dont l'utilisation sera restreinte et qui ne pourront pas être partagés en raison des choix du propriétaire du logiciel (souvent autre que son créateur). C'est pour lui un problème éthique.
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Bien qu'anecdotique, cette petite histoire est souvent citée comme le point de départ de l'informatique libre. C'est en effet à ce moment que Richard Stallman quitte le MIT pour consacrer son énergie à résoudre ce problème de conscience. Il deviendra le premier et le plus emblématique des ambassadeurs du logiciel libre.
  
# La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (''liberté 0'') ;
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==Les quatre libertés fondamentales du Libre ==
# La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu'il fasse votre travail informatique comme vous le souhaitez (''liberté 1''). Pour ceci l'accès au code source est une condition nécessaire ;
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Les idées d'avant-garde de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Stallman Richard Stallman] ont abouti en 1984 au projet GNU, système d'exploitation libre (pour ordinateur). Le projet GNU a été lancé afin de « ramener l'esprit de coopération qui prévalait dans la communauté hacker dans les jours anciens », alors que le cadre légal n'était pas encore bien posé, et que tous les codes sources s'échangeaient librement. Stallman est aussi à l'initiative de la création de la Free Software Foundation (FSF), en 1985, et de la première licence logicielle libre, en 1989, la Licence Publique Générale GNU (dite GNU GPL).
# La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin (''liberté 2'') ;
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# La liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (''liberté 3''). En faisant cela, vous pouvez faire profiter toute la communauté de vos changements. L'accès au code source est une condition nécessaire.
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L'adjectif libre implique quatre libertés fondamentales telles que définies par la Fondation pour le Logiciel Libre1 (Free Software Foundation, FSF)<ref>Voir gnu.org, [http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.html Qu'est-ce que le logiciel libre?]</ref>. Initialement, l'usage de l'expression libre dans la société de l'information se réfère au code d'un logiciel et donne à l'utilisateur d'un logiciel libre :
  
== Du Libre à l'Open Source ==
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1. La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0) ;
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2. La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu'il exécute le travail informatique comme vous le souhaitez (liberté 1). L'accès au code source est donc une condition nécessaire ;
  
Les motivation du projet GNU relèvent de l'éthique et de la philosophie politique. Il vise en effet à ne pas laisser l'homme devenir l'esclave de la machine et de ceux qui auraient l'exclusivité de sa programmation, ou de cartels monopolisant des connaissances en fonction de leurs seuls intérêts. Le projet GNU œuvre pour une libre diffusion des connaissances, ce qui n'est pas sans implications politiques, éthiques, philosophiques et sociales, ou sociétales. Une radicalité dans les enjeux qui ont provoqué des résistances, même au sein des partisans de la libération du code. Dès les années 90, l'émergence de la culture libre et du copyleft rencontre plusieurs problèmes:
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3. La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin (liberté 2) ;
* Le mot libre est trop confus. En anglais Free veut aussi dire gratuit, ce qui n'est pas toujours le cas d'un logiciel libre, mais peut être celui d'un logiciel propriétaire (le client peut devenir la marchandise).
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* Certains utilisent le logiciel libre pour des raisons techniques sans aucune sensibilité citoyenne, telle que préconisée par Stallman.
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4. La liberté de distribuer des copies de vos versions modifiées (liberté 3).
* D'autres partisan de la culture Libre trouvent la démarche de la FSF peu adaptée face au modèle dominant qui impose la propriété intellectuelle.  Ils préconisent une politique des petits pas. Impossible pour eux d'imposer aux autress un modèle aussi radical. Ils préconisent plus de pragmatisme : la meilleure manière de faire avancer le libre, c'est de le dépolitiser, de ne pas imposer un choix de société, mais de mettre en avant les nombreux avantages techniques.
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En faisant cela, vous pouvez faire profiter toute la communauté de vos changements. L'accès au code source est, ici encore, une condition nécessaire.
  
Dans ce choc d'attitude, Stallman reste ferme. Le terme Open Source fait alors son apparition à la fin des années 90. En 1998, l'organisation Open Source Initiative naît d'une scission de la communauté du logiciel libre afin de conduire une politique jugée plus adaptée aux réalités économiques et techniques. Comme la FSF, le mouvement open source défend la liberté d'accéder aux sources des programmes qu'ils utilisent, afin d'aboutir à une économie du logiciel dépendant de la seule vente de prestations et non plus de celle de licences d'utilisation. Mais l'Open Source s'affranchit volontiers de toute considération philosophique et politique. C'est ici que se situe la distinction fondamentale entre ces deux courants.
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==Du libre naît l'open source ==
Les uns se réclament d'un choix citoyen et d'une vision de société (le tenant du libre), les autres se réclament d'une utilité technique : la mise à disposition de l'information améliore la qualité du produit et sa commercialisation. l'Open source effraie moins le client, les entreprises ne font pas de politique.  
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Les motivations du projet GNU relèvent de l'éthique et de la philosophie politique. Il vise en effet à ne pas laisser l'homme devenir l'esclave de la machine ni de ceux qui auraient l'exclusivité de sa programmation, ni de cartels monopolisant des connaissances en fonction de leurs seuls intérêts. Le projet GNU œuvre pour une libre diffusion des connaissances, ce qui n'est pas sans implication politique, éthique, philosophique et sociale.
  
== Une limite qui reste floue ==
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Cette radicalité a provoqué des résistances, même au sein des partisans de la libération du code source. Dès les années 1990, l'émergence de la culture libre et du copyleft rencontre plusieurs obstacles :
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* le mot free est trop confus : en anglais, il veut aussi dire gratuit, ce qui n'est pas toujours le cas d'un logiciel libre, mais peut être celui d'un logiciel propriétaire (le client peut devenir la marchandise<ref>Voir Xavier de la Porte [http://www.internetactu.net/2012/02/27/quand-vous-ne-voyez-pas-le-service-cest-que-vous-etes-le-produit/ ''Quand vous ne voyez pas le service, vous êtes le produit'']. InternetActu.net.</ref>).
  
La distinction entre l'Open et le Libre n'est pas aisée à saisir. Certains utilisent les pratiques Open avec beaucoup d'éthique, d'autres utilisent le terme Libre sans conscience des implications, ou pour surfer sur un phénomène de mode de langage.
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* certains utilisent le logiciel libre pour des raisons techniques sans aucune sensibilité citoyenne, contrairement à Stallman ;
  
Google, tout en fonctionnant avec des logiciels Open avec la mention de la Free Software Fundation, privatise les données des utilisateurs pour les revendre à des annonceurs. Ces données atterrissent dans une boîte noire, un environnement numérique fermé, où règne à nouveau la culture du secret. Qui a déjà eu accès à ses données personnelles collectées par Google, qui a déjà pu rencontrer à son double numérique? Cette interrogation s'applique aussi aux solutions Cloud ou Saas (software as a service): les services en ligne fonctionnent de plus en plus avec des pratiques et outils Open, mais ils représentent aussi le risque de voir nos données personnelles utilisées à des fins que nous ne cautionnons pas. Au niveau individuel, les conséquences ne semblent pas si importantes, mais à l'échelon collectif, les conséquences peuvent être majeures.  
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* certains partisans de la culture libre trouvent la démarche de la FSF trop dure à populariser dans un monde où le modèle dominant abuse des droits d'auteurs pour restreindre les libertés. Ils préconisent une démarche moins ambitieuse que celle de Stallman. Pour eux, la meilleure manière de faire avancer le libre, c'est de le dépolitiser, de ne pas imposer un choix de société, mais de mettre en avant les nombreux avantages techniques.  
  
Dans cette confusion des termes, voici, selon nous, ce qu'il faut (assez schématiquement) retenir :
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Dans ce choc d'attitude, Stallman reste ferme. Le terme open source fait alors son apparition à la fin des années 1990. En 1998, l'organisation Open Source Initiative naît d'une scission de la communauté du logiciel libre afin de proposer un modèle de développement plus facilement assimilable au vu des réalités économiques et techniques de l'époque.
*Une licence dite libre sera toujours compatible avec des pratiques Open car elle inclut nécessairement les quatre libertés fondamentales. Par ailleurs, elle apporte des garanties aux préoccupations citoyennes.
 
*Une licence Open ne sera pas forcément compatible avec les pratiques du libre car il y a souvent blocage sur la possibilité de copier et redistribuer (entorses aux quatre libertés fondamentales du Libre). Elle permet cependant de concilier de nouvelles possibilités techniques avec des impératifs économiques liés à l'entreprise.  
 
  
Open et Libre peuvent constituer une double portes d'entrée à l'émergence d'une société plus transparente, plus citoyenne. Si le libre impose d'emblée une vision globale et engagée, l'Open arrive aussi aux mêmes résultats par les petits pas et une vision plus pragmatique.
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Comme la FSF, le mouvement open source défend la liberté des utilisateurs d'accéder aux sources des programmes qu'ils utilisent. Il vise une économie du logiciel dépendant davantage de la vente de prestations associées au logiciel et non plus de licences d'utilisation. Mais l'open source s'affranchit des considérations philosophiques et politiques. C'est ici que se situe la distinction fondamentale entre ces deux courants.  
L'approche logiciel libre peut être vue comme "top down" : la vision prime sur le réel, les idées gouvernent les actes. Les garde-fous idéologiques sont posés en premier.
 
L'approche Open Source peut être qualifiée de "bottom up" : elle part de constats techniques sur le terrain et développe des modes de fonctionnement collaboratifs qui crée une spirale vertueuse : meilleur qualité du produit, coopération entre collaborateurs, entraide. Les préoccupations, au départ purement techniques, s'élargissent alors à l'humain. L'open arrive désormais sur le bureau d'autres sphères, notamment politiques. Ainsi, le mouvement Open data qui milite pour une transparence des données, s'attaquent désormais aux données publiques. Cette démarche éminemment citoyenne, qui n'évoque pas le Libre, peut s'appuyer sur le grand argument en faveur de l'Open pour faire passer ses revendications (de fait politiques): c'est bon pour la qualité du service.
 
  
Généralisation Se dégage de tout ça un mouvement social. la technique est politique : l'outil crée l'organe
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Les uns se réclament d'un choix citoyen et d'une vision de société (les tenants du libre), les autres se réclament d'une utilité technique : la mise à disposition de l'information améliore la qualité du produit et sa commercialisation. L'open source effraie moins le client : les entreprises ne font pas de politique.
démarche qualité qui rejoint un projet politique du libre.  
 
  
Les logiciels qui supportent le mouvement du logiciel libre répondent aux critères énoncés par la Free Software Foundation dans la Free Software Definition, elle-même rédigée par Richard Stallman.
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==Une limite qui reste floue ==
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La distinction entre l'open et le libre n'est pas aisée à saisir. Certains utilisent les pratiques open avec beaucoup d'éthique, d'autres utilisent le terme « libre » sans conscience des implications, ou pour surfer sur un phénomène de mode de langage.
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Les partisans du libre accusent l’open source d'être mû par la dynamique financière de multinationales. Ils soulèvent une question de fond. Un exemple : Google, tout en fonctionnant avec des logiciels open source, avec la mention de la Free Software Foundation, privatise les données des utilisateurs pour les revendre à des annonceurs. Ces données atterrissent dans une boîte noire, un environnement numérique fermé, où règne à nouveau la culture de l'exclusivité et du secret.
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Qui a déjà eu accès à ses données personnelles collectées par Google ? Qui a  déjà pu dialoguer avec son [http://netizen3.org/index.php/L%27identit%C3%A9_num%C3%A9rique double numérique]  ? Ces interrogations se généralisent à toutes les solutions Cloud (nuage) ou SaaS (Software as a Service) : les services en ligne fonctionnent de plus en plus avec des pratiques et outils open source, mais ils présentent aussi le risque de voir nos données personnelles utilisées à des fins que nous ne cautionnons pas. Au niveau individuel, les conséquences ne semblent pas très importantes, mais à l'échelon collectif, les enjeux sont majeurs.
  
La notion d’open source repose également sur des définitions précises. L'utilisation des termes open source a été suggérée par Christine Peterson, du Foresight Institute, afin de lever l'ambiguïté sémantique du mot anglais free qui signifie libre au sens de « liberté », mais également libre au sens de « libre accès, gratuité » – et par le biais de cette rectification sémantique, indiquer aux utilisateurs qu'un logiciel a un coût.
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En pratique, la plupart des licences open source satisfont aux critères du libre, selon la Free Software Foundation, les différentes subtilités qui les distinguent étant principalement d’ordre philosophique. Mais seules certaines licences, dont la GNU GPL (du projet GNU de Richard Stallman), offrent ce qui est appelé le copyleft en garantissant qu'un logiciel libre le reste, même après modifications : on ne peut pas changer la licence d'une création si son auteur a opté pour le ''copyleft''.
  
La principale critique issue du mouvement parent du logiciel libre est le fait que l’open source ne communique presque exclusivement que sur une des caractéristiques techniques des logiciels (la liberté d'accès au fonctionnement du logiciel) en occultant les motivations premières dont elles sont issues, au risque de les perdre. Ils accusent l’open source d'être mû par la dynamique et les ressources financières et d'expertise de multinationales, l'opposant au logiciel libre mû par des idéaux d’ordre philosophique et politique.
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Les licences dites copyleft permettent ainsi de protéger les libertés des utilisateurs, le code source des logiciels restera à jamais libre, annulant ainsi la possibilité de le privatiser ou de le breveter. Elles sont les seules à assurer une redistribution du code d'un programme (ou d'une information) éternellement, ce qui favorise l'équité entre producteur et consommateur ainsi qu'une coopération pérenne au sein de la communauté des utilisateurs.
  
Un an après sa création, Bruce Perens, détenteur de la marque open source et créateur de l’Open Source Definition, décide de se retirer du projet suite à ce qu’il appelle un « échec de l’Open Source Initiative » et rédige un essai publié par la Free Software Foundation intitulé Pourquoi nous parlons de logiciels libres dans lequel il affirme que la Free Software Definition assure davantage de libertés aux utilisateurs des programmes.
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{| class="wikitable"
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|'''Des licences à géométrie variable'''
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Dans le domaine logiciel, l'Open Source utilise aussi les quatre libertés, mais se focalise sur l'intérêt technique et commercial du partage, en ignorant ou minimisant la question de l'éthique, de la transparence, de l'accès. C'est ainsi que de nombreuses compagnies, dont Google et IBM, utilisent les termes Linux et non pas GNU/Linux, et le terme Open Source et non pas Libre, car elles mélangent des morceaux de logiciels libres avec des parties dont ils vendent l'exclusivité. Par exemple : Google Play vend des applications payantes et Google Adwords vend des espaces publicitaires exclusifs, sans donner le code qui permet de gérer ces services.
  
Ainsi, des logiciels libres sous licence copyleft sont open source, tandis que des logiciels open source peuvent ne pas être libres. En pratique, la plupart des licences de l’open source satisfont aux critères du libre selon la Free Software Foundation, les différentes subtilités qui les distinguent étant principalement d’ordre philosophique et commercial.
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Dans le domaine non-logiciel, le terme ''Open Source'' est souvent utilisé à tort. Il arrive même qu'il soit accompagné de la mention « some rights reserved » (quelques droits réservés), ce qui signifie que certaines des quatre libertés sont octroyées, d'autres pas.
 
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|}
À noter que seule certaines licences dont la GNU GPL (du projet GNU de Richard Stallman) offre ce qui est appelé le copyleft en garantissant le partage de l'ensemble du code source : ces licences permettent ainsi de protéger les libertés des utilisateurs (ainsi, le code restera à jamais libre en annulant la possibilité de le breveter), elles sont les seules à certifier une redistribution à 100 % du code d'un programme éternellement, ce qui assure une coopération parfaite et pérenne envers la communauté du logiciel libre ainsi qu'à tous les utilisateurs.
 
'''Jeudi 7 Février'''
 
 
 
D’après Eric Raymond, le mouvement du logiciel libre n’aurait pas réussi à générer une vague de fond dans le monde entier qui aurait suscité une adhésion large.<br />
 
Ce mouvement « libre » créé la confusion, ce n’est pas attirant. On va donc plutôt nommer cela « Open Source » ;<br />
 
Vu que Richard Stallman (programmateur militant du logiciel libre) a des idées qui sont, à tort,  perçues comme gauchistes, la notion de « libre » peut déplaire. <br />
 
Le terme « Open Source », lui, est plus pragmatique. Cette notion annihile l’idée d’opposition systématique,  il octroie la dimension politique et se soucie seulement de la dimension technique. <br />
 
Pas de représentation du mouvement du logiciel libre (pas de projet de société).<br />
 
Pour « Citoyen du net » : dimension citoyenne, projet de société mis en valeur et assumé. C’est pour cela que l’on gardera le terme « logiciel libre ».<br />
 
On s’extrait de cette dimension technique.<br />
 
Open hardware (maladresse ?) plus lié à Open Source qu’à Free Software.<br />
 
Open source effraie moins le client, les entreprises ne font pas de politique. <br />
 
Protocole TCP : Comités ouverts de travail qui ont pour vocation de mettre en place des standards à l’échelle mondiale. Mettre en place des modes de fonctionnement, réalisations techniques qui soient disponibles à tous.<br />
 
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--[[Utilisateur:Cyrielle.Casse|Cyrielle.Casse]] ([[Discussion utilisateur:Cyrielle.Casse|discussion]]) 11 février 2013 à 10:29 (CET)
 
 
 
 
 
== Libre, ouvert, privé, fermé : quels termes utiliser ==
 
 
 
Dans le domaine des formats, les termes utilisés sont ''formats ouverts'' et ''formats fermés''. Le sens commun suggère que ouvert serait comme libre et fermé comme privateur/propriétaire.
 
 
 
''Ouvert'' signifie en fait que nous pouvons tous accéder à l'information, la modifier, mais qu'il reste une interdiction&nbsp;: la redistribution.
 
 
 
Ouvert est déjà un bon pas en avant vers la libération des œuvres. Mais cette limite est considérée comme insuffisante s'il s'agit d'une information fonctionnelle&nbsp;: un mode d'emploi, un format de fichier, un logiciel. Par exemple&nbsp;: je trouve sur l'Internet une recette de gâteau. Je la modifie. Si elle n'est qu'ouverte, j'ai l'interdiction de redistribuer la recette, même si je mentionne la source. Idem avec le format de fichier. Exemple&nbsp;: un jeune informaticien trouve un bug dans le programme Firefox. Il répare, mais ne peux pas l'intégrer dans le fichier central du logiciel. Car le logiciel ou le format du fichier ou le livre appartient aux éditeurs. Et les éditeurs décident à qui ils donnent quoi... En format uniquement ouvert, pas libre, l'informaticien qui a réparé bénévolement le problème ne pourra pas redistribuer à ses contacts le résultat du travail effectué, car il n'a pas la liberté de redistribuer.  
 
 
 
 
 
== Libre, gratuit, ouvert et privateur ==
 
  
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==Quand Open et Libre se rejoignent ==
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Open et libre peuvent constituer une double porte d'entrée à l'émergence d'une société plus transparente, plus citoyenne. Si le libre impose d'emblée une vision engagée, l'open peut aussi arriver au même résultat par sa vision plus pragmatique.
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L'approche du libre peut être vue comme top-down : la vision prime sur le réel, les idées président aux actes. Les garde-fous idéologiques sont posés en premier.
  
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L'approche open source peut être qualifiée de bottom-up : elle part de constats techniques sur le terrain et développe des modes de fonctionnement collaboratifs qui créent une spirale vertueuse où est associé l'humain : meilleure qualité du produit, coopération entre collaborateurs, entraide au sein d'une communauté, etc.
  
''Libre''&nbsp;: Sous une licence qui permet à chacun de lire, utiliser, modifier et redistribuer l'information, s'applique dans le domaine du logiciel et au-delà (art, documentation pédagogique, …). C'est le seul qui garantisse une véritable équité des chances.  
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Par sa neutralité philosophique, l'Open peut être un formidable outil de gestion entrepreneuriale comme... de gestion politique.
  
''Ouvert''&nbsp;: '''L'expression très souvent utilisée est Open Source.''' Pour la plus grande partie des cas, cela revient au même que ''libre'', quant aux permissions et restrictions. Par contre, le terme ''ouvert'' (ou ''open source'') est souvent employé à tort pour désigner des créations qui ne sont ni libres, ni open source&nbsp;! Les auteurs trouvent que leur création est dotée d'assez de permissions pour être qualifiée de libre ou ouverte mais sans avoir rigoureusement vérifié que ''leur'' vision correspondait aux définitions précises de libre ou open source.
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Un exemple : le courant ''Open data'' (données ouvertes)<ref>On peut citer l'exemple de l'Open data en matière de santé, menée par [http://www.opendatasante.com/notre-manifeste/ Initiative transparence santé]: « ''Ces données qui composent le paysage de l’offre sanitaire sont aujourd’hui quasi inaccessibles aux acteurs du secteur souhaitant informer les usagers. De ce constat est née l’Initiative transparence santé, un regroupement d’acteurs de la société civile en provenance d’horizons divers. Nous défendons la position qu’un partage plus large des données sur le système de soins améliorerait la transparence sur son fonctionnement et ses performances et encouragerait le développement d’outils permettant à l’usager de comparer le coût et la qualité des services de santé. Ces objectifs peuvent être atteints dans le strict respect de leur anonymat qu’en aucun cas évidemment nous ne remettons en cause.'' »</ref>, qui milite pour une transparence des informations, s'attaque aux données publiques. Pour faire passer ses revendications, cette démarche citoyenne (qui n'évoque pourtant pas le Libre) peut s'appuyer sur le grand argument en faveur de l'Open : c'est bon pour la qualité du service au public
  
''Gratuit''&nbsp;: Dans le monde de l'information, ''gratuit'' est une formule qui est le symbole de la manipulation. Car qui dit gratuit ne dit pas libre mais dit, au contraire et très fréquemment, «&nbsp;première dose de drogue gratuite&nbsp;». '''Certains services sont gratuits mais utilisent la dépendance pour progressivement introduire des aspects payants''', d'autres exploitent les informations fournies par les utilisateurs du service gratuit pour les revendre à des tiers, d'autres enfin rendent leurs clients captifs pour leur vendre des produits. Quoi qu'il en soit, aucun ne concentre son modèle sur un service honnête la véritable génération de revenus est clairement identifiable par l'utilisateur lorsqu'il bénéficie des services. Pour simplifier, on peut dire que gratuit égale souvent ''arnaque''. Il existe néanmoins des exceptions, notamment les services d'intérêt public, financés par un service public, mais qui annoncent qu'ils sont gratuits parce qu'ils sont financés par l’État ou par des structures d'intérêt public. L'essentiel quand on voit «&nbsp;gratuit&nbsp;» est donc d'identifier les sources. On peut lire, à juste titre&nbsp;: si c'est gratuit, alors le produit, c'est vous&nbsp;!<ref>[http://reflexesecurite.com/general/vous-etes-produit-gratuite/ Vous êtes le produit.]</ref>
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Les fonctions et pratiques de l'open, lorsqu'elles sont utilisées avec des intentions citoyennes, rejoignent aisément les objectifs du libre. D'où l'inconfort des politiques qui voient d'un œil méfiant cette demande émergente en faveur d'une libération des données... même « publiques ».  
  
''Privateur''&nbsp;: La majorité des services gratuits sont privateurs, mais pas tous (voire service gratuit d'intérêt public). Souvent, ce sont des entreprises, comme Microsoft, Adobe ou Google, qui '''fournissent des services gratuits pour mieux rendre leurs clients dépendants de leurs produits privateurs et ensuite les contraindre''', individuellement ou au niveau des entreprises qui utilisent ce service, à payer des sommes importantes pour accéder aux prestations dans un contexte de dépendance et de monopole, établit de position dominante.
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| '''Salutation à Francis Muguet'''
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Chercheur français, Francis Muguet a mené la délégation des promoteurs du Libre au sommet de l'ONU sur la société de l'information. En 2001, puis 2003, il a réussi un tour de force politique aux côtés de Richard Stallman, fondateur du mouvement du logiciel libre, au service du bien commun et de l'éthique numérique. Les gouvernements ont signé une déclaration finale en faveur de la culture du Free/Libre, et non pas de l'Open/Ouvert.
  
== Salutation à Francis Muguet ==
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C'est la reconnaissance de millions d'heures de débats dans les forums sur internet depuis le milieu des années 90 sur les enjeux de société qui se cachent derrière ces deux termes. Depuis, on peut dire que Libre est le terme officiel des citoyens du net et des gouvernements démocratiques. Dans la pratique, Open Source est plus usité, car les journalistes, faiseurs d'opinions, n'ont que trop rarement saisi les enjeux qui se cachent derrière ces termes. Membre du conseil scientifique d'Ynternet.org, Francis Muguet passait parfois dans les bureaux où ces lignes furent écrites. Il s'est éteint en septembre 2010. Ce paragraphe lui rend hommage.
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Chercheur français, Francis Muguet a mené la délégation des promoteurs du libre au sommet de l'ONU sur la société de l'information. En 2001, puis 2003, il a réussi un tour de force politique aux côtés de Richard Stallman, fondateur du mouvement du logiciel libre, au service du bien commun et de l'éthique numérique. Les gouvernements ont signé une déclaration finale en faveur de la culture du Free/Libre, et non pas de l'Open/Ouvert. C'est la reconnaissance de millions d'heures de débats dans les forums sur l'Internet depuis le milieu des années 1990 sur les enjeux de société qui se cachent derrière ces deux termes. Depuis, on peut dire que libre est le terme officiel des citoyens du Net et des gouvernements démocratiques. Dans la pratique, Open Source est plus usité, car les journalistes, faiseurs d'opinions, n'ont que trop rarement saisi les enjeux qui se cachent derrière ces termes. Membre du conseil scientifique d'Ynternet.org, Francis Muguet passait parfois dans les bureaux où ces lignes furent écrites. Il s'est éteint en septembre 2010. Ce paragraphe lui rend hommage.
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==Notes et références ==
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<references/>

Version actuelle datée du 18 juillet 2016 à 09:06

Notions-clés : Libre, culture Libre, logiciel libre, Open Source, open data, gratuit,free, exclusivité, propriété intellectuelle,code source, licence libre, accès au code, copyright, brevet, les quatre libertés fondamentales, libération des données, choix politique.

Profils-clés : Richard Stallman, Projet GNU, FSF, Francis Muguet, GPL, GNU/Linux, Creative commons, Wikipedia, Ynternet.org


Pour bien comprendre qui contrôle quoi dans la circulation de l'information, sous quelque forme que ce soit, il faut connaître la différence entre libre, ouvert et exclusif (ou propriétaire).

Open source, cette expression est de plus en plus utilisée pour décrire les nouveaux modes d'innovation informatique, technologique et économique. On l'emploie désormais à toutes les sauces, parfois de manière abusive. Quelle est donc la différence entre l'open source et le terme libre, tel qu'employé dans « logiciel libre » ou « culture libre » ? Cette distinction est source de désaccords entre les partisans de l’open source et ceux du logiciel libre, ce depuis la fin des années 1990. Retour sur ces notions au cœur de l'eCulture, qui bousculent le modèle dominant : celui de l'exclusivité.


La culture de l'exclusivité[modifier]

Dans l'industrie de l'édition ou celle du show-business, les auteurs cèdent leurs droits de diffusion à des producteurs et/ou éditeurs, qui les monnayent auprès de distributeurs. Vous avez déjà eu vent de ces chiffres impressionnants : un milliard de recettes pour le dernier film hollywoodien qui vient de sortir, 300 euros la place pour assister au concert de la superstar qui fait sa réapparition après sa cure de désintox'. Mais attention, interdit de prendre des photos ou de les partager, c'est du vol ! L'avertissement le dit bien au début du film : vous n'iriez pas braquer une banque, alors pourquoi copier un DVD ?

Le showbiz concentre les intérêts privés dans un nombre restreint de producteurs et d'actionnaires. Ce modèle dominant sert les intérêts de majors, une poignée de grands groupes dont les bénéfices reposent sur les contrats d’exclusivité. Leur mode de fonctionnement : faire signer aux créateurs, auteurs ou artistes un contrat promettant le jackpot à ceux dont les œuvres seront les plus commercialisées via les canaux de distribution, tenus par ces mêmes majors.

L'exclusivité protège l'auteur, mais le prive aussi de la possibilité de faire jouer la concurrence en utilisant plusieurs moyens de diffusion. Cependant, les limites artificielles imposées par les producteurs/éditeurs entrent aujourd'hui en collision avec les nouvelles fonctionnalités numériques (utiliser, copier, distribuer et modifier une œuvre en quelques clics).

Les propriétés du numérique permettent l'émergence d'une culture du libre partage, basée quant à elle sur un autre type de contrat pour régir l'usage des œuvres. Bien qu'utilisés depuis les années 1990, ces nouveaux termes restent peu connus du grand public. On les appelle les licences libres et les licences open source, chacune proposant quelques nuances. Elles s'appliquent à toute création, de la plus avant-gardiste jusqu'au mode d'emploi le plus habituel et austère. Elles commencent à remporter une large adhésion, notamment à travers les licences dites Creative Commons utilisées sur Wikipedia et ailleurs, par des millions de créatifs dans tous les domaines.

Ces nouveaux codes détricotent le modèle dominant de cession exclusive des droits d'auteur. Alors que la culture de l'exclusivité interdit aux auteurs la possibilité de diversifier les modes de production et de diffusion qui leur permettraient de se confronter à tout moment au public, le modèle émergent ne conserve qu'une seule obligation incontournable : la mention de la paternité de l'œuvre par ses nouveaux adoptants (ou utilisateurs).

Avec internet, le modèle exclusif s'érode. Notamment parce que les limites entre producteurs et consommateurs s’estompent, chacun pouvant désormais passer d'un rôle à l'autre avec fluidité.

Les artistes eux-mêmes sont de moins en moins satisfaits du modèle dominant : combien d’entre eux se plaignent de leur maison d'édition, qui les tient en otage, soit en ne reversant pas les droits, soit en les empêchant de distribuer leurs œuvres par leurs propres canaux ? Une fois dans le système, ils ne peuvent même plus choisir de faire don de leurs créations (une chanson, un film ou une illustration dont ils sont pourtant les auteurs) en vue de soutenir un événement, une cause ou tout simplement pour asseoir leur notoriété.

À l'origine était le logiciel « Libre »[modifier]

Comme presque toujours dans la culture numérique, c'est dans le vivier des spécialistes de l'informatique que les nouveaux concepts émergent, s'affinent, se pratiquent puis se distinguent progressivement les uns des autres. Un bref rappel historique permet de comprendre que la culture de l'exclusivité n'existait pas au départ dans le monde du logiciel.

A l'époque des premiers ordinateurs, le matériel constituait la première source de revenus des fabricants d'équipement informatique, le logiciel n'étant qu'un moyen d'en faciliter la vente. L'accès au code source, l'information essentielle, était normal, car nul n'achetait un ordinateur sans disposer d'une équipe de programmeurs capables de le modifier à loisir pour l'adapter aux besoins spécifiques de leur organisation. Les milieux professionnels et universitaires s'échangeaient volontiers logiciels et codes sources, et les constructeurs les leur cédaient sans contrepartie, et sans même prendre garde aux termes (licences) régissant l’usage de ces codes logiciels.

Cependant, les lois antitrust finirent par leur interdire ces pratiques afin de permettre l'exercice d'une concurrence dans ce domaine[1] : l'industrie du logiciel était née.

Au début des années 70, les constructeurs commencèrent alors à facturer séparément leurs logiciels ; en quinze ans, l'avènement de la micro-informatique généralisa ce modèle et donna un essor à de nouveaux acteurs, les éditeurs de logiciels, qui s'orientèrent vers la vente de licences d'utilisation. Un exemple souvent cité pour illustrer ce tournant est la lettre ouverte de Bill Gates aux hobbyistes[2], en 1976, sommant les passionnés d'informatique personnelle de cesser de copier illicitement les logiciels protégés par le copyright.

C'est dans ce contexte, années 80, qu'un certain Richard Stallman (alias RMS), programmeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), commence à pâtir de ces restrictions d'usage. Alors qu'il essaye de réparer un pilote d'imprimante[3], il se voit refuser l'accès au code source. Énervant pour un programmateur ! RMS se trouve par ailleurs obligé de développer des logiciels dont l'utilisation sera restreinte et qui ne pourront pas être partagés en raison des choix du propriétaire du logiciel (souvent autre que son créateur). C'est pour lui un problème éthique.

Bien qu'anecdotique, cette petite histoire est souvent citée comme le point de départ de l'informatique libre. C'est en effet à ce moment que Richard Stallman quitte le MIT pour consacrer son énergie à résoudre ce problème de conscience. Il deviendra le premier et le plus emblématique des ambassadeurs du logiciel libre.

Les quatre libertés fondamentales du Libre[modifier]

Les idées d'avant-garde de Richard Stallman ont abouti en 1984 au projet GNU, système d'exploitation libre (pour ordinateur). Le projet GNU a été lancé afin de « ramener l'esprit de coopération qui prévalait dans la communauté hacker dans les jours anciens », alors que le cadre légal n'était pas encore bien posé, et que tous les codes sources s'échangeaient librement. Stallman est aussi à l'initiative de la création de la Free Software Foundation (FSF), en 1985, et de la première licence logicielle libre, en 1989, la Licence Publique Générale GNU (dite GNU GPL).

L'adjectif libre implique quatre libertés fondamentales telles que définies par la Fondation pour le Logiciel Libre1 (Free Software Foundation, FSF)[4]. Initialement, l'usage de l'expression libre dans la société de l'information se réfère au code d'un logiciel et donne à l'utilisateur d'un logiciel libre :

1. La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0) ;

2. La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu'il exécute le travail informatique comme vous le souhaitez (liberté 1). L'accès au code source est donc une condition nécessaire ;

3. La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin (liberté 2) ;

4. La liberté de distribuer des copies de vos versions modifiées (liberté 3). En faisant cela, vous pouvez faire profiter toute la communauté de vos changements. L'accès au code source est, ici encore, une condition nécessaire.

Du libre naît l'open source[modifier]

Les motivations du projet GNU relèvent de l'éthique et de la philosophie politique. Il vise en effet à ne pas laisser l'homme devenir l'esclave de la machine ni de ceux qui auraient l'exclusivité de sa programmation, ni de cartels monopolisant des connaissances en fonction de leurs seuls intérêts. Le projet GNU œuvre pour une libre diffusion des connaissances, ce qui n'est pas sans implication politique, éthique, philosophique et sociale.

Cette radicalité a provoqué des résistances, même au sein des partisans de la libération du code source. Dès les années 1990, l'émergence de la culture libre et du copyleft rencontre plusieurs obstacles :

  • le mot free est trop confus : en anglais, il veut aussi dire gratuit, ce qui n'est pas toujours le cas d'un logiciel libre, mais peut être celui d'un logiciel propriétaire (le client peut devenir la marchandise[5]).
  • certains utilisent le logiciel libre pour des raisons techniques sans aucune sensibilité citoyenne, contrairement à Stallman ;
  • certains partisans de la culture libre trouvent la démarche de la FSF trop dure à populariser dans un monde où le modèle dominant abuse des droits d'auteurs pour restreindre les libertés. Ils préconisent une démarche moins ambitieuse que celle de Stallman. Pour eux, la meilleure manière de faire avancer le libre, c'est de le dépolitiser, de ne pas imposer un choix de société, mais de mettre en avant les nombreux avantages techniques.

Dans ce choc d'attitude, Stallman reste ferme. Le terme open source fait alors son apparition à la fin des années 1990. En 1998, l'organisation Open Source Initiative naît d'une scission de la communauté du logiciel libre afin de proposer un modèle de développement plus facilement assimilable au vu des réalités économiques et techniques de l'époque.

Comme la FSF, le mouvement open source défend la liberté des utilisateurs d'accéder aux sources des programmes qu'ils utilisent. Il vise une économie du logiciel dépendant davantage de la vente de prestations associées au logiciel et non plus de licences d'utilisation. Mais l'open source s'affranchit des considérations philosophiques et politiques. C'est ici que se situe la distinction fondamentale entre ces deux courants.

Les uns se réclament d'un choix citoyen et d'une vision de société (les tenants du libre), les autres se réclament d'une utilité technique : la mise à disposition de l'information améliore la qualité du produit et sa commercialisation. L'open source effraie moins le client : les entreprises ne font pas de politique.

Une limite qui reste floue[modifier]

La distinction entre l'open et le libre n'est pas aisée à saisir. Certains utilisent les pratiques open avec beaucoup d'éthique, d'autres utilisent le terme « libre » sans conscience des implications, ou pour surfer sur un phénomène de mode de langage.

Les partisans du libre accusent l’open source d'être mû par la dynamique financière de multinationales. Ils soulèvent une question de fond. Un exemple : Google, tout en fonctionnant avec des logiciels open source, avec la mention de la Free Software Foundation, privatise les données des utilisateurs pour les revendre à des annonceurs. Ces données atterrissent dans une boîte noire, un environnement numérique fermé, où règne à nouveau la culture de l'exclusivité et du secret.

Qui a déjà eu accès à ses données personnelles collectées par Google ? Qui a déjà pu dialoguer avec son double numérique  ? Ces interrogations se généralisent à toutes les solutions Cloud (nuage) ou SaaS (Software as a Service) : les services en ligne fonctionnent de plus en plus avec des pratiques et outils open source, mais ils présentent aussi le risque de voir nos données personnelles utilisées à des fins que nous ne cautionnons pas. Au niveau individuel, les conséquences ne semblent pas très importantes, mais à l'échelon collectif, les enjeux sont majeurs.

En pratique, la plupart des licences open source satisfont aux critères du libre, selon la Free Software Foundation, les différentes subtilités qui les distinguent étant principalement d’ordre philosophique. Mais seules certaines licences, dont la GNU GPL (du projet GNU de Richard Stallman), offrent ce qui est appelé le copyleft en garantissant qu'un logiciel libre le reste, même après modifications : on ne peut pas changer la licence d'une création si son auteur a opté pour le copyleft.

Les licences dites copyleft permettent ainsi de protéger les libertés des utilisateurs, le code source des logiciels restera à jamais libre, annulant ainsi la possibilité de le privatiser ou de le breveter. Elles sont les seules à assurer une redistribution du code d'un programme (ou d'une information) éternellement, ce qui favorise l'équité entre producteur et consommateur ainsi qu'une coopération pérenne au sein de la communauté des utilisateurs.

Des licences à géométrie variable

Dans le domaine logiciel, l'Open Source utilise aussi les quatre libertés, mais se focalise sur l'intérêt technique et commercial du partage, en ignorant ou minimisant la question de l'éthique, de la transparence, de l'accès. C'est ainsi que de nombreuses compagnies, dont Google et IBM, utilisent les termes Linux et non pas GNU/Linux, et le terme Open Source et non pas Libre, car elles mélangent des morceaux de logiciels libres avec des parties dont ils vendent l'exclusivité. Par exemple : Google Play vend des applications payantes et Google Adwords vend des espaces publicitaires exclusifs, sans donner le code qui permet de gérer ces services.

Dans le domaine non-logiciel, le terme Open Source est souvent utilisé à tort. Il arrive même qu'il soit accompagné de la mention « some rights reserved » (quelques droits réservés), ce qui signifie que certaines des quatre libertés sont octroyées, d'autres pas.

Quand Open et Libre se rejoignent[modifier]

Open et libre peuvent constituer une double porte d'entrée à l'émergence d'une société plus transparente, plus citoyenne. Si le libre impose d'emblée une vision engagée, l'open peut aussi arriver au même résultat par sa vision plus pragmatique.

L'approche du libre peut être vue comme top-down : la vision prime sur le réel, les idées président aux actes. Les garde-fous idéologiques sont posés en premier.

L'approche open source peut être qualifiée de bottom-up : elle part de constats techniques sur le terrain et développe des modes de fonctionnement collaboratifs qui créent une spirale vertueuse où est associé l'humain : meilleure qualité du produit, coopération entre collaborateurs, entraide au sein d'une communauté, etc.

Par sa neutralité philosophique, l'Open peut être un formidable outil de gestion entrepreneuriale comme... de gestion politique.

Un exemple : le courant Open data (données ouvertes)[6], qui milite pour une transparence des informations, s'attaque aux données publiques. Pour faire passer ses revendications, cette démarche citoyenne (qui n'évoque pourtant pas le Libre) peut s'appuyer sur le grand argument en faveur de l'Open : c'est bon pour la qualité du service au public

Les fonctions et pratiques de l'open, lorsqu'elles sont utilisées avec des intentions citoyennes, rejoignent aisément les objectifs du libre. D'où l'inconfort des politiques qui voient d'un œil méfiant cette demande émergente en faveur d'une libération des données... même « publiques ».

Salutation à Francis Muguet

Chercheur français, Francis Muguet a mené la délégation des promoteurs du Libre au sommet de l'ONU sur la société de l'information. En 2001, puis 2003, il a réussi un tour de force politique aux côtés de Richard Stallman, fondateur du mouvement du logiciel libre, au service du bien commun et de l'éthique numérique. Les gouvernements ont signé une déclaration finale en faveur de la culture du Free/Libre, et non pas de l'Open/Ouvert.

C'est la reconnaissance de millions d'heures de débats dans les forums sur internet depuis le milieu des années 90 sur les enjeux de société qui se cachent derrière ces deux termes. Depuis, on peut dire que Libre est le terme officiel des citoyens du net et des gouvernements démocratiques. Dans la pratique, Open Source est plus usité, car les journalistes, faiseurs d'opinions, n'ont que trop rarement saisi les enjeux qui se cachent derrière ces termes. Membre du conseil scientifique d'Ynternet.org, Francis Muguet passait parfois dans les bureaux où ces lignes furent écrites. Il s'est éteint en septembre 2010. Ce paragraphe lui rend hommage.

Notes et références[modifier]

  1. Article « Histoire du logiciel libre », Wikipedia.
  2. Article « An Open Letter to Hobbyists », Wikipedia.
  3. Robert Sproull aurait refusé de lui fournir le code source en raison d'un contrat de non-divulgation que Xerox avait passé avec lui, pratique encore peu courante à l'époque.
  4. Voir gnu.org, Qu'est-ce que le logiciel libre?
  5. Voir Xavier de la Porte Quand vous ne voyez pas le service, vous êtes le produit. InternetActu.net.
  6. On peut citer l'exemple de l'Open data en matière de santé, menée par Initiative transparence santé: « Ces données qui composent le paysage de l’offre sanitaire sont aujourd’hui quasi inaccessibles aux acteurs du secteur souhaitant informer les usagers. De ce constat est née l’Initiative transparence santé, un regroupement d’acteurs de la société civile en provenance d’horizons divers. Nous défendons la position qu’un partage plus large des données sur le système de soins améliorerait la transparence sur son fonctionnement et ses performances et encouragerait le développement d’outils permettant à l’usager de comparer le coût et la qualité des services de santé. Ces objectifs peuvent être atteints dans le strict respect de leur anonymat qu’en aucun cas évidemment nous ne remettons en cause. »