Société en métamorphose : Différence entre versions
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==Cap sur l'évolution !== | ==Cap sur l'évolution !== | ||
+ | Les outils numériques évoluent tellement vite qu'ils peuvent faire peur ou être simplement démotivants. A quoi bon mettre à jour ses compétences si les technologies deviennent obsolètes dès que l’on a compris comment les utiliser ? Pourquoi s'aventurer dans cet univers numérique aux contours indéfinis ? Qui ne s'est jamais senti impuissant et un peu bête devant son ordinateur ? Qui n'a jamais perdu des fichiers importants ? Qui n'a pas un jour transféré un courriel à son carnet d’adresse, pensant bien faire, découvrant ensuite que c'était un canular ou un virus ? Ah, l'erreur, la bourde, la honte ! | ||
− | + | Doit-on se sentir coupable face à nos comportements maladroits sur internet ? Pas du tout ! Car ces maladresses ne sont qu'une étape personnelle et collective dans une grande transition. Pourquoi ne pas prendre cela comme un défi ? Le défi d'une évolution vers plus d'habileté dans nos pratiques en société, vers plus d'opportunités aussi de voir se déployer nos projets, adoptés par une large communauté. | |
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− | Anticiper les évolutions et changements, c’est l’une des compétences stratégiques que tout gestionnaire de projet se doit d’acquérir. Dans le contexte actuel, il s’agit d’un savoir-faire incontournable pour développer un projet durable. Encore faut-il comprendre la métamorphose à | + | Anticiper les évolutions et les changements, c’est l’une des compétences stratégiques que tout gestionnaire de projet se doit d’acquérir. Dans le contexte actuel, il s’agit d’un savoir-faire incontournable pour développer un projet durable. Encore faut-il comprendre la métamorphose à l’œuvre... |
==La grande bascule== | ==La grande bascule== | ||
+ | Aujourd'hui, nous changeons de civilisation et nous entrons dans un nouveau paradigme aux dénominations les plus variées : monde fini, ère numérique, société de la connaissance, société de l'information... La marque la plus visible de tout nouveau paradigme, c'est l'évolution de certaines croyances fondamentales. | ||
− | + | On croyait les ressources naturelles illimitées, on s'aperçoit que ce n'est pas tout à fait le cas. Notre biosphère montre ses limites par l'épuisement de ses ressources. Quant au partage du savoir, longtemps limité par la matière (le papier pour l'impression des journaux, par exemple), il est devenu potentiellement illimité grâce à l'électronique qui permet de diffuser toute connaissance à un coût proche de zéro (par unité). Avant, la matière était abondante et l'information rare. Aujourd'hui, l'information abonde et la matière se raréfie. Et cela bouleverse de nombreux dogmes économiques ! La grande bascule est à l'œuvre. | |
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− | On croyait les ressources naturelles illimitées, on s'aperçoit que ce n'est pas tout à fait le cas. Notre biosphère montre ses limites par l'épuisement de ses ressources. Quant au partage du savoir, longtemps limité par la matière (l'impression des journaux | ||
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− | + | « Si l'information était une marchandise comme les autres, elle ne vaudrait plus rien dès qu'on en aurait de grandes quantités. [...] L'argent est tout à fait inapproprié pour décrire le monde de l’information. [...] Elle ne vaut rien en tant que marchandise, mais elle n'est pas sans valeur pour le genre humain. L'argent et la valeur sont deux choses différentes »<ref>[http://www.cairn.info/libres-enfants-du-savoir-numerique--9782841620432-page-31.htm Libre comme l'air, libre comme l'eau, libre comme la connaissance], Bruce Sterling, Libres enfants du savoir numérique, anthologie du libre par Olivier Blondeau et Florent Latrive, L’Éclat, Paris (2000).</ref>. | |
− | + | Avec le réseau décentralisé qu'est internet, il n'est plus possible de contrôler l'information. Seuls certains canaux qui la véhiculent restent encore éventuellement contrôlables, en vue notamment d'influencer l'opinion pour conserver son adhésion. Dans les faits, les propriétaires des médias traditionnels (presse, radio, télévision, livres) pratiquent encore la culture de la pénurie de l'information, de l'exclusivité. Mais la situation semble leur échapper chaque jour davantage. Un seul exemple : le téléchargement illégal est devenu un sport international... | |
− | + | « Voulons-nous laisser à quelques-uns ce pouvoir de contrôle ? », se demande un nombre croissant de citoyens qui militent pour le bien commun et la « libération » de l’information. | |
− | + | Car si internet ouvre un nouveau monde d’opportunités, il requiert aussi un nouveau sens des responsabilités. La prise de conscience de cette grande bascule passe par la découverte de la citoyenneté numérique : acheter et vendre sur internet peut devenir un acte engagé socialement, et donc potentiellement un acte politique. C’est pourquoi l’économie numérique est au cœur des enjeux de société ! | |
− | + | ==Une transition globale est à l’œuvre== | |
+ | L'arrivée des outils numériques n'est pas une simple évolution technologique que nous pourrions regarder de loin sans nous sentir concernés. En réalité, nous devons faire face à une révolution complexe et rapide des us et coutumes de notre civilisation. | ||
− | '''Les meilleures manières d'apprendre évoluent''' | + | '''Un changement de paradigme est en cours'''. Internet est un nouvel environnement qui nous permet de passer du statut de consommateur passif à celui de consom'acteur, co-créateur d'informations et de services. Chacun peut acquérir et diffuser des produits et services, mais aussi les évaluer, gérer sa réputation, etc. Nous ne sommes plus séparés, mais tous reliés, tous à même d'apporter notre pierre à l'édifice. Nous intégrons une nouvelle culture (la culture numérique, alias eCulture) où le modèle n’est plus celui de l'interdiction de partager, mais celui d'une boîte à outils librement diffusée, co-construite, co-pensée et co-gérée. |
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+ | '''Les meilleures manières d'apprendre évoluent.''' Nous ne pouvons plus apprendre comme avant. Si l'on veut éviter l’exclusion socio-professionnelle, il faut désormais envisager de se former tout au long de sa vie. L'important n'est plus tellement le contenu des connaissances initiales (en perpétuelle évolution, et donc potentiellement désuètes). C'est plutôt la capacité à gérer l'évolution de nos savoirs qui compte : le savoir-être ! Il s'agit d'intégrer des attitudes et des méthodes qui nous permettront d'adapter nos connaissances aux changements rapides de notre temps. | ||
− | '''Nous ne pouvons plus diriger comme avant''' | + | '''Nous ne pouvons plus diriger comme avant.''' Le gestionnaire d'hier, qui s'appuyait sur son statut de supérieur hiérarchique pour asseoir son autorité dans une logique productiviste, est une espèce en voie de disparition. Le gestionnaire de demain sera un coordinateur. Il sera capable de mobiliser des compétences transversales (un savoir-être, quelle que soit la profession à l'œuvre) aussi bien pour lui que chez ses nombreux collaborateurs. Dans cette nouvelle gestion de la complexité et des flux d'informations (workflow management), l'idée n'est pas de faire encore et toujours plus, mais de faire différemment, en associant des partenaires. Un maître mot : la collaboration ! |
− | Pour assurer cette transition majeure, | + | Pour assurer cette transition majeure, savoir prendre rapidement des décisions et hiérarchiser les actions en fonction de leur urgence et de leur importance est l’une des compétences clés dans ce contexte en pleine évolution. |
== Notes et références == | == Notes et références == | ||
<references/> | <references/> |
Version actuelle datée du 18 juillet 2017 à 13:44
Notions-clés : transition, société de l'information, paradigme, collaboration en ligne, évolution, consom'acteur, co-création, workflow, Libres enfants du savoir numérique,citoyenneté numérique Anthologie du libreeCulture.
Profils-clés : Florent Latrive, Olivier Blondeau, Bruce Sterling.
Sommaire
Cap sur l'évolution ![modifier]
Les outils numériques évoluent tellement vite qu'ils peuvent faire peur ou être simplement démotivants. A quoi bon mettre à jour ses compétences si les technologies deviennent obsolètes dès que l’on a compris comment les utiliser ? Pourquoi s'aventurer dans cet univers numérique aux contours indéfinis ? Qui ne s'est jamais senti impuissant et un peu bête devant son ordinateur ? Qui n'a jamais perdu des fichiers importants ? Qui n'a pas un jour transféré un courriel à son carnet d’adresse, pensant bien faire, découvrant ensuite que c'était un canular ou un virus ? Ah, l'erreur, la bourde, la honte !
Doit-on se sentir coupable face à nos comportements maladroits sur internet ? Pas du tout ! Car ces maladresses ne sont qu'une étape personnelle et collective dans une grande transition. Pourquoi ne pas prendre cela comme un défi ? Le défi d'une évolution vers plus d'habileté dans nos pratiques en société, vers plus d'opportunités aussi de voir se déployer nos projets, adoptés par une large communauté.
Anticiper les évolutions et les changements, c’est l’une des compétences stratégiques que tout gestionnaire de projet se doit d’acquérir. Dans le contexte actuel, il s’agit d’un savoir-faire incontournable pour développer un projet durable. Encore faut-il comprendre la métamorphose à l’œuvre...
La grande bascule[modifier]
Aujourd'hui, nous changeons de civilisation et nous entrons dans un nouveau paradigme aux dénominations les plus variées : monde fini, ère numérique, société de la connaissance, société de l'information... La marque la plus visible de tout nouveau paradigme, c'est l'évolution de certaines croyances fondamentales.
On croyait les ressources naturelles illimitées, on s'aperçoit que ce n'est pas tout à fait le cas. Notre biosphère montre ses limites par l'épuisement de ses ressources. Quant au partage du savoir, longtemps limité par la matière (le papier pour l'impression des journaux, par exemple), il est devenu potentiellement illimité grâce à l'électronique qui permet de diffuser toute connaissance à un coût proche de zéro (par unité). Avant, la matière était abondante et l'information rare. Aujourd'hui, l'information abonde et la matière se raréfie. Et cela bouleverse de nombreux dogmes économiques ! La grande bascule est à l'œuvre.
« Si l'information était une marchandise comme les autres, elle ne vaudrait plus rien dès qu'on en aurait de grandes quantités. [...] L'argent est tout à fait inapproprié pour décrire le monde de l’information. [...] Elle ne vaut rien en tant que marchandise, mais elle n'est pas sans valeur pour le genre humain. L'argent et la valeur sont deux choses différentes »[1].
Avec le réseau décentralisé qu'est internet, il n'est plus possible de contrôler l'information. Seuls certains canaux qui la véhiculent restent encore éventuellement contrôlables, en vue notamment d'influencer l'opinion pour conserver son adhésion. Dans les faits, les propriétaires des médias traditionnels (presse, radio, télévision, livres) pratiquent encore la culture de la pénurie de l'information, de l'exclusivité. Mais la situation semble leur échapper chaque jour davantage. Un seul exemple : le téléchargement illégal est devenu un sport international...
« Voulons-nous laisser à quelques-uns ce pouvoir de contrôle ? », se demande un nombre croissant de citoyens qui militent pour le bien commun et la « libération » de l’information.
Car si internet ouvre un nouveau monde d’opportunités, il requiert aussi un nouveau sens des responsabilités. La prise de conscience de cette grande bascule passe par la découverte de la citoyenneté numérique : acheter et vendre sur internet peut devenir un acte engagé socialement, et donc potentiellement un acte politique. C’est pourquoi l’économie numérique est au cœur des enjeux de société !
Une transition globale est à l’œuvre[modifier]
L'arrivée des outils numériques n'est pas une simple évolution technologique que nous pourrions regarder de loin sans nous sentir concernés. En réalité, nous devons faire face à une révolution complexe et rapide des us et coutumes de notre civilisation.
Un changement de paradigme est en cours. Internet est un nouvel environnement qui nous permet de passer du statut de consommateur passif à celui de consom'acteur, co-créateur d'informations et de services. Chacun peut acquérir et diffuser des produits et services, mais aussi les évaluer, gérer sa réputation, etc. Nous ne sommes plus séparés, mais tous reliés, tous à même d'apporter notre pierre à l'édifice. Nous intégrons une nouvelle culture (la culture numérique, alias eCulture) où le modèle n’est plus celui de l'interdiction de partager, mais celui d'une boîte à outils librement diffusée, co-construite, co-pensée et co-gérée.
Les meilleures manières d'apprendre évoluent. Nous ne pouvons plus apprendre comme avant. Si l'on veut éviter l’exclusion socio-professionnelle, il faut désormais envisager de se former tout au long de sa vie. L'important n'est plus tellement le contenu des connaissances initiales (en perpétuelle évolution, et donc potentiellement désuètes). C'est plutôt la capacité à gérer l'évolution de nos savoirs qui compte : le savoir-être ! Il s'agit d'intégrer des attitudes et des méthodes qui nous permettront d'adapter nos connaissances aux changements rapides de notre temps.
Nous ne pouvons plus diriger comme avant. Le gestionnaire d'hier, qui s'appuyait sur son statut de supérieur hiérarchique pour asseoir son autorité dans une logique productiviste, est une espèce en voie de disparition. Le gestionnaire de demain sera un coordinateur. Il sera capable de mobiliser des compétences transversales (un savoir-être, quelle que soit la profession à l'œuvre) aussi bien pour lui que chez ses nombreux collaborateurs. Dans cette nouvelle gestion de la complexité et des flux d'informations (workflow management), l'idée n'est pas de faire encore et toujours plus, mais de faire différemment, en associant des partenaires. Un maître mot : la collaboration !
Pour assurer cette transition majeure, savoir prendre rapidement des décisions et hiérarchiser les actions en fonction de leur urgence et de leur importance est l’une des compétences clés dans ce contexte en pleine évolution.
Notes et références[modifier]
- ↑ Libre comme l'air, libre comme l'eau, libre comme la connaissance, Bruce Sterling, Libres enfants du savoir numérique, anthologie du libre par Olivier Blondeau et Florent Latrive, L’Éclat, Paris (2000).