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Quoi de plus virtuel que des pixels ? Du virtuel au réel, pourtant, il n'y a qu'un pas. L'aventure d'Alex, un jeune étudiant anglais, va le démontrer. | Quoi de plus virtuel que des pixels ? Du virtuel au réel, pourtant, il n'y a qu'un pas. L'aventure d'Alex, un jeune étudiant anglais, va le démontrer. | ||
Version actuelle datée du 18 juin 2015 à 15:11
crowdfunding, buzz, success story.
Quoi de plus virtuel que des pixels ? Du virtuel au réel, pourtant, il n'y a qu'un pas. L'aventure d'Alex, un jeune étudiant anglais, va le démontrer.
Les jeunes diplômés du Royaume-Uni débutent leur vie d'adulte endettés. L'éducation étant très onéreuse dans leur pays, ils contractent en effet des prêts importants auprès de leur gouvernement. Ils s'engagent à les rembourser une fois leurs études terminées, lorsqu'ils décrochent leur premier emploi.
Refusant cette logique, Alex, avant d'intégrer l'université de Nottingham, essaie de ne pas demander un crédit d'études à une banque ni à l'administration publique. Il décide de récolter des fonds dans le monde entier en utilisant internet. C'est le principe de la recherche de fonds « dans la foule », alias « crowdfunding ».
En août 2005, il crée une page web vierge qui contient selon les écrans entre 1 et 5 millions de pixels. Il se limite à 1 million de pixels et décide de vendre ces pixels pour un dollar l'unité. Chaque lot de quelques dizaines ou centaines de pixels achetés permet à l'acquéreur de placer une image ou le logo de son entreprise ainsi qu'un lien vers son site web. Deux mois après le lancement de la page, avec un coup de pouce médiatique, 500 900 pixels filent vers 1 400 clients appâtés par l'inédit. Encore deux mois plus tard, 999 000 des 1 000 000 de pixels sont vendus. Cinq mois après le lancement de sa page, et après avoir vendu aux enchères les 1 000 derniers pixels sur eBay, Alex se retrouve en possession de 700 000 dollars, taxes et donations déduites. Autant dire que ses frais de scolarité sont largement couverts...
Cette utilisation individuelle et nouvelle du crowdfunding suscite à l'époque une pluie de louanges : « simple », « brillant », « unique », « ingénieux »... Les observateurs ne tarissent pas d'éloges, à l'exception notable d'un journaliste du Washington Post, Don Oldenburg. Ce dernier y voit une monstruosité marketing rassemblant tous les pop-ups indésirables que tout internaute sain d'esprit cherchera à fuir : « Après avoir vu le site, une bonne douche virtuelle s'impose », s'exclame-t-il.
Ce coup de maître illustre les possibilités immenses d'internet pour qui veut bien faire preuve de créativité.