Société en métamorphose : Différence entre versions
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Version du 4 janvier 2013 à 12:05
Cap sur l'évolution !
Anticiper les évolutions et changements, c’est l’une des compétences stratégiques que tout gestionnaire de projet se doit d’acquérir. Dans le contexte actuel, il s’agit d’un savoir-faire incontournable pour développer un projet durable. Encore faut-il comprendre la métamorphose à l’oeuvre...
Les outils numériques évoluent tellement vite qu'ils peuvent faire peur ou être simplement démotivants. A quoi bon mettre à jour ses compétences si les technologies deviennent obsolètes dès qu’on a compris comment les utiliser ? Pourquoi s'aventurer dans cet univers numérique aux contours indéfinis ? Qui ne s'est jamais senti impuissant et un peu bête devant son ordinateur ? Qui n'a jamais perdu des fichiers importants ? Qui n'a jamais transféré à ses contacts un courriel découvrant ensuite que c'était un canular ou un virus, propagé à l'insu de son plein gré ? Ah l'erreur, la bourde, la honte !
Doit-on se sentir coupable face à nos comportements maladroits sur Internet ? Pas du tout ! Car ces maladresses ne sont qu'une étape personnelle et collective, dans une grande transition. Pourquoi ne pas prendre cela comme un défi ? Le défi d'une évolution vers plus d'habileté dans nos pratiques en société, vers plus d'opportunités aussi de voir se déployer nos projets, adoptés par une large communauté.
La grande bascule
Aujourd'hui, nous changeons de civilisation et entrons dans un nouveau paradigme aux dénominations les plus variées : monde fini, ère numérique, société de la connaissance, société de l'Information… La marque la plus visible de ce nouveau paradigme, c'est l'inversion de certaines croyances fondamentales.
On croyait les ressources naturelles illimitées, on s'aperçoit qu'il n'en est rien. Notre biosphère montre ses limites par l'épuisement de ses ressources et la difficulté à régénérer les écosystèmes physiques. Quant au partage du savoir, longtemps limité par la matière (l'impression des journaux sur papier, par exemple), il est devenu potentiellement illimité grâce à l'électronique qui permet de diffuser toute connaissance pour un coût proche de zéro (par unité). Avant, la matière était abondante et l'information rare. Aujourd'hui, l'information abonde et la matière se raréfie.
La grande bascule est à l'œuvre. Avec le réseau décentralisé qu'est Internet, il n'est plus possible de contrôler l'information. Seul le flux d'informations reste encore éventuellement contrôlable, par exemple pour influencer les opinions afin d'obtenir une majorité. Dans les faits, les propriétaires des médias dominants (presse, radio, télévision, livres) pratiquent encore la culture de la pénurie de l'information, de l'exclusivité. Mais la situation semble leur échapper chaque jour davantage.
« Voulons-nous laisser à quelques-uns ce pouvoir de contrôle ? » se demande un nombre grandissant de citoyens qui militent pour le bien commun et la « libération » de l’information.
Internet, réseau social plus que technologie, offre non seulement des opportunités, mais aussi des responsabilités. La prise de conscience de cette grande bascule passe par la citoyenneté numérique : acheter et vendre sur Internet peut devenir un acte engagé socialement, et donc un acte politique. C’est pourquoi l’économie numérique est au coeur des enjeux de société !
Une transition est à l’œuvre
L'arrivée des outils numériques n'est pas une simple révolution technologique que nous pourrions regarder de loin, sans nous sentir concernés. En réalité, nous devons faire face à une évolution complexe et rapide des us et coutumes de notre civilisation :
Un changement de paradigme est en cours. L'Internet est un nouvel environnement qui nous permet de passer du statut de consommateur passif à celui de consomm'acteur, co-créateur d'information et de services. Chacun peut faire des retours sur les produits, évaluer un service, vendre lui-même, apprendre à gérer sa propre réputation. Nous ne sommes plus séparés, mais tous reliés, tous à même d'apporter notre pierre à l'édifice. Nous intégrons une nouvelle culture (la culture numérique, alias eCulture) où le modèle n’est plus celui de la privatisation uniquement, mais aussi celui du librement partagé, co-construit, co-pensé, co-géré.
Nous ne pouvons plus apprendre comme avant. Si on veut éviter l’exclusion socio-professionnelle, il faut désormais envisager de se former tout au long de sa vie. L'important n'est plus tant le contenu des connaissances initiales (en perpétuelle évolution, et donc potentiellement désuet) que la capacité à savoir gérer l'évolution de nos savoirs : savoir-faire et savoir-être ! Il s'agit d'intégrer des pratiques et méthodes qui nous permettront d'adapter nos connaissances aux changements rapides de notre temps.
Nous ne pouvons plus diriger comme avant. Le gestionnaire d'hier, qui s'appuyait sur son statut de supérieur hiérarchique pour asseoir son autorité dans une logique productiviste, est une espèce en voie de disparition. Le gestionnaire de demain sera un coordinateur, capable de mobiliser des compétences transversales (c'est-à-dire multiples) aussi bien chez lui que chez ses très nombreux collaborateurs. Dans cette nouvelle gestion de la complexité et des flux d'information (« Workflow Management »), l'idée n'est pas de faire encore et toujours plus, mais de faire différemment, en associant des partenaires. Un maître mot : la collaboration !
Pour assurer cette transition majeure, de nouvelles compétences sont nécessaires. Savoir prendre rapidement des décisions et hiérarchiser les actions en fonction de leur urgence/importance, c’est l’une des compétences clés dans un contexte en évolution.