L'immatériel contrôle le matériel : Différence entre versions

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''globalisation, interconnexion, information, contrôle, ressources matérielles, ressources immatérielles, société de l'information''<br />
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''Globalisation, interconnexion, information, contrôle, ressources matérielles, ressources immatérielles, société de l'information, contrôle.''<br />
 
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Version du 4 avril 2013 à 17:10

Globalisation, interconnexion, information, contrôle, ressources matérielles, ressources immatérielles, société de l'information, contrôle.


La globalisation des échanges est chaque jour plus importante. Ce que nous mangeons et buvons provient souvent de plusieurs continents. Ce que nous pensons aussi! Tout circule très vite. Le monde grouille non seulement d’avions et de voitures produits aux quatre coins du globe, mais aussi d'informations globalisées : films véhiculant des valeurs, actualités modelant notre vision du monde, buzz en tout genre…

Le fameux effet papillon est plus que jamais de circonstance : un simple battement d'ailes d'un papillon peut déclencher une tornade à l'autre bout du monde, dit la théorie... C’est la loi de la nature, tout est interconnecté et les hommes commencent lentement à s’en rendre compte. Tout, c’est-à-dire le matériel (l’atome, l’être humain, les marchandises, la nature...) mais aussi l’immatériel (les idées, les informations, les bases de données).

Mais qui contrôle les échanges de biens matériels et de services immatériels ? Un peu tout le monde ? Peut-être… mais certains plus que d’autres! C'est là tout le problème.

Le matériel est une nécessité : manger de la nourriture saine, boire et se laver avec de l’eau propre, respirer de l’air pur. L’immatériel, c’est l'information qui permet de gérer le matériel : les idées, les manières de faire, nos réflexes, nos pratiques, les faits qui nous influencent...

Grâce à la combinaison des réseaux et des ordinateurs, les informations numériques circulent si vite qu’elles ont pris une place centrale dans la société. C'est pourquoi on parle de transition de la société industrielle vers la société de l’information.

Ceux qui contrôlent la circulation des informations contrôlent les ressources matérielles. La guerre pour le pouvoir passe désormais par le contrôle des médias. L'exemple le plus immédiat pour l'esprit est celui de l'empire de Silvio Berlusconi, fondateur et dirigeant de la holding financière Fininvest, puis du groupe de communication Mediaset, ce qui lui a permis d'atteindre par la suite le plus au sommet de l'Etat italien. Et de s'y maintenir durablement...

La communication, c'est de l'information en mouvement. Qui dit mouvement dit chemins, canaux, flux. Donc, pour contrôler l'information, il faut posséder les voies d'accès, dévier le flot des informations, court-circuiter certains ponts, et ce en vue d'orienter les opinions, elles aussi immatérielles, mais non sans impact sur le plan matériel!

Il n'y a pas que les puissants qui en profitent. L'informatique sert aussi les intérêts de petits groupes émergents qui coopèrent en réseau. Elle permet l’expression plus audible d'une frange engagée de citoyens. Par exemple, au cours des forums sociaux internationaux ou des contre-sommets du G8, les militants sociaux se sont réunis physiquement, ils ont pris des avions, ont brandi des pancartes. Jamais telle coordination n'aurait pu s'opérer sans l’usage d'internet – le royaume des informations immatérielles, l'outil idéal pour définir les dates, les programmes, les logements, et ce en un temps record...

L’immatériel « numérique, électronique » permet de contrôler le matériel physique, les mouvements d’objets et de personnes. C’est un changement fondamental de situation pour l’humanité. Un changement en vertu duquel tout projet, bon ou moins bon, peut être déployé plus vite et plus largement que jamais. Un citoyen désireux d'être actif au sein de la nouvelle société globalisée doit nécessairement prendre ce changement en considération. Or il est paradoxalement difficile d’être un citoyen actif dans de telles conditions : depuis qu’il est contrôlé par l’immatériel, le monde s'est complexifié. Les navires sont plus nombreux que les capitaines.

Imprimantes 3D

Illustration de la nouvelle complexité : l'essor des imprimantes 3D. Ces imprimantes ne transposent plus une information de l'écran au papier, comme les imprimantes traditionnelles, mais produisent des objets matériels. Certaines de ces machines sont même capables de produire elles-même les pièces qui les composent. Elles ouvrent ainsi les portes d'un monde où l'opposition matériel versus immatériel n'a plus de sens. La multiplication de tels équipements donnerait certainement lieu, en effet, à une mutation qui verrait tout un chacun s'improviser producteur de biens matériels. Comme c'est le cas dans l'économie numérique, on passerait d'une économie de la rareté à une économie de l'abondance. Notons que le terme « imprimante 3D » est un peu spécialisé et réducteur. De manière plus générale, nous pouvons parler de « labos 3D », car il existe de nombreuses autres technologies 3D.