Les nouveaux modèles de l'économie numérique
Article : Modéliser l'économie numérique
On découvre des phénomènes, des principes, des règles comme la longue traîne, la conjecture de Moore, le Crowdsourcing, le Crowdfunding, enfin le Crowd en général, l'implication des foules, l'intelligence collective, la coopétition, etc. Mais quels sont les modèles qu'on peut en tirer ?
En fait, et comme le dit très bien Richard Stallman, il y a autant de motivations à utiliser les logiciels libres que de contributions aux logiciels libres, cela va au-delà de la personne, c'est chaque acte qui est motivé par d'autres besoins, par d'autres réalités, d'autres contextes, d'autres situations et donc il faut voir ça non plus sous la forme d'un modèle mais sous la forme d'une boîte à outils.
On peut trouver néanmoins des scénariis économiques sur la chaîne de production et de distribution et des signaux, des indicateurs comme des panneaux de la route qui de nouveau sont autant des codes de conduites dans cette fois l'économie numérique et non pas simplement le monde numérique.
Parmi ces codes le modèle Freemium qui est l'application au monde numérique du principe de la première dose de drogue est gratuite à partir du moment où les gens ont pris du temps à s'investir pour essayer de découvrir l'outils et qu'ils découvrent sa puissance, l'effet qu'il peut produire sur notre vie, à partir de ce moment là les utilisateurs sont prêts pour accéder à des fonctions plus avancés, à des facilités ou simplement à l'absence de publicité à payer une certaine somme qui est répartie sur des centaines de milliers ou des millions d'utilisateurs.
Aussi, le modèle de revente de données ou de la transformation du client en cible de vente étendue en fonction des centres d'intérêt, c'est le principe du Global Giant Graph décrit par Tim Berners-Lee, un graphe qui remplacerait le Web et qui interconnecterait toutes les notions fondamentales, (vérifier la référence à l'article réseaux sociaux éthiques dans le chapitre 5).
Parmi les autres signaux et les autres modèles la culture du don avec la donation tel que Wikipedia et de nombreux autres où il suffit de quelques centaines de milliers de contributeurs par rapport à des centaines de millions d'utilisateurs pour que la machine soit durablement fonctionnelles, ou en tout cas pour qu'elle assure une pérennité optimale avec des projets d'extension et une base suffisamment large et diversifiée de contributeurs pour ne pas être dépendante, c'est un des grands principes de l'économie numérique : une base large et diversifiée.
Il y a ensuite bien sûr dans les modèles alternatifs émergeants qui ne sont pas basés sur les monopoles à l'opposé des modèles qui restent basés sur la création d'une pénurie, d'un monopole, une exclusivité qui est le modèle privateur qui bride l'information ou l'accès.
Il y a aussi le modèle qui consiste à vendre du service, typiquement le modèle Freemium est un modèle Free dans le sens qu'il est à moitié gratuit et on peut obtenir des services augmentés en payant mais aussi l'approche où c'est simplement le service qu'on paie, le produit est gratuit, comme le logiciel libre Linux, mais on paie pour que des gens nous l'installent et nous le maintiennent parce que ce n'est pas notre coeur de métier et que ça coûte moins cher en temps et en argent de le sous-traiter ce qui permet à chacun de développer une expertise dans ce domaine et ça c'est l'un des grands modèles émergeants.
Il ya aussi les modèles liés au Crowdfunding avec pleins de déclinaisons dont le modèle lié à la mutualisation des ressources où de nombreuses personnes réduisent leurs dépenses en mutualisant une liste innombrable de services : ça va du service pour l'achat de l'électricité en partage qui est typiquement un modèle économique du libre, c'est le cas en Belgique où des personnes se sont regroupées en utilisant un wiki pour acheter l'électricité à 50.000 personnes (à vérifier avec la source) et négocier les tarifs électriques, mais aussi utiliser le principe du service autour pour par exemple faire des adaptations sur mesure ou de l'accompagnement à l'usage.
Il y a tous ce qui est lié au marketing en ligne avec des règles extremement affinées avec des gourous qui évangélisent à large échelle sur les nouvelles méthodes pour acquérir des clients en plusieurs étapes, en fidélisant, en réussissant à passer d'un client qui ne paie rien à un client qui paie par de très nombreux codes (éventuellement effectuer des recherches + envoyer un mail à Dushan), ce sont des codes qui sont basés sur la qualité, la réputation et à ce titre ont un haut degré potentiel d'éthique sachant qu'ils prennent le dessus sur le spam, ce sont des méthodes de cybercourriers ciblés avec des gens qui font un choix volontaire de s'inscrire"Opt-In" et non pas un choix involontaire "Opt-Out".
Toujours dans le marketing, tout ce qui est "prospect client" s'est redéfini par rapport à l'économie classique dans le sens où d'abord on doit mériter, on doit avoir créé un climat de confiance, on doit avoir offert beaucoup de choses qui montrent qu'on est un vrai leader, on apporte une vraie valeur ajoutée, il y a donc l'émergeance d'une vaste communauté de contributeurs/utilisateurs dans pleins de domaines qui contribuent à préciser ces codes et à les adapter à différentes activités que ce soit pour la chaîne de production et de distribution (là on peut rentrer dans CAPS, on peut relier tous ça à CAPS) , tous ce qui est lié à l'Open Hardware où les gens fabriquent eux mêmes des machines de tout type que ce soit informatique, agricole, pour les géomètres, pour des matériels médicaux, de réfrégiration, des véhicules, à tout les niveaux, des matériels petits et grands, il y a une émergence d'une culture du mode d'emploi, d'une culture de faire soi-même, ça c'est un des grands codes.
Un autre code c'est justement d'apprendre à développer les compétences pour définir jusqu'où est-ce qu'on veut faire soi-même et à partir de quel moment on veut déléguer, c'est tout le principe de la limite entre son coeur de métier et l'externalisation. Ceci s'applique d'une matière beaucoup plus fine et beaucoup plus transaparente avec un marché qui est beaucoup mieux auto-régulé dans le sens où il y a moins de cartels à travers notamment la longue traine, il y a de plus en plus d'initiatives dans tous les domaines, on peut citer l'Open architecture pour les plans, on peut reprendre les statuts d'Ynternet.org en listant un petit peu l'Open création musicale (des gens qui donnent la possibilité de recycler, de réutiliser ou de rediffuser, ce qui crée de nouvelles économies).
En ce qui concerne les modèles alternatifs dans le domaine de la création, on a pu identifier ces modèles : celui où les artistes vendent les concerts, l'accès aux événements publics, il y a un deuxième modèle où les artistes vendent la possibilité pour les fans d'intervenir ou simplement de soutenir les prochains projets des artistes en faisant partie des groupes qui ont accès aux photos, vidéos, livres etc., en avant-première, ils peuvent même participer au scénario du livre ou du film en amont, il y a de plus en plus d'initiatives de ce genre, on implique les communautés et on leur permet d'intervenir ce qui crée un nouveau type de campagnes de communication où il y a des prescripteurs, une communauté de leaders d'opinion qui en amont avance déjà et s'implique et croit dans les projets.
C'est toute une culture qui est en train d'émerger mais qui demande beaucoup de temps avec une redéfinition de tous ces modèles économiques. (il faut voir chez la P2P Foundation qui ont publié des articles intéressants).
Participation synergique
Ce schéma représente le passage d'une participation individuelle à une participation synergique. Il est applicable à tous les domaines. À l'école, par exemple, l'enseignant peut demander à l'élève de rendre un travail en lui remettant le document lui-même ou en postant un lien sur son portfolio. L'enseignant peut demander aux élèves de consulter leurs contributions respectives et de s'en inspirer, voire même de s'attribuer des évaluations réciproques qu'il pourra ensuite valider.
Exemple de méthode : obtenir une ou plusieurs évaluations spontanées de tiers ou de groupes de validation définis à l'avance. Les élèves peuvent aussi produire des projets communs en utilisant, par exemple, un Wiki. L'occasion leur est ainsi donnée de « co-créer », de manière approfondie et concrète.
L'enseignant peut également inciter ses élèves à dépasser la simple utilisation de sources en ajoutant à des œuvres collectives leurs contributions essentielles. Ainsi ils deviennent « petits contributeurs de grandes œuvres », plutôt que l'inverse. Ces différentes déclinaisons sont applicables aux secteurs du journalisme, de l'économie ou de la recherche scientifique.