Internet, moteur de formation continue

De Wiki livre Netizenship
Révision datée du 2 janvier 2013 à 14:38 par Cyrielle.Casse (discussion | contributions) (E-learning)

savoir-faire, savoir-être, formation continue, formation à distance, eLearning, compétences transversales, participation individuelle, participation synergique



La fin du tableau noir

Nombreuses sont les sonnettes d'alarme qui décrivent la rupture de plus en plus marquée entre les modes d'enseignement « traditionnels » et les attentes des élèves. Selon Le Monde de l'éducation les élèves ne sont plus que 21 % à penser que l'école leur sera utile pour leur vie sociale et professionnelle.

Dans certaines filières innovantes, comme le cursus d'administration d’entreprise de l'Université fédérale de Salvador de Bahia au Brésil, ce sont les élèves qui assurent les cours. Il n'y a plus de tableau noir, les tables sont grandes et rondes au service de groupes de travail et de partage de savoir. Les enseignants sont présents à titre d'orientateurs, de facilitateurs et de valideurs. Les étudiants peuvent ainsi développer leurs capacités à analyser, à critiquer, à trier, à synthétiser et à restituer la matière étudiée, sous l'œil bienveillant des plus expérimentés.

Dans cette perspective, l'usage de l'Internet tend à se répandre rapidement, grâce à l'interactivité de ses outils. De plus en plus de cours de formation s'effectuent à distance. D'où l'intérêt de développer des compétences « transversales » en culture numérique.

En Europe, le système universitaire permet à près de 10 % des cours de traiter de compétences transversales et complémentaires. Néanmoins, pour un étudiant en histoire ou en médecine par exemple, rares sont encore les occasions de participer à l'un de ces cours.


Du savoir-faire au savoir-être : place aux compétences transversales

Avant le numérique, l'apprentissage s'effectuait au temps de l'enfance et de l'adolescence. Il fallait alors acquérir quelques compétences de base et se former à un métier dont on ne changerait guère par la suite. La formation continue des adultes était peu développée et rarement mise en valeur.

Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Au XXIe siècle, changer de métier plusieurs fois dans son existence est devenu courant, voire indispensable. Mieux : nous pratiquerons demain des métiers qui n'existent pas aujourd'hui. Par conséquent, si l'on souhaite trouver sa place à l'ère numérique, rapide et fluctuante, développer des compétences relatives à un métier spécifique (tel que journaliste, électricien ou pilote de ligne), ne suffit plus. Il est désormais essentiel d'être conscient de l'existence des compétences de savoir-être et de se donner les moyens d'y accéder.

Ces nouvelles compétences ont toujours existé, mais dans le monde complexe qui est le nôtre, elles sont devenues incontournables. Elles nous permettent de maintenir un lien avec l'autre, de ne plus nous limiter à une tâche productive mais de nous ouvrir à la remise en question, au partage, à la différence et à la coopération, en transcendant les disciplines. Que l'on soit opticien, dentiste ou livreur à vélo, il faut être capable de gérer des situations de conflit, de se remettre en question, de mettre à jour ses compétences, de participer à des groupes de travail, etc. Sur l'Internet, les compétences transversales sont particulièrement nécessaires. Elles permettent d'apprendre de manière autodidacte et de trouver les bons repères pour ne pas se perdre sur les autoroutes de l'information.


L'Internet favorise l'apprentissage par l'erreur. Une erreur signalée avec tact incite à la remise en question et à la progression.


La reconnaissance des autodidactes

Un vaste programme initié dans l'Union européenne dès les années 2000 permet de documenter et de certifier les compétences des autodidactes et des personnes au parcours atypique. Baptisé ECVET (European Credit system for Vocational Education and Training), ce système se développe comme la citoyenneté numérique : lentement et en profondeur. Avec l'ECVET, il devient possible, à tout âge, de faire reconnaître ses acquis au-delà des frontières d'un pays ou des compétences spécifiques d'un métier. [1]


<big>« Nous ne sommes pas humains, nous sommes en voie d'hominisation. » </big>[2]


Exemples concrets de capacités transversales

- Prendre des notes ;
- analyser ;
- comparer ;
- déduire ;
- appliquer ;
- transposer ;
- interpréter ;
- évaluer ;
- structurer un discours ;
- manipuler des concepts ;
- travailler en groupe ;
- participer aux institutions citoyennes ;
- réaliser des projets personnels ou professionnels ;
- écouter un interlocuteur dont on ne partage pas les idées ;
- s'exprimer en public.

Tous polyvalents

Petit extrait d’un entretien préalable à la réinsertion dans une agence d'emploi :
La demandeuse d’emploi : « Je ne sais rien faire. J'ai passé les 20 dernières années à m'occuper de mes enfants » .
Le collaborateur de l’agence : « Vous savez utiliser un ordinateur. Cela a de la valeur. Vous avez su planifier les activités de vos enfants, jongler entre la préparation des repas et l'accompagnement aux cours de piano ou de football. Vous avez su gérer les conflits rencontrés pendant leur puberté et maintenir avec eux un lien de confiance. Cela aussi a de la valeur. Ce sont autant de compétences transversales qui vont vous permettre de vous réinsérer dans le monde du travail. »

Le travail aujourd'hui

E-learning

Si la formation à distance (alias « eLearning ») est en plein essor, il reste toutefois beaucoup à faire pour qu'étudiants et enseignants deviennent vraiment partenaires et ne limitent pas leur usage des ordinateurs au transfert de documents électroniques. Le jour où les systèmes éducatifs auront pour objectif commun de contribuer à améliorer le patrimoine commun des connaissances de l'humanité, un grand pas en avant aura été accompli. Des plate-formes Internet conçues dans l'esprit de Wikipédia permettront alors à tous les corps de métier de débattre et de confronter leurs pratiques. Ce n'est pas une utopie. À modeste échelle, le changement est déjà en marche.


Nouveau code culturel : le RTFM

L'évolution numérique a suscité l'émergence d'un nouveau code culturel bien spécifique, baptisé RTFM, autrement dit Read The Fucking Manual (en français plus châtié : Relis Ton Fichu Manuel). L'expression s'impose lorsque quelqu'un lance une question sans avoir au préalable pris le temps d'effectuer une recherche sur l'Internet pour vérifier si la réponse y était déjà accessible.

Répondre alors « RTFM », c'est signifier en substance : « Mon cher ami, développe tes compétences d'autoformation en ayant le réflexe de chercher par toi-même pendant un petit moment avant de poser la question à quelqu'un, car la réponse, tu peux la trouver toi-même facilement. »

Le RTFM reste peu utilisé en dehors du monde des informaticiens, mais il traduit l'importance croissante du développement des compétences transversales. Il témoigne par ailleurs d'une fin de non-recevoir délivrée à toute personne cultivant une logique d'assistanat, c'est-à-dire qui attend l'aide de l'extérieur, fonctionnant sur l'énergie d'autrui et non sur ses propres ressources intérieures.


« Le maître idéal transmet un savoir qu'il ne sait pas. » Proverbe zen

Savez-vous

Compétences fondamentales :
- maîtriser les moyens de communication ;
- gérer l'information ;
- utiliser les chiffres ;
- maîtriser le processus de résolution des problèmes.

Habiletés pour le travail d'équipe :
- travailler avec les autres ;
- savoir transmettre une information.

Compétences en gestion personnelle :
- participer à des projets et accomplir des tâches ;
- adopter une attitude et une conduite positive ;
- s'adapter facilement ;
- apprendre de façon continue ;
- travailler en toute sécurité.


Liste des compétences clés pour l'éducation et la formation tout au long de la vie[3]

- Communication dans la langue maternelle ; - communication en langues étrangères ; - compétence mathématique et compétences de base en sciences et technologies ; - compétence numérique ; - capacité d'apprendre à apprendre ; - compétences sociales et civiques ; - esprit d'initiative et d'entreprise ; - sensibilité et expression culturelles.


Les 10 aptitudes les plus prisées par les employeurs[4]

  • Habileté analytique ;
  • flexibilité et talents variés ;
  • aptitude interpersonnelle ;
  • aptitude à la communication orale et écrite ;
  • organisation, planification ;
  • gestion du temps ;
  • enthousiasme, motivation ;
  • qualités de chef (leadership) ;
  • faire preuve d'initiative et de dynamisme ;
  • esprit d'équipe.

Devenir acteur de la société de l'information favorise l'acquisition de ces différents savoir-êtres. Par exemple, en prenant des responsabilités de modération sur Wikipédia ou sur un blog collectif.


Transition vers la formation durable[5]

De l'éducation formelle ...vers l'éducation durable
Un contrôle pour le cursus La construction de soi par le cursus
Des connaissances fixes La reconnaissance de l'incertitude
La connaissance abstraite La connaissance appliquée et locale
Une expérience cognitive La valorisation de l'affectif, du spirituel et du pratique
L'intellect La valorisation de l'intuition et des sentiments
L'information et les données Une connaissance plus profonde
L'enseignement L'apprentissage
Les contenus Les processus
Des styles restreints d'apprentissage Des styles multiples d'apprentissage
L'instruction passive L'enquête participative et critique
L'apprentissage non critique L'apprentissage réflexif
La sélection et l'exclusion L'inclusion sociale
L'éducation formelle L'apprentissage pour la vie
Des spécialistes Des généralistes chez les enseignants et les élèves
L'individualisme La communauté
L'isolement institutionnel L'engagement social et communautaire
Les disciplines L'inter- et la transdisciplinarité
Les valeurs instrumentales Un nouveau sens de l'intégration des éthiques sociale et écologique et de la responsabilité
Des valeurs de compétition Des valeurs de coopération
Des indicateurs de performance quantitative Des indicateurs de processus qualitatifs
La valorisation du fait de savoir La valorisation du « savoir être »


Deux Quizz

Les compétences en eCulture sont des compétences transversales utiles dans le monde du travail. C'est la responsabilité individuelle de chacun de les développer. Parmi les neuf options proposées ci-dessous, quelles sont les cinq expériences ou compétences acquises dans l'utilisation des technologies Internet qui vous semblent les plus à même d'être valorisées pour une activité professionnelle ? (Cinq bonnes réponses)

  1. S'insérer dans des communautés de pratiques en ligne ;
  2. Modérer des forums ou des communautés en ligne, des articles sur un blog ou sur un site communautaire ;
  3. Installer soi-même un système d'exploitation sur son ordinateur ;
  4. Faire des échanges par voie électronique avec des personnes d'autres langues/cultures ;
  5. Chercher les meilleurs tarifs pour voyager à bon prix ;
  6. Faire des expériences de prise de responsabilité au sein d'un groupe ;
  7. Avoir construit son ordinateur à partir de pièces détachées et savoir remplacer le disque dur ;
  8. Avoir une présence en ligne (ePortfolio ou blog par exemple) que l'on peut mettre valeur ;
  9. Télécharger de la musique et des séries TV avant tout le monde.


Notes et références

  1. Plus d'informations sur http://www.europe-education-formation.fr/ecvet.php
  2. Patrice Van Eersel, journaliste-enquêteur et écrivain, dans Le 5e rêve, 1993, Grasset
  3. Pour plus d'informations http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/publ/pdf/ll-learning/keycomp_fr.pdf
  4. Pierre Currie
  5. Stephen Sterling, consultant, repris et traduit par la revue durable n° 8 de 2005, dédié à l'éducation.


Annexes

Liens externes

Réponses au quizz

Bonnes réponses : 1,2,4,6,8.