La valeur des oeuvres
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Les articles de cet article
Une société multitâches
Ecopol propose à chaque résident de générer des revenus en exerçant des activités très différentes, selon la formule "apprendre par l'action". Les activités sont différentes selon les saisons. Durant la saison touristique, la plupart des résidents sont mobilisés pour accueillir les visiteurs, organiser leur séjour, préparer les repas...
Il reçoivent en l'échange les revenus venus de l'extérieur indispensables à l'équilibre d'Ecopol. Le reste du temps, lorsque le tourisme est moins important, l'activté des micro-enrepreneurs se concentre sur le développement d'Ecopol (promotion et coopérations locale et internationale). Le système informatique d'Ecopol permet de réguler l'offre et la demande selon les périodes.
De plus, chacun peut réaliser soit une activité unique par période et en changer d'une période à l'autre, soit réaliser plusieurs activités professionnelles en parallèle à temps partiel. Cette dernière option est notamment avantageuse pour les artistes, qui seront nombreux dans l'Ecopol.
Une formule parfaite pour les artisans-artistes
Imaginez par exemple une musicienne d'une trentaine d'année. Elle a 3 ans de formation musicale professionnelle et 10 ans d'expériences dans des groupes qui font des concerts, mais elle n'a pas réussi à percer pour gagner sa vie avec la musique. Elle a pris l'habitude de faire des "petits jobs alimentaires" en parallèle avec ses activités artistiques, et a développé ainsi de nombreuses compétences transversales qu'elle n'a pas pu valoriser. Une fois installée dans l'Ecopol, elle peut partager son temps de prestations professionnelles en plusieurs activités.
Deux fois par mois, elle organisera des concerts dans l'espace central (valorisés à hauteur de 6 à 12 heures de travail, pour prendre en compte les heures de répétition avant le concert), pendant 2 heures par semaine, elle pourra donner des cours de musique pour les enfants (qui compteront comme 3heures de travail, car il y a la préparation sera aussi valorisée), et en parallèle divers elle proposera ses services à des micro-entrepreneurs qui introduisent proposent des mandats pour les seconder dans leur micro-entreprise : la pépinière, la cuisine, la promotion de l'éco-tourisme, la signalétique pédagogique dans l'Ecopol, la formation à distance...
Artisanat et industrie de l'information
L'exemple d'une artiste n'est pas pris au hasard. Une bonne partie des humains ont un côté artiste. C'est souvent l'expression de notre spécificité humaine, de notre côté unique, de notre identité profonde. Notre expression artistique met en évidence une part magique et exceptionnelle qui vibre au fond de nous, quelquepart. Or les artistes sont aussi des artisans, et l'Ecopol leur permet justement de mettre en valeur leurs talents artistiques dans une culture de la simplicité volontaire , qui est très différente à la culture des superstars du show-business.
La seule dynamique "à grande échelle" dans l'Ecopol concerne la gestion de l'information sur les flux économiques (comptabilité personnelle, offres et demandes de travail, tarifs horaire...). Les informations sur la vie économique des résidents et de toute la communauté sont gérées de manière très codifiée et globale, comme dans une grande industrie. Cela permet de reconnaitre au mieux la valeur de chaque contribution. Cependant, les activités de chacun sont prise en compte de manière artisanale, humaine, modeste, pour que les habitants d'Ecopol s'éloigne de la pression de la société contemporaine, nous avons tous besoin d'une organisation du travail chaleureuse et humaine.
Les encarts de cet article
Les aiguilleurs de l'information.
Poussons la réflexion un peu plus loin. On constate que le problème principal de l'économie mondiale, sont les injustices liées à des systèmes d'informations qui ne servent pas au mieux les intérêts du bien commun. La télévision propose plus de telenovela que de réflexions sur les enjeux de l'accès à l'eau. Plus largement, elle est vecteur d'une consommation passive au détriment de la réflexion, contrairement à internet qui est un média où l'on peut être consommateur et acteur. Pour être acteur, il faut accepter de réfléchir et se lancer dans une action citoyenne, cela necessite un effort et surtout de la conviction. Dans un environnement comme Ecopol, il est beaucoup plus aisé de fournir ces efforts et de suivre ses convictions. loin de concurrences déloyales on peut plus facilement se rendre compte de l'impact de nos actes.
N'importe qui peut apprendre à utiliser un ordinateur, mais réussir à aiguiller les informations, tout comme réussir à aiguiller les trains, est une mission périlleuse, risquée, aux lourdes responsabilités, et qui demande une attention totale et permanente. C'est cela la gestion de la complexité. Voilà pourquoi ceux qui aiguilleront l'information, les facilitateurs et autres médiateurs Internet, sont reconnus dans l'Ecopol comme fournisseurs de services à haute valeur ajoutée. Ce genre d'activité génère plus de stress, demande de nombreuses compétences, notamment en matière de gestion de la complexité. Ceci explique qu'en l'échange d'une certaine forme de renoncement à une vie détendue, les personnes fournissant des prestations satisfaisantes de gestions des informations auront accès en priorité aux ressources de la communauté tels que les plus beaux logements, les opportunités de représenter Ecopol dans des rencontres internationales...
Quel tarif horaire ?
Une des grandes questions qu'une société durable se pose est: "Est-ce chacun dois être payé au même tarif horaire ?"
La réponse qu'offre les environnements néo-libéraux est: "Non, les revenus doivent dépendre de l'offre et de la demande".
L'autre parti pris est de documenter publiquement toutes les mesures prises pour offrir une régulation loyale du marché. Les règles proposées sont notamment :
- reconnaître les heures de préparation pour une prestation, en comptant les heures à tarif double, triple, etc...
- établir un tarif horaire minimum (calculé de façon à permettre à chaque personne fournissant des prestations à faible valeur ajoutée, comme l'entretien des jardins ou l'élevage des animaux, de gagner sa vie en travaillant en moyenne 25 heures par semaine)
- mentionner les critères qualité pour chaque prestation, par écrit, avec des formulaire de satisfaction pour les prestataires et les clients, pour définir précisément quels sont les critères de performance
- définir un plafond permettant d'éviter des écarts de plus de 1 à 5 (ou un à 4, un à 8, etc..., ce point sera débattu si les résidents le demandant)
- compiler une documentation largement accessible des études existantes sur la valeur du travail et les politiques de rémunération à encourager, permettant à chaque personne souhaitant aborder ces questions de pouvoir bénéficier d'un patrimoine de documentation facilitant son analyse
Bonheur intérieur net
Une des grandes transition en cours sur terre, c'est l'adoption progressive du Bonheur Intérieur Net comme indicateur principal de bien-être d'une société, en remplacement du Produit Intérieur Brut (PIB) qui mesure uniquement les aspects matériels.
Les critères utilisés sont les suivants :
- La consommation moyenne par habitant sur une année (qui compte pour 20% de l'indice) ;
- L'égalité sociale : taux de pauvreté, inégalités salariales, mesure de la précarisation de l'emploi... (40% de l'indice) ;
- La sécurité économique : taux et durée moyenne de chômage, niveau de protection sociale... (30% de l'indice) ;
- Le capital humain : taux d'effet de serre, niveau éducatif... (10% de l'indice)
Le Roi du Bouthan est le premier à avoir proposé l'adoption officielle de ce type d'indicateur à l'échelle d'un pays. Des régions sur terre, comme le canton de Fribourg en Suisse, étudient sérieusement cette option et ont commencé à ajouter cet indicateur à leur outils d'analyse de la vitalité de leur société. C'est un des moyens importants pour passer d'une société matérialiste à une société plus humaniste et durable.