Système d'exploitation

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système d'exploitation, eCulture



Introduction

Vous souvenez-vous de votre premier ordinateur, au travail, à la maison, peu importe... ? Vous aviez bien compris qu'il fallait quand même vous former et vous avez probablement cherché d'une manière ou d'une autre à apprendre, soit par vous-même, soit par des cours, soit par un ami déjà chevronné.

Les trois éléments de base, que personne ne vous a fournis mais qui paraissent assez évidents aujourd'hui, c'est qu'il s'agit avant tout d'apprendre le fonctionnement générique d'un ordinateur, puis du traitement de texte et enfin les bases d'Internet : le courriel et la navigation sur le Web.

Mais quels sont les cours disponibles ? On trouve par exemple des cours d'utilisation du logiciel de MS-Word, ce qui signifie qu'il faut acheter le programme MS-Word parce que si, par exemple, on traite du texte pour un courrier électronique, ce ne sera pas expliqué dans le même cours.

Est-ce cohérent ? Est-ce logique ? Pas du tout, car traiter du texte, c'est-à-dire interagir avec un texte sur un ordinateur, fait appel aux mêmes fonctions de base dans un traitement de texte comme Word, ou dans son équivalent logiciel libre Writer de la suite OpenOffice.org ou encore dans un bloc-notes ou un logiciel de messagerie électronique. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'avant tout il existe des fonctions génériques, des fonctions qui s'appliquent à tous les textes que l'on va traiter sur un ordinateur. Et qu'avant d'apprendre les fonctions spécifiques de Word, de Writer ou autres, il est essentiel d'apprendre les fonctions génériques.

Au même titre qu'avant d'apprendre à nager en pleine mer pendant la tempête ou dans un cours d'eau, le principe c'est déjà de réussir à flotter... C'est ici qu'il est essentiel de préciser que la fracture numérique, qui est devenue une fracture sociale, est justement un problème d'exclusion créée par des systèmes spécifiques. Au même titre que l'on peut cloisonner une personne dans son appartement plutôt que de lui permettre d'avoir une vie sociale, au même titre que l'on peut déformer un nageur en lui apprenant à nager uniquement dans un environnement spécifique, on peut exclure socialement un utilisateur d'ordinateur en lui apprenant les fonctions spécifiques de Word au lieu de lui apprendre les fonctions générales des traitements de textes. Voilà pourquoi, pour passer de la théorie à la pratique, nous avons réalisé une liste des fonctions génériques qui devrait vous permettre de renforcer votre « eCulture générale » et vous permettre de mieux vous y retrouver.

Les bases de la gestion de système d'exploitation

Imaginez une fleur. Au centre, le pistil. Autour, les pétales.

Le système d'exploitation d'un ordinateur serait un pistil et les autres programmes qui fonctionnement sur votre ordinateur sont autour, comme les pétales de la fleur.

En pratique, voici les points-clés de la manipulation d'un ordinateur :

  • Allumer/éteindre : ça c'est clair.
  • La saisie : Saisie de chiffres et de lettres et de commandes simples ou évoluées (complexes).
  • La souris/le curseur : Sert à naviguer dans les divers services et effectuer des commandes faciles (de base). Gauche : ordre de commande. Droite : liste les options associées à l’objet sélectionné, fonctions disponibles.
  • La sélection objet : Avant de donner une commande sur un objet (icône, menu, document, mot, phrase,…), on doit d’abord effectuer une sélection (au moyen de la souris ou du clavier).
  • Couper/copier/coller : Copier-coller permet de reproduire ce qui a été copié tandis que couper-coller déplace ce qui a été coupé.
  • L'authentification : Système de reconnaissance des paramètres personnels d'un utilisateur spécifique. On la retrouve aussi sur l'Internet. Le plus fréquent est un identifiant (suite de lettres sans espace, parfois une adresse courriel) et un mot de passe.*

L'interface homme/machine (user interface) possède aussi ses invariants :

  • Le bureau : Le bureau est le fond de l'écran, par-dessus lequel viennent se superposer des icônes (logiciels et documents) puis, au-dessus des icônes, des logiciel en fonctionnement souvent les uns au-dessus des autres.
  • Les icônes et infobulles : Ce sont les représentations graphiques de programmes/services applicatifs ou systèmes.
  • La navigation : Permet de passer d’un service à l’autre (avec souris ou tabulateur). Principe de navigation (ballade avec souris ballade). Aller d’un service à l’autre.
  • Les menus : Ils donnent les options des programmes ou du système global.
  • Panneau de configuration : à utiliser avec précaution, c'est le centre de contrôle du système.
  • Fenêtres : Principe de multifenêtres.

Conclusion

Ce sont des principes de base. À partir de là, on peut développer ses compétences (traitement de texte, rédaction de site Internet, traitement d'image, coordination de groupe...). Afin de développer ses compétences de manière harmonieuse, il ne faut pas « oublier » l’un ou l’autre de ces éléments (par exemple être capable de faire de super recherches, mais ne pas utiliser le système du multifenêtrages).


Encadré : Coup de gueule

Un père de famille discute avec des copains sur le trottoir sans prêter attention à son enfant en bas âge qui fait tomber son ballon et court pour l'attraper en marchant sur la route. Une voiture freine pour éviter de l'écraser, le conducteur sort la tête par la fenêtre et lui crie : « Eh dites donc, vous êtes inconscients ou quoi ? » Inconscience, c'est bien le mot et nous sommes tous d'accord là-dessus.

Un service public de l'État veut aider les demandeurs d'emploi à retrouver du travail. Il mandate une entreprise qui donne des cours Word. « Eh dites donc vous êtes inconscient ou quoi ? Vous vous rendez compte que vous êtes en train de créer une fracture numérique en mettant ce demandeur d'emploi sur une voie de garage, car il sera dans une culture privative, limitée, qui réduira sa possibilité de prendre conscience des éléments génériques d'Internet et donc de mieux pratiquer le monde numérique ? »

En 2010, traiter d'inconscient le directeur d'un service de l'emploi ou un responsable des ressources humaines d'une entreprise qui donne des cours Word n'est pas du tout considéré comme justifié. Et pourtant, c'est là notre cri du cœur citoyen pour dire : attention, si individuellement le risque de se faire écraser sur la route pour un enfant est plus grave que le risque de prendre des cours Word, à l'échelle d'une société c'est la privatiser et donc contribuer à sa destruction, au même titre qu'une société qui oublierait de mettre des services de recyclage dans ses villes et qui entasserait les détritus loin des regards en espérant que quelqu'un s'en occupe.

Se responsabiliser, être conscient, c'est aussi avoir une approche globale, « écosystémique ». Et encore une fois, il ne s'agit pas de se sentir coupable, mais bien de se rendre compte et de prendre les choses en main pour encourager, dans ce cas concret et spécifique, la mise en place de cours pour apprendre les fonctions génériques plutôt que des cours pour apprendre les produits, car seules les fonctions sont durables.

Fin d'encadré


Encadré : Migrer sous GNU/Linux?

Article paru dans No Pasaran, n°77, hiver 2009-2010

Beaucoup d'utilisateurs d'ordinateurs, y compris militants, rechignent à abandonner Windows pour un système GNU/Linux, tel qu'Ubuntu ou Mandriva, par crainte ou méconnaissance. Voici des réponses à ces idées reçues.

« Je n'y connais rien, je ne suis pas informaticien. »

On ne parle pas de programmation mais bel et bien de l'utilisation d'un système libre.

« On m'a dit que c'était trop compliqué à installer. »

II suffit de savoir lire pour le faire, d'avoir un graveur (intégré aux ordinateurs depuis des années) et un CD-R vierge de 80 minutes (frais : 1 euro). Si tu n'arrives pas à graver le système sur un CD-R (obligatoire), Ubuntu t'en envoie même un gratuit par la poste. Pour le reste, il suffit d'aller sur le site d'Ubuntu et de suivre, une à une, les procédures...

« J'ai pas le temps de me lancer dans ça. »

Lecture de la documentation comprise, il faut deux heures maximum pour découvrir puis installer Ubuntu, puis se livrer à une première découverte.

« Je ne veux pas effacer le système Windows et j'ai peur de perdre mes données sur l'ordinateur. »

Tu ne perdras rien du tout. Tu auras une session Windows (si tu souhaites le conserver) et une session Ubuntu (où tu pourras transférer tes données d'ailleurs, car tout est compatible avec Windows).

« Qu'est-ce que ça change ? »

Tout, ou presque. Le changement le plus profond, c'est la philosophie du logiciel et du système libre et gratuit, basé sur la coopération et l'entraide de la communauté de chaque système. C'est ce formidable élan coopératif international qui a abouti à un tel niveau réussite. Car tout est gratuit, testé, fiable et pratique. Le système d'Ubuntu 9.10 est fourni avec une floppée de logiciels dans tous les domaines (bureautique, gestion de projets, musique, PAO, DAO, jeux...). Grâce à la logithèque, tu peux à loisir installer et désinstaller chaque logiciel, chaque programme, chaque jeu... Tu personnalises ton ordinateur, facilement, gratuitement, selon tes besoins exacts. Avec une maintenance et des conseils totalement gratuits, sans aucun risque de virus. Grâce à Ubuntu, je me suis mis à aimer l'informatique alors que je n'étais que simple utilisateur auparavant.

« Un ordinateur sur mesure, tu peux préciser ? »

Avec le système Ubuntu 9.10, tu ne vas pas télécharger des logiciels sur le net, tu pars directement du menu (onglet « application » - logithèque) pour les tester et éventuellement les intégrer à ton système. Il y a des centaines de logiciels sur ta logithèque, tu peux en trouver d'autres sur les sites GNU/Linux. Avec ce système, tu détermines avant tes besoins. Puis, tu testes des logiciels (gratuits avant, pendant, après...) et gardes ceux dont tu as besoin. C'est pourquoi il est important de lister tes besoins et ceux de tes proches avant de te lancer !

« Le gratuit, j'y crois pas, faudra bien payer un jour »

C'est vrai que tout est tellement gratuit que cela en devient gênant. Pas d'abonnement, pas d'argent à dépenser pour les antivirus, les logiciels, la maintenance... Tu n'es plus une vache à lait, mais un coopérant ! C'est pourquoi il ne faut pas voir les systèmes GNU/Linux en tant que consommateur : être coopérant, c'est signaler les bugs, proposer des idées, essayer, pourquoi pas, de programmer en propageant la philosophie du logiciel libre. Évidemment, rien n'est obligatoire, mais je trouve moralement correct de rendre ce qu'on a reçu d'une manière ou d'une autre !

« Pourquoi te fatiguer, c'est terminé, Windows 7 va tout enfoncer. »

MS-Windows permet de voir dix films en même temps et de contrôler à distance l'ordinateur de tes enfants : c'est bien comme philosophie... un « gadget », ni réellement utile, ni même distrayant ! C'est mieux pour les jeux, c'est indéniable : effectivement, Ubuntu ne propose pas de jeux où des militaires canardent des terroristes à longueur de journée, mais plutôt des jeux de réflexion, de délassement...

« C'est fini là ? »

Je n'ai qu'une chose à rajouter : essaie par toi-même !

Raphaël M.

Fin d'encadré


Sources iconographiques

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