Fracture numérique : Différence entre versions
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− | ''700 millions de chinois, et moi et moi et moi... J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie c'est la vie | + | ''700 millions de chinois, et moi et moi et moi... J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie c'est la vie'' chantait Jacques Dutronc dans les années 1970. A l'époque, ces 700 millions de chinois nous paraissaient si loin, si inaccessibles. Mais avec l'arrivée d'Internet, les distances se sont réduites. Vite. Beaucoup. Tout est plus près, plus facile d'accès. On rencontre la même personne par hasard dans deux pays différents, et notre planète semble toute petite. Mais est-ce le cas pour tout le monde ? Pas vraiment. |
− | + | Sur terre au début du 21e siècle, quatre milliards d'humains vivent avec moins de 1 ou 2 dollars par jour. Ils sont tout en bas de l'échelle de sociale. Et tout en haut, un cinquième de la population mondiale consomment à eux seuls environ 90 % des ressources disponibles. Ces chiffres ont été donné dans un état des lieux alarmant des Nations Unies en 2002 [http://www.un.org/french/pubs/chronique/2002/numero3/0302p37_environnement_mondial.html]. | |
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− | Comment des différences aussi importantes sont-elles possibles ? Quand même, cela parait incroyable. | + | Comment des différences aussi importantes sont-elles possibles ? Quand même, cela parait incroyable. Si un paysan en Inde ou en Chine vend sa récolte à des commerçants de sa région, il devrait gagner suffisamment pour vivre dans la dignité, avec bien plus que 1 à 2 dollars par jour. Même s'il est pauvre. Eh bien non, cela ne se passe pas souvent comme ça. Injustices, petites et grandes, sont monnaie courante. Pourquoi ? A cause du manque du manque de formation pour accéder et produire des informations de qualité. La plupart du temps, le manque d'information amène les gens à ne pas connaitre les différentes options qu'ils ont dans la vie. Donc ils acceptent des situations qui les laissent dans un état de dépendance. Il est plus facile de recevoir du poisson que d'apprendre à pêcher. Il est plus facile de faire comme on a toujours fait, plutôt que de tenter de nouveaux comportements sociaux. |
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− | + | Donc comment réduire les fossés sociaux ? Tous les avis convergent : en favorisant l'équité des chances et en rendant les gens autonomes. | |
+ | A ce stade, devinette : qu'est qui est à priori compliqué mais qui peut favoriser l'équité des chances et rendre les gens autonome s'il est bien utilisé ? Vous aviez pensé à Internet ? Bingo ! | ||
− | Si les | + | Si vous lisez ce livre, vous êtes probablement déjà bien informé, vous avez accès aux médias, à Internet. Et donc vous l'avez expérimenté : les nouvelles technologies de l'information, dites "numériques", permettent d'accélérer les mouvements d'informations, d'avoir plus d'équité sociale, et de devenir plus autonome dans ses actions quotidiennes. Et vous avez aussi remarqué, sans vraiment y prêter attention, qu'Internet vous donne un avantage sur ceux qui n'y ont pas accès. Tout va plus vite : les décisions, et aussi l'impact des décisions. |
− | + | Un train déraille dans une région bien connectée, et rapidement des transports alternatifs sont organisés. Dans une région mal connectée, tout le monde attend, les solutions s'organisent bien plus lentement, l'information passe mal. | |
+ | Un pauvre cherche une adresse, il fait du porte à porte, va à pied, demande dans la rue, perd du temps, et doit avoir beaucoup de force intérieure pour atteindre son but. Un riche utilise son GPS et son téléphone portable, fonce sur l'autoroute ; il a des filets de sécurités en permanence. | ||
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+ | Une développeur de logiciels informatiques a du retard dans son travail, il ne sort plus de chez lui, commande des pizzas livrées à domicile ; et de l'autre côté de la chaine de production, des banlieusards travaillent dans une usine de fabrication de pâte à pizza dans un pays sans protection sociale ni sécurité au travail, pour satisfaire les besoins de l'informaticien. Difficile de trouver dans son quartier une pizza fonctionnant selon les principes de l'économie sociale et solidaire, même si c'est parfois possible. Et difficile de trouver un ouvrier dans une usine agro-alimentaire d'un pays pauvre qui utilise quotidiennement Internet pour s'informer, défendre ses droits, organiser ses loisirs, améliorer sa santé. Au contraire, l'émergence de l'informatique en réseau a accentué les inéquités sociales, globalisé le fast food, augmenté les écarts de revenus entre riches et pauvre, et cela au sein même de chaque pays. | ||
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+ | Alors quoi ? C'est comme ça ? Faut-il se résigner à accepter que l'écart entre faibles et forts augmente à cause d'Internet. Non, au contraire. Souvenez-vuos : Internet est un moyen, pas une fin. C'est un mode d'organisation qui, bien que complexe, n'est pas centralisateur. Au contraire, il donne un pouvoir équitable à chacun de ses utilisateurs. Pour autant que nous soyons aptes à l'utiliser intelligemment. Exemple de bon usage, qui réduit la fracture sociale : le micro-crédit. Dans de nombreuses régions du monde, les commerçants des métropoles régionales s'entendent sur l'achat des récoltes des paysans. Ainsi, lorsqu'un commerçant arrive dans un village avec un camion pour le remplir de la récolte locale, il dit implicitement aux paysans: ''« vous n'avez pas le choix ! C'est moi qui décide du prix, car je serais le seul à venir dans votre village éloigné pour acheter votre récolte »''. Le commerçant attend que les paysans du village soient au bout du rouleau, qu'ils craquent et acceptent son prix. Depuis l'arrivée des téléphones cellulaires et d'Internet, les paysans peuvent maintenant lui répondre : « désolé cher commerçant, nous venons de nous renseigner sur le web ou par téléphone. Nous constations que le prix moyen serait supérieur si nous allions vendre nos denrées en ville par nous-même. Si vous n'acceptez pas notre prix de vente, nous pouvons louer un camion et descendre dans la métropole pour les vendre. Vous ne tenez plus le couteau par le manche. C'est maintenant nous qui décidons. Proposez-nous un prix équitable, c'est la condition pour continuer à commercer avec vous». Et que viens faire le micro-crédit là-dedans ? Si le paysan a passé son année à préparer sa récolte, bien souvent il n'a plus d'économie au moment de vendre sa récolte pour louer un camion. Il va alors pouvoir contracter un micro-prêt, dit "micro-crédit", pour louer un camion, descendre en ville, vendre sa récolte à un meilleur prix, remonter dans le village et rendre le micro-prêt. Souvent les téléphones portables ou le matériel du cybercafé du village ont, eux aussi, été acheté grâce à un micro-crédit. | ||
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+ | Permettre de passer par-dessus les intermédiaires qui se sucrent sans vraie valeur ajoutée: voilà un des intérêts fondamentaux d'Internet. C'est dans cet esprit que de nombreuses actions citoyennes ont été mises en place afin de lutter contre la fracture numérique. On utilise les termes suivants : e-inclusion, inclusion socio-digitale, réduction de la fracture numérique, insertion socio-numérique... | ||
+ | Dans un premier temps, les initiatives pour réduire cette fracture visaient les personnes qui n'ont pas accès à l'information, les régions isolées, les populations sans les moyens financiers d'accéder aux technologies numériques. Progressivement, les actions d'inclusion numérique visent aussi personnes qui ont des handicaps physiques, les séniors, brefs, toutes les communautés. Internet permet aussi de relocaliser l'économie et de préparer ainsi l'après pétrole. Des initiatives d'inclusion numérique se lancent | ||
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+ | Mais voilà qu'une nouvelle fracture sociale se développe, plus problématique encore que l'ancienne fracture : la fracture entre ceux qui utilisent pour s'auto-exclure et ceux qui utilisent pour l'auto-inclure de la société humaine. Car si Internet est une arme, elle peut se retourner contre nous si on n'y prend pas gare. Nous faire perdre la santé physique et mentale, en nous déconnectant de notre corps et de notre esprit. Nous transformer en consommateur-pollueur, au lieu de nous donner les moyens de réduire les dégâts. C'est le nouveau défi posé par l'omniprésence d'Internet au quotidien. Apprendre à utiliser ces outils avec cohérence, pertinence, sans se laisser envahir. Apprendre à distinguer la publicité de l'information. A débattre des usages. A identifier les sources. A résister à la dictature de l'immédiat. A se changer les idées et sortir le nez de l'écran chaque quelques heures. A ne pas révéler sa vie privée tout en réussissant à bien se profiler sur le web. A lire les conditions d'usage des services web, et savoir dire non si les conditions sont injustes, même si tous ses amis sont sur le réseau social à la mode du moment. Apprendre à faire des choix dans le supermarché numérique, à ne pas se limiter à consommer de l'information, à devenir un acteur de la société de l'information, plutôt qu'un esclave. Et au final, apprendre à tendre la main à son prochain, l'aider à s'inclure dans la société pour mieux vivre ensemble sur la même planète, avec un partage équitable des savoirs, tous reliés par Internet. | ||
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+ | Facile à dire. Difficile à faire. Bonne nouvelle : nous sommes déjà sur le chemin d'un monde avec plus d'équité des chances. Car l'information, à la différence de l'argent, prend de la valeur lorsqu'elle partagée. | ||
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Version du 4 février 2011 à 18:27
Sommaire
Version PDF et imprimée
700 millions de chinois, et moi et moi et moi... J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie c'est la vie chantait Jacques Dutronc dans les années 1970. A l'époque, ces 700 millions de chinois nous paraissaient si loin, si inaccessibles. Mais avec l'arrivée d'Internet, les distances se sont réduites. Vite. Beaucoup. Tout est plus près, plus facile d'accès. On rencontre la même personne par hasard dans deux pays différents, et notre planète semble toute petite. Mais est-ce le cas pour tout le monde ? Pas vraiment.
Sur terre au début du 21e siècle, quatre milliards d'humains vivent avec moins de 1 ou 2 dollars par jour. Ils sont tout en bas de l'échelle de sociale. Et tout en haut, un cinquième de la population mondiale consomment à eux seuls environ 90 % des ressources disponibles. Ces chiffres ont été donné dans un état des lieux alarmant des Nations Unies en 2002 [1].
Comment des différences aussi importantes sont-elles possibles ? Quand même, cela parait incroyable. Si un paysan en Inde ou en Chine vend sa récolte à des commerçants de sa région, il devrait gagner suffisamment pour vivre dans la dignité, avec bien plus que 1 à 2 dollars par jour. Même s'il est pauvre. Eh bien non, cela ne se passe pas souvent comme ça. Injustices, petites et grandes, sont monnaie courante. Pourquoi ? A cause du manque du manque de formation pour accéder et produire des informations de qualité. La plupart du temps, le manque d'information amène les gens à ne pas connaitre les différentes options qu'ils ont dans la vie. Donc ils acceptent des situations qui les laissent dans un état de dépendance. Il est plus facile de recevoir du poisson que d'apprendre à pêcher. Il est plus facile de faire comme on a toujours fait, plutôt que de tenter de nouveaux comportements sociaux.
Donc comment réduire les fossés sociaux ? Tous les avis convergent : en favorisant l'équité des chances et en rendant les gens autonomes. A ce stade, devinette : qu'est qui est à priori compliqué mais qui peut favoriser l'équité des chances et rendre les gens autonome s'il est bien utilisé ? Vous aviez pensé à Internet ? Bingo !
Si vous lisez ce livre, vous êtes probablement déjà bien informé, vous avez accès aux médias, à Internet. Et donc vous l'avez expérimenté : les nouvelles technologies de l'information, dites "numériques", permettent d'accélérer les mouvements d'informations, d'avoir plus d'équité sociale, et de devenir plus autonome dans ses actions quotidiennes. Et vous avez aussi remarqué, sans vraiment y prêter attention, qu'Internet vous donne un avantage sur ceux qui n'y ont pas accès. Tout va plus vite : les décisions, et aussi l'impact des décisions.
Un train déraille dans une région bien connectée, et rapidement des transports alternatifs sont organisés. Dans une région mal connectée, tout le monde attend, les solutions s'organisent bien plus lentement, l'information passe mal.
Un pauvre cherche une adresse, il fait du porte à porte, va à pied, demande dans la rue, perd du temps, et doit avoir beaucoup de force intérieure pour atteindre son but. Un riche utilise son GPS et son téléphone portable, fonce sur l'autoroute ; il a des filets de sécurités en permanence.
Une développeur de logiciels informatiques a du retard dans son travail, il ne sort plus de chez lui, commande des pizzas livrées à domicile ; et de l'autre côté de la chaine de production, des banlieusards travaillent dans une usine de fabrication de pâte à pizza dans un pays sans protection sociale ni sécurité au travail, pour satisfaire les besoins de l'informaticien. Difficile de trouver dans son quartier une pizza fonctionnant selon les principes de l'économie sociale et solidaire, même si c'est parfois possible. Et difficile de trouver un ouvrier dans une usine agro-alimentaire d'un pays pauvre qui utilise quotidiennement Internet pour s'informer, défendre ses droits, organiser ses loisirs, améliorer sa santé. Au contraire, l'émergence de l'informatique en réseau a accentué les inéquités sociales, globalisé le fast food, augmenté les écarts de revenus entre riches et pauvre, et cela au sein même de chaque pays.
Alors quoi ? C'est comme ça ? Faut-il se résigner à accepter que l'écart entre faibles et forts augmente à cause d'Internet. Non, au contraire. Souvenez-vuos : Internet est un moyen, pas une fin. C'est un mode d'organisation qui, bien que complexe, n'est pas centralisateur. Au contraire, il donne un pouvoir équitable à chacun de ses utilisateurs. Pour autant que nous soyons aptes à l'utiliser intelligemment. Exemple de bon usage, qui réduit la fracture sociale : le micro-crédit. Dans de nombreuses régions du monde, les commerçants des métropoles régionales s'entendent sur l'achat des récoltes des paysans. Ainsi, lorsqu'un commerçant arrive dans un village avec un camion pour le remplir de la récolte locale, il dit implicitement aux paysans: « vous n'avez pas le choix ! C'est moi qui décide du prix, car je serais le seul à venir dans votre village éloigné pour acheter votre récolte ». Le commerçant attend que les paysans du village soient au bout du rouleau, qu'ils craquent et acceptent son prix. Depuis l'arrivée des téléphones cellulaires et d'Internet, les paysans peuvent maintenant lui répondre : « désolé cher commerçant, nous venons de nous renseigner sur le web ou par téléphone. Nous constations que le prix moyen serait supérieur si nous allions vendre nos denrées en ville par nous-même. Si vous n'acceptez pas notre prix de vente, nous pouvons louer un camion et descendre dans la métropole pour les vendre. Vous ne tenez plus le couteau par le manche. C'est maintenant nous qui décidons. Proposez-nous un prix équitable, c'est la condition pour continuer à commercer avec vous». Et que viens faire le micro-crédit là-dedans ? Si le paysan a passé son année à préparer sa récolte, bien souvent il n'a plus d'économie au moment de vendre sa récolte pour louer un camion. Il va alors pouvoir contracter un micro-prêt, dit "micro-crédit", pour louer un camion, descendre en ville, vendre sa récolte à un meilleur prix, remonter dans le village et rendre le micro-prêt. Souvent les téléphones portables ou le matériel du cybercafé du village ont, eux aussi, été acheté grâce à un micro-crédit.
Permettre de passer par-dessus les intermédiaires qui se sucrent sans vraie valeur ajoutée: voilà un des intérêts fondamentaux d'Internet. C'est dans cet esprit que de nombreuses actions citoyennes ont été mises en place afin de lutter contre la fracture numérique. On utilise les termes suivants : e-inclusion, inclusion socio-digitale, réduction de la fracture numérique, insertion socio-numérique... Dans un premier temps, les initiatives pour réduire cette fracture visaient les personnes qui n'ont pas accès à l'information, les régions isolées, les populations sans les moyens financiers d'accéder aux technologies numériques. Progressivement, les actions d'inclusion numérique visent aussi personnes qui ont des handicaps physiques, les séniors, brefs, toutes les communautés. Internet permet aussi de relocaliser l'économie et de préparer ainsi l'après pétrole. Des initiatives d'inclusion numérique se lancent
Mais voilà qu'une nouvelle fracture sociale se développe, plus problématique encore que l'ancienne fracture : la fracture entre ceux qui utilisent pour s'auto-exclure et ceux qui utilisent pour l'auto-inclure de la société humaine. Car si Internet est une arme, elle peut se retourner contre nous si on n'y prend pas gare. Nous faire perdre la santé physique et mentale, en nous déconnectant de notre corps et de notre esprit. Nous transformer en consommateur-pollueur, au lieu de nous donner les moyens de réduire les dégâts. C'est le nouveau défi posé par l'omniprésence d'Internet au quotidien. Apprendre à utiliser ces outils avec cohérence, pertinence, sans se laisser envahir. Apprendre à distinguer la publicité de l'information. A débattre des usages. A identifier les sources. A résister à la dictature de l'immédiat. A se changer les idées et sortir le nez de l'écran chaque quelques heures. A ne pas révéler sa vie privée tout en réussissant à bien se profiler sur le web. A lire les conditions d'usage des services web, et savoir dire non si les conditions sont injustes, même si tous ses amis sont sur le réseau social à la mode du moment. Apprendre à faire des choix dans le supermarché numérique, à ne pas se limiter à consommer de l'information, à devenir un acteur de la société de l'information, plutôt qu'un esclave. Et au final, apprendre à tendre la main à son prochain, l'aider à s'inclure dans la société pour mieux vivre ensemble sur la même planète, avec un partage équitable des savoirs, tous reliés par Internet.
Facile à dire. Difficile à faire. Bonne nouvelle : nous sommes déjà sur le chemin d'un monde avec plus d'équité des chances. Car l'information, à la différence de l'argent, prend de la valeur lorsqu'elle partagée.
Sources iconographiques
http://www.almin.be/newsletter/pics/almin009-05.gif
http://artic.ac-besancon.fr/histoire_geographie/BJacquet/cartographie/images/web03.gif
http://civitas.blog.tdg.ch/media/01/02/1623193681.jpg
Sources et notes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fracture_num%C3%A9rique#Probl.C3.A9matiques
Rapport sur la fracture numérique en Suisse, par la CEAT (MM Vodoz, Steiner, etc) : http://www2.unil.ch/cwp/rap_int_pnr51.pdf
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/internet-monde/fracture-numerique.shtml
Version numérique, à reprendre
Des milliards de dollars sont en effet investis chaque année par gouvernements et institutions parapubliques (fondations, associations) pour tenter d'éviter un nouveau drame social mondial : la fracture numérique, alias le fossé digital (digital divide en anglais).
Selon les gouvernements et la plupart des grandes ONG qui gèrent des projets de réduction de la fracture, il s'agit d'une fracture entre connectés et déconnectés, entre internautes réguliers et ponctuels, entre webmasters et analphabéTICs (TIC signifie dans le jargon institutionnel "Technologies de l'Information et de la Communication"). Pour cela, ils font appel à des représentants de la « Société Civile » (PME, associations) et leur fournissent des ordinateurs. Ainsi, ils facilitent la connexion au réseau Internet, financent quelques cours de Word et organisent de nombreuses conférences sur la nécessité de réduire la fracture. En marge, ils font une photo d’enfants et de femmes devant les ordinateurs pour justifier l’usage de l’argent, fournissent des chiffres impressionnants, et parfois organisent un forum sur Internet et un site qui va durer quelques années avant de s’arrêter faute de moyens... Et voilà, hop, le tour est joué, il y a eu un « acte visible de réduction de la fracture numérique ».
Pour justifier leurs démarches, ils utilisent des arguments quantitatifs : il y a autant de téléphones à New-York que dans toute l'Afrique. Un ordinateur coûte au moins 4 ans de salaire moyen au Bangladesh et seulement 1 mois salaire moyen en Angleterre. Une entreprise suisse a accès à autant d'informations stratégiques pour ses affaires chaque jour qu'une entreprise de Bolivie en une année. Mais, concrètement, est-ce en livrant des technologies qu’on réduit une fracture sociale ?
Nous l'avons dit: la vraie fracture est sociale. Elle coupe l’humanité entre une minorité qui contrôle les ressources, et une majorité qui les subit, consommateurs involontaires. Mais les mesures pour réduire cette fracture de manière qualitative ne sont pas des mesures visibles dans l’économie de la panique, modèle de gestion dominant en occident.
Encart 1
Argent public et fracture numérique
Difficile d’utiliser l’argent public pour atteindre des objectifs qualitatifs. Les gouvernements ont besoins de résultats à court terme, de chiffres impressionnants. Mais la fracture est entre ceux qui contrôlent l’information par voie numérique, et ceux qui la subissent. Elle réside entre ceux qui se sentent otages des ordinateurs pour assurer leur avenir professionnel, et ceux qui apprécient ces outils pour devenir plus autonomes dans leur développement général. Elle existe entre les responsables informatiques des grandes organisations et les directions des ces organisations qui ne comprennent pas les enjeux des choix qu’ils doivent faire. Elle se loge enfin entre ceux qui ont compris comment « devenir le média », et ceux qui ne voient dans l’E-communication qu’un système moins cher que la poste. Cette fracture creuse chaque jour plus les inégalités sociales. Si l’électronique dope les dynamiques, il faut s’assurer que nous dopons une dynamique de construction de la planète, et non de destruction de la planète.
Définitions
La fracture numérique est une fracture sociale accentuée par les progrès technologiques liés à l'informatique et à Internet. Elle peut être définie comme "l'inégalité dans l'accès et l'usage des technologies numériques."
Socio Digital inclusion : descriptif de ce que c'est Socio digital inclusion ainsi qu'illiteracy (alphabétisation numérique) et fluidité numérique (digital fluency), les différents niveaux de compétences de l'eculture, avec les médiateurs tout en haut et encore les pilotes en disant que ça se fait partout, etc. Comparatif Wikimedia, Debian (chaque fois des développeurs, membres d'un conseil, etc.)
Version en ligne
Reste à faire
Théo: synthèse
important: de toute façon y a une volonté citoyenne, donc de toute façon ça va dans le bon sens, mais parfois ça frise, voire c'est carrément contre-productif, et souvent ça a un impact faible par rapport aux moyens investis, parce que y a des brides et des déviances involontaires et non anticipées, et ça pose problème
Tableau
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