L'émergence du Copyleft : Différence entre versions

De Wiki livre Netizenship
(Licence GPL : créé encadré code source)
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=== Les enjeux de société du code source ===
 
=== Les enjeux de société du code source ===
Un logiciel existe toujours sous deux forme : d'une part des un et des zéros, c'est le programme logiciel tel qu'on le télécharge et l'installe. On ne sait pas les processus  qu'il exécute. D'autre part de phrases dans un langage informatique, c'est le code source, et là on peut comprendre comment il fonctionne. Certains codes sources sont privés, d'autres libre d'accès. Pour pouvoir exercer les libertés 1 et 3 du logiciel libre, l''''accès au code source est une condition requise'''. Le code source peut sembler un sujet technique. Il est néanmoins au coeur des enjeux sociaux et économiques, bien au-delà des seuls intérêts des informaticiens. Accéder au code source, c'est comme accéder à ce qu'il y a sous le capot d'une voiture. Sans cet accès, impossible non seulement de réparer, mais aussi de voir comment fonctionne le véhicule. Cette culture du secret, qui s'oppose à la culture libre et au partage du savoir qui en découle, génère de sérieux problèmes éthiques. D'où le leitmotiv de RMS : '''logiciel libre = société libre'''. Par exemple, impossible de savoir si le programme MS-Word n'envoie pas des copies de vos lettres privées ou commerciales à l'entreprise Microsoft, qui le revend à vos concurrents ? Idem pour vos recherches sur Google, vos informations sur Facebook : quels sont les usages de nos informations que ces éditeurs de logiciels nous cachent ? les enjeux de l'accès au code source se durcissent encore avec le vote électronique, le commerce électronique, et la gestion de toutes les bases de données : médicales, agences de renseignements...
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Un logiciel existe toujours sous deux forme : d'une part des un et des zéros, c'est le programme logiciel tel qu'on le télécharge et l'installe. On ne sait pas les processus  qu'il exécute. D'autre part de phrases dans un langage informatique, c'est le code source, et là on peut comprendre comment il fonctionne. Certains codes sources sont privés, d'autres libre d'accès. Pour pouvoir exercer les libertés 1 et 3 du logiciel libre, l''''accès au code source est une condition requise'''. Le code source peut sembler un sujet technique. Il est néanmoins au coeur des enjeux sociaux et économiques, bien au-delà des seuls intérêts des informaticiens. Accéder au code source, c'est comme accéder à ce qu'il y a sous le capot d'une voiture. Sans cet accès, impossible non seulement de réparer, mais aussi de voir comment fonctionne le véhicule. or un logiciel est justement un véhicule d'informations. Cette culture du secret de fonctionnement, qui s'oppose à la culture libre et au partage du savoir qui en découle, génère de sérieux problèmes éthiques. D'où le leitmotiv de RMS : '''logiciel libre = société libre'''. Par exemple, impossible de savoir si le programme MS-Word n'envoie pas des copies de vos lettres privées ou commerciales à l'entreprise Microsoft, qui le revend à vos concurrents ? Idem pour vos recherches sur Google, vos informations sur Facebook : quels sont les usages de nos informations que ces éditeurs de logiciels nous cachent ? les enjeux de l'accès au code source se durcissent encore avec le vote électronique, le commerce électronique, et la gestion de toutes les bases de données : médicales, agences de renseignements...
 
Comprendre la notion de code source et ses enjeux, c'est aussi comprendre les défis de la démocratie de notre ère numérique.
 
Comprendre la notion de code source et ses enjeux, c'est aussi comprendre les défis de la démocratie de notre ère numérique.
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Sans même parler de l'impact économique du choix de logiciels propriétaires, ceci permet par exemple de comprendre pourquoi installer des logiciels non-libres dans les écoles, c'est créer les conditions à une privatisation de la société.
  
 
== Sources et notes==
 
== Sources et notes==
  
 
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Version du 25 septembre 2011 à 11:08

Richard Stallman, RMS, logiciel libre, copyleft, GNU, Free Software Foundation, FSF, Linux, Linus Torvalds, Art Libre


Pour le jeune Richard Stallman, tout bascule au début des années 1980. Informaticien au MIT, l'imprimante Xerox de son laboratoire se met à avoir des soucis de bourrage de papier. Il décide alors d’améliorer le logiciel qui gère l'imprimante afin de régler le problème. Surprise: le code du logiciel est inaccessible. Et personne ne veut le lui fournir. Les employés de Xerox lui rappellent que c'est interdit. Il comprend alors l'enjeu de l'éthique chez les informaticiens, spécialement chez les plus astucieux, ceux qui sont à la base des projets informatiques les plus importants. Il décide d'agir.

La base logicielle d'un ordinateur, c'est le système d'exploitation, il annonce donc le développement d’un système d’exploitation qu’il nomme GNU, en référence notamment au gnou, un type de bovidé africain rapide comme une antilope. Peu après, il crée la Free Software Foundation (FSF), un organisme à but non lucratif, qui permettra l’embauche de programmeurs et la mise sur pied d’une infrastructure légale pour la communauté du logiciel libre. En janvier 1984, il quitte son emploi au MIT pour se consacrer à plein temps au projet GNU. En 1985, Stallman publie Le Manifeste GNU, dans lequel il fait connaître les motivations et les objectifs du projet et fait appel à l’appui de la communauté informatique mondiale.

Afin de s’assurer que tous les logiciels libres développés pour le système d'exploitation GNU restent libres, Richard Stallman (surnommé RMS) popularise le concept de copyleft (inventé par Don Hopkins), une astucieuse utilisation du droit d’auteur permettant d’assurer la protection légale des quatre libertés fondamentales des utilisateurs d’ordinateurs telles que définies par la FSF.

En 1989, la première version de la licence publique générale GNU est publiée. Validée par des juristes, elle sert le bien commun au niveau des logiciels. Le système GNU est alors très avancé, mais encore incomplet : il manque le noyau du système. En 1990, la plupart des éléments du système GNU sont prêts, à l’exception du noyau (ou kernel). La naissance du noyau Linux en 1991 permet la combinaison des outils GNU et du noyau Linux publié sous licence GPL (voir encadré) pour former le système d’exploitation GNU/Linux.

D'où l’appellation "politiquement correcte" de GNU/Linux pour, entre autres, que ne soit pas occulté le but du projet GNU, à savoir, permettre l’utilisation d’un système entièrement libre et garantir les libertés fondamentales de manière générale.

L’incarnation de Linus Torvalds en sauveur de l’informatique moderne — idée reçue des médias via la popularité du projet Linux — l’agace car Linus lui-même refuse ce rôle, qui pour des raisons historiques et de logique, reviendrait normalement à Richard pour sa lutte sans faille depuis le début du mouvement. D’autres comme Eric Raymond l’accusent de discréditer l’idée aux yeux des entreprises. Ce dernier a lancé le terme « open source » en opposition à Richard pour favoriser l’aspect technique plutôt que l’aspect éthique. Richard s’est toujours opposé à ce terme car il mène à la confusion et relègue les libertés aux bas fonds des priorités, Richard ayant toujours été intransigeant sur le respect de l’idéologie initiale.

Compléments

Le saviez-vous?

La majorité des serveurs web utilisent GNU/Linux. En 2010, si vous consultez une page web, il est fort probable qu'elle soit servie par le système GNU/Linux. Car plus de la moitié des serveurs web l'utilisent. Le bien commun a déjà pris ses racines dans la culture informatique, parce qu'un logiciel que tous les experts peuvent modifier et améliorer est plus sûr, plus performante et plus durable qu'un logiciel développé par un groupe qui limite les informaticiens contributeurs. Et qui dit serveur web dit obligation de qualité, donc le plus souvent... logiciel libre.


Le Copyleft a commencé dans le domaine logiciel

La culture du Copyleft, aussi appelée culture libre, a commencé avec les logiciels, sous l'impulsion de RMS et de très nombreux contributeurs qui avaient un point commun : ils se reconnaissaient entre eux à la qualité de leur contribution et à leur sens du bien commun. L'expression « Logiciel libre » fait donc référence à la liberté et non pas au prix. Pour comprendre le concept, vous devez penser à la « liberté d'expression », pas à « l'entrée libre ».

Inspiré par cette manière innovante de voir le traitement des oeuvres, d'autres initiatives ont progressivement fait sortir le Copyleft du seul monde des logiciels. Un des premières est le mouvement Copyleft Attitude, co-animé notamment par Antoine Moreau, qui ont lancé la licence d'Art libre.

Les obstacles au Libre

Dans le très bon "Libres enfants du savoir numérique", Florent Latrive explique les obstacles qui se dressent sur le chemin de la culture Libre: "Face à l'instinct du Libre, à l'échange et à la diffusion des savoirs, les barbares du Bazar buttent sur les lois sur la propriété intellectuelle, les droits d'auteurs, les copyright, les brevets, les licences, autant de balises censées protéger les créateurs pour favoriser l'existence même de cette création. Lorsque les artisans du Libre évoquent l'échange, la connaissance et le partage, les gardiens de la création entendent piratage, copie et plagiat". [1]

RMS

  • En 1999, Richard Matthew Stallman (RMS) a lancé dans The Free Universal Encyclopedia and Learning Resource, les idées à la base de Wikipédia.
  • RMS a écrit la Free Software Song, hymne des logiciels libres.
  • RMS a écrit la nouvelle Le droit de lire, une mise en garde qui se passe dans un avenir où des technologies de contrôle de la copie sont employées pour restreindre la lecture des livres.
  • Il parle couramment anglais et français, assez couramment espagnol, et un peu indonésien.
  • Il a déclaré à plusieurs reprises « Je puis expliquer la base philosophique du logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Liberté, parce que les utilisateurs sont libres. Égalité, parce qu'ils disposent tous des mêmes libertés. Fraternité, parce que nous encourageons chacun à coopérer dans la communauté »
  • Le vendredi 9 juin 2006, il est allé à Paris afin de présenter une pétition de 165 000 signatures contre la loi DADVSI à l’Hôtel Matignon. Mais il y est refoulé, une décision « mûrement réfléchie » selon le chef de la sécurité de la résidence du Premier Ministre.
  • Le journaliste américain Sam Williams lui a consacré une biographie, Free as in freedom, que Stallman n’a jamais agréée. La communauté Framasoft lui demandant son concours pour une édition en français de cette biographie, il a accepté d’en écrire la préface à condition de pouvoir annoter largement l’œuvre originale.
  • L’astéroïde 9982 Stallman a été nommé en hommage à Richard Stallman, l’astéroïde numéroté 9965 porte le nom du projet GNU.
  • Richard Stallman a inauguré à Berga (Espagne) la première rue du logiciel libre au monde le 3 juillet 2010.


Adaptation [2]

L'origine d'un terme

RMS aime jouer, aime défier, aime remettre en question. C'est dans cet esprit qu'il a créé le terme Copyleft, que l'on peut traduire en française par « gauche d'auteur », et qui met en évidence le fait que les auteurs ont le droits de définir comment sera utilisée leur oeuvre. En anglais, Copyleft signifie aussi laisser une copie, au sens autoriser la copie. Une autre expression émergente est all rights reversed, qui signifie que les droits sont inversés, et non plus réservés. Ils servent un autre but.

Licence GPL

La Licence GPL est une licence qui fixe les conditions légales de distribution des logiciels libres du projet GNU. Son nom officiel en anglais est GNU General Public License, communément abrégé GNU GPL voire simplement « GPL ». Selon ses créateurs, l'objectif de la GPL est de garantir à l'utilisateur des droits (appelés libertés) sur un programme informatique [3]. On nomme des droits les quatre libertés fondamentales. Elles sont numérotés de 0 à 3 :

  • La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).
  • La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à vos besoins (liberté 1).
  • La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin, (liberté 2).
  • La liberté de distribuer des copies de vos versions modifiées à d'autres (liberté 3). En faisant cela, vous pouvez faire profiter toute la communauté de vos changements.


Les enjeux de société du code source

Un logiciel existe toujours sous deux forme : d'une part des un et des zéros, c'est le programme logiciel tel qu'on le télécharge et l'installe. On ne sait pas les processus qu'il exécute. D'autre part de phrases dans un langage informatique, c'est le code source, et là on peut comprendre comment il fonctionne. Certains codes sources sont privés, d'autres libre d'accès. Pour pouvoir exercer les libertés 1 et 3 du logiciel libre, l'accès au code source est une condition requise. Le code source peut sembler un sujet technique. Il est néanmoins au coeur des enjeux sociaux et économiques, bien au-delà des seuls intérêts des informaticiens. Accéder au code source, c'est comme accéder à ce qu'il y a sous le capot d'une voiture. Sans cet accès, impossible non seulement de réparer, mais aussi de voir comment fonctionne le véhicule. or un logiciel est justement un véhicule d'informations. Cette culture du secret de fonctionnement, qui s'oppose à la culture libre et au partage du savoir qui en découle, génère de sérieux problèmes éthiques. D'où le leitmotiv de RMS : logiciel libre = société libre. Par exemple, impossible de savoir si le programme MS-Word n'envoie pas des copies de vos lettres privées ou commerciales à l'entreprise Microsoft, qui le revend à vos concurrents ? Idem pour vos recherches sur Google, vos informations sur Facebook : quels sont les usages de nos informations que ces éditeurs de logiciels nous cachent ? les enjeux de l'accès au code source se durcissent encore avec le vote électronique, le commerce électronique, et la gestion de toutes les bases de données : médicales, agences de renseignements... Comprendre la notion de code source et ses enjeux, c'est aussi comprendre les défis de la démocratie de notre ère numérique. Sans même parler de l'impact économique du choix de logiciels propriétaires, ceci permet par exemple de comprendre pourquoi installer des logiciels non-libres dans les écoles, c'est créer les conditions à une privatisation de la société.

Sources et notes